Les Loups de Prague d'Olivier Paquet

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Eons
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Message par Eons » lun. mai 23, 2011 11:29 am

bormandg a écrit :
Lem a écrit :En somme, dans ce fameux système, PAL signifie Pas A Lire.
C'est grand.
Non, puisque la PAL 00 (SPs) est lue. Mais, souvent, pas la PAL 0 (acheté pour lecture immédiate)....
Et la PAL 1, c'est pour Sarah ? :lol:
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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Lhisbei
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Message par Lhisbei » lun. mai 23, 2011 11:55 am

puisque de toute façon ce fil ne ressemble plus à rien et qu'on parle gestion de PAL ... la mienne est sous Excel et chaque livre se retrouve avec un "critère" de priorité qui va de 1 (à lire en priorité)" à 4 (à lire un jour) (et 0 quand il est lu). régulièrement les livres changent de "catégorie" en fonction des envies ou de l'actualité (présence de l'auteur sur un festival par ex). J'avoue tout de suite que le système atteint très vite ses limites vu le nombre de livres en "1"... :roll:
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein

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bormandg
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Message par bormandg » lun. mai 23, 2011 12:27 pm

Lhisbei a écrit :puisque de toute façon ce fil ne ressemble plus à rien et qu'on parle gestion de PAL ... la mienne est sous Excel et chaque livre se retrouve avec un "critère" de priorité qui va de 1 (à lire en priorité)" à 4 (à lire un jour) (et 0 quand il est lu). régulièrement les livres changent de "catégorie" en fonction des envies ou de l'actualité (présence de l'auteur sur un festival par ex). J'avoue tout de suite que le système atteint très vite ses limites vu le nombre de livres en "1"... :roll:
Je numérote de 0 (avec un 00 qui vaut -infini pour les SPs) à 6 ("à lire sous la contrainte quand il n'y aura plus rien d'autre de disponible")... Mais la hauteur de la pile 00 rend en fait le système purement théorique. :wink:
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Lensman
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Message par Lensman » lun. mai 23, 2011 1:47 pm

bormandg a écrit :
Lhisbei a écrit :puisque de toute façon ce fil ne ressemble plus à rien et qu'on parle gestion de PAL ... la mienne est sous Excel et chaque livre se retrouve avec un "critère" de priorité qui va de 1 (à lire en priorité)" à 4 (à lire un jour) (et 0 quand il est lu). régulièrement les livres changent de "catégorie" en fonction des envies ou de l'actualité (présence de l'auteur sur un festival par ex). J'avoue tout de suite que le système atteint très vite ses limites vu le nombre de livres en "1"... :roll:
Je numérote de 0 (avec un 00 qui vaut -infini pour les SPs) à 6 ("à lire sous la contrainte quand il n'y aura plus rien d'autre de disponible")... Mais la hauteur de la pile 00 rend en fait le système purement théorique. :wink:
Bon, éviidemment, là, ton système ne peut que susciter le respect... c'est juste sa vulgarisation qui laisse un peu pensif...
Oncle Joe

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kibu
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Message par kibu » lun. mai 23, 2011 2:08 pm

Vlad Dracul avait une conception du pal alliant le plaisir et la souffrance. On en discute encore dans les chaumières.

Lhisbei >> Désolé, j'oublie toujours ce détail.
La chronique est de Tallis.
Les loups de Prague – Olivier Paquet
L’Atalante – Février 2011


Près de huit ans séparent Structura Maxima, premier roman d’Olivier Paquet de ces Loups de Prague. Dans l’intervalle, tout au plus a-t-on pu noter la parution de deux nouvelles dont la dernière remonte déjà à 2005.
Autant dire que la sortie de ce nouveau roman à l’Atalante a de quoi susciter curiosité et interrogation.


Vàclav, journaliste et membre d’une organisation d’opposition au pouvoir en place, pénètre de nuit dans un bâtiment officiel avec deux complices pour y commettre un attentat. Leur tentative d’amateurs se voit contrariée par une troupe menée par le charismatique et mystérieux Miro. Vàclav reconnaît en lui le fameux knize, chef des Loups, une dangereuse bande de criminels a priori anéantie huit ans plus tôt par le gouvernement.
Notre journaliste se voit aussitôt capturé et intégré in extenso dans le plan du knize pour renverser le pouvoir. Ce sera l’occasion pour lui de découvrir les mœurs étranges qui régissent les bandes de criminel et de confronter ses certitudes avec des modes de vie et de pensée radicalement différents.

Olivier Paquet développe une trame classique dans un décor post-apocalyptique qui ne l’est pas moins : sa Prague est une ville placée sous la coupe d’une dictature qui cherche à étendre son pouvoir par le biais d’une technologie novatrice et où couvent des mouvements de résistance aux objectifs contraires. Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Un tel classicisme (probablement voulu et assumé) ne présuppose en rien de la réussite ou non d’un roman : porté par un style dynamique et des personnages charismatiques, un récit de ce type peut aisément se transformer en divertissement haut de gamme – ce qu’un Laurent Poujois réussissait pleinement avec l’Ange Blond.

Las, ces Loups de Prague procurent très vite un profond ennui. Cela est dû, entre autres, à de très agaçantes fautes de goût de la part de l’auteur, notamment une propension marquée à souligner le caractère extraordinaire de son couple de criminels. Dès son entrée en scène, Miro se voit ainsi décrit :

« Chaque courbe de la silhouette exprimait la même ambigüité, un mélange de splendeur et de noirceur qui fascina Vàclav. L’homme suscitait attraction et répulsion dans le même mouvement »

On pourrait croire un instant au clin d’œil parodique, malheureusement on se retrouve pris à sursauter quelques pages plus loin devant une question existentielle du narrateur à propos de la compagne du héros :

« Comment peut-on être aussi belle et aussi dangereuse ? »

Olivier Paquet fait donc dans le sursignifiant et assomme très vite son lecteur en lui assénant sans relâche à quels points ces héros sont beaux, intelligents charismatiques… en un mot, insupportables. Comme, de plus, le journaliste sensé guider le lecteur fait montre d’une bêtise crasse et qu’il se borne à voir du mystère là où il ne comprend rien, la galerie de portraits ne risque pas de générer la moindre empathie.

Les personnages féminins sont, à ce titre, particulièrement sacrifiés, l’auteur ayant une fâcheuse tendance à les réduire à des objets sexuels uniquement possédés par leur pulsion. Les quelques scènes «érotiques» (il vaut mieux y mettre des guillemets) qui parcourent le récit atteignent des sommets de vulgarité et de grotesque. On y voit ainsi la compagne du knize mettre dans son lit le journaliste en hurlant « Allez, vas-y petite ordure (…) Déchire-moi ! Défonce-moi ! Maintenant ! » (authentique) ou tenter de provoquer la jalousie de son compagnon en allant « se faire enculer dans un peep-show » (authentique également).

Même au niveau des enjeux, le roman n’arrive pas à décoller réellement : l’ensemble évolue dans le flou et dans l’incohérence. On ne comprend pas les raisons qui poussent le gouvernement au pouvoir à mettre en place un mode de contrôle aussi complexe pas plus qu’on ne saisit pourquoi Prague est à ce point coupée de toute relation extérieure alors que la technologie, au niveau militaire et modes de communication, n’a pas régressé. Le lecteur navigue ainsi de scène en scène avec la désagréable sensation de subir un manque de rigueur caractérisé de la part de l’auteur.

Evoluant de personnages stéréotypés en rebondissements paresseux, on se traîne donc péniblement, guère aidé par un style qui se veut probablement efficace mais qui n’aboutit qu’à une platitude et une pauvreté assez décourageantes quand il ne frise pas la sortie de route pure et simple (il devrait être interdit de commencer un chapitre par «sous la lune gibbeuse»…).


Bref, ces Loups de Prague déçoivent sur tous les points et on se demande bien ce qui a pu motiver Olivier Paquet à sortir de son silence avec un roman aussi médiocre. A oublier, en espérant toutefois que les autres romans francophones attendus à l’Atalante cette d’année se révéleront d’un tout autre calibre.
A l'envers, à l'endroit

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Lhisbei
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Message par Lhisbei » lun. mai 23, 2011 5:48 pm

Merci (enfin merci pour moi)

(on continue à filer la métaphore du pal avec cette critique n'empêche - ouch !)
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein

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Erion
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Message par Erion » lun. mai 23, 2011 6:31 pm

bormandg a écrit : Reproche juste et mérité; je devrais reprendre mon avatar shadok: Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? :oops:
Ceci étant, il y a une autre explication: le fil a réveillé une envie à laquelle j'avais renoncé. Et je n'ai pas le réflexe de m'adresser aux attaché(e)s de presse, et j'ai l'habitude de poster des messages à chaque occasion... :oops:
Hé ben voilà. Là, c'est clair. Tu avoueras qu'il faut vraiment te pousser dans les dernières extrémités pour obtenir une explication simple :)
Et j'insiste, tous les auteurs de l'Atalante peuvent te confirmer à quel point l'attachée de presse est sympathique et efficace. C'est suffisamment rare pour être signalé. Après (ça m'est arrivé pour une amie), la Poste peut perdre un SP, mais c'est le pire qui peut arriver.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Anne
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Message par Anne » lun. mai 23, 2011 11:52 pm

Ce serait gentil de laisser Narcogenèse en dehors de ce genre de débat stérile, merci!

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MF
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Message par MF » mar. mai 24, 2011 6:32 pm

Anne a écrit :Ce serait gentil de laisser Narcogenèse en dehors de ce genre de débat stérile, merci!
t'inquiète, personne ne lit...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Daelf
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Message par Daelf » mar. mai 24, 2011 10:44 pm

MF a écrit :
Anne a écrit :Ce serait gentil de laisser Narcogenèse en dehors de ce genre de débat stérile, merci!
t'inquiète, personne ne lit...
Je confirme.

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Anne
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Message par Anne » jeu. mai 26, 2011 10:50 pm

Ca me rassure un peu sur les activités du genre humain...
:)

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silramil
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Message par silramil » jeu. juin 09, 2011 7:47 pm

les Loups de Prague est un roman assez difficile à cerner, parce qu'il ne correspond pas vraiment aux codes habituels.Je pense qu'un lecteur accueillera différemment ce texte selon qu'il connaît les mangas ou non. Pour quelqu'un qui apprécie ce genre d'oeuvres, comme moi, le livre d'OP est assez fascinant : j'ai reconnu des structures narratives (le flash-back remontant aux événements sanglants huit ans plus tôt, par exemple), des caractérisations de personnage (le chef adoré, mais mélancolique et poursuivant un fantôme), des images typiques des mangas (les hexapodes, la caste militaire hiératique...), sans pour autant qu'on puisse dire que ce roman est une sorte de manga en puissance.
Je pense que cette influence (évidente même sans connaître les affinités de l'auteur) est à la source de certaines des critiques formulées ici ou là.

Les personnages réagissent surtout à des stimuli sociaux, comme les impératifs des clans, les dettes d'honneur et de sang. Le motif de l'hésitation entre les impératifs sociaux et le désir de cultiver une vie personnelle est la marque du personnage hors du commun, ici le chef des Loups. La question des relations hommes-femmes est à replacer dans cette logique : il n'est pas question de dépeindre des psychologies humaines, mais de montrer comment s'organise un système de caste, hiérarchisé en fonction d'un mélange de contraintes sociales et d'appareillages techniques - les guildes de criminels sont à cet égard de dignes représentants de ces groupes sociaux cybernétisés qu'aiment les mangas.
A l'échelle du roman, on peut se rendre compte peu à peu que les motivations individuelles n'ont presque aucune importance à l'échelle de la cité de Prague : les êtres humains ne sont que les cellules d'un organisme gigantesque.

D'ailleurs, c'est autour de cette notion que se déploie le principal objet de SF du roman, le projet Gaïa, qui est, selon l'expression de Serge Lehman, une métaphore réifiée. Si métaphoriquement on peut considérer une ville comme un être vivant, dans le roman Prague se met vraiment à vivre et à fonctionner, parfois brutalement, comme un organisme. J'ai un peu regretté, à cet égard, que le projet Gaïa n'occupe pas une place plus active dans l'intrigue - c'est une idée puissante, qui n'est pas complètement exploitée, parce que le roman s'intéresse avant tout aux Loups et à leur reconquête de Prague. En revanche, la société des loups, qui paraît un peu artificielle au début, est développée de façon raffinée et convaincante, à tel point qu'on en vient à souhaiter la victoire de ceux qui ne sont que des tueurs. Le chef des loups, de ce point de vue, se révèle moins intéressant que les transfuges, venus d'autres clans, qui dessinent des personnages plus complexes.

Une des choses, enfin, que j'ai appréciée dans ce roman est le flou volontairement laissé autour du lien à faire entre notre monde et celui de ces loups. Ce monde est en grande partie fantasmatique et onirique, tout étant de la pure SF.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

clémentine

Message par clémentine » lun. juin 20, 2011 8:18 am

Bien que le manque de crédibilité dans certaines parties du roman et en profondeur, mais il n'en est pas moins une fiction intéressante.

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Hoêl
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Message par Hoêl » lun. juin 20, 2011 8:44 am

clémentine a écrit :Bien que le manque de crédibilité dans certaines parties du roman et en profondeur, mais il n'en est pas moins une fiction intéressante.
Il manque un verbe : plaise , gène , etc...
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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Sand
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Message par Sand » lun. juin 20, 2011 9:31 am

heu, Hoël, c'est un robot...

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