Il me semble que, depuis le début, le problème est que tu raisonnes sur des théoriesLensman a écrit :il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que l'Etat n'existe
pas en tant que tel comme donnée intangible: il est la création des humains.
politiques traditionnelles, qui cherchent à définir l'Etat et son rôle. Or le libertarianisme
n'en est pas une ; au contraire, il vise à définir ce que l'Etat ne doit pas être.
Pour moi, il est donc évident qu'on ne peut pas se contenter d'être libertarien :
pour avoir une vision complète de la politique, il faut combiner cette théorie des limites
avec une théorie politique traditionnelle — n'importe laquelle, ou presque, du moment
qu'elle n'inclut pas une vision contradictoire de ces limites (comme le nationalisme
"extrême"" que tu évoques, et évidemment tous les totalitarismes).
Non, donc. C'est plutôt une condition initiale, peu affectée par l'approche libertarienne,Lensman a écrit :J'ai l'impression que la Nation est posée comme une donnée intangible
elle-même capable de s'adapter aisément à des changements de contexte politique,
au sein des limites qu'elle lui fixe.
Ils ne s'interdisent aucunement de le faire, bien au contraire. Simplement, ce n'est pasLensman a écrit :confier à son Etat des responsabilités exorbitantes (du genre, traiter avec les autres
nations...). Ce sont sur ces responsabilités exorbitantes qu'il me paraitrait fondamental,
si j'étais libertrarien (hum...) d'intervenir, non pas seulement pour protester, mais pour
agir sur, pour décider, dans la mesure où elles jouent considérablement sur ma liberté,
par les conséquences de leurs décisions.
de façon homogène, en tant que libertariens, mais en tant que citoyens.
Cela dit, je crois que nous sommes d'accord : c'est la faiblesse fondamentale du
libertarianisme. Moins, à mon sens, en ce qui concerne la politique extérieure qu'en
ce qui concerne le maintien de l'ordre. Pour le libertarien, ce qui est à moi est à moi,
et tout le reste est négociable — mais cette façon de s'essuyer les pieds sur les
voisins mène tout droit à la révolution, sauf si un soupçon de redistribution (horreur !)
permet à l'Etat de calmer le jeu.
C'est toute la question : un Etat minimum est-il encore un Etat ?Erion a écrit :En fait, si on suit ces penseurs, on arrive tout simplement à la fin du politique
puisque lui déniant toute particularité (L'Etat n'étant qu'une association comme une autre).
Il me semble que, tout en distinguant soigneusement des prérogatives des deuxErion a écrit :Enfin, les conceptions sur la place de l'Etat aux USA ne concernent pas l'Etat
en tant que tel, mais l'Etat fédéral.
niveaux, les libertariens appliquent strictement la même approche aux deux
(c'est un peu moins clair pour moi au niveau local, du "town meeting").
C'est à peu près ça.Lensman a écrit :PS: c'est marrant, j'ai l'impression (sans doute à revoir...) que les libertariens
semblent avoir tous les travers des anarchistes et des "étatistes", sans avoir aucune de
leurs qualités...
C'est une tout autre question, mais Heinlein n'était pas juste "démocrate". Dans lesErion a écrit :Ce petit rappel pour dire que même si on dit "Heinlein était démocrate", on a pas
dit grand chose.
années 30, c'était un cadre dirigeant du mouvement EPIC ("end poverty in California"),
qu'on dirait ici socialiste autogestionnaire