est-ce que la dépolitisation de la vie publique...
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Présent anxiogène ? Quand j'étais ado, Giscard faisait défiler sur les Champs-ElyséesAnne a écrit :Présent flou et anxiogène... Ca compte non?
ses beaux missiles Pluton, d'une portée de 120 km, dont la seule vocation possible
était donc de balancer des têtes nucléaires sur l'Allemagne, dans l'hypothèse du
déferlement des chars rouges vers Paris. La génération d'avant a eu droit aux guerres
d'Indochine et d'Algérie. Sans même parler des précédentes...
... ou au contraire sur une vision d'un avenir meilleur. En fait de "flou", il me sembleAnne a écrit :Que l'engagement politique repose sur une réaction par rapport à quelque
chose de particulièrement brutal, violent et hélas stable.
que le problème est moins celui du présent que des aspirations.
Malheureusement, ceux qui me semblent avoir la vision la plus claire d'un avenirAnne a écrit :Du coup, vous avancez qui, comme auteurs de SF engagés actuels?
pour lequel ils s'engagent sont les héraults d'une droite dure, d'inspiration libertarienne,
façon Jerry Pournelle, Greg Bear, ou dans une moindre mesure Benford...
Au risque de la simplification abusive, il me semble que la SF d'anticipation qui s'estAnne a écrit :Je ne connais pas assez la SF pour répondre précisément mais il me semble que
l'anticipation, par exemple (et ses grandes mises en garde politiques) s'est construite
à partir de périodes marquées par des dictatures et des abus moraux en tout genres,
comme la dystopie d'ailleurs...
construite dans les périodes les plus dangereuses, comme l'école Gernsback
/Campbell dans les années 30, s'attachait principalement aux avancées techniques
(même si la militance antifasciste n'est évidemment pas absente, chez des auteurs
comme Heinlein en particulier), et que les grandes "mises en garde", comme celles
de la "New Wave" des années 1960/70, apparaissent plutôt dans des périodes moins
tendues.
Peut-on ne pas en parler ? Je veux dire : tu as certainement raison en ce qui concerneMF a écrit : le SF "politiquement engagée" me semble avoir été plus une littérature de questions
que de certitudes
elle tentait de faire réfléchir le lecteur (*) sur les conséquences possibles de ses choix
politiques plutôt que de lui assener des vérités (...)
OK, il y avait aussi de la purement "engagée" (gardarem lou Larzac), mais je ne parle pas de celle-là
la meilleure SF "engagée", mais on peut en dire autant de la plupart des grands textes
de SF : quelle que soit la période ou la tendance, ce sont ceux qui suscitent plus de
questions que de réponses définitives (je suis même tenté de dire que c'est la marque
d'un grand auteur que de soulever une question nouvelle).
Il me semble que ce sont plutôt les textes de second rang qui caractérisent l'ambiance
littéraire d'une période, pour ceux qui l'ont vécue du moins.
c'est une forme de réponse à ma questionRoland C. Wagner a écrit :Oké, je boucle un peu, mais ça me gave qu'il y ait autant de gens qui ne font pas la différence entre engagement et se fendre la gueule avec ce qui te fiche la trouille.
jouer avec les peurs vs. jouer sur les peurs
jouer avec les peurs participe, pour une part, du débat autour des sujets anxiogènes
cela nécessite que le lecteur identifie SA peur et accepte d'en circonvenir, par l'humour, les causes
mais, dans un environnement social où le lecteur est confronté, au quotidien, avec une technique politique unique qui est de jouer SUR les peurs, est-il encore possible pour un auteur de SF de jouer AVEC les peurs ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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ah, la distinction me plaît beaucoup plus, là. Pas évident d'en tirer des conclusions, mais c'est une piste à creuser.MF a écrit : mais, dans un environnement social où le lecteur est confronté, au quotidien, avec une technique politique unique qui est de jouer SUR les peurs, est-il encore possible pour un auteur de SF de jouer AVEC les peurs ?
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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cépafocaliban a écrit :Peut-on ne pas en parler ? Je veux dire : tu as certainement raison en ce qui concerne la meilleure SF "engagée", mais on peut en dire autant de la plupart des grands textes de SF : quelle que soit la période ou la tendance, ce sont ceux qui suscitent plus de questions que de réponses définitives (je suis même tenté de dire que c'est la marque d'un grand auteur que de soulever une question nouvelle).MF a écrit : le SF "politiquement engagée" me semble avoir été plus une littérature de questions que de certitudes
elle tentait de faire réfléchir le lecteur (*) sur les conséquences possibles de ses choix
politiques plutôt que de lui assener des vérités (...)
OK, il y avait aussi de la purement "engagée" (gardarem lou Larzac), mais je ne parle pas de celle-là
mais j'ai la fâcheuse tendance à considérer la SF "purement" engagée comme non politique : elle cherche plus à convaincre par l'émotion qu'elle ne vise par à permettre le débat d'idée
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Oui, c'est curieux ! Car mon exemple était tout à fait sérieux! Dan Simmons est quelqu'un d'engagé, il n'y a aucun doute à ce sujet, et son engagement est clair.Anne a écrit :Oncle Joe, on cause sérieux.
Si tu mets du Dan Simmons, ça va dégénérer.
Marrant mais je viens de réaliser qu'engagé, pour moi, c'était obligatoirement positif et dans mes convictions...
Oncle Joe
D'accord avec vous deux...MF a écrit :cépafocaliban a écrit :Peut-on ne pas en parler ? Je veux dire : tu as certainement raison en ce qui concerne la meilleure SF "engagée", mais on peut en dire autant de la plupart des grands textes de SF : quelle que soit la période ou la tendance, ce sont ceux qui suscitent plus de questions que de réponses définitives (je suis même tenté de dire que c'est la marque d'un grand auteur que de soulever une question nouvelle).MF a écrit : le SF "politiquement engagée" me semble avoir été plus une littérature de questions que de certitudes
elle tentait de faire réfléchir le lecteur (*) sur les conséquences possibles de ses choix
politiques plutôt que de lui assener des vérités (...)
OK, il y avait aussi de la purement "engagée" (gardarem lou Larzac), mais je ne parle pas de celle-là
mais j'ai la fâcheuse tendance à considérer la SF "purement" engagée comme non politique : elle cherche plus à convaincre par l'émotion qu'elle ne vise par à permettre le débat d'idée
Oncle Joe
pff...Lensman a écrit :D'accord avec vous deux...
on se casse le tronc à essayer de trouver des sujets à potentiel trollesque, ou à tout le moins porteur de caféducommercialité, pour agrémenter un dimanche pluvieux, et tu débarques avec ta béate consensualité...
... t'es pas fun, Joe...
... Pontiac, lui au moins, se donne du mal...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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- Roland C. Wagner
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Yep, bonne question.Erion a écrit :ah, la distinction me plaît beaucoup plus, là. Pas évident d'en tirer des conclusions, mais c'est une piste à creuser.MF a écrit : mais, dans un environnement social où le lecteur est confronté, au quotidien, avec une technique politique unique qui est de jouer SUR les peurs, est-il encore possible pour un auteur de SF de jouer AVEC les peurs ?
Quelle que soit la réponse, m'est avis qu'un monde où l'on n'arrive pas/plus à rigoler avec ce qui nous flanque les chocottes est quand même un chouïa mal barré.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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il ne pleut pasMF a écrit :pff...Lensman a écrit :D'accord avec vous deux...
on se casse le tronc à essayer de trouver des sujets à potentiel trollesque, ou à tout le moins porteur de caféducommercialité, pour agrémenter un dimanche pluvieux, et tu débarques avec ta béate consensualité...
... t'es pas fun, Joe...
... Pontiac, lui au moins, se donne du mal...
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On est mal barrés.Roland C. Wagner a écrit :Quelle que soit la réponse, m'est avis qu'un monde où l'on n'arrive pas/plus à rigoler avec ce qui nous flanque les chocottes est quand même un chouïa mal barré.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
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Je sais bien! Je me suis mal exprimée (dimanche, etc...); Je voulais dire bêtement: je viens de réaliser que pour moi, quelqu'un d'engagé voulait dire quelqu'un qui défendait mes idées. De positif, quoi.Lensman a écrit :Oui, c'est curieux ! Car mon exemple était tout à fait sérieux! Dan Simmons est quelqu'un d'engagé, il n'y a aucun doute à ce sujet, et son engagement est clair.Anne a écrit :Oncle Joe, on cause sérieux.
Si tu mets du Dan Simmons, ça va dégénérer.
Marrant mais je viens de réaliser qu'engagé, pour moi, c'était obligatoirement positif et dans mes convictions...
Oncle Joe
Et bon, Dan Simmons...
Je suis tout à fait d'accord avec le reste et ai appris des trucs au passage (oui, c'est toujours dimanche).caliban a écrit :Présent anxiogène ? Quand j'étais ado, Giscard faisait défiler sur les Champs-ElyséesAnne a écrit :Présent flou et anxiogène... Ca compte non?
ses beaux missiles Pluton, d'une portée de 120 km, dont la seule vocation possible
était donc de balancer des têtes nucléaires sur l'Allemagne, dans l'hypothèse du
déferlement des chars rouges vers Paris. La génération d'avant a eu droit aux guerres
d'Indochine et d'Algérie. Sans même parler des précédentes...
Bear, ou dans une moindre mesure Benford...
En revanche, je crois justement que cette génération étant la première (la mienne) à ne pas avoir connu de guerre directe est paradoxalement très anxieuse.
Celle des 10/18 ans encore plus (le taux de suicide chez les jeunes a augmenté).
Ne pas connaitre la guerre, ça veut dire aussi ne rien défendre, ne pas être porté par l'anxiété dite "positive" (celle qui te fait lever le matin pour ne pas te retrouver SDF même si tu as envie de claquer ton chef).
J'avais adoré les Invasions Barbares pour le bilan que le film donnait sur "notre" génération (nés entre 65 et 75) et la traversée des années 80. C'était justement en plein dans le sujet; comment les combats des parents avaient fini par tuer les espoirs de leurs enfants, car la vie privée et l'engagement politique étaient trop en décalage.