Point central de bien de nos disputes/discussions sur l'importance de la composante éditoriale de la SF, et l'idée, certes radicale, et que je défends, qu'il s'agit du centre de la chose (mais pas de TOUTE la chose, of course...), qu'il y a véritablement "science-fiction" au sens où on l'entend aujourd'hui à partir de ce moment là. Avec ce phénomène, il y a vraiment naissance.Lem a écrit : Mais une collection de romans, ce n'est pas la même chose qu'une revue mensuelle. L'apprentissage, la réactivité, n'y opèrent pas de la même manière.
Si on ne prend pas ce moment comme un "début", on pourra trouver des tas d'autres "naissances" dans le passé (Shelley, Poe, Jules Verne, Renard, même des choses plus anciennes et moins connues, comme le brave Félix Bodin, qui définit courageusement le "roman de l'avenir", et pourquoi pas les voyages imaginaires du XVII-XVIIIe) et la notion de véritable "début" perd son importance. Ceal devient juste une quête, absolument passionnante par ailleurs, et même indispensable, d'archéologie littéraire et des idées. C'est une attitude tout à fait défendable (d'ailleurs, je l'adopte souvent!), mais elle rend l'entreprise d'une "histoire de la SF", dans ce sens trop large (d'après moi) assez peu valide, car on retombe sur une "histoire de la conjecture", beaucoup plus vague.
Je résumerais en disant que si j'adopte un point de vue où la structuration est fondamentale, je dois prendre Amazing Stories comme naissance, et si j'adopte un point de vue où la structuration n'est pas fondamentale, la naissance de la SF se perd dans le passé, car ce n'est pas vraiment de la SF dont il est question (en tant qu'activité structurée particulière), mais de la conjecture à la Versins.
Oncle Joe