C'est vrai que c'est parfois chiant quand elles sont collées à l'envers.Sylvaner a écrit :On peut le déplorer ou pas, mais les étiquettes (à défaut d'être toujours bien choisies) ont un sens.

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C'est vrai que c'est parfois chiant quand elles sont collées à l'envers.Sylvaner a écrit :On peut le déplorer ou pas, mais les étiquettes (à défaut d'être toujours bien choisies) ont un sens.
Je trouve assez bizarre d'employer le terme "fantasy" et d'embrayer sur le domaine anglo-saxon alors que Silramil parle du domaine français (et des lecteurs français).caliban a écrit : Si l'on parle de l'étiquette commerciale de fantasy dans son périmètre actuel, tu as
sans doute raison. Mais en termes de définitions, il me semble que les idées sont
relativement claire depuis bien longtemps. Si je reprends par exemple l'analyse de
Heinlein dans « Grandeur et misères de la science-fiction » (1957, quand même...),
c'est la littérature réaliste qu'on peut définir, avec des critères assez précis et exclusifs.
Elle inclut par construction la SF, mais aussi bien le roman historique, etc.
La fantasy est effectivement "tout le non réaliste" — ce qui dispense de la définir
par des critères positifs (qui en a vu de bien convaincants ?).
Et qui n'a jamais vraiment existé qu'avec lui. Une tradition avec un seul représentant, c'est pas évident. D'autre part, et François Angelier a suffisamment écrit sur Jules Verne et étudié dessus pour qu'on ait une idée assez précise, l'importance de la science est avant tout le signe de l'influence de Hetzel, d'autre part, il y a des signes ici et là que l'exactitude scientifique ennuyait un peu Jules Verne et que lorsqu'il envisageait des choses plus délirantes, Hetzel le ramenait à la raison.caliban a écrit :Jules Verne lui-même, bien sûr. L'une des grandes traditions de la SF, celle qui,Silramil a écrit : Bernard Blanc n'a pas tué grand-monde... aurais-tu des éléments plus probants ?
précisément, est plus attentive à la science actuelle qu'aux spéculations brillantes,
est née en France, avec lui.
Parfois = 999 fois sur 100 dans le cas présent....Eons a écrit :C'est vrai que c'est parfois chiant quand elles sont collées à l'envers.Sylvaner a écrit :On peut le déplorer ou pas, mais les étiquettes (à défaut d'être toujours bien choisies) ont un sens.
Parce que c'était un fasciste.caliban a écrit :Bien sûr que si. Pourquoi donc crois-tu que Bernard Blanc a tué Jules Verne ?silramil a écrit :L'attention à la science n'a jamais été, qu'on le regrette ou non, un critère crucial
pour les lecteurs français de science-fiction...
Tu parles en universitaire. C'est souvent l'inverse pour un commercial.silramil a écrit : Il me semble au contraire que plus une étiquette est précise, plus elle est utile.
Chercher un anneau pour lier tous les autres me semble hasardeux.
En effet...Erion a écrit :
Et faire de Bernard Blanc un fossoyeur de la tendance vernienne, c'est quand même faire un trop grand honneur à Bernard Blanc. Ca arrive vraiment tard dans l'histoire de la SF française, et on peut pas dire que la hard-science ait vraiment constitué une tendance de fond chez les auteurs français. Tu cites Klein et Messac, à comparer avec le Fleuve Noir dans les années 70-80. En termes de nombres d'auteurs, la comparaison montre bien les tendances. Je ne crois pas que quoi que ce soit ait "tué" la hard science en France, pour la tuer, il aurait fallu qu'elle existât vraiment en tant que corpus solide.
Précision: c'est bien jules verne le fasciste, ici ?Roland C. Wagner a écrit :Parce que c'était un fasciste.caliban a écrit :Bien sûr que si. Pourquoi donc crois-tu que Bernard Blanc a tué Jules Verne ?silramil a écrit :L'attention à la science n'a jamais été, qu'on le regrette ou non, un critère crucial
pour les lecteurs français de science-fiction...
Inutile de chercher plus loin.
Yep.silramil a écrit :Salut Roland!
Précision: c'est bien jules verne le fasciste, ici ?Roland C. Wagner a écrit :Parce que c'était un fasciste.caliban a écrit :Bien sûr que si. Pourquoi donc crois-tu que Bernard Blanc a tué Jules Verne ?silramil a écrit :L'attention à la science n'a jamais été, qu'on le regrette ou non, un critère crucial
pour les lecteurs français de science-fiction...
Inutile de chercher plus loin.
Dans l'esprit de Bernard Blanc, sans le moindre doute.silramil a écrit :Salut Roland!
Précision: c'est bien jules verne le fasciste, ici ?Roland C. Wagner a écrit :Parce que c'était un fasciste.caliban a écrit :Bien sûr que si. Pourquoi donc crois-tu que Bernard Blanc a tué Jules Verne ?silramil a écrit :L'attention à la science n'a jamais été, qu'on le regrette ou non, un critère crucial
pour les lecteurs français de science-fiction...
Inutile de chercher plus loin.
Absolument. Pour autant, la question initiale portait sur les raisons du "choix" du termesilramil a écrit :Pour le sujet ici présent, la question du nom, ce qu'on a appelé SF en France
n'est pas un récit de fiction fondé sur des questions scientifiques rigoureuses, mais un
récit de fiction faisant intervenir des images de la science, de manière plus ou moins
crédible. De cette science-fiction à un terme mou comme "imaginaire", il est possible de passer.
Je réitère l'idée que la qualité de la traduction y est pour beaucoup. Ca c'estsilramil a écrit :à l'échelle de 50-60 ans, les quelques tentatives de publication de hard science
(ou approchant) en France n'ont pas eu un succès magistral... Je pense à la trilogie
martienne de Robinson : grand succès d'estime, et c'est certainement ce que Klein
appelle un "long seller", mais pas un succès de librairie pour autant
On peut jouer ce jeu à deux — tu sais qu'il ne faut pas me pousser beaucoup poursilramil a écrit :Un autre problème est (comme toujours avec moi), le problème de ce qu'on appelle SF...
ni Verne ni Messac n'en font partie, d'après moi...
Je répondais ici à Georges, qui parlait bien de "non réaliste" — donc de l'emploiErion a écrit : Je trouve assez bizarre d'employer le terme "fantasy" et d'embrayer sur le domaine
anglo-saxon alors que Silramil parle du domaine français (et des lecteurs français).
Ce n'est pas faux. D'un autre côté, si on le lit et on en parle un siècle et demi plusErion a écrit :Et qui n'a jamais vraiment existé qu'avec lui. Une tradition avec un seul représentant,caliban a écrit : Jules Verne lui-même, bien sûr. L'une des grandes traditions de la SF, celle qui,
précisément, est plus attentive à la science actuelle qu'aux spéculations brillantes,
est née en France, avec lui.
c'est pas évident.
Certes. Mais pour le coup, il me semble que ce type de nuance n'intéresse guère queErion a écrit :D'autre part, et François Angelier a suffisamment écrit sur Jules Verne et étudié dessus
pour qu'on ait une idée assez précise, l'importance de la science est avant tout le signe
de l'influence de Hetzel, d'autre part, il y a des signes ici et là que l'exactitude
scientifique ennuyait un peu Jules Verne et que lorsqu'il envisageait des choses plus
délirantes, Hetzel le ramenait à la raison.
C'est ce que dit Simon — et je suis malheureusement d'accord, ou à peu près.Erion a écrit : En termes de nombres d'auteurs, la comparaison montre bien les tendances.
Je ne crois pas que quoi que ce soit ait "tué" la hard science en France, pour la tuer, il
aurait fallu qu'elle existât vraiment en tant que corpus solide.
Mauvais exemple à mon sens. Je te suis assez sur la plupart des romans de Wells,silramil a écrit : Et Wells, c'est surtout de la science "fantaisiste" dans ce qui est traduit
à l'époque (a world set free, par ex, ne trouve pas de traducteur en France avant bien
plus tard).
… j'ai l'impression que tu n'as pas compris la métaphore. C'est dommage, parce que la littérature "générale" présente le monde tel qu'il est / a été (ou qu'on pense savoir qu'il est / a été), et à ce titre ne demande (a priori) que des savoirs pour la comprendre, alors que la SFFF demande au lecteur de faire preuve d'un peu d'imagination… D'admettre des choses que personne, a priori, n'a réellement vécu, et dont on n'a donc eu aucun compte-rendu.justi a écrit :Que la catégorie existe ou pas n'est pas vraiment le problème, amha...
Qu'elle soit fertile ou porteuse de sens est un autre problème...
Je ne pense pas que l'étiquette "science-fiction" ("périphérique de saisie manuelle" - j'ai ri !)/fantasy ("écran"),... soit plus valable, plus utile ou plus honorable que "littérature de l'imaginaire" ("ordinateur")...
Là-dessus, je suis d'accord. Le terme de science-fiction a, en dépit des pratiques plus softs, provoqué des résistances depuis longtemps en France, alors que "imaginaire" atténue ces blocages. Il y a un intérêt stratégique, court-termiste selon moi.caliban a écrit :Absolument. Pour autant, la question initiale portait sur les raisons du "choix" du termesilramil a écrit :Pour le sujet ici présent, la question du nom, ce qu'on a appelé SF en France
n'est pas un récit de fiction fondé sur des questions scientifiques rigoureuses, mais un
récit de fiction faisant intervenir des images de la science, de manière plus ou moins
crédible. De cette science-fiction à un terme mou comme "imaginaire", il est possible de passer.
"d'imaginaire" — et je maintiens que la perception peut-être trop "dure" du terme de
science-fiction n'est pas forcément innocente dans le glissement vers un terme plus
"mou".
ce qui reviendrait, en France, à dire qu'elle n'existe presque pas.On peut jouer ce jeu à deux — tu sais qu'il ne faut pas me pousser beaucoup poursilramil a écrit :Un autre problème est (comme toujours avec moi), le problème de ce qu'on appelle SF...
ni Verne ni Messac n'en font partie, d'après moi...
que j'adopte une définition encore plus de la SF, la restreignant de fait à la hard SF,
qui devient donc automatiquement prépondérante dans le champ.
Nous disons la même chose, si tu me relis : A world set free est un roman bien costaud d'un point de vue scientifique... qui n'a pas eu l'heur d'être traduit en France avant longtemps : c'est un bon exemple du fait que Wells, pour les Français de l'époque (au sens large : tu peux comme tout à l'heure lire ici "les éditeurs qui croient connaître les goûts des lecteurs") n'intéresse pas pour ses côtés les plus scientifiques mais bien pour l'imagination et la fantaisie dont il fait preuve...Mauvais exemple à mon sens. Je te suis assez sur la plupart des romans de Wells,silramil a écrit : Et Wells, c'est surtout de la science "fantaisiste" dans ce qui est traduit
à l'époque (a world set free, par ex, ne trouve pas de traducteur en France avant bien
plus tard).
mais The World Set Free (1914) est, précisément, une réflexion très informée sur la
physique de pointe (E = mc^2, 1905). A ma connaissance, c'est même a qu'il invente
l'expression de "bombe atomique", et le roman est dédié à Frederick Sodyy.
Je serais plutôt tenté de le mettre dans le même sac que Solution non satisfaisante,
de Heinlein, sur le même sujet et qui est aussi resté longtemps inédit en français.