Résultats du 1er tour du Prix Rosny Aîné 2011
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
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Bon continuons le Troll (Moi j'aime bien ces grosses bébétes 
Le problème n'est pas le style en lui-même, je crois que tout le monde est d'accord sur le fait qu'il est une composante importante d'un texte.
Le problème est quand on commence à qualifier ce style. De Bon, de Mauvais, qualification qui est un jugement de valeur à partir de critères (plus ou moins explicites) que personne ne partage totalement.
Or ces critères stylistiques sont vues par ceux qui ne les partagent pas comme ceux d'une culture dominante (la litgen) qui veut IMPOSER une unique façon de voir, la sienne.
Puisqu'on veut faire une comparaison avec la musique. Qu'est-ce que vous diriez si un amateur de Classique comme moi, prétendais IMPOSER ses critères de style aux Fans de Rock de ce site ?
J'aurais, à juste titre, des chances de recevoir des réponses du genre - "Tes critères, on en a rien à foutre".
Or, ici, on est exactement dans le même cas de figure, ce que vous accepter en musique, vous le réfuter en littérature.
PS : Ce n'est QUE mon avis - ça va sans dire - mais, ici, ça va encore mieux en le disant !!!

Le problème n'est pas le style en lui-même, je crois que tout le monde est d'accord sur le fait qu'il est une composante importante d'un texte.
Le problème est quand on commence à qualifier ce style. De Bon, de Mauvais, qualification qui est un jugement de valeur à partir de critères (plus ou moins explicites) que personne ne partage totalement.
Or ces critères stylistiques sont vues par ceux qui ne les partagent pas comme ceux d'une culture dominante (la litgen) qui veut IMPOSER une unique façon de voir, la sienne.
Puisqu'on veut faire une comparaison avec la musique. Qu'est-ce que vous diriez si un amateur de Classique comme moi, prétendais IMPOSER ses critères de style aux Fans de Rock de ce site ?
J'aurais, à juste titre, des chances de recevoir des réponses du genre - "Tes critères, on en a rien à foutre".
Or, ici, on est exactement dans le même cas de figure, ce que vous accepter en musique, vous le réfuter en littérature.
PS : Ce n'est QUE mon avis - ça va sans dire - mais, ici, ça va encore mieux en le disant !!!
Heu... non .d'une culture dominante (la litgen) qui veut IMPOSER une unique façon de voir, la sienne.
Déjà , pour commencer , il y a de multiples façons de voir , en litt.gén. comme en musiqueclassique , le "générale" signifie finalement fourre-tout- comme le "classique" pour la musique .
Ensuite , le fait de qualifier un auteur de grand styliste n'a rien à voir avec les notions de "bien" et de"mal" , c'est reconnaître sa maîtrise dans les buts qu'il s'est proposés .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"
J'aimerais bien que les choses soient vues comme cela. Dans ces conditions, je considère van Vogt comme un "grand styliste", et je ne plaisante pas. Il est possible de montrer "sa maîtrise dans les buts qu'ils s'est proposés". seulement, cette acception n'est absolument pas celle qui règne assez généralement. Pour beaucoup de personnes, qui ne sont pas des imbéciles et peuvent être charmantes, le simple fait de suggérer cela ("van Vogt est un grand styliste") va provoquer ricanements, éclats de rire ou moue de dégoût, voire effarement pour les plus fragiles... Et j'aurai beau argumenter, démontrer, exemplifier, ils ne cèderont pas, et moi non plus. Il y a des raisons complexes à ces positions antagonistes. Ce que l'on appelle un "troll", cette discussion récurrente, est en réalité fascinante. Dire que c'est un "troll" n'enlève rien au fait que c'est un problème culturel fondamental, dont on ne se débarrasse pas par un haussement d'épaule, par un "Encore ce troll !", etc. Ou alors, c'est que l'on ne s'intéresse pas au problème de l'établissement et de la pérennité des normes artistiques et culturelles. On a parfaitement le droit de ne pas s'y intéresser, mais dans ce cas, il est prudent de ne pas venir jouer au critique stylisique, car cela dépasse bien des compétences.Hoêl a écrit : Ensuite , le fait de qualifier un auteur de grand styliste n'a rien à voir avec les notions de "bien" et de"mal" , c'est reconnaître sa maîtrise dans les buts qu'il s'est proposés .
Oncle Joe
Heu... tu as toutafé raison.Hoêl a écrit :Ensuite , le fait de qualifier un auteur de grand styliste n'a rien à voir avec les notions de "bien" et de"mal" , c'est reconnaître sa maîtrise dans les buts qu'il s'est proposés .
Ce qui nécessite de s'intéresser aux objectifs de l'auteur pour évaluer cette maîtrise.
Partant, une phrase comme celle que j'ai citée ("S'il n'est pas un grand styliste, Pierre Boulle se révèle rétrospectivement un critique acerbe de toutes les utopies.") est donc dénuée de sens, puisqu'elle porte un regard sur le style a priori et fait un constat sur l'objectif a posteriori.
Une des difficultés me semble provenir de la double définition de style (c.f. CNRTL et je me limite au concept dont nous parlons ici) : "Catégorie de l'esthétique permettant de caractériser l'organisation des formes verbales, plastiques, musicales, que l'histoire de l'art a identifiées et décrites comme ayant fait époque ou comme étant marquées par un artiste particulier."
Ce "ou" détermine deux aspects bien distincts de l'usage du mot, ce qui me semble deux sens bien distincts :
- le style comme marqueur historique d'une période culturelle ;
- le style comme identifiant personnel d'un auteur/artiste...
Utiliser le premier sens du mot style lorsque l'on parle d'un auteur dont l’œuvre n'a pas été intégrée à l'histoire de [l'art]/[la littérature]/[la culture]... est, à tout le moins, un contre-sens.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- bormandg
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C'est vrai que le mot "styliste" n'a pas la double acception du mt style. Il s'agit effectivement seulement DU style, et de la volonté de faire passer le "comment" on écrit avant le "pourquoi" et le "ce que". Comme le disait un article de Fiction il y a plusieurs décennies, c'est engager le roman dans l'impasse proustienne qui a failli le tuer à la fin (retardée de vingt ans) du 19° siècle. Les "grands stylistes" sont ceux qui écrivent du "non-roman" à la manière de Proust; Ceux qui ont quelque chose à écrire, même ceux qui le font avec un style maîtrisé mais que l'"amateur de style" n'appréciera pas (Boulle ou VV), ne sont pas des "grands stylistes". Un "style efficace", ce n'est pas "du style". 

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Mouais, enfin Proust, c'est pas le Nouveau Roman. Il a quelque chose à dire.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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c'est quantique le Rosny O_oLensman a écrit :La lecture des sélectionnés du Premier Tour du Rosny sera d'ailleurs (ou ne sera pas) un bon prétexte (ou un mauvais) pour réfléchir (ou pas) à ces problèmes !
tant qu'il n'est pas attribué, le style du texte est indéterminé ?
ce qui prouve, si il en était besoin, qu'il existe, bel et bien, un style Rosny aîné...
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Voui , pour un écrivain comme Mauméjean , ça amène à des réflexions sans fin car , pour Rosée de feu , il a carrément changé de "style" , beaucoup plus dépouillé (zen ?) que dans Liliputia par exemple où l'emphase propre aux genres mythologiques est très présente .Lensman a écrit :La lecture des sélectionnés du Premier Tour du Rosny sera d'ailleurs (ou ne sera pas) un bon prétexte (ou un mauvais) pour réfléchir (ou pas) à ces problèmes !
Oncle Joe
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"
Mais Mauméjean le fait exprès, rien que pour nous embrouiller... Et paradoxalement, les écrivains capables d'écrire à la manière de Xavier Mauméjean ne sont pas si nombreux...Hoêl a écrit :Voui , pour un écrivain comme Mauméjean , ça amène à des réflexions sans fin car , pour Rosée de feu , il a carrément changé de "style" , beaucoup plus dépouillé (zen ?) que dans Liliputia par exemple où l'emphase propre aux genres mythologiques est très présente .Lensman a écrit :La lecture des sélectionnés du Premier Tour du Rosny sera d'ailleurs (ou ne sera pas) un bon prétexte (ou un mauvais) pour réfléchir (ou pas) à ces problèmes !
Oncle Joe
Oncle Joe
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Qualifier un style (quel que soit le qualificatif) c'est se positionner dans une grille d'analyse spécifique, qui peut être orientée suivant plein d'axes : "ça sonne bien et ça me plaît", "ça ne me pose pas de problème de compréhension", "je trouve que ça sert l'histoire/le propos", "je trouve que ça enrichit l'histoire", "je m'arrête toutes les deux lignes pour savourer la poésie des phrases et je perds un peu le fil narratif mais ce n'est pas grave", etc.Hoêl a écrit :Ensuite , le fait de qualifier un auteur de grand styliste n'a rien à voir avec les notions de "bien" et de"mal" , c'est reconnaître sa maîtrise dans les buts qu'il s'est proposés .
Chacune de ces grilles d'analyse est dotée de ses propres critères, objectifs et subjectifs, de ses points de mesure, etc.
Dire "l'auteur écrit bien", ou "l'auteur est un grand styliste" demande, si on veut être rigoureux, de préciser dans quelle grille on se situe, et quels sont les critère que l'on emploie. Et ça demande aussi de bien comprendre que "c'est bien écrit" n'est pas une valeur absolue mais une évaluation relative dans un contexte donné.
Sinon, "l'auteur écrit bien" ça veut juste dire "moi, ça m'a plu". Ce qui est tout à fait acceptable en soi, bien entendu.
On va finir par l'éliminer, ce foutu Troll, à force, vous croyez ?
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
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Chassez le Troll, il revient (pas au galop, parce qu'un Troll ne galope pas, mais avec persistance)...Jean-Claude Dunyach a écrit : On va finir par l'éliminer, ce foutu Troll, à force, vous croyez ?

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