SF française et politique

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Eric
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Message par Eric » mar. févr. 20, 2007 9:07 am

Oui, mais non...

Déjà, quand on pond une mauvaise chronique, on nous accuse d'assissiner Mozart, alors tu imagines un éditeur qui renverrais une lettre en disant :

"Un conseil, vieux. Mets-toi au macramé !"
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Eons
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Message par Eons » mar. févr. 20, 2007 10:01 am

Eric a écrit :...un exemple glâné sur le net du genre de texte qu'un éditeur reçoit à longueur d'année...
Je confirme... :roll:
Arnaldus a écrit :Oui. Là, il n'y a rien à débattre (frisson), mais justement, je trouve normal qu'un éditeur qui reçoit ça, lise 2 minutes et retourne une réponse "style lourd et indigeste" (sélection rapide dans une liste préparée à l'avance) et basta.
Et tu es gentil. L'exemple donné, ça se liquide en 30 s (lâché à la 5ème phrase...)
Arnaldus a écrit :Perte de temps minimal, et qui sera encore moindre si on ne solicite que les 10 premières pages et un synopsis. Si ça passe ce premier stade, alors on autorise l'auteur à envoyer le reste.

Si je ne me trompe, c'est un peu comme ça que ça marche aux US, non ?
De fait, quand un amateur a la prudence de solliciter l'envoi d'un roman, je lui demande de se borner, dans un premier temps, à transmettre un résumé de l'histoire (pour voir si son scénario, au moins présente un intérêt) et un extrait du roman pour juger du style.

Curieusement, la moitié d'entre eux ne donne pas suite...

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OapTao
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Message par OapTao » mar. févr. 20, 2007 10:13 am

Eric a écrit :tu imagines un éditeur qui renverrais une lettre en disant :

"Un conseil, vieux. Mets-toi au macramé !"
Pourtant c'est ce qu'ils devraient faire - et que certains font, d'ailleurs, avec plus ou moins de tact - plutôt que d'envoyer la sempiternelle circulaire : "Malgré ses qualités (!), votre manuscrit ne correspond pas à ce que nous publions". Ce qui a tendance à encourager le scribouillard néophyte à s'adresser ailleurs... Il peut être salutaire parfois de décourager d'emblée certains "talents" : ça ferait gagner du temps à tout le monde, auteur de la bouse en question compris. L'écriture s'apprend, c'est vrai, le style vient en écrivant, c'est sûr, mais même un manuscrit écrit du pied gauche, s'il est plein d'idées et d'imagination, il se remarque. À l'éditeur alors (ou plutôt au directeur de collection) de "cornaquer" l'auteur en herbe pour le faire réécrire en français correct...
Lecture en cours : Epicentre de C & R Belmas (Mélis SF)

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Arnaldus
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Message par Arnaldus » mar. févr. 20, 2007 10:23 am

Eons a écrit :De fait, quand un amateur a la prudence de solliciter l'envoi d'un roman, je lui demande de se borner, dans un premier temps, à transmettre un résumé de l'histoire (pour voir si son scénario, au moins présente un intérêt) et un extrait du roman pour juger du style.
Exactement. Et Bragelone le fait aussi, mais qui d'autres ?
Eons a écrit :Curieusement, la moitié d'entre eux ne donne pas suite...
Raison de plus !
OapTao a écrit :Pourtant c'est ce qu'ils devraient faire - et que certains font, d'ailleurs, avec plus ou moins de tact - plutôt que d'envoyer la sempiternelle circulaire : "Malgré ses qualités (!), votre manuscrit ne correspond pas à ce que nous publions". Ce qui a tendance à encourager le scribouillard néophyte à s'adresser ailleurs... Il peut être salutaire parfois de décourager d'emblée certains "talents" : ça ferait gagner du temps à tout le monde, auteur de la bouse en question compris.
Exactement ce que j'ai dit sur le thread "Comment progresser".
Ce sont ces mises en phase, ma petite Laureline, ça me ravage je t’assure … (Mézière - Christin)
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Eric
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Message par Eric » mar. févr. 20, 2007 10:43 am

OapTao a écrit :L'écriture s'apprend, c'est vrai, le style vient en écrivant, c'est sûr, mais même un manuscrit écrit du pied gauche, s'il est plein d'idées et d'imagination, il se remarque. À l'éditeur alors (ou plutôt au directeur de collection) de "cornaquer" l'auteur en herbe pour le faire réécrire en français correct...
Et c'est là qu'on arrive au point limite. Parce que jusqu'à présent on a parlé des cas évidents, qui correspondent à quelque chose comme 80/90 % de ce que reçoit un éditeur, mais arrive aussi des manuscrits qui ne sont pas dénués de qualités, dont l'intrigue est originale, le rythme pas mal, le propos assez intelligent ou même carrément pertinent, mais qui vont nécessiter énormément de boulot. Et c'est à ce niveau que la sélection est, sinon la plus injuste, du moins la plus cruelle. parce qu'elle va se faire à hauteur du temps disponible et de l'envie de l'éditeur de se lancer dans l'aventure.

Au-delà de deux réécritures du manuscrit (quand je dis réécriture, il ne s'agit évidemment pas de l'intégralité du roman), on peut considérer que c'est un travail d'édition lourd. Et qui va prendre du temps, et mettre pas mal à l'épreuve les nerfs de l'auteur.

Dans ce cas, généralement, les premiers contacts avec l'aspirant auteurs sont déterminants. Si le mec réponds un truc du genre "Oui, mais attention, je ne trahirai pas mon œuvre... etc.", c'est le baiser de la mort...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Arnaldus
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Message par Arnaldus » mar. févr. 20, 2007 11:22 am

Eric a écrit :Et c'est là qu'on arrive au point limite. Parce que jusqu'à présent on a parlé des cas évidents, qui correspondent à quelque chose comme 80/90 % de ce que reçoit un éditeur, mais arrive aussi des manuscrits qui ne sont pas dénués de qualités, dont l'intrigue est originale, le rythme pas mal, le propos assez intelligent ou même carrément pertinent, mais qui vont nécessiter énormément de boulot. Et c'est à ce niveau que la sélection est, sinon la plus injuste, du moins la plus cruelle. parce qu'elle va se faire à hauteur du temps disponible et de l'envie de l'éditeur de se lancer dans l'aventure.
Sûr, mais ce qui serait vraiment injuste, ce serait de faire à l'auteur la même réponse qu'aux 80/90 % .
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Eric
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Message par Eric » mar. févr. 20, 2007 12:25 pm

Je pense que généralement ce n'est pas le cas, mais là, les éditeurs seraient sans doute mieux placés que moi pour confirmer ou infirmer.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Le_navire » mer. févr. 21, 2007 7:57 pm

au moins une confirmation...
et en même temps, franchement, le boulot sur un manuscrit prometteur avec un auteur, même débutant, c'est quand même LE bonheur du travail d'éditeur. Si tu zappes ça, qu'est-ce qu'il te reste, à part le raccolage et la gestion ? J'avoue que perso, c'est bien pour ce plaisir là que je fais ce métier, pour la joie de transformer un essai, et de fignoler avec l'auteur pour lui faire sortir ses tripes.
du coup, je confirme : l'auteur qui se la pète génie incompris si on lui propose de taffer sur son texte, qu'il aille emmerder les autres... :twisted:
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"

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Arnaldus
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Message par Arnaldus » mer. févr. 21, 2007 8:38 pm

Le_navire a écrit :et en même temps, franchement, le boulot sur un manuscrit prometteur avec un auteur, même débutant, c'est quand même LE bonheur du travail d'éditeur. Si tu zappes ça, qu'est-ce qu'il te reste, à part le raccolage et la gestion ? J'avoue que perso, c'est bien pour ce plaisir là que je fais ce métier, pour la joie de transformer un essai, et de fignoler avec l'auteur pour lui faire sortir ses tripes.
Voilà une parole d'espoir. Tavernier ! Du vin !
l'auteur qui se la pète génie incompris si on lui propose de taffer sur son texte, qu'il aille emmerder les autres...
Absolument. Tavernier ! Jete ce maraut à la rue, et oublie le vin ! C'est du Champagne qu'il nous faut !
Modifié en dernier par Arnaldus le jeu. févr. 22, 2007 7:12 am, modifié 1 fois.
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Davidian
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Message par Davidian » mer. févr. 21, 2007 9:23 pm

Arnaldus a écrit :Voilà une parole d'espoir. Tavernier ! Du vin !
Si je n'avais pas autant de boulot, j'irais bien au troquet du coin ce soir. Entre ce thread sur l'édition et l'accueil des nouveaux à base de bières virtuelles, lire ce forum donne soif!

En plus, j'ai un truc à fêter car je viens de lire mon premier RCW (le chant du cosmos). C'est pas du dépucelage mais pas loin. :wink:

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Patrice
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Message par Patrice » mer. mars 14, 2007 9:31 pm

Salut,

Je me permets de réanimer ce fil car je suis plongé dans la lecture d'un numéro de Fiction de 1978, et comme j'adore lire la rubrique où l'on trouve des tas de "lecteurs de Fiction depuis toujours...", je tombe sur la réponse de Daniel Riche à un lecteur qui souhaiterait voir virer les "nouveaux écrivaillons gauchistes".

Je cite:
J'aimerais bien savoir où vous avez pris ces "nouveaux écrivaillons gauchistes indignes de nos pages", cher M. Romangas. "Ecrivaillons", c'est vous qui le dites et "gauchistes", c'est eux que ça regarde. Il y a, dans la science-fiction, des "gauchistes" qui sont loin d'être des écrivaillons et je pense, en particulier, à Pierre Pelot, dont il est question ailleurs dans ce courrier des lecteurs, de même qu'il y a... disons des "apolitiques" qui, eux, méritent à peine le nom d'écrivains. Ceux-là. Ceux-là, nous ne les publions pas (Pierre Pelot non plus, mais parce qu'il ne nous a, hélas, encore, rien envoyé...), non pas parce qu'ils sont "apolitiques" (!) mais parce qu'il (sic!) sont mauvais. Soyons clair, une fois pour toute: le seul critère qui nous guide, désormais, dans notre choix, est celui de la qualité. C'est un critère subjectif, bien entendu, mais je ne vois pas le moyen de faire autrement. De toute façon, que nus publiions Asimov, Anderson, de la Herverie ou Jan de Fast, Fritz Leiber, Heinlein ou Zelazny, Leigh Brackett, Jeury ou Damon Knight, il se trouvera toujours quelqu'un parmi nos lecteurs pour juger l'un ou l'autre de ces auteurs "indignes de nos pages" [...].
Voilà, petite page d'histoire.

A+

Patrice

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