OapTao a écrit :
- que le roman de Nathalie Le Gendre, tel qu’il apparaît dans le communiqué ci-dessus, ne diffâme aucune personne ou institution existante, mais transpose simplement dans le futur un problème de société grave, réel, avéré, porté à plusieurs reprises à la connaissance du public
Si je puis me permettre - et au risque de balancer un pavé dans la mare -, ce passage en italique me paraît un peu léger. Imaginez la tête des signataires s'il s'avérait que le roman de Nathalie contenait des passages tombant sous le coup de la loi ?
Je présume évidemment que ce n'est pas le cas ; je fais confiance à Denis - je n'aurais pas publié six romans chez Autres Mondes sinon. Mais je rappelle que personne ici parmi les intervenants, à part Denis, évidemment, n'a lu ce roman ; et ce qui aurait pu être l'occasion d'un véritable débat
autour du texte ("pourquoi il doit être publié") se transforme maintenant en un véritable dialogue de sourds.
Il y a de quoi causer, pourtant.
Autres Mondes s'adresse principalement aux collégiens. Il existe une grosse différence entre un gamin de 11 ans et un ado de 15 ans - je peux vous dire que j'en fais l'expérience régulièrement quand j'interviens en milieu scolaire. Par ailleurs, la collection grandit avec son lectorat.
Memory Park, mon petit dernier qui sort ces jours-ci, et qui cause de négationnisme, n'aurait sans doute pas pu voir le jour il y a quelques années. Dans ce contexte, ça me paraissait intéressant de discuter ici autour du thème de la pédophilie, avec une institution religieuse en arrière-plan ou pas, d'ailleurs, et j'ai l'impression que cette discussion ne va pas avoir lieu. Se priver de débat, c'est perdre toute chance de convaincre ceux qui à nos yeux devraient l'être.
Une pétition, c'est bien.
Une pétition avec tous les éléments en main, c'est mieux.
Comme je le disais en privé à un des responsables de ce site, s'il s'avère que nous nous trouvons dans un cas de censure idéologique clair (le coup de fil que j'ai passé aux éditions Mango ne me l'a pas encore confirmé, mon interlocutrice évoquant des considérations éditoriales plus générales, le fait que elle, personnellement, n'aurait pas accepté ce roman ni chez Fleurus ni ailleurs - mais ne m'a pas convaincu non plus du contraire, loin de là - en fait, je n'ai pas parlé à Christophe Savouré directement, et il me semble tout de même que c'est lui le principal intéressé, fin de la parenthèse), s'il s'avère, donc, que le doute ne peut plus planer sur cette affaire, eh bien, je ne ferai pas que signer cette pétition, je me battrai pour récupérer mes droits (car qui accepterait de rester dans une boîte pareille et de lui faire gagner de l'argent ? Il faut pousser la logie à son terme) et il y aura peut-être un procès ; je serai curieux, alors, de voir qui se joindra
effectivement à moi (pour info : j'ai déjà tenté le coup du procès il y a quelques années - un certain nombre de personnes vous donnent de grandes claques dans le dos pour vous encourager mais, fondamentalement, ça en reste souvent là ; enfin, nous verrons bien).
Jean-Marc, je ne doute aucunement de la sincérité de ta démarche et nous sommes tous d'accord je crois pour dire qu'empêcher un roman de sortir pour des raisons autre que légales est inadmissible mais, par principe, j'aimerais lire le texte de Nathalie avant. Et, par principe aussi, j'adorerais (on peut rêver - je sais qu'il me lit, ou que des gens de Mango me lisent) que M. Savouré vienne s'expliquer ici, par exemple - je pense maintenant qu'il y a matière.
Amitiés,
Fabrice