J'ai lu le roman de Nathalie Legendre
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J'ai lu le roman de Nathalie Legendre
Il y a quelques jours, Nathalie a eu la gentillesse de me transmettre le texte provisoire (version non corrigée) de son roman, Les orphelins de Naja. Je l'en remercie ici.
Une précision avant de poursuivre : je n'ai pas signé la pétition de soutien, pour des motifs qu'il serait fastidieux d'énumérer ici mais qui sont liés, globalement, à la façon dont les choses ont été présentées - appelons ça une question de principes. J'ai essayé d'expliquer en privé à Denis les raisons de ma décision. Le reste nous appartient.
A présent que j'ai terminé ma lecture, j'y vois beaucoup plus clair. Que dire ? Le texte de Nathalie ne peut être interprété à aucun moment comme une condamnation explicite ou même implicite de l'Eglise dans sa totalité. Il ne fait que stigmatiser certaines pratiques déjà constatées aujourd'hui en les inscrivant dans un contexte futuriste.
Pour moi, la situation du groupe Fleurus est sans issue.
L'éditrice jeunesse de Mango m'avait confié au téléphone (à l'époque où elle avait encore le droit de parler aux auteurs - ce n'est plus le cas aujourd'hui) que le roman était maladroit et présentait le problème de l'implication de l'Eglise dans le scandale de la pédophilie sous un jour "caricatural". C'est absolument faux. Je n'ai jamais trouvé dans le texte quoi que ce soit de diffamtoire ou insultant, ni même de choquant. Il s'agit de toute façon, et principalement, d'un roman d'espionnage et d'aventure - nullement d'un pamphlet.
Extrait de dialogue : "Crois-tu vraiment que des personnes d'Eglise laisseraient faire des choses aussi horribles ? - Quelques unes, oui." Quelques-unes. Ca ne va pas plus loin. Ailleurs, un personnage laisse entendre que le Pape n'est pas au courant de ce qui se passe - information jamais démentie par la suite. Où est le problème ? Il n'y en a pas.
D'autre part, l'Eglise n'est pas la seule en cause. L'Armée en prend aussi pour son grade.
Enfin, et histoire d'enfoncer le clou, le mot "catholique" n'apparaît pas une seule fois dans le texte.
Bref.
Cette affaire est une blague, un vulgaire prétexte. Soit les exécutifs de Mango / Fleurus se rétractent et publient ce roman sans discussion, soit c'est le départ de Denis Guiot et la fin d'Autres Mondes - je ne vois pas de troisième voie.
Il est, ou il a été, question de négociations, de retouches que l'auteure pourrait apporter à son texte. Franchement, et avec la meilleure volonté du monde, je ne vois pas ce que Nathalie pourrait changer. Il sera impossible de trouver un terrain d'entente - sauf à modifier totalement le sujet du roman : on pourrait, par exemple, remplacer les prêtres par des extraterrestres, et les attouchements par des pichenettes.
Arrêtons le délire.
Nous nous trouvons en définitive dans un cas très simple. Fleurus peut revenir sur sa décision, ou maintenir le cap. Dans cette dernière hypothèse, l'affaire devient jurdique : pour Nathalie, c'est le droit littéraire qui est concerné (l'éditeur étant libre, au regard de la loi, de publier ce qu'il veut - il n'y a pas censure au sens juridique du terme - Nathalie peut éventuellement prétendre, selon les termes de son contrat, à un dédommagement, et je me ferais un plaisir de lui communiquer les coordonnées de mon avocat, spécialisé dans le droit littéraire), pour Denis, le droit commercial, puisqu'il est indépendant.
Les autres auteurs, dont je fais partie, ne sont pas juridiquement concernés. Leur posture ne peut être que morale. Je pense que ce sera vite vu.
Une précision avant de poursuivre : je n'ai pas signé la pétition de soutien, pour des motifs qu'il serait fastidieux d'énumérer ici mais qui sont liés, globalement, à la façon dont les choses ont été présentées - appelons ça une question de principes. J'ai essayé d'expliquer en privé à Denis les raisons de ma décision. Le reste nous appartient.
A présent que j'ai terminé ma lecture, j'y vois beaucoup plus clair. Que dire ? Le texte de Nathalie ne peut être interprété à aucun moment comme une condamnation explicite ou même implicite de l'Eglise dans sa totalité. Il ne fait que stigmatiser certaines pratiques déjà constatées aujourd'hui en les inscrivant dans un contexte futuriste.
Pour moi, la situation du groupe Fleurus est sans issue.
L'éditrice jeunesse de Mango m'avait confié au téléphone (à l'époque où elle avait encore le droit de parler aux auteurs - ce n'est plus le cas aujourd'hui) que le roman était maladroit et présentait le problème de l'implication de l'Eglise dans le scandale de la pédophilie sous un jour "caricatural". C'est absolument faux. Je n'ai jamais trouvé dans le texte quoi que ce soit de diffamtoire ou insultant, ni même de choquant. Il s'agit de toute façon, et principalement, d'un roman d'espionnage et d'aventure - nullement d'un pamphlet.
Extrait de dialogue : "Crois-tu vraiment que des personnes d'Eglise laisseraient faire des choses aussi horribles ? - Quelques unes, oui." Quelques-unes. Ca ne va pas plus loin. Ailleurs, un personnage laisse entendre que le Pape n'est pas au courant de ce qui se passe - information jamais démentie par la suite. Où est le problème ? Il n'y en a pas.
D'autre part, l'Eglise n'est pas la seule en cause. L'Armée en prend aussi pour son grade.
Enfin, et histoire d'enfoncer le clou, le mot "catholique" n'apparaît pas une seule fois dans le texte.
Bref.
Cette affaire est une blague, un vulgaire prétexte. Soit les exécutifs de Mango / Fleurus se rétractent et publient ce roman sans discussion, soit c'est le départ de Denis Guiot et la fin d'Autres Mondes - je ne vois pas de troisième voie.
Il est, ou il a été, question de négociations, de retouches que l'auteure pourrait apporter à son texte. Franchement, et avec la meilleure volonté du monde, je ne vois pas ce que Nathalie pourrait changer. Il sera impossible de trouver un terrain d'entente - sauf à modifier totalement le sujet du roman : on pourrait, par exemple, remplacer les prêtres par des extraterrestres, et les attouchements par des pichenettes.
Arrêtons le délire.
Nous nous trouvons en définitive dans un cas très simple. Fleurus peut revenir sur sa décision, ou maintenir le cap. Dans cette dernière hypothèse, l'affaire devient jurdique : pour Nathalie, c'est le droit littéraire qui est concerné (l'éditeur étant libre, au regard de la loi, de publier ce qu'il veut - il n'y a pas censure au sens juridique du terme - Nathalie peut éventuellement prétendre, selon les termes de son contrat, à un dédommagement, et je me ferais un plaisir de lui communiquer les coordonnées de mon avocat, spécialisé dans le droit littéraire), pour Denis, le droit commercial, puisqu'il est indépendant.
Les autres auteurs, dont je fais partie, ne sont pas juridiquement concernés. Leur posture ne peut être que morale. Je pense que ce sera vite vu.
Re: J'ai lu le roman de Nathalie Legendre
Salut, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce message.
Je n'ai pas signé la pétition non plus, moi aussi pour des raisons que je n'ai pas envie d'évoquer en ce moment.
Si ce que tu dis est vrai - et je ne vois pas de raison pour laquelle ça devrait pas être vrai - alors c'est possible que cette histoire présumée de "censure" n'est qu'un prétexte pour quelque chose de différent.
Est-ce que tu as un avis à l'égard ?
Je n'ai pas signé la pétition non plus, moi aussi pour des raisons que je n'ai pas envie d'évoquer en ce moment.
Si ce que tu dis est vrai - et je ne vois pas de raison pour laquelle ça devrait pas être vrai - alors c'est possible que cette histoire présumée de "censure" n'est qu'un prétexte pour quelque chose de différent.
Est-ce que tu as un avis à l'égard ?
Quand je regarde la liste des signataires de la pétition, je suis quand même surpris par l'absence d'un certain nombre d'auteurs francophones.
Sans bien entendu, vouloir porter de jugement, j'aimerais bien savoir pourquoi ils n'ont pas voulu signer : peur de fâcher leurs propres éditeurs ? connaissance de certains dessous de l'affaire que nous, pauvres amateurs, ignorons ? solidarité avec l'éditeur ?
Oups ! C'est ma première intervention écrite ici, donc : bonjour à tous !
Sans bien entendu, vouloir porter de jugement, j'aimerais bien savoir pourquoi ils n'ont pas voulu signer : peur de fâcher leurs propres éditeurs ? connaissance de certains dessous de l'affaire que nous, pauvres amateurs, ignorons ? solidarité avec l'éditeur ?
Oups ! C'est ma première intervention écrite ici, donc : bonjour à tous !
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Bonjour,
A mon sens, un auteur (ou tout autre personne) n'a pas a se justifier pour signer ou ne pas signer. La signature ou la non signature d'une Pétition est une affaire personnel qui ne regarde que soit. tous jugements, toutes dissertations sur l'absence ou présence d' untel ou d'untel est un jugement ou une dissertation de trop.
A mon sens, un auteur (ou tout autre personne) n'a pas a se justifier pour signer ou ne pas signer. La signature ou la non signature d'une Pétition est une affaire personnel qui ne regarde que soit. tous jugements, toutes dissertations sur l'absence ou présence d' untel ou d'untel est un jugement ou une dissertation de trop.
Tout à fait d'accord. Sinon, il va falloir lancer une pétition pour le droit de non-expression de chacunPapageno a écrit :Bonjour,
A mon sens, un auteur (ou tout autre personne) n'a pas a se justifier pour signer ou ne pas signer. La signature ou la non signature d'une Pétition est une affaire personnel qui ne regarde que soit. tous jugements, toutes dissertations sur l'absence ou présence d' untel ou d'untel est un jugement ou une dissertation de trop.

Blague à part, ça fait aussi partie du droit d'expression que de ne pas signer une pétition sans avoir à en expliquer les raisons. Ou de la signer sans avoir à en justifier les raisons auprès de quiconque ne l'approuverait pas.
Je raconte n'importe quoi
Bien fait. C'est ce qui attend les riches qui ont les moyens d'aller dans les stations où il y a de la neige.Jean-Claude Dunyach a écrit :Ne me fais pas rire, j'ai les lèvres gercées.
Nous les pauvres, on a pas de neige, mais on a pas mal au lèvres.
Comme disait Fernand Raynaud: "Elle est là, la vengeance du petit"
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[quote="fabrice]Ailleurs, un personnage laisse entendre que le Pape n'est pas au courant de ce qui se passe.[/quote]
T'en connais combien des religions qui ont un pape à leur tête?fabrice a écrit : le mot "catholique" n'apparaît pas une seule fois dans le texte
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire
Il est clairement question de catholicisme, même si le terme n'est pas spécifié.
Mais en effet, le Pape n'est pas au courant, pas plus d'ailleurs que le reste des diocèses, un seul étant "contaminé". Il est spécifié à la fin du roman que lorsque le Pape découvre la terrible vérité, il excomunie le prélat coupable et prend des mesures vigoureuses contre les membres de l'église qui ont trempé dans le traffic.

Mais en effet, le Pape n'est pas au courant, pas plus d'ailleurs que le reste des diocèses, un seul étant "contaminé". Il est spécifié à la fin du roman que lorsque le Pape découvre la terrible vérité, il excomunie le prélat coupable et prend des mesures vigoureuses contre les membres de l'église qui ont trempé dans le traffic.
Je pense moi, que la réponse de Dumont est claire là-dessus. Ce n'est pas "tout simplement" ça. Il n'y a qu'à juger de ses arguments "judiciares" pour en tirer des conclusions différentes. Ou alors, il faut être politiquement très naïf...ce qui, je le reconnais hélas ! serait presque une qualité de nos jours...Je n'ai pas cette chance...Eric a écrit :je pense que c'est tout simplement une bonne pétoche bureaucratique et rien d'autre qui est l'origine de tout ça.

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Mais si, c'était juste ça... au départ. Seulement l'alternative était soit désavouer le gars, soit se serrer les coudes. Ils ont choisi la seconde solution et la souris accouche d'une montagne...Le_navire a écrit :Je pense moi, que la réponse de Dumont est claire là-dessus. Ce n'est pas "tout simplement" ça. Il n'y a qu'à juger de ses arguments "judiciares" pour en tirer des conclusions différentes. Ou alors, il faut être politiquement très naïf...ce qui, je le reconnais hélas ! serait presque une qualité de nos jours...Je n'ai pas cette chance...Eric a écrit :je pense que c'est tout simplement une bonne pétoche bureaucratique et rien d'autre qui est l'origine de tout ça.