C'est pourtant simple :Il suffit de lire les pages 139-140 pour voir que, explicitement, Claude Ecken a répondu à ton questionnement
"... A présent que le parallèle est établi entre SF et physique quantique, on peut se demander l'intérêt qu'il y a à proposer une approche critique jouant avec ces analogies. Il y en a plusieurs. En premier lieu, elle offre d'intéressantes pistes de réflexion -et d'ailleurs nombre de récits de S-F s'appuient sur des analogies plus ou moins poussées qui composent des moirages intéressants, aussi agréable à l'esprit que susceptibles de fournir un surplus de sens [...] Il est à noter que la littérature dans son ensemble, et pas seulement la science-fiction, peut être abordée sous cet angle. La littérature mimétique se rapprocherait dans ce cas de l'idée que l'on se fait de la matière ordinaire..."
Je n'arrive toujours pas à voir ton point de contradiction ?
1) quand Claude écrit "il est à noter que la littérature dans son ensemble, et pas seulement la science-fiction, peut être abordée sous cet angle", il veut dire "sous l'angle d'une analogie avec la physique", OK ?
2) Dès lors, pourquoi choisit-il de placer la SF sous le régime de l'analogie quantique et la littgen sous celui de "la matière ordinaire" ? Qu'est-ce qui justifie ce traitement différentiel ? Pas le problème de la définition, comme on vient de le voir. Alors quoi ? La réponse est claire :
3) Claude parle de la littgen comme de "la littérature mimétique" (au sens : opposé à la littérature de l'imaginaire). Le simple fait qu'il utilise ce concept – littérature mimétique, d'ailleurs très dévalué aujourd'hui – prouve que son découpage est antérieur à son observation analogique. Il est entré dans son article avec ce concept en tête – mimétique vs imaginaire – mais sans le dire.
4) Du coup, que vaut son analogie entre littgen et "matière ordinaire" ? Rien. Son analogie ne rend pas compte d'une différence de mode définitionnel entre SF et littgen. Elle rend compte d'un découpage préalable entre imaginaire et mimétique effectué par Claude en amont de l'article.
Mon point de contradiction est donc le suivant (toujours le même) : Claude fait semblant de découvrir, grâce à son analogie, une différence fondamentale entre SF et littérature alors qu'il introduit lui-même cette différence – clandestinement, pourrait-on dire – sous la forme d'une antinomie imaginaire / mimétique. C'est un acte militant déguisé en observation objective.