Ce n'est pas détourner le problème. Tu affirmes que l'on ne cesse de "dire" que seule la SF anglo-saxonne est bonne. Je cherche à savoir qui est ce "on". Je veux savoir où cela se dit. Et tu me sors que c'est sur ce fil. Or, sur ce fil, on parle d'histoire du genre, on déroule les faits et les faits sont majoritairement anglo-saxons. On constate ce qui se passe sur le plan éditorial. Je n'ai pas vu que c'était une occasion de célébrer la grandeur et la magnificence de la SF anglo-saxonne pour autant.bormandg a écrit : Tu détournes le problème. Mais le constat est effectif: à partir de "proto-SFs" distinctes, comportant généralement deux noms communs (les traductions locales de J Verne et de HG Wells, se sont créées à l'arrivée de la SF anglo-saxonne des SFs distinctres dans chaque pays, entre lesquelles la communication a toujours été limitée. Ce que tu écris pour l'Europe et le Japon s'applique aussi en Amérique latine où les seules tentatives de liaisons inter-pays sont récentes et liées à Internet.
Questions sur l'anticipation ancienne : les interviews
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"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Dans ce fil,je pense qu'hélas les gens qui pratiquent, qui lisent VRAIMENT (je ne parle pas de déchiffrer) un langue autre que le français ou l'anglais sont peu nombreux. Et encore, ils doivent être proportionnellement nettement plus nombreux que sur un échantillon pris au hasard dans la rue...bormandg a écrit :Pas de cette façon; mais sauf dans des cas très spécifiques, comme CE fil, le seul fait de ne citer QUE des auteurs anglo-saxons (avec, parfois, un ou deux français) constitue une façon de le faire.
Ce barrage est têtu. La seule manière de le rompre, c'est la traduction (Lem l'a rappelé, à moment donné, en citant Umberto Ecco). Mais comment l'encourager vraiment, au niveau des éditeurs?
Oncle Joe
Ah… C'est gentil, alors. Mais c'est un autre problème.Lensman a écrit :Tout le monde est content de ça, mais toi, tu es écrivain de SF, pas antiquaire. Vorwärts !!!
La réintégration est une figure de base des processus culturels (ou, à l'échelle individuelle, psychiques) ; on ne se comporte pas de la même manière dans une maison où l'on est invité et dans une maison qu'on a contribué à construire. Mais ceci est improuvable. Et l'écriture d'une Histoire est intéressante en elle-même. Comme l'a rappelé Silramil, c'est une forme de création.Erion a écrit :tu sembles dire que remettre en perspective la SF franco historique, va apporter de la force à la SF franco actuelle. Je comprends que cela étonne Lensman. J'ai moi-même du mal à voir ce que cela peut apporter.
En effet, ça fait partie du chantier mais c'est un point très délicat car il faut absolument éviter de lui donner une dimension prescriptrice. Montrer les lignages, ok. Mais les montrer de telle manière qu'on puisse s'en affranchir, si on le souhaite, en aucun cas pour contraindre les auteurs et les lecteurs à s'y tenir au motif que "la vraie sff, c'est ça, ça et ça".Sauf, mais c'est quelque chose qui m'intéresserait bien plus, si tu parvenais à montrer en quoi cette SF ancienne définit l'identité spécifique de la SF actuelle. Peut-être que cela explique en quoi elle se différencie de la SF américaine (pour faire simple).
Globalement d'accord mais je ne me lance pas là-dedans aujourd'hui.dans l'absolu, cela apporterait en effet plus de force à la SF franco contemporaine, en lui donnant des racines esthétiques (dirons-nous). Si j'émets des doutes, c'est surtout parce que je pense que l'influence de la littérature française en général (et pas seulement de SF) est un facteur essentiel pour identifier les auteurs français et que distinguer ce qui relève ou pas de la SF archaïque sera très compliqué.
Ce qui fait qu'on ne peut même pas vraiment parler de "SF hispanique", "hispanique" pris ici au sens culturel, un culture avec une langue "littéraire" commune (le castillan... je crois). Il y a des livres de SF écrits en castillan, mais ça ne fait pas une "SF castillanne", mais DES SF castillannes...bormandg a écrit : Ce que tu écris pour l'Europe et le Japon s'applique aussi en Amérique latine où les seules tentatives de liaisons inter-pays sont récentes et liées à Internet.
Remarque, il y a ce phénomène avec la France et le Québec, si on regarde bien... la "fusion" ne se fait pas si bien que cela, c'est un phénomène curieux, d'ailleurs.
Oncle Joe
Meuh si, regarde Martin Lessard et "Terre sans mal", la fusion est parfaiteLensman a écrit : Remarque, il y a ce phénomène avec la France et le Québec, si on regarde bien... la "fusion" ne se fait pas si bien que cela, c'est un phénomène curieux, d'ailleurs.
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Bon, tu as quand même le droit d'être un peu historien de la SF... Mais il faut des troupes fraîches à l'offensive!Lem a écrit :Ah… C'est gentil, alors. Mais c'est un autre problème.Lensman a écrit :Tout le monde est content de ça, mais toi, tu es écrivain de SF, pas antiquaire. Vorwärts !!!
Oncle Joe
Il y a plusieurs problèmes... Déjà, il faut arriver à prouver que l'on a bien contribué à construire la maison en question, et ce n'est pas si évident... et même si on y parvient, il faut voir sous quel statut ça c'est déroulé (comme esclace, à coup de triques, ou comme architecte, ou comme artisan indépendant, etc.). puis décider s'il y a lieu de s'en réjouir, de s'en lamenter, ou de dire que, finalement, ce n'est pas si important...Lem a écrit :La réintégration est une figure de base des processus culturels (ou, à l'échelle individuelle, psychiques) ; on ne se comporte pas de la même manière dans une maison où l'on est invité et dans une maison qu'on a contribué à construire. Mais ceci est improuvable. Et l'écriture d'une Histoire est intéressante en elle-même. Comme l'a rappelé Silramil, c'est une forme de création.
Je vois les choses différemment: je trouve, au contraire, que nous sommes envahis de quantité de pseudo-réintégrations, où on se fabrique sans arrêt des passés mythiques. La difficulté est plutôt d'en sortir. On se trouve constamment des racines de toute sorte, des passés intéressants, des ruines à visiter, etc...
C'est très agréable, très rassurant (famille, je t'aime), mais j'ai toujours pensé que, pour un créateur, c'était une chose oppressante, voire décourageante. Comment se montrer "digne" de tous ces pères si méritants et valeureux? Le genre de truc qui fiche la déprime, plus qu'autre chose..
Mais enfin, ça doit dépendre des créateurs...
Pour l'historien, je pense que c'est un processus dont il faut absolument se méfier, tellement on est baigné dedans. C'est s'en détacher qui est difficile et fécond pour la description de l'histoire, pas l'inverse. Des obsédés des racines et des lignées de toute sorte, on croule sous le tas. Des chercheurs qui prennent de la distance, il y en a moins.
Oncle Joe
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J'ai écrit qu'on entendait cette manière un peu partout à l'exception de ce fil.Erion a écrit :Ce n'est pas détourner le problème. Tu affirmes que l'on ne cesse de "dire" que seule la SF anglo-saxonne est bonne. Je cherche à savoir qui est ce "on". Je veux savoir où cela se dit. Et tu me sors que c'est sur ce fil. Or, sur ce fil, on parle d'histoire du genre, on déroule les faits et les faits sont majoritairement anglo-saxons. On constate ce qui se passe sur le plan éditorial. Je n'ai pas vu que c'était une occasion de célébrer la grandeur et la magnificence de la SF anglo-saxonne pour autant.bormandg a écrit : Tu détournes le problème. Mais le constat est effectif: à partir de "proto-SFs" distinctes, comportant généralement deux noms communs (les traductions locales de J Verne et de HG Wells, se sont créées à l'arrivée de la SF anglo-saxonne des SFs distinctres dans chaque pays, entre lesquelles la communication a toujours été limitée. Ce que tu écris pour l'Europe et le Japon s'applique aussi en Amérique latine où les seules tentatives de liaisons inter-pays sont récentes et liées à Internet.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
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Tant qu'à citer des cas j'aurais cité Suprématie ou, dans l'autre sens, Tyranael et Reine de mémoire...Erion a écrit :Meuh si, regarde Martin Lessard et "Terre sans mal", la fusion est parfaiteLensman a écrit : Remarque, il y a ce phénomène avec la France et le Québec, si on regarde bien... la "fusion" ne se fait pas si bien que cela, c'est un phénomène curieux, d'ailleurs.
Oncle Joe)
De là à parler de fusion parfaite....

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
J'attends toujours des exemples précis, des noms de personnes qui disent explicitement que la SF anglo-saxonne est la seule qui soit bonne.bormandg a écrit : J'ai écrit qu'on entendait cette manière un peu partout à l'exception de ce fil.
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Explicitement, je te concède que je n'ai pas d'exemple sous la main parmi les "décideurs" (dans le public, ça ne manque pas).Erion a écrit :J'attends toujours des exemples précis, des noms de personnes qui disent explicitement que la SF anglo-saxonne est la seule qui soit bonne.bormandg a écrit : J'ai écrit qu'on entendait cette manière un peu partout à l'exception de ce fil.
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Je crois que c'est le genre de truc dont doivent tenir compte les sondeurs: des tas de gens ne veulent pas dire qu'ils votent FN (pas Fleuve Noir...)Erion a écrit :J'attends toujours des exemples précis, des noms de personnes qui disent explicitement que la SF anglo-saxonne est la seule qui soit bonne.bormandg a écrit : J'ai écrit qu'on entendait cette manière un peu partout à l'exception de ce fil.
Non, je rigole... Je crois qu'il y a indifférence, ce qui est bien pire...
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Au niveau du public, certainement.Lensman a écrit :Je crois que c'est le genre de truc dont doivent tenir compte les sondeurs: des tas de gens ne veulent pas dire qu'ils votent FN (pas Fleuve Noir...)Erion a écrit :J'attends toujours des exemples précis, des noms de personnes qui disent explicitement que la SF anglo-saxonne est la seule qui soit bonne.bormandg a écrit : J'ai écrit qu'on entendait cette manière un peu partout à l'exception de ce fil.
Non, je rigole... Je crois qu'il y a indifférence, ce qui est bien pire...
Oncle Joe
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Ben précisément, c'est un peu le truc de l'oeuf et de la poule. Les éditeurs ont d'abord donné à lire des auteurs américains, avec succès, puis quand ils ont présenté des auteurs non-anglo-saxons, le succès a été moindre.bormandg a écrit :Explicitement, je te concède que je n'ai pas d'exemple sous la main parmi les "décideurs" (dans le public, ça ne manque pas).Erion a écrit :J'attends toujours des exemples précis, des noms de personnes qui disent explicitement que la SF anglo-saxonne est la seule qui soit bonne.bormandg a écrit : J'ai écrit qu'on entendait cette manière un peu partout à l'exception de ce fil.
Par conséquent, je ne crois pas à une volonté maléfique des éditeurs pour faire triompher les romans de SF américains, mais bel et bien au fait que dans la tête des lecteurs, le genre est plutôt associé aux américains (ils se trouvent qu'ils sont légèrement aidés par un machin appelé "films").
Après, on peut discuter si les auteurs non-américains sont bien mis en avant par les éditeurs, si le travail est fait comme il faut, mais si, pour vendre un auteur non-américain, il faut déployer beaucoup plus de promotion que pour un auteur US, avec un rendement moindre, au vu du coût de la traduction, autant publier un auteur français.
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