Baisse du marché manga en France

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Erion
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Baisse du marché manga en France

Message par Erion » mer. févr. 02, 2011 11:25 am

Les chiffres arrivent, pour la première fois en 15 ans, les ventes de manga en France affichent un recul (entre 3 et 5%).

Cela conduit Akata/Delcourt à réduire sa voilure :
http://www.akata.fr/news.php?id=707

Mais sur le site d'informations Mangaverse, trois éditeurs répondent et expliquent leur stratégie commerciale (dont Soleil Manga et Glénat Manga).
Je vous invite à lire les posts de chacun :
http://www.forum-mangaverse.net/viewtop ... 542#202542

La (longue) réponse de Stéphane Ferrand, dircoll de Glénat Manga, explique bien que la notion de surproduction n'est pas tant un problème que cela (ou plutôt, que ce n'est un problème qu'entre éditeurs et libraires).
Je colle ici sa conclusion, qui peut soulever des échos avec ce que nous connaissons chez nous :
Voilà, si je mets tout cela, c'est pour dire, que la politique éditoriale a été construite bien entendu selon les schémas directeurs du marché, mais aussi de manière cohérente avec le catalogue Glénat. un tel schéma n'aurait pas pu être appliqué au catalogue d'un autre éditeur, chacun développe ainsi ses stratégies sur des données qui lui sont propres. c'est pourquoi vous ne pourrez pas, à mon avis, tomber d'accord, puisque vous confrontez deux subjectivités dont les objectifs ne sont pas forcément interdépendants. Le marché quant à lui ne se déplace pas en masse du shonen vers le shojo ou vers le seinen. l'aggrégation d'un public shojo naissant ne grève pas le public lecteur de shonen. l'interpénétration des genres dans le lectorat, fait que toute tentative d'identification des lectorats est impossible, vu que l'on sait q'un lecteur de shonen peut lire du shojo, et vice versa, de même qu'une fille lira du shonen, qu'un garçon lira du shojo.
La vérité c'est qu'il est bien malin celui qui expliquera clairement comment est bâti le public (qui n'est par ailleurs pas une entité fixe, mais bien un ensemble multiforme évolutif), que, comme tous les producteurs de produits culturels, on tente des paris, parfois on gagne, parfois on perd, et que, comme partout (musique, cinéma, jeux vidéo...) on perd plus souvent qu'on gagne. que ce que l'on sait, c'est que le public est toujours là, qu'on essaye tous toujours de savoir ce qu'il veut, mais que, honnêtement, on peut sentir, mais pas prévoir. parce que le public est vivant, donc il change tout le temps, sans compter que les générations se multiplient. C'est comme le vent , tu ne le vois pas, tu ne le prévois pas, tu le suis, tu t'adaptes, tu te coules dans son mouvement. s'ensuit de la surproduction, probleme bien géré par le public, via une impressionnante batterie d'outils pour mieux cibler ses achats = les critiques, chroniques, lectures en lignes, achats différés, emprunts, discussion sur forums, et même scantrad etc etc, donc probleme éditorial avant tout.
A noter aussi l'intervention du dircoll de Soleil Manga autour du manga érotique, qui va trouver son public principalement avec l'édition numérique (et tous les éditeurs de dire que cet élément va beaucoup changer le marché).
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Re: Baisse du marché manga en France

Message par Oph » mer. févr. 02, 2011 8:59 pm

Erion a écrit :Les chiffres arrivent, pour la première fois en 15 ans, les ventes de manga en France affichent un recul (entre 3 et 5%).
Il fallait bien que le manga atteigne un jour son volume de croisière par chez nous, et de là, que les volumes de ventes deviennent susceptibles de baisser en cas de crise économique.
Voilà, c'est fait.

Oué.
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Message par Fabien Lyraud » jeu. févr. 03, 2011 11:11 am

Souvenons nous quand même que le manga est arrivé en France par la SF avec Akira. Il me semble qu'aujourd'hui la SF n'est plus du tout présente dans le manga et que la percé de la fantasy (Berserk, Calymore....) a été de courte durée. Le fantastique moderne est un peu plus présent, lui.

Tout ça pour dire que la popularité du genre a commencé avec un série de SF, Akira et au moment où les ventes baissent il n'y a plus trop de science fiction en manga. Est ce lié, à ton avis ?
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Message par Erion » jeu. févr. 03, 2011 11:39 am

Fabien Lyraud a écrit :Souvenons nous quand même que le manga est arrivé en France par la SF avec Akira. Il me semble qu'aujourd'hui la SF n'est plus du tout présente dans le manga et que la percé de la fantasy (Berserk, Calymore....) a été de courte durée. Le fantastique moderne est un peu plus présent, lui.

Tout ça pour dire que la popularité du genre a commencé avec un série de SF, Akira et au moment où les ventes baissent il n'y a plus trop de science fiction en manga. Est ce lié, à ton avis ?
L'un des plus gros titres actuels, c'est Pluto (de la SF).
Akira a été un four qui a failli faire couler Glénat à sa sortie (et son salut n'est venu que de Dragon Ball)
Ce qui est encore en développement, c'est le manga pour fille (le shôjo)

Enfin, la notion de "genre" (SF/Fantastique/Fantasy) n'a pas de sens dans le manga, parce qu'il est réparti en fonction des catégories de public.

Entre y'a 15 ans et actuellement, la très grosse évolution, c'est la diversité. Il existe actuellement une variété de l'offre en France, comme elle n'existe nulle part ailleurs en Occident. Mais qui dit variété, dit chute du nombre de lecteurs par titres.
L'une des grosses raisons, reconnue par tout le monde, c'est l'épuisement des grosses locomotives. Il n'y a pas de nouveau Naruto, de nouveau One Piece, au Japon. Bref, pas de rente pour aucun éditeur français.
Du coup, la stratégie est de couvrir les niches, faire vivre le fonds, et de s'adapter au public qui se renouvelle en permanence.
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Message par Florent » jeu. févr. 03, 2011 1:32 pm

Il y a la même variété aux USA ou en Italie. Le phénomène manga ne concerne pas que la France. Mais il est vrai que la France est le plus gros vendeur de mangas après le Japon.
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Message par Lensman » jeu. févr. 03, 2011 1:36 pm

Florent a écrit :Il y a la même variété aux USA ou en Italie. Le phénomène manga ne concerne pas que la France. Mais il est vrai que la France est le plus gros vendeur de mangas après le Japon.
A-t-on avancé des raisons à ce phénomène? Peut-être parce que, déjà, à la base, la France était grosse consommatrice de BD? D'autres explications complémentaires plus sophistiquées?
Oncle Joe

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Message par Florent » jeu. févr. 03, 2011 1:43 pm

Lensman a écrit :
Florent a écrit :Il y a la même variété aux USA ou en Italie. Le phénomène manga ne concerne pas que la France. Mais il est vrai que la France est le plus gros vendeur de mangas après le Japon.
A-t-on avancé des raisons à ce phénomène? Peut-être parce que, déjà, à la base, la France était grosse consommatrice de BD? D'autres explications complémentaires plus sophistiquées?
Oncle Joe
Je pense que ces 2 pays ont suivi le même parcours que la France, en venant aux mangas via la japanimation. Et là il n'y a pas de mystère, il y a eu GOLDORAK qui a préparé le terrain (en Italie, aux USA je ne sais pas), puis ça c'est un peu ringardisé et dans les années 90 DRAGON BALL Z a remis la japanime sur le devant de la scène. Après, les fans ont appris que tout ça venait de la BD, ils ont cherché à aller plus loin, et ça a lancé les mangas, sur qui personne ne misait un copec (une BD en noir et blanc en petit format qui se lit à l'envers !).

Puis il y a aussi le caractère extrême du truc : là où les auteurs de BD s'arrêtaient, les mangakas allaient plus loin dans le sexe et la violence, ce qui a racolé une première vague de lecteurs et a donné une mauvaise image du manga, qui ont fini par découvrir toute sa diversité.
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Message par Erion » jeu. févr. 03, 2011 1:52 pm

Florent a écrit :Il y a la même variété aux USA ou en Italie. Le phénomène manga ne concerne pas que la France. Mais il est vrai que la France est le plus gros vendeur de mangas après le Japon.
Faux. Aux USA, il n'y a, en gros, que le shonen et le shojo. Tu n'as pas du tout la même ouverture qu'en France. Il se publie en France des titres inimaginables aux USA et en Italie (Je pense à une bonne partie du Gekiga, à des oeuvres comme celles de Maruo). Une bonne partie des oeuvres "underground" ont des éditeurs en France, et se vendent. Alors que c'est très loin d'être le cas aux USA (le plus underground chez eux, c'est Tezuka, et la France est le seul pays ayant autant traduit du Tezuka.
Le marché US du manga s'est effondré quasiment d'un coup, parce qu'il n'a jamais pu accrocher les adultes. (Ca tient aussi au fait que pour acheter une BD aux USA, faut aller dans les magasins où on vend des comics, ce qui est un bon frein à l'achat pour les non-fans de comics qui aimeraient lire autre chose).
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Message par Erion » jeu. févr. 03, 2011 2:02 pm

Florent a écrit : Je pense que ces 2 pays ont suivi le même parcours que la France, en venant aux mangas via la japanimation. Et là il n'y a pas de mystère, il y a eu GOLDORAK qui a préparé le terrain (en Italie, aux USA je ne sais pas), puis ça c'est un peu ringardisé et dans les années 90 DRAGON BALL Z a remis la japanime sur le devant de la scène. Après, les fans ont appris que tout ça venait de la BD, ils ont cherché à aller plus loin, et ça a lancé les mangas, sur qui personne ne misait un copec (une BD en noir et blanc en petit format qui se lit à l'envers !).
Les USA ont eu Astro, la série d'animation, dans les années 60. C'est en voyant cette série que Kubrick a souhaité que Tezuka participe au projet 2001 (la lettre existe dans les archives Tezuka).
L'Italie a quasiment le même parcours que la France, niveau séries d'animation. Ne pas oublier non plus que La5 de Berlusconi diffusait des séries d'animation.

L'énorme différence entre la France et les autres pays européens (où le manga, contrairement à chez nous, représente presque 70% des ventes), c'est que la BD est une culture bien implantée. Il y a une tradition de la BD franco-belge qui est continue et favorise la curiosité.
Si le public français consomme beaucoup de mangas, c'est parce qu'il consomme beaucoup de BD, en général. Les marchés de la BD en Espagne/Italie/Allemagne/GB ne sont pas du tout composés de la même manière.
Puis il y a aussi le caractère extrême du truc : là où les auteurs de BD s'arrêtaient, les mangakas allaient plus loin dans le sexe et la violence, ce qui a racolé une première vague de lecteurs et a donné une mauvaise image du manga, qui ont fini par découvrir toute sa diversité.
Oh mon dieu, les clichés. Si les mangas ont fonctionné sur le public français, c'est à cause de mécanismes quand même bien plus subtils que cela. Plutôt que de faire un exposé sur le sujet, je renvoie au très bon livre de Jean-Marie Bouissou "Manga. Histoire et univers de la bande dessinée japonaise".
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Message par Florent » jeu. févr. 03, 2011 2:07 pm

Erion a écrit :
Florent a écrit : Puis il y a aussi le caractère extrême du truc : là où les auteurs de BD s'arrêtaient, les mangakas allaient plus loin dans le sexe et la violence, ce qui a racolé une première vague de lecteurs et a donné une mauvaise image du manga, qui ont fini par découvrir toute sa diversité.
Oh mon dieu, les clichés. Si les mangas ont fonctionné sur le public français, c'est à cause de mécanismes quand même bien plus subtils que cela. Plutôt que de faire un exposé sur le sujet, je renvoie au très bon livre de Jean-Marie Bouissou "Manga. Histoire et univers de la bande dessinée japonaise".
On ne peut pas nier qu'au départ, il y a eu un certain racolage de la part des éditeurs qui cherchaient à s'attirer un lectorat. Je regrette, mais les premiers mangas à apparaître en France, ça n'est pas des trucs mignons tout plein mais Hokuto No Ken ou GunnM. Mis à part les qualités indéniables de ces séries, on y venait d'abord pour voir ce que l'on ne voyait pas dans les autres BD (et moi le premier). La découverte de toute la diversité du manga, de la profondeur et de la sensibilité de certains (dont les 2 précités, d'ailleurs) c'est venu ensuite, après l'effet de choc. Ne réécrivons pas l'histoire en essayant de faire croire que les Français sont venus au manga avec Tezuka. C'était plus volontiers avec Bastard ! ou Berserk.
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Message par Erion » jeu. févr. 03, 2011 2:17 pm

Florent a écrit : On ne peut pas nier qu'au départ, il y a eu un certain racolage de la part des éditeurs qui cherchaient à s'attirer un lectorat. Je regrette, mais les premiers mangas à apparaître en France, ça n'est pas des trucs mignons tout plein mais Hokuto No Ken ou GunnM. Mis à part les qualités indéniables de ces séries, on y venait d'abord pour voir ce que l'on ne voyait pas dans les autres BD (et moi le premier). La découverte de toute la diversité du manga, de la profondeur et de la sensibilité de certains (dont les 2 précités, d'ailleurs) c'est venu ensuite, après l'effet de choc. Ne réécrivons pas l'histoire en essayant de faire croire que les Français sont venus au manga avec Tezuka. C'était plus volontiers avec Bastard ! ou Berserk.

Le premier GROS succès du manga en France, le truc qui a fait que Tonkam a pu survivre c'est : Video Girl Ai. Une histoire sentimentale.
Bastard! n'a jamais été un succès, encore moins Berserk. Le slogan pour Akira, mettait en avant sa violence, mais la série n'a pas du tout marché.
Parmi les énormes succès de Glénat, il y a Hana Yori Danga, du manga sentimental.
Les séries comme Dragon Ball, Yu Yu Hakusho, sont violentes, mais pas plus que leurs équivalent Franco-belge.
Rumiko Takahashi fait un carton en France, avec Ranma 1/2.
Je peux multiplier les exemples à l'infini : dire que c'est la violence et le sexe qui auraient fait le succès du manga est faux. Ce n'est tout simplement pas vrai. Il y a tout un ensemble de raisons, mais rien qui se simplifie avec ça.
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Message par Florent » jeu. févr. 03, 2011 2:27 pm

Erion a écrit :
Florent a écrit : On ne peut pas nier qu'au départ, il y a eu un certain racolage de la part des éditeurs qui cherchaient à s'attirer un lectorat. Je regrette, mais les premiers mangas à apparaître en France, ça n'est pas des trucs mignons tout plein mais Hokuto No Ken ou GunnM. Mis à part les qualités indéniables de ces séries, on y venait d'abord pour voir ce que l'on ne voyait pas dans les autres BD (et moi le premier). La découverte de toute la diversité du manga, de la profondeur et de la sensibilité de certains (dont les 2 précités, d'ailleurs) c'est venu ensuite, après l'effet de choc. Ne réécrivons pas l'histoire en essayant de faire croire que les Français sont venus au manga avec Tezuka. C'était plus volontiers avec Bastard ! ou Berserk.
Le premier GROS succès du manga en France, le truc qui a fait que Tonkam a pu survivre c'est : Video Girl Ai. Une histoire sentimentale.
Heu oui d'accord, mais là tu ne fais que confirmer que ce que je viens de dire : VIDEO GIRL AI, ceux qui l'achetaient ne l'achetaient pas que pour les sentiments et parce que c'était mignon, il suffit de connaître un peu le travail de Katsura pour s'en convaincre... C'est hyper suggestif comme manga.

BASTARD ! et BERSERK n'ont pas été des succès ? Première nouvelle. On se demande pourquoi c'est réédité.

Quant à AKIRA, ça n'a pas marché, pourquoi ? Encore une fois, ça ne fait que confirmer ce que je viens d'écrire. Trop intellectuel, trop en avance pour une première vague de lecteurs de mangas qui venaient chercher de la violence extrême et du cul, pas de la prise de tête métaphysique.

DRAGON BALL, c'est d'abord le DA qui a marché, avant le manga. Si le manga était sorti sans qu'il n'y ait eu avant le DA, dont le succès est bcp dû à ses bastons bigger than life, il n'aurait sans doute pas autant marché.

Pareil pour RANMA : c'est le DA qui a marché, pas le manga. Faisons bien la distinction. On en venait pas chercher dans le manga la même chose que dans le DA. Le manga avait une réputation bien plus sulfureuse que l'animation, en général édulcorée. Et justement, on allait chercher dans le manga ce qui avait été censuré dans le DA, et c'est flagrant avec HOKUTO NO KEN.
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Message par Erion » jeu. févr. 03, 2011 2:50 pm

Florent a écrit : Heu oui d'accord, mais là tu ne fais que confirmer que ce que je viens de dire : VIDEO GIRL AI, ceux qui l'achetaient ne l'achetaient pas que pour les sentiments et parce que c'était mignon, il suffit de connaître un peu le travail de Katsura pour s'en convaincre... C'est hyper suggestif comme manga.
Si pour toi l'érotisme, c'est l'équivalent du sexe... C'est de l'érotisme adolescent. Autant comparer ça à la tenue d'hôtesse de l'air de Natacha.
BASTARD ! et BERSERK n'ont pas été des succès ? Première nouvelle. On se demande pourquoi c'est réédité.
Berserk a connu plusieurs éditeurs (3 éditions au total, je crois), parce qu'aucune ne marchait. Bastard a connu un bon début, puis s'est effondré, ce qui s'est traduit par un étalement de la publication (et vu qu'au Japon, c'est aussi étalé, on sent moins la différence).
Quant à AKIRA, ça n'a pas marché, pourquoi ? Encore une fois, ça ne fait que confirmer ce que je viens d'écrire. Trop intellectuel, trop en avance pour une première vague de lecteurs de mangas qui venaient chercher de la violence extrême et du cul, pas de la prise de tête métaphysique.
Le choix de Glénat de faire des albums à la franco-belge, édition couleur, reprise de l'édition américaine, a été fatal. Le coût était bien trop élevé par rapport au marché (chaque album coûtait plus de 100 francs de l'époque). A comparer avec un volume de Dragon Ball, en noir et blanc.
Pareil pour RANMA : c'est le DA qui a marché, pas le manga. Faisons bien la distinction. On en venait pas chercher dans le manga la même chose que dans le DA. Le manga avait une réputation bien plus sulfureuse que l'animation, en général édulcorée. Et justement, on allait chercher dans le manga ce qui avait été censuré dans le DA, et c'est flagrant avec HOKUTO NO KEN.
Sauf que, juste après ces sorties, il y a eu un effondrement total du marché.
En 1991 : 6 titres pour 2 éditeurs
En 1996 : 104 titres par 12 éditeurs
En 1998 : 198 titres par 7 éditeurs
Ce qui s'est traduit par la fin des collections mangas chez Vent d'Ouest, Casterman, Dark Horse, Delcourt, et réduction de voilure chez Glénat, Tonkam et J'ai Lu.

Il a fallu attendre la fin du Club Dorothée pour refaire tout le parcours et avoir une production plus solide. L'essentiel des ventes s'est faite en dehors des séries adaptées en anime.
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Message par Florent » jeu. févr. 03, 2011 2:59 pm

C'est drôlement tiré par les cheveux, comme argument :mrgreen: Le fait est que Katsura est avant tout connu pour dessiner des adolescentes dans des poses équivoques. Que ceux qui ne connaissent pas fasse une petite recherche Google Images, et ils sauront vite si les premiers lecteurs de mangas sont venus à VIDEO GIRL AI parce qu'ils adorent les comédies sentimentales, ou pour d'autres raisons.

Pr BERSERK : quand une série ne marche pas, elle ne connait pas 3 éditions. On arrête les dégâts. Les éditeurs n'ont pas de temps et d'argent à perdre, surtout vu le nombre de mangas existants, avec une série qui n'arrête pas de se planter.

Pr AKIRA, Glénat n'a pas seulement publié en format franco-belge, mais aussi dans des sortes de faciles à couverture souple. Je ne crois pas que cela ait mieux marché. Le fait est que cela n'est pas une série facile d'accès.

Ce qui s'est passé avec le marché du manga, ça n'est pas un effondrement, mais un écrémage. Ceux qui publiaient n'importe quoi n'importe comment ont disparu, les sérieux sont restés et ont évolué, tout simplement.

Le club Dorothée a contribué a lancé le manga, mais le marché a dû trouver sa maturité tout seul.
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Message par Erion » jeu. févr. 03, 2011 3:11 pm

Florent a écrit :C'est drôlement tiré par les cheveux, comme argument :mrgreen: Le fait est que Katsura est avant tout connu pour dessiner des adolescentes dans des poses équivoques. Que ceux qui ne connaissent pas fasse une petite recherche Google Images, et ils sauront vite si les premiers lecteurs de mangas sont venus à VIDEO GIRL AI parce qu'ils adorent les comédies sentimentales, ou pour d'autres raisons.


Et ce fut lu en majorité par des filles... Parce que la grande spécificité du marché du manga par rapport à la BD franco-belge, c'est le lectorat féminin. C'est parce qu'il a su capter ce lectorat totalement abandonné, que le manga a pu se développer, et non pas à cause de l'équation sexe+violence. Et cette féminisation du lectorat s'accentue.
(Selon l'éditeur Soleil, ce qui est donc sujet à caution, le lectorat du manga serait actuellement féminin à 60%)
Pr BERSERK : quand une série ne marche pas, elle ne connait pas 3 éditions. On arrête les dégâts. Les éditeurs n'ont pas de temps et d'argent à perdre, surtout vu le nombre de mangas existants, avec une série qui n'arrête pas de se planter.
Non. Cette série a été achetée par des éditeurs qui n'avaient pas les reins assez solides pour la vendre. La traduction originale était mauvaise. Sauf que ça intéressait certains fans. C'est à cause d'eux que d'autres éditeurs ont racheté les droits, en se disant qu'ils trouveraient le moyen de trouver le lectorat potentiel, avec une édition de meilleure qualité.
Hé oui, certains éditeurs de mangas ne sont pas motivés uniquement par le commercial.
Pr AKIRA, Glénat n'a pas seulement publié en format franco-belge, mais aussi dans des sortes de faciles à couverture souple. Je ne crois pas que cela ait mieux marché. Le fait est que cela n'est pas une série facile d'accès.
Les fascicules souples (j'en ai encore quelques uns) étaient cher, eux aussi (le prix d'un manga) et difficiles à trouver quand on voulait lire de manière continue. C'était un défi, mais un défi perdu.
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