Et voilà, fallait bien que ça dérive...dracosolis a écrit :on se fait toujours baiser par les extrêmes
La Course au Paradis, J. G. Ballard
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- dracosolis
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euh pardon ?Travis a écrit :Sans doute la première réponse...mais je n'ai pas lu "Il est parmi nous"Cachou a écrit :Mais en même temps, 30 ou 40 ans plus tard:Travis a écrit :
[...] Le pouvoir est une affaire de mâle, pensa-t-elle. Toutes les filles qui veulent y toucher, qui comprennent réellement ce que c’est, finissent par devenir des espèces de gouines. Le pouvoir est lié à la bite ; une femme bloquée à propos de pouvoir est bloquée parce qu’elle n’en a pas. Elle ne comprend le pouvoir que par l’intermédiaire de quelqu’un qui en a. [...]
Extrait de Bug Jack Barron de Norman Spinrad
Personnage fait pour être vraiment odieux ou changement de perspective pour l'auteur?Mary McKay in [i]Il est parmi nous[/i], Norman Spinrad, p. 559 a écrit : Quelle différence, aujourd'hui, que les hommes soient plus fort que les femmes parce que leurs ancêtres anthropoïdes devaient chasser? Quelle différence, aujourd'hui, que les femmes soient plus résistantes parce qu'elles devaient survivre pour élever les enfants? Qui se soucie de savoir si les divinités originelles de la Bande de Macaques étaient des hommes, des femmes ou des betteraves géantes? [...] Nous avons des machines plus fortes que des hommes ou des femmes. Nous avons des ordinateurs plus rapides que nos propres cerveaux. Nous concevons des organismes sur mesure. La conscience contrôle le biologique. L'esprit contrôle la matière. Alors, que ça nous plaise ou non, l'ultime produit de l'évolution naturelle, c'est nous. Pour le meilleur ou pour le pire, à partir de maintenant et jusqu'à la fin des temps, ce que nous devenons dépend entièrement de nous.
mais dans le premier exemple, je ne crois pas que ce soit le propos de spinrad mais une connerie pensée par une de ses héroïnes
maintenant je peux me tromper^^
par ailleurs, ça ressemble beaucoup à du spinrad, le second ^^
Dans quel sens (parce que je ne connais que ce livre-là de l'auteur, donc je ne l'ai pas encore cerné ^_^)?dracosolis a écrit :euh pardon ?
mais dans le premier exemple, je ne crois pas que ce soit le propos de spinrad mais une connerie pensée par une de ses héroïnes
maintenant je peux me tromper^^
par ailleurs, ça ressemble beaucoup à du spinrad, le second ^^
- dracosolis
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dans le sens où je n'ai jamais imaginé, pensé une seconde que le propos de spinrad soit machisteCachou a écrit :Dans quel sens (parce que je ne connais que ce livre-là de l'auteur, donc je ne l'ai pas encore cerné ^_^)?dracosolis a écrit :euh pardon ?
mais dans le premier exemple, je ne crois pas que ce soit le propos de spinrad mais une connerie pensée par une de ses héroïnes
maintenant je peux me tromper^^
par ailleurs, ça ressemble beaucoup à du spinrad, le second ^^
au contraire
(voir rock machine)
parfois un peu daté mais machiste non
Je n'ai pas "Rock Machine", dommage (zut, j'ai pourtant réussi à en avoir 7-8 ).
En tout cas, à lire "Il est parmi nous", je le trouve plutôt honnête dans ses démarches intellectuelles parce qu'il critique beaucoup mais à chaque fois en montrant un peu de tendresse aussi pour la chose critiquée, en ne s'inscrivant pas comme meilleur ou plus perspicace mais comme appartenant au système critiqué, ce qui rend la critique plus moins cinglante mais plus parlante.
En tout cas, à lire "Il est parmi nous", je le trouve plutôt honnête dans ses démarches intellectuelles parce qu'il critique beaucoup mais à chaque fois en montrant un peu de tendresse aussi pour la chose critiquée, en ne s'inscrivant pas comme meilleur ou plus perspicace mais comme appartenant au système critiqué, ce qui rend la critique plus moins cinglante mais plus parlante.
Hum, exactement (tu n'as jamais été aussi pertinent dans un commentaire aussi laconique... ^_^).kibu a écrit :Hum...
- bormandg
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Tant qu'il ne prend pas ça (et comme je ne suis ni machiste ni maso, j'ai coupé dès que j'ai eu enregistré le lien) 

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
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oh tin, Georges, t'aurais pu prévenir !!bormandg a écrit :Tant qu'il ne prend pas ça (et comme je ne suis ni machiste ni maso, j'ai coupé dès que j'ai eu enregistré le lien)
On peut discuter les paroles, un peu édulcorées, mais quelle beauté au niveau de la réalisation!dracosolis a écrit :oh tin, Georges, t'aurais pu prévenir !!bormandg a écrit :Tant qu'il ne prend pas ça (et comme je ne suis ni machiste ni maso, j'ai coupé dès que j'ai eu enregistré le lien)
Oncle Joe
Bonjour,
J'adore ce débat !
- parce que j'ai offert ce bouquin à ma mère pour les fêtes (sans l'avoir lu - ni avoir trop accordé foi au bandeau quand même, mais un peu, les thèmes et la découverte de Ballard m'ont interpelé)
- parce que la place des femmes, des hommes et des archétypes féminins et masculins à notre époque m'ont toujours intéressé.
J'ai eu l'occasion d'assisté à une des dernières années du cours "Biologie et Société" où oeuvrait le regretté Pierre Thuillier à Jussieu... et ce monsieur n'avait pas la langue dans sa poche. L'homme dénonçait entre autre la république des experts, la foi démesurée en la science, et défendait les fondements irrationnels de ladite science... son bouquin, La revanche des sorcières, m'avait fait forte impression.
Bref.
Pierre Thuillier, donc, soutenait que le mythe de la pensée rationnelle avait été inventé par les hommes (XY, mâles) à l'aube de la révolution industrielle, c'est-à-dire quand il devenait évident que la force physique était un argument périmé pour assurer leur supériorité. Les femmes ayant une supériorité de fait, indépassable, freudienn, tenant à leur rôle prépondérant dans la fabrication des descendants.
Les hommes ont donc inventé le mythe de la pensée rationnelle, avec toute l'hypocrisie qui consiste à "oublier" l'aspect intuitif, irrationnel de toute démarche scientifique, en même temps que le mythe de la femme hystérique - daté d'ailleurs du XIXe siècle.
Jusque là, j'étais assez fan.
Là où le discours dérape dans la misandrie, c'est quand il commence à soutenir que les hommes, socialement coupés de leurs fondements intuitifs et irrationnels, perdent quelquechose d'ineffable qui fait la supériorité des femmes.
Et là ou la misandrie rejoint le machisme, c'est quand, lors d'une digression, le distingué philosophe interpelle les étudiantes en maîtrise de l'auditoire (je paraphrase) : "mais vous, mesdemoiselles, vous n'êtes plus vraiment des femmes, vous êtes complètement rentré dans le moule de la raison et de la science, futurs ingénieurs et chercheurs, vous êtes des hommes incomplets" (je ne suis pas sûr qu'il ait ajouté "sans pénis", donc dans le doute je ne mettrai pas ce propos dans sa bouche (
), mais c'était l'idée).
Magnification d'une féminité mythique, discrédit sur les valeurs associées à la masculinité : on s'approche d'une misandrie symbolique.
Disqualification des femmes s'appropriant les valeurs supposées "masculines", dont on a précédemment démontré la prééminence (certes regrettable) dans la société : on glisse insidieusement dans un refrain machiste, sans doute involontaire...
J'adore ce débat !
- parce que j'ai offert ce bouquin à ma mère pour les fêtes (sans l'avoir lu - ni avoir trop accordé foi au bandeau quand même, mais un peu, les thèmes et la découverte de Ballard m'ont interpelé)
- parce que la place des femmes, des hommes et des archétypes féminins et masculins à notre époque m'ont toujours intéressé.
J'ai eu l'occasion d'assisté à une des dernières années du cours "Biologie et Société" où oeuvrait le regretté Pierre Thuillier à Jussieu... et ce monsieur n'avait pas la langue dans sa poche. L'homme dénonçait entre autre la république des experts, la foi démesurée en la science, et défendait les fondements irrationnels de ladite science... son bouquin, La revanche des sorcières, m'avait fait forte impression.
Bref.
Pierre Thuillier, donc, soutenait que le mythe de la pensée rationnelle avait été inventé par les hommes (XY, mâles) à l'aube de la révolution industrielle, c'est-à-dire quand il devenait évident que la force physique était un argument périmé pour assurer leur supériorité. Les femmes ayant une supériorité de fait, indépassable, freudienn, tenant à leur rôle prépondérant dans la fabrication des descendants.
Les hommes ont donc inventé le mythe de la pensée rationnelle, avec toute l'hypocrisie qui consiste à "oublier" l'aspect intuitif, irrationnel de toute démarche scientifique, en même temps que le mythe de la femme hystérique - daté d'ailleurs du XIXe siècle.
Jusque là, j'étais assez fan.
Là où le discours dérape dans la misandrie, c'est quand il commence à soutenir que les hommes, socialement coupés de leurs fondements intuitifs et irrationnels, perdent quelquechose d'ineffable qui fait la supériorité des femmes.
Et là ou la misandrie rejoint le machisme, c'est quand, lors d'une digression, le distingué philosophe interpelle les étudiantes en maîtrise de l'auditoire (je paraphrase) : "mais vous, mesdemoiselles, vous n'êtes plus vraiment des femmes, vous êtes complètement rentré dans le moule de la raison et de la science, futurs ingénieurs et chercheurs, vous êtes des hommes incomplets" (je ne suis pas sûr qu'il ait ajouté "sans pénis", donc dans le doute je ne mettrai pas ce propos dans sa bouche (

Magnification d'une féminité mythique, discrédit sur les valeurs associées à la masculinité : on s'approche d'une misandrie symbolique.
Disqualification des femmes s'appropriant les valeurs supposées "masculines", dont on a précédemment démontré la prééminence (certes regrettable) dans la société : on glisse insidieusement dans un refrain machiste, sans doute involontaire...
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
O_O Effectivement. Ca m'énerve aussi ce truc de la prétendue supériorité des femmes parce qu'elles enfantent. Parce que, de un, elles ne les font pas seules en général les gosses (et je soupçonne le seul cas connu de la chose d'être plutôt le résultat d'un passe-temps en attendant que monsieur le mari rentre de son boulot ;-p). Parce que, de deux, zut quoi, la grossesse, que je sache, ce n'est pas de toute repos, il y a plein de désagréments, de contraintes et de risques. Parce que, de trois, accoucher, c'est aussi quelque chose qui peut mettre en danger la vie de la femme.Sylvaner a écrit : Magnification d'une féminité mythique, discrédit sur les valeurs associées à la masculinité : on s'approche d'une misandrie symbolique.
Disqualification des femmes s'appropriant les valeurs supposées "masculines", dont on a précédemment démontré la prééminence (certes regrettable) dans la société : on glisse insidieusement dans un refrain machiste, sans doute involontaire...
Bon, j'exagère volontairement. Je comprends d'un côté qu'on jalouse le fait d'enfanter, mais zut quoi, je trouve ça parfois étrange d'ériger le fait de porter un enfant en cette sorte de mysticisme à la limite du ridicule...