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Lensman
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par Lensman » mer. août 24, 2011 10:58 am
Fabien Lyraud a écrit :Ensuite, le manque de temps, j'y crois pas... Ca me fait plus penser aux excuses de lycée qu'à un véritable argument...
Des cadres qui ont des semaines de 120 heures n'ont pas franchement le temps à consacrer à des loisirs.
Désolé, les milieux aisés ne sont pas censés être les plus éduqués.
Bourdieu avait fait déjà remarquer que la domination économique est distincte de la domination culturelle. Et on voit le résultat, un société qui marche sur la tête, où les valeurs se cassent la gueule et où la seule règle est bouffez vous la gueule les uns les autres.
Là, on dévie un peu (on a l'habitude et on ne s'en formalise pas...). Le lien entre la lecture de livres de fiction et les "valeurs" de la société existe sans doute à un certain niveau et d'une certaine manière, mais bon... cela me semble bien hasardeux d'en tirer des conclusions sur les règles de vie de la société...
Oncle Joe
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justi
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par justi » mer. août 24, 2011 11:06 am
Lensman a écrit :Là, on dévie un peu (on a l'habitude et on ne s'en formalise pas...). Le lien entre la lecture de livres de fiction et les "valeurs" de la société existe sans doute à un certain niveau et d'une certaine manière, mais bon... cela me semble bien hasardeux d'en tirer des conclusions sur les règles de vie de la société...
Oncle Joe
Je n'en suis pas sûr du tout. Le lien entre "formes fictionnelles" ou "régles de narration" ou quelque chose de ce genre et "valeurs" de la socièté existe sûrement, là oui.
Mais le lien entre l'acte même de lecture de fiction et lesdites "valeurs" me paraît plus tenu... En tout cas, à tout le moins discutable...
(désolé, j'ai le "pas d'accord !" facile aujourd'hui)
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Erion
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par Erion » mer. août 24, 2011 11:08 am
bormandg a écrit :Erion a écrit :Fabien Lyraud a écrit :
En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.
Pas exactement ça. Ce n'est pas qu'ils manquent de temps pour lire des livres imprimés, c'est qu'ils ont basculé vers l'écran (internet/smartphone, etc). On pourrait dire qu'ils lisent beaucoup plus qu'avant, mais pas forcément sous forme imprimée.
Sans compter que la lecture sur écran est généralement moins absorbante et moins exigeante en réflexion que celle du livre.

Comme le prouve la liste des meilleures ventes de livres imprimés.
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bormandg
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par bormandg » mer. août 24, 2011 11:11 am
Erion a écrit :bormandg a écrit :Erion a écrit :Fabien Lyraud a écrit :
En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.
Pas exactement ça. Ce n'est pas qu'ils manquent de temps pour lire des livres imprimés, c'est qu'ils ont basculé vers l'écran (internet/smartphone, etc). On pourrait dire qu'ils lisent beaucoup plus qu'avant, mais pas forcément sous forme imprimée.
Sans compter que la lecture sur écran est généralement moins absorbante et moins exigeante en réflexion que celle du livre.

Comme le prouve la liste des meilleures ventes de livres imprimés.
Cela s'applique même même dans le cas de livres "vides"...
Et j'avais écrit "généralement", parce qu'il y a des textes ou sujets dont la lecture sur écran reste absorbante (mais pas des textes de fiction)....
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
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par Lensman » mer. août 24, 2011 11:14 am
justi a écrit :
Mais le lien entre l'acte même de lecture de fiction et lesdites "valeurs" me paraît plus tenu... En tout cas, à tout le moins discutable...
(désolé, j'ai le "pas d'accord !" facile aujourd'hui)
C'est d'ailleurs surtout à cet aspect que je pensais...
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justi
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par justi » mer. août 24, 2011 11:15 am
bormandg a écrit :Erion a écrit :bormandg a écrit :Erion a écrit :Fabien Lyraud a écrit :
En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.
Pas exactement ça. Ce n'est pas qu'ils manquent de temps pour lire des livres imprimés, c'est qu'ils ont basculé vers l'écran (internet/smartphone, etc). On pourrait dire qu'ils lisent beaucoup plus qu'avant, mais pas forcément sous forme imprimée.
Sans compter que la lecture sur écran est généralement moins absorbante et moins exigeante en réflexion que celle du livre.

Comme le prouve la liste des meilleures ventes de livres imprimés.
Cela s'applique même même dans le cas de livres "vides"...
Et j'avais écrit "généralement", parce qu'il y a des textes ou sujets dont la lecture sur écran reste absorbante (mais pas des textes de fiction)....
C'est pas plutôt une question d'habitude ou de plaisir personnel ? Je connais des gens qui lisent des fictions sur écrans (moi j'aime pas) de manière aussi passionnée ou absorbée que sur papier vélin. (derniers auteurs lus sur écran dont on m'a parlé : V. Vinge, Banks, D. Weber, histoire de donner un panel)
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par Lensman » mer. août 24, 2011 11:23 am
bormandg a écrit :
Comme le prouve la liste des meilleures ventes de livres imprimés.
Cela s'applique même même dans le cas de livres "vides"...
Et j'avais écrit "généralement", parce qu'il y a des textes ou sujets dont la lecture sur écran reste absorbante (mais pas des textes de fiction)....[/quote]
Pour les textes de fiction, il n'y a désormais plus de différence de confort de lecture entre un livre papier et une liseuse. Là aussi, je n'aurait pas dit la même chose il y a quelques années. Notre vieille habitude des (et notre vieille affection pour les) livres papier nous rend cet aveu difficile à faire, mais il faut se rendre à l'évidence (regarde les liseuses d'aujourd'hui... et pour les vrais pervers, le système de feuilletage en faisant glisser les pages avec le doigt sur l'écran de l'iPad). La messe est dite. Ce qui n'empêchera bien sûr pas le livre papier de continuer à exister, mais plus de manière dominante. Rengaine connue, mais qui devient clairement le fond sonore généralisé.
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justi
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par justi » mer. août 24, 2011 11:24 am
Lensman a écrit :justi a écrit :
Mais le lien entre l'acte même de lecture de fiction et lesdites "valeurs" me paraît plus tenu... En tout cas, à tout le moins discutable...
(désolé, j'ai le "pas d'accord !" facile aujourd'hui)
C'est d'ailleurs surtout à cet aspect que je pensais...
Oncle Joe
Oui, je pense qu'on pourrait en discuter.
Genre : pourquoi est-ce dans notre socièté soi-disant si peu propice à ce type de "culture" produit-on plus d'oeuvres fictionnelles que dans toute l'histoire de l'humanité ? Ces objets manufacturés que sont les livres sont-ils faits pour être consommés, lus ou pour servir de décoration amusante dans le salon des gens (ou leurs toilettes, je suis pas sectaire) ? L'acte de lecture est-il favorisé par une socièté consumériste accordant une grande importance aux loisirs ou au contraire est-il détruit par une socièté capitaliste désireuse de pouvoir compter sur une main-d'oeuvre peu cultivée, docile et peu imaginative à bon marché ?
Bref, sans vouloir t'offenser, je pense qu'on ne ferait une fois de plus que souligner l'ambiguïté foncière et le côté paradoxal de notre socièté, voire du genre humain...
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par bormandg » mer. août 24, 2011 11:58 am
justi a écrit :Lensman a écrit :justi a écrit :
Mais le lien entre l'acte même de lecture de fiction et lesdites "valeurs" me paraît plus tenu... En tout cas, à tout le moins discutable...
(désolé, j'ai le "pas d'accord !" facile aujourd'hui)
C'est d'ailleurs surtout à cet aspect que je pensais...
Oncle Joe
Oui, je pense qu'on pourrait en discuter.
Genre : pourquoi est-ce dans notre socièté soi-disant si peu propice à ce type de "culture" produit-on plus d'oeuvres fictionnelles que dans toute l'histoire de l'humanité ? Ces objets manufacturés que sont les livres sont-ils faits pour être consommés, lus ou pour servir de décoration amusante dans le salon des gens (ou leurs toilettes, je suis pas sectaire) ? L'acte de lecture est-il favorisé par une socièté consumériste accordant une grande importance aux loisirs ou au contraire est-il détruit par une socièté capitaliste désireuse de pouvoir compter sur une main-d'oeuvre peu cultivée, docile et peu imaginative à bon marché ?
Bref, sans vouloir t'offenser, je pense qu'on ne ferait une fois de plus que souligner l'ambiguïté foncière et le côté paradoxal de notre socièté, voire du genre humain...
Est-il besoin de rappeler le caractère chaotique de toute étude sur ce sujet soumis à une grande quantité d'influences et d'effets de causes multiples et d'actions parfois contradictoires entraînées par les dites causes?

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
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par Fabien Lyraud » mer. août 24, 2011 12:05 pm
Quelque part l'on peut se dire que l'on ne lit pas moins que il y a quelques années. Par contre il y a moins d'achat de livre. L'achat snobisme est certainement en train de décroître. Aujourd'hui on achète des livres pour les lire pas pour les mettre dans sa bibliothèque, histoire de tenir un rang social. Les littératures de genre sont en augmentation dans les chiffres de vente et la part de la littérature blanche baisse depuis quelques années. On a jamais autant lu de polar que dans les années 2000. Pour les littératures de l'imaginaire on est un peu à la traîne. Mais la fantasy se vend bien. La SF est en retrait mais c'est je pense passager (un relais entre deux génération d'auteurs qui s'est mal passé. Une génération s'en est allé - décès d'auteurs, ou arrêt de l'écriture de d'autres- mais la suivante est composée de nouvellistes pas encore prêt pour le roman). Bref aujourd'hui je pense que lorsque l'on achète des livres c'est pour les lire. Ce qui n'était pas forcément le cas il y a dix ou vingt ans. Il fut une époque où certains achetaient les Goncourt ou les Renaudot pour faire bien dans leur bibliothèque.
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par Sybille » mer. août 24, 2011 12:18 pm
Fabien Lyraud a écrit :de nouvellistes pas encore prêt pour le roman
Grrrr...
Je rappelle qu'on n'a pas à être prêt pour le roman, qu'on a le droit d'être nouvelliste !!!
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par Fabien Lyraud » mer. août 24, 2011 12:29 pm
Je me suis sans doute mal exprimé. Il y a des auteurs qui sont de purs nouvellistes et d'autres qui écrivent aussi bien les deux forme. Or aujourd'hui il y a des nouvellistes dont on sent très bien qu'ils ont une ambition de romancier mais qu'ils ne sont pas prêt pour le grand saut. D'ailleurs la plupart des meilleurs nouvellistes ont des romans en chantier.
Ce qui veut dire que la SF va repartir quand cette génération va se mettre au roman. Je suis optimiste pour la chose.
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Oph
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par Oph » mer. août 24, 2011 12:53 pm
justi a écrit :
Genre : pourquoi est-ce dans notre socièté soi-disant si peu propice à ce type de "culture" produit-on plus d'oeuvres fictionnelles que dans toute l'histoire de l'humanité ?
Au zazard et sans réflexion particulière préalable : parce que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, on a des pays entiers où (presque) TOUT LE MONDE sait lire et écrire ?
"Oph n'est pas un lézard, mais elle présente d'autres atouts."
– Laurent Whale & Jean Millemann
eul' crédit photo !
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par bormandg » mer. août 24, 2011 12:55 pm
Fabien Lyraud a écrit :Je me suis sans doute mal exprimé. Il y a des auteurs qui sont de purs nouvellistes et d'autres qui écrivent aussi bien les deux forme. Or aujourd'hui il y a des nouvellistes dont on sent très bien qu'ils ont une ambition de romancier mais qu'ils ne sont pas prêt pour le grand saut. D'ailleurs la plupart des meilleurs nouvellistes ont des romans en chantier.
Ce qui veut dire que la SF va repartir quand cette génération va se mettre au roman. Je suis optimiste pour la chose.
AMA nous avons déjà une nouvelle génération de romanciers de talent; le problème est de savoir pourquoi leurs oeuvres ne sont pas achetées, et donc du côté du public. La crise financière et la "mode" du gratuit ne me paraissent pas suffisants comme explication.
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par dracosolis » mer. août 24, 2011 1:09 pm
Fabien Lyraud a écrit :r mais la suivante est composée de nouvellistes pas encore prêt pour le roman)..
merci Fabien, je propose qu'Anne Fakhouri, Eric Holstein et moi allions nous pendre tout de suite...