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bormandg
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par bormandg » sam. sept. 24, 2011 1:15 pm
Aldaran a écrit :bormandg a écrit :Aldaran a écrit :Sybille a écrit :C'est super simpliste comme raisonnement : les livres qu'on n'aime pas sont forcément ceux qu'on ne comprend pas ?
Personnellement, je considère que, si le critique a une audience, c'est qu'il a, au fil du temps, démontré la pertinence de ses analyses. Raison pour laquelle ses lecteurs le considèrent comme un prescripteur recevable.
A raisonnement simpliste, raisonnement simpliste et demi, j'ai envie de dire...
Quid des livres qu'on aurait aimé sans les avoir compris davantage ?
Quant à la taille de l'audience, que ce soit pour les critiques ou n'importe quoi d'autre d'ailleurs, elle n'a jamais prouvé quoi que ce soit et n'a jamais été un gage de qualité. Pourquoi en irait-il autrement pour les critiques que pour les reste ?
Je pense que beaucoup de critiques oublient qu'ils peuvent se planter. Qu'ils soient persuadés d'avoir fait l'analyse la plus juste est normal, tout le monde est comme ça. Mais garder à l'esprit qu'on a peut-être loupé un truc et écrire sa critique sans l'oublier en changera forcément le ton général (et poussera même le critique à pousser plus loin son analyse).
Sauf que si tu commences à expliquer cela, ta critique va enfler jusqu'à être impubliable. Alors le critique honnête sait qu'il a pu se tromper, mais ne peut pas l'écrire dans la critique. Il indique SON opinion sans prétendre que CETTE opinion est une bulle du Pape, mais sans encombrer sa critique de réserves sur sa propre compétence.
Qui parle de l'expliquer ? C'est comme pour le sourire quand on parle au téléphone : ça s'entend.
Si seulement c'était le cas.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
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bormandg
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par bormandg » sam. sept. 24, 2011 1:17 pm
Erion a écrit :Patrice a écrit :
Je veux bien comprendre ces arguments, mais cela voudrait donc dire qu'un auteur avec qui tu t'entends bien pourrait mal prendre une critique négative honnête (je dis bien honnête) de ta part. Penses-tu sincèrement alors que quelqu'un qui aurait un ego aussi mal placé mérite de l'estime?
Très honnêtement, je ne pense pas que cela puisse changer quoi que ce soit à l'ambiance de Notre Club. Les bonnes ou mauvaises raisons de ne pas se blairer sont multiples, une de plus ou une de moins n'y changerait pas grand chose.
C'est l'espace public qui fait tout changer. Si je dis à un auteur que j'ai en vis-à-vis, ce qui ne m'a pas plu dans son roman, il aura certes son ego blessé, mais on peut discuter l'un et l'autre, et ça en reste là. Ca reste entre nous.
Dans un espace public, l'impact est différent parce que d'autres personnes vont intervenir, voire suggérer elles-mêmes des choses, ce qui va entraîner des mécanismes d'autodéfense. C'est humain.
Au moins quand un critique "descend" un livre, on peut se dire qu'il n'a pas compris, qu'il est incompétent. Ca ne fait pas plaisir, mais ça reste distant. Si c'est un auteur, on ne peut pas s'empêcher de penser que ce dernier a un agenda secret derrière ses propos. (alors qu'il peut aussi, tout simplement, ne pas avoir compris le livre. Etre auteur ne rend pas omnipotent) Il y a des tas de livres qui, tout simplement, ne sont pas ma came, et je le reconnais volontiers. Il y a aussi des livres que je ne supporte pas, parce qu'ils témoignent d'une conception de l'écriture que je trouve insupportable et si je les critiquais, cela n'aurait de sens que dans ce cadre-là (du coup, l'intérêt pour le lecteur frôle le zéro absolu).
Déjà, quand un critique se sert d'un livre pour défendre "une" vision de la littérature, plutôt que comprendre un texte, ça m'énerve, c'est pas pour faire pareil.
M'est avisse que tes phrases sont vraies si on les fait précéder de "parfois" et fausses si on prétend les généraliser.
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Thomas Geha
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par Thomas Geha » sam. sept. 24, 2011 1:21 pm
Erion a écrit :
Déjà, quand un critique se sert d'un livre pour défendre "une" vision de la littérature, plutôt que comprendre un texte, ça m'énerve, c'est pas pour faire pareil.
surtout en omettant invariablement le destinataire du livre dont il se sert pour défendre "sa" vision. Alors qu'en tant que critiques ils devraient être les plus à même de décoder ça.
C'est ce que je déteste le plus, qu'on essaie d'imposer ce qu'on DOIT/DEVRAIT lire.
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bormandg
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par bormandg » sam. sept. 24, 2011 1:29 pm
Thomas Geha a écrit :Erion a écrit :
Déjà, quand un critique se sert d'un livre pour défendre "une" vision de la littérature, plutôt que comprendre un texte, ça m'énerve, c'est pas pour faire pareil.
surtout en omettant invariablement le destinataire du livre dont il se sert pour défendre "sa" vision. Alors qu'en tant que critiques ils devraient être les plus à même de décoder ça.
C'est ce que je déteste le plus, qu'on essaie d'imposer ce qu'on DOIT/DEVRAIT lire.
IMPOSER, d'accord; mais rien n'interdit de PROPOSER un livre en disant que le lecteur de la critique, qui est supposé avoir certains goûts communs avec le critique, DOIT/DEVRAIT le lire et l'apprécier.
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Erion
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par Erion » sam. sept. 24, 2011 1:35 pm
bormandg a écrit :Thomas Geha a écrit :Erion a écrit :
Déjà, quand un critique se sert d'un livre pour défendre "une" vision de la littérature, plutôt que comprendre un texte, ça m'énerve, c'est pas pour faire pareil.
surtout en omettant invariablement le destinataire du livre dont il se sert pour défendre "sa" vision. Alors qu'en tant que critiques ils devraient être les plus à même de décoder ça.
C'est ce que je déteste le plus, qu'on essaie d'imposer ce qu'on DOIT/DEVRAIT lire.
IMPOSER, d'accord; mais rien n'interdit de PROPOSER un livre en disant que le lecteur de la critique, qui est supposé avoir certains goûts communs avec le critique, DOIT/DEVRAIT le lire et l'apprécier.
Tu as étudié chez les Jésuites ou quoi ?
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Patrice
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par Patrice » sam. sept. 24, 2011 1:38 pm
Salut,
Au moins quand un critique "descend" un livre, on peut se dire qu'il n'a pas compris, qu'il est incompétent.
Ne pas oublier que lorsqu'un auteur se plaint d'un critique en disant qu'il a mal compris son oeuvre, on peut lui rétorquer que c'est lui-même qui n'a pas été assez clair.
Tu sais, le genre de truc que l'on ressort perpétuellement aux profs.
A+
Patrice
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par Erion » sam. sept. 24, 2011 1:42 pm
Patrice a écrit :Salut,
Au moins quand un critique "descend" un livre, on peut se dire qu'il n'a pas compris, qu'il est incompétent.
Ne pas oublier que lorsqu'un auteur se plaint d'un critique en disant qu'il a mal compris son oeuvre, on peut lui rétorquer que c'est lui-même qui n'a pas été assez clair.
Je disais ça comme mécanisme de défense. Un auteur peut se dire que si le critique a descendu, c'est parce qu'il n'a pas compris. Ca permet de digérer la chose en mettant de la distance.
Sur la réalité (est-ce l'auteur qui a mal fait son travail, ou le critique qui est incompétent) du jugement, y'a pas de point de vue absolu auquel se référer.
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par Patrice » sam. sept. 24, 2011 1:43 pm
Salut,
Sur la réalité (est-ce l'auteur qui a mal fait son travail, ou le critique qui est incompétent) du jugement, y'a pas de point de vue absolu auquel se référer.
Nous sommes d'accord. Yes!
A+
Patrice
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par silramil » sam. sept. 24, 2011 1:44 pm
Bravo !
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
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par dracosolis » sam. sept. 24, 2011 1:55 pm
Patrice a écrit :Salut Erion,
C'est ton choix, et celui de Jeanne. Mais c'est un tort. Vous pouvez être auteurs et honnêtes. Ce qui importe, ça n'est pas ce qu'est le critique (auteur, éditeur, prof, etc.), mais l'honnêteté avec laquelle il critique.
Qui pourrait prendre mal ce que vous pourriez dire d'un livre si c'est fait honnêtement?
A+
Patrice
ceux qui pensent d'office que si on en dit du bien c'est qu'on nous a sucé?
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Pascal
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par Pascal » sam. sept. 24, 2011 2:05 pm
dracosolis a écrit :ceux qui pensent d'office que si on en dit du bien c'est qu'on nous a sucé?
Ah, si seulement...
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Thomas Geha
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par Thomas Geha » sam. sept. 24, 2011 2:14 pm
dracosolis a écrit :Patrice a écrit :Salut Erion,
C'est ton choix, et celui de Jeanne. Mais c'est un tort. Vous pouvez être auteurs et honnêtes. Ce qui importe, ça n'est pas ce qu'est le critique (auteur, éditeur, prof, etc.), mais l'honnêteté avec laquelle il critique.
Qui pourrait prendre mal ce que vous pourriez dire d'un livre si c'est fait honnêtement?
A+
Patrice
ceux qui pensent d'office que si on en dit du bien c'est qu'on nous a sucé?
parions que certains vont avoir du mal à avaler ça.

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par Roland C. Wagner » sam. sept. 24, 2011 2:21 pm
La dernière fois que je me suis aventuré à faire une critique ironique, l'auteur a essayé de me faire passer pour un crétin et en a chié une pendule pendant des centaines de pages de forum, une de ses groupies m'a accusé d'être haineux et tout ce genre de choses agréables.
Juste pour mémoire.

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Anne
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par Anne » sam. sept. 24, 2011 2:29 pm
C'est pour ça qu'il vaut mieux garder l'ironie pour des sujets légers et préférer l'argumentation simple quand on a à coeur de défendre son point de vue.
Je rejoins ce que dit Thomas, rien de plus débectant que les "livres que l'on doit absolument lire".
C'est tellement inefficace, en plus, parce que loin des processus de lecture de la plupart des gens (qui lisent de temps en temps et/ou en parlent peu).
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Roland C. Wagner
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par Roland C. Wagner » sam. sept. 24, 2011 3:46 pm
Anne a écrit :C'est pour ça qu'il vaut mieux garder l'ironie pour des sujets légers
Gné ?…
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