Pourquoi "Littérature de l'imaginaire" ?
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Pourquoi "Littérature de l'imaginaire" ?
Voilà, tout est dans le titre.
Est-ce que quelqu'un sait pourquoi on rassemble la SF, la Fantasy et le fantastique (et par extension les contes et légendes) sous cette appellation ? Toute la littérature n'est-elle pas le fruit de l'imaginaire ?
Quelle est l'histoire de ce choix ?
Tant de questions... J'espère que vous pourrez me répondre. Merci d'avance !
Bob.
Est-ce que quelqu'un sait pourquoi on rassemble la SF, la Fantasy et le fantastique (et par extension les contes et légendes) sous cette appellation ? Toute la littérature n'est-elle pas le fruit de l'imaginaire ?
Quelle est l'histoire de ce choix ?
Tant de questions... J'espère que vous pourrez me répondre. Merci d'avance !
Bob.
Re: Pourquoi "Littérature de l'imaginaire" ?
Selon certains, même les non-fictions sont de l'imaginaire, ce qui n'est pas faux... c'est dire !Bobthebob a écrit : Toute la littérature n'est-elle pas le fruit de l'imaginaire ?
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Oncle Joe
eh bien justement. Un choix est souvent motivé par une mure réflexion, et c'est celle-là que je voudrais connaitre :pSand a écrit :Prendre pour acquis que tout le monde accepte les termes "littérature de l'imaginaire" !
Que c'est un "choix" !
Je ne cherche pas les ennuis, bien au contraire. J'ai besoin de justifier ce terme auprès de mes employeurs et je me suis dit : eh mais... Pourquoi ne pas poser la question ici ?

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D'ailleurs sait - on qui a employé pour la première fois cette expression ?
Bienvenu chez Pulp Factory :
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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Interprétation toute personnelle : on sait qu'il faut des termes neufs pour attirer les clients et il fallait renouveler les déjà vieillots "SF", "Fantasy" et "Fantastique" ; "Imaginaire" signifiant à ceux qui ne les aimaient pas déjà qu'ils ont affaire aux mêmes élucubrations sans intérêt destinées aux jeunes ou à ceux qui ne veulent pas grandir, "Littératures" pour soigner l'orgueil blessé de ces derniers.
Sinon, je ne connais pas non plus l'identité du coupable ni la réelle raison de cette appellation (s'il y en a vraiment une).
Sinon, je ne connais pas non plus l'identité du coupable ni la réelle raison de cette appellation (s'il y en a vraiment une).
Je me répète en faisant cette fois une phrase complète : tu présumes beaucoup en prenant pour acquis que c'est un choix.Bobthebob a écrit :eh bien justement. Un choix est souvent motivé par une mure réflexion, et c'est celle-là que je voudrais connaitre :pSand a écrit :Prendre pour acquis que tout le monde accepte les termes "littérature de l'imaginaire" !
Que c'est un "choix" !
Je ne cherche pas les ennuis, bien au contraire. J'ai besoin de justifier ce terme auprès de mes employeurs et je me suis dit : eh mais... Pourquoi ne pas poser la question ici ?
Ca sous-entend que c'est fait exprès*, et surtout la formulation de ta question laisse à penser que l'expression n'est pas contestée**.
* c'est un peu comme si tu demandais si la soupe était bonne à midi, sans demander avant s'il y avait de la soupe au menu et si c'est bien ce qu'on a pris pour le déjeuner.
** mouhahahaha !
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Il existait jadis un prix intitulé Grand Prix de la Science-fiction française, qui était décerné à un roman et une nouvelle de SF français/francophone, et un autre prix intitulé Prix Apollo qui était décerné à un roman de SF sans distinction de langue d'origine du texte.Bobthebob a écrit :eh bien justement. Un choix est souvent motivé par une mure réflexion, et c'est celle-là que je voudrais connaitre :pSand a écrit :Prendre pour acquis que tout le monde accepte les termes "littérature de l'imaginaire" !
Que c'est un "choix" !
Le prix Apollo disparaît après 1990.
Le GPSF est rebaptisé Grand Prix de l'Imaginaire en 1992, avec la création du prix du roman étranger. Le but de la manœuvre était non seulement de pallier la disparition de l'Apollo, mais aussi de pouvoir couronner des œuvres ne relevant pas de la SF, mais aussi de la fantasy, du fantastique, etc.
Le fait que certains membres du jury étaient également directeurs de collection et publiaient également de la fantasy a bien évidemment pesé (lourd) dans la balance.
Voilà comment on impose une étiquette fourre-tout qui ne veut rien dire.
Perso, quand on me demande si j'écris « de l'imaginaire », je réponds « non, j'écris de la science-fiction / de la fiction spéculative ».
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
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Bon, je le tente...
Les littératures de l'imaginaire, terme que je n'emploie pas personnellement, revêt néanmoins une signification assez claire pour moi.
Et correspondent aussi à un agacement qui me prend souvent face à de la fiction "réaliste", terme beaucoup plus délicat à mon avis d'ailleurs.
Appartient à l'Imaginaire toute œuvre de fiction qui suppose, au sein de la narration, que le monde qui entoure les protagonistes est différent de celui qui est communément admis par les lecteurs.
Là ou ça se complique, c'est dans un certain nombre de cas limites :
- les théories du complot, type T Meyssan ou JP Petit : hors Imaginaire, parce que l'auteur les conçoit comme ne relevant pas de la fiction
- les mythes et textes religieux, qui entrent et sortent de l'Imaginaire en fonction des lecteurs,
- les œuvres dans lesquelles l'écart au "communément admis" est minime, ou constitue juste un artifice de l'auteur pour éviter de nommer le réel : la Syldavie et la Bordurie ne suffisent pas, à mon avis, à faire entrer le Sceptre d'Ottokar dans l'Imaginaire... mais les champignons géants font le boulot pour l'Etoile Mystérieuse.
Bon, c'est le mieux que je puisse faire, là tout de suite après une journée conclue par un conseil de classe et précédent un week-end de boulot...
Vous pouvez tirer à vue.
Ah, si, j'ai oublié l'agacement.
Ce qui m'agace prodigieusement, c'est lorsqu'une fiction qui se veut "réaliste" se voit émaillée de prémonitions, de phénomènes inexpliqués, de prophéties et d'horoscopes - qui finissent forcément par se réaliser, d'une certaine façon.
J'aime bien les prophéties, mais c'est de la fantasy... dans un livre de blanche, un polar ou un roman historique, c'est juste une détestable incitation à la superstition.
Les littératures de l'imaginaire, terme que je n'emploie pas personnellement, revêt néanmoins une signification assez claire pour moi.
Et correspondent aussi à un agacement qui me prend souvent face à de la fiction "réaliste", terme beaucoup plus délicat à mon avis d'ailleurs.
Appartient à l'Imaginaire toute œuvre de fiction qui suppose, au sein de la narration, que le monde qui entoure les protagonistes est différent de celui qui est communément admis par les lecteurs.
Là ou ça se complique, c'est dans un certain nombre de cas limites :
- les théories du complot, type T Meyssan ou JP Petit : hors Imaginaire, parce que l'auteur les conçoit comme ne relevant pas de la fiction
- les mythes et textes religieux, qui entrent et sortent de l'Imaginaire en fonction des lecteurs,
- les œuvres dans lesquelles l'écart au "communément admis" est minime, ou constitue juste un artifice de l'auteur pour éviter de nommer le réel : la Syldavie et la Bordurie ne suffisent pas, à mon avis, à faire entrer le Sceptre d'Ottokar dans l'Imaginaire... mais les champignons géants font le boulot pour l'Etoile Mystérieuse.
Bon, c'est le mieux que je puisse faire, là tout de suite après une journée conclue par un conseil de classe et précédent un week-end de boulot...
Vous pouvez tirer à vue.
Ah, si, j'ai oublié l'agacement.
Ce qui m'agace prodigieusement, c'est lorsqu'une fiction qui se veut "réaliste" se voit émaillée de prémonitions, de phénomènes inexpliqués, de prophéties et d'horoscopes - qui finissent forcément par se réaliser, d'une certaine façon.
J'aime bien les prophéties, mais c'est de la fantasy... dans un livre de blanche, un polar ou un roman historique, c'est juste une détestable incitation à la superstition.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
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- Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
- Localisation : En face de la Fac Jussieu
J'aimerais bien savoir quels employeurs ont de tels soucis. Prière de l'indiquer.Bobthebob a écrit :eh bien justement. Un choix est souvent motivé par une mure réflexion, et c'est celle-là que je voudrais connaitre :pSand a écrit :Prendre pour acquis que tout le monde accepte les termes "littérature de l'imaginaire" !
Que c'est un "choix" !
Je ne cherche pas les ennuis, bien au contraire. J'ai besoin de justifier ce terme auprès de mes employeurs et je me suis dit : eh mais... Pourquoi ne pas poser la question ici ?
Cela dit, il y a les littératures mimétiques que leurs auteurs et généralement leurs lecteurs considèrent comme reproduisant leur réalité commune. Éventuellement, un roman spirite sera mimétique s'il est écrit par quelqu'un qui croit aux fantômes dur comme fer et considéré comme non-mimétique (imaginaire) par ceux de ses lecteurs qui n'y croient pas.
Les littératures sont dites imaginaires si auteurs et lecteurs considèrent qu'elles ne reproduisent pas la réalité passée ou actuelle qu'ils expérimentent.
Il y a de nombreuses maisons, souvent inconciliables, dans le vaste domaine des littératures de l'imaginaire.
Mon immortalité est provisoire.
- Soslan
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Mais il y a peut-être des auteurs qui auraient une toute autre appréciation sur cette "étiquette"(*), non ?Roland C. Wagner a écrit : Voilà comment on impose une étiquette fourre-tout qui ne veut rien dire.
Perso, quand on me demande si j'écris « de l'imaginaire », je réponds « non, j'écris de la science-fiction / de la fiction spéculative ».
Genre ceux qui écrivent de deux genres ou des trois, ce qui est extrêmement courant, et trouverait l'identité SF trop restreinte ?
(Et puis faut pas rigoler, les genres n'étaient même pas séparés dans les collections antérieures aux années 80, et les genres restent joyausement mélangé en salons et dédicaces, sous quel prétexte se mettre à vouloir à tout prix à séparer ce qu'on aime de ce qu'on n'aime pas ?).
(*) C'est plutôt ce terme lui-même qui me semble fourre-tout à notre époque, c'est un peu le même trip que "mode".
"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)
http://karelia.over-blog.com/
Et pour ne pas faire que ma propre promo :
http://musardises.moonfruit.fr/
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- bormandg
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- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
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Moi je suis encore sous le coup des dernières affirmations académicolatriques de Madame Atwood, laquelle expliquait devant un aréopage de "vrais littérateurs" qu'elle n'écrit pas de la science fiction puisqu'il n'y a pas de pieuvres cosmiques dans ses récits, que c'est de la fiction spéculative qui n'a RIEN à voir avec la science fiction, d'ailleurs le terme, pour elle, ne s'applique pas à la SF... 

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Bah au moins, ce qui est bien, c'est qu'elle exclut Jules Verne du champs de la Science-Fiction. Comme ça, on peut préserver la pureté de la littérature française : il n'y a jamais eu de SF dans ses rangs.
"What I mean by “science fiction” is those books that descend from H. G. Wells’s The War of the Worlds, which treats of an invasion by tentacled, blood-sucking Martians shot to Earth in metal canisters — things that could not possibly happen — whereas, for me, “speculative fiction” means plots that descend from Jules Verne’s books about submarines and balloon travel and such [Atwood is presumably not thinking here of novels like Hector Servadac (1876) that transparently contradict her description of Verne’s work] — things that really could happen but just hadn’t completely happened when the authors wrote the books. "
"What I mean by “science fiction” is those books that descend from H. G. Wells’s The War of the Worlds, which treats of an invasion by tentacled, blood-sucking Martians shot to Earth in metal canisters — things that could not possibly happen — whereas, for me, “speculative fiction” means plots that descend from Jules Verne’s books about submarines and balloon travel and such [Atwood is presumably not thinking here of novels like Hector Servadac (1876) that transparently contradict her description of Verne’s work] — things that really could happen but just hadn’t completely happened when the authors wrote the books. "
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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