marc a écrit :
Question bête, Jean-Marc. Pourquoi tout ces auteurs ne se sont pas tourner vers une SF plus grand public, plus commerciale ? Maintenant ils font figure d 'espèce en voie d'extinction. Si ce n'est déjà le cas.
Qu'est-ce que tu entends par "grand public" et "commerciale" ? Faire du Werber, du Dantec, du Star Wars ? Ou écrire ce que l'on aime, sur des sujets qui nous tiennent à cœur ? On souhaite tous, je pense, qu'après avoir passé x mois (ou années) à bûcher dur sur un bouquin qu'on juge ambitieux (comme Aqua™, comme ceux de Bordage ou d'Ayerdhal, comme Les futurs mystères de Paris de Roland par exemple), que notre éditeur les défende, que les critiques et le public les remarquent, qu'ils se vendent (voire - on peut toujours rêver - qu'ils soient traduits à l'étranger ou adapés au ciné ou à la télé). Si on avait la recette de ce qui est "grand public" ou "commercial" ou simplement marche, (on = les auteurs et les éditeurs), crois-moi, on l'appliquerait ! Mais il n'y en a pas. Il y a un système commercial qui privilégie ce qui marche déjà, des éditeurs qui vont "mettre le paquet" sur tel ou tel bouquin parce qu'ils "sentent" que ça va marcher (parfois ils se plantent), ou des "coups" en fonction de telle ou telle actualité... et le reste relève du plus grand mystère. Pourquoi Harry Potter, écrit par une instit au chômage, a-t-il cartonné de la sorte alors que
tous les éditeurs jeunesse disaient "le fantastique ça marche pas" et "un bouquin qui dépasse les 200 pages, c'est invendable". Maintenant ils veulent tous des séries à 500 pages le volume ! Mais ce qui fonctionne une fois ne fonctionnera pas forcément toujours. Actuellement c'est la fantasy qui cartonne, alors écrivons de la fantasy ! Mais le marché en devient tellement inondé (majoritairement de sous-merdes) que forcément le soufflé va retomber un jour. Pourquoi
Hypérion se vend-il mieux que
Le chant du cosmos ou
Omale ? C'est pas forcément parce qu'Hamilton est meilleur que Wagner ou Genefort, mais parce qu'Hamilton a un agent qui sait le vendre, un éditeur qui sait exporter, parce que nos éditeurs à nous sont frileux et ont de tout temps privilégié la SF anglo-saxonne, au prétexte justement qu'"ils" savaient mieux écrire de la SF que les français... Dans les années 50-60, si un auteur de SF français voulait avoir quelque chance d'être publié, il devait prendre un pseudo anglo-saxon et faire du sous-Asimov ou du sous-Van Vogt. Même si aujourd'hui ce genre d'ostracisme n'a plus trop court chez les éditeurs (quoique... cf J'ai Lu), le public a été conditonné à préférer la SF anglo-saxonne, qui bénéficie d'un sacré rouleau-compresseur commercial face aux petits motoculteurs que sont les éditeurs français. Mais heureusement, les choses bougent peu à peu, tout doucement, des auteurs français commencent à se faire un nom et atteindre des chiffres de ventes corrects, mais c'est long...