En Bulgarie…Gérard Klein a écrit :[Naguère, on faisait imprimer en Italie, notamment les livres d'art avec des prix sans concurrence, peut-être un peu calculés sur la base de ce qu'on appelle pudiquement l'économie parallèle ou informelle. On avait parfois de mauvaises surprises toutefois sur les dates de livraison: un livre pour Noël qui arrive le 15 janvier, ça fait désordre.
Aujourd'hui, ça serait peut-être plutôt en Pologne ou je ne sais où.
Parutions Denoël août-janvier 2013 (+ couvertures)
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
- Eons
- Messages : 6338
- Enregistré le : sam. févr. 17, 2007 6:49 pm
- Localisation : Le cœur de Flandre
- Contact :
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
On imprime toujours en Italie, mais aussi en Espagne.Gérard Klein a écrit :Naguère, on faisait imprimer en Italie
Par contre, je serais curieux de savoir quel éditeur fait imprimer ailleurs qu'en Italie, en Espagne ou en France (qui a mon avis reste la principale source d'impression de livres pour le marché français). Je regarde régulièrement qui imprime les bouquins et dès que l'on sort du small press, on s'aperçoit qu'il n'y a pas des tonnes d'imprimeur de livres (Brodard et Taupin, Firmin Didot, Aubin, Bussière, etc.).]Aujourd'hui, ça serait peut-être plutôt en Pologne ou je ne sais où.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Gérard? Ton point de vue sur cette troublante intervention?Fifokaswiti a écrit :Prenons un autre exemple, alors…Gérard Klein a écrit :Aux USA, les prélèvements obligatoires sont de l'ordre de 37% du PIB. En France, de 47%. (Sans oublier environ 10% du PIB empruntés en plus par les administrations, ce qui porte les dépenses publiques à environ 56,4%, mais ces emprunts ne pèsent pas immédiatement sur les factures.)
La plupart des États des USA n'ont pas de TVA.
Le coût de l'énergie et des transports est dans une bonne partie des USA la moitié des nôtres.
Il n'y a pas de salaire minimum dans la plupart des États.Il y a ou il y avait et il y aura aussi de nouveau beaucoup moins de chômeurs qu'en France, jusqu'à moitié moins.
Il y a par contre des millions, voire des dizaines de millions de travailleurs immigrés illégaux qui bossent pour la moitié de ce que demandent les Américains.
En Suède, pays que je connais bien, l'édition grand format de base n'est certes pas reliée mais elle est cartonnée (« kartong »). C'est typiquement le genre de reliure que l'on trouve en France sur les BD, mais avec un format différent. L'ensemble ne vaut pas une vraie reliure à l'anglaise, mais est quand même nettement plus solide et, oserais-je le dire, valorisant, que les couvertures souples françaises typiques.
Pourtant, les prélèvements obligatoires suédois sont parmi les plus élevés au monde. La TVA générale y est de 25% (pour les livres, 6%). Le coût de l'énergie et des transports est similaire à celui de la France (il y a 10 ans l'électricité coûtait un peu moins cher, par contre l'essence était beaucoup plus chère). Il n'y a pas de salaire minimun national, mais des salaires minimums par branche, souvent généreux (négociés par les syndicats qui sont tous-puissants et légitimes puisque plus de 90% des actifs y sont affiliés). Le taux de chômage était jusqu'à récemment sensiblement le même qu'en France, par contre le coût du travail y est nettement plus élevé.
Il y a peu d'immigration illégale (pas mal de légale) et les Scandinaves n'ont pas pour rien la réputation de respecter les lois à la lettre (donc peu de travail au noir. Ça ne les empêche pas de trouver des façons de contourner les lois, mais ils vont éviter de les enfreindre frontalement).
Bref toutes ces explications sont caduques. Celle sur la taille du marché aussi : il y a moins de suédophones dans le monde (en comptant la minorité de Finlande) qu'il n'y a d'habitants dans l'agglomération parisienne. Et pourtant, l'édition y est florissante, les auteurs suédois arrivent même à s'exporter un peu partout (certes en profitant de la vague Larsson, mais le phénomène a l'air de tenir). Et les bouquins (objets) sont fabriqués de façon plus solide.
(À noter, tout à fait incidemment, que la Suède a abandonné le prix unique du livre il y a bientôt 40 ans.)
J'ai,(pour ma part de non-professionnel), l'impression très nette que le problème de l'incapacité de faire des livres reliés en France (dans les cas qui nous intéressent, s'entend...) est bien davantage un problème lié aux habitudes qu'un problème financier ou technique: "Des livres reliés, avec jaquettes? ils nous coûtent trop cher! Et d'ailleurs, on n'en édite jamais!"
Oncle Joe
-
- Messages : 654
- Enregistré le : sam. oct. 03, 2009 8:30 pm
Voilà ! L'explication est culturelle (au niveau de l'art de faire des livres, en France), mais assez peu technique ou économique (même s'il y a, forcément, des interactions, c'est la vie...)GillesDumay a écrit :La Suède est le pays le plus ennuyeux au monde (surtout en hiver) ; les gens lisent beaucoup.
GD
PS : je me suis aussi laissé dire que leurs éditions cartonnées se vendaient en moyenne beaucoup plus que La Fille automate, par exemple, livre que TOUT amateur de sf devrait avoir lu.
Et, en bout d'arbre (c'est le cas de le dire, à cause du papier...), c'est la faute des non-acheteurs de livres. Maudite engeance !
Oncle Joe
étonnant, non...Fifokaswiti a écrit :Bref toutes ces explications sont caduques. Celle sur la taille du marché aussi : il y a moins de suédophones dans le monde (en comptant la minorité de Finlande) qu'il n'y a d'habitants dans l'agglomération parisienne. Et pourtant, l'édition y est florissante, les auteurs suédois arrivent même à s'exporter un peu partout (certes en profitant de la vague Larsson, mais le phénomène a l'air de tenir). Et les bouquins (objets) sont fabriqués de façon plus solide.
(À noter, tout à fait incidemment, que la Suède a abandonné le prix unique du livre il y a bientôt 40 ans.)
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
J'ai même entendu : "La preuve, on en édite jamais".Lensman a écrit :"Des livres reliés, avec jaquettes? ils nous coûtent trop cher! Et d'ailleurs, on n'en édite jamais!"
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Et il y a à Stockholm la librairie de SF la plus étonnante que j'aie jamais vu avec Forbidden Planet. Sauf que ce que Fifokaswiti ne dit pas, c'est que la SFF suédophone (?) est une micro-niche. Dans la librairie dont je parle, il y a des dizaines de mètres de SF et fantasy et licences diverses et variées en anglais (les bouquins de Chris Priest par deux ou trois exemplaires en rayon...), mais finalement très peu en suédois.GillesDumay a écrit :La Suède est le pays le plus ennuyeux au monde (surtout en hiver) ; les gens lisent beaucoup.
La question ne porte guère (même si c'est intéressant en soi!) sur la SF suédoise, mais sur la manière de façonner et de présenter les livres, pour qu'ils se rapprochent, au moins de temps en temps, d'objets un peu artistiques, plutôt qu'exclusivement de gros tas de papier bons à finir dans les décharges (ce qui est le sort "normal" des livres modernes, j'en suis bien conscient, mais justement, quelques exceptions ne feraient pas de mal).Pascal a écrit :Et il y a à Stockholm la librairie de SF la plus étonnante que j'aie jamais vu avec Forbidden Planet. Sauf que ce que Fifokaswiti ne dit pas, c'est que la SFF suédophone (?) est une micro-niche. Dans la librairie dont je parle, il y a des dizaines de mètres de SF et fantasy et licences diverses et variées en anglais (les bouquins de Chris Priest par deux ou trois exemplaires en rayon...), mais finalement très peu en suédois.GillesDumay a écrit :La Suède est le pays le plus ennuyeux au monde (surtout en hiver) ; les gens lisent beaucoup.
Honnêtement, ce n'est que mon opinion, je ne vois pas l'intérêt en tant qu'objet d'art de ces gros tas de papiers, et cela ne me dérangerait pas que, peut-être, ils disparaissent un jour, remplacés par du numérique. Leur intérêt (pour moi), je dois l'avouer, n'est qu'un intérêt d'"habitude", de "confort" de lecture: je ne me suis pas encore fait (et beaucoup de gens ne se sont pas encore faits) au numérique. Cela viendra? On verra... question de génération, je pense.
En revanche, des livres reliés, avec jaquette (bon, pas forcément...), conçus comme des objets artistiques, conservent (sur moi) un pouvoir d'attraction véritable.
Mais bon, puisque, en France, c'est impossible économiquement, traditionnellement, techniquement, commercialement, etc, etc..., mieux vaut que je retourne faire la sieste dans la demeure sous-marine de R'lyeh (et sans même attendre, puisque cela ne sert à rien...) que Cthulhu me sous-loue (pas mal!) pour les vacances...
Oncle Joe
Certes, je précise donc mon propos : je n'ai pas vu des tonnes de bouquins reliés dans le domaine de la SF. Le seul que j'ai vu était THE bouquin, lancé à des milliers d'exemplaires, j'imagine, G.R.R. Martin. Et ensuite, s'ils sont certes cartonnés, ça n'en fait pas de beaux bouquins... je n'ai pas pensé à regarder le prix, d'ailleurs. Cela étant, sur le site que j'ai mis en lien plus haut, ça doit se trouver.Lensman a écrit :La question ne porte guère (même si c'est intéressant en soi!) sur la SF suédoise, mais sur la manière de façonner et de présenter les livres, pour qu'ils se rapprochent, au moins de temps en temps, d'objets un peu artistiques, plutôt qu'exclusivement de gros tas de papier bons à finir dans les décharges
Et je précise également que je ne considère pas tous les livres cartonnés comme "beaux"... il y a le choix du papier, du cartonnage, de la jaquette (je fait une fixation sur la jaquette des livres, sans doute pour des raisons bibliographiques étrangères à notre sujet), de la maquette, et tout...Pascal a écrit :Certes, je précise donc mon propos : je n'ai pas vu des tonnes de bouquins reliés dans le domaine de la SF. Le seul que j'ai vu était THE bouquin, lancé à des milliers d'exemplaires, j'imagine, G.R.R. Martin. Et ensuite, s'ils sont certes cartonnés, ça n'en fait pas de beaux bouquins... je n'ai pas pensé à regarder le prix, d'ailleurs. Cela étant, sur le site que j'ai mis en lien plus haut, ça doit se trouver.Lensman a écrit :La question ne porte guère (même si c'est intéressant en soi!) sur la SF suédoise, mais sur la manière de façonner et de présenter les livres, pour qu'ils se rapprochent, au moins de temps en temps, d'objets un peu artistiques, plutôt qu'exclusivement de gros tas de papier bons à finir dans les décharges
La question (enfin, en gros) était pour moi: quand on fait du "patrimonial", pourquoi ne pas faire du beau livre relié?
L'idée a instantanément semblé du plus haut saugrenu aux professionnels de l'édition française présents sur le forum, et, pour montrer que le caractère saugrenu de la chose ("il n'y a que les Américains pour se lancer dans des délires pareils!!! quelle bande d'incorrigibles déconneurs ! et avec ça, ils donnent des idées de luxe aux naïfs de chez nous !") n'était pas assez flagrant, a été égrainée une kyrielle de raisons frappées au coin du bon sens (la moindre étant l'immigration clandestine aux USA...). C'est dire que je demeure un grand rêveur, comme Cthulhu...
Oncle Joe
les éditeurs fonctionnant dans une logique industrielle où 50% de la production est du rebut, cela entraîne naturellement deux conséquences :Lensman a écrit :La question ne porte guère (même si c'est intéressant en soi!) sur la SF suédoise, mais sur la manière de façonner et de présenter les livres, pour qu'ils se rapprochent, au moins de temps en temps, d'objets un peu artistiques, plutôt qu'exclusivement de gros tas de papier bons à finir dans les décharges
- diminution du contrôle qualité : on va pas se faire chier à contrôler des bouquins dont 1 sur 2 finira au pilon (1) ;
- impossibilité d'ajouter de la valeur matérielle puisque la moitié de celle-ci est vouée à finir en biogaz et lixiviats (2).
(1) ne dites pas le contraire, je l'ai entendu à plusieurs reprises
(2) je sais, une partie non négligeable des bouquins finit en recyclage matière ; mais pas les couvertures
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
-
- Messages : 1595
- Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
- Localisation : En face de la Fac Jussieu
Allez voir la page:
La politique culturelle nationale de la Suède: objectifs, mesures, ... - Google Bo
La subvention moyenne par titre en Suède est de 22 000 couronnes (la couronne vaut environ 10% de plus que l'Euro à ce jour). Les subventions vont de 17 000 couronnes à 76 000 SKE. Par ailleurs, auteurs et traducteurs touchent des indemnités très confortables au titre du droit de prêt.
Faut se renseigner un peu.
À côté, les subventions au livre en France sont ridicules.
La politique culturelle nationale de la Suède: objectifs, mesures, ... - Google Bo
La subvention moyenne par titre en Suède est de 22 000 couronnes (la couronne vaut environ 10% de plus que l'Euro à ce jour). Les subventions vont de 17 000 couronnes à 76 000 SKE. Par ailleurs, auteurs et traducteurs touchent des indemnités très confortables au titre du droit de prêt.
Faut se renseigner un peu.
À côté, les subventions au livre en France sont ridicules.
Mon immortalité est provisoire.
En regardant sur internet les couv' pour "Fahrenheit 451", j'ai retrouvé celle du volume paru en collection 1000 soleils. Il me semble que c'était une édition cartonnée, avec jaquette. Non seulement j'ai adoré le texte, mais j'ai aimé l'objet livre qui m'avait été offert. Ca me paraissait totalement prestigieux.
Combien de livres grand format publiés actuellement font cet effet ? C'est sans doute parce que j'ai été habitué très tôt à ces vrais beaux livres, que je préfère acheter des Grand format d'occasion sur Amazon. Ca ne me dérange pas d'acheter moins de livres, s'ils sont beaux
De toute manière, avec le développement du numérique, la question se posera de moins en moins : il y aura le fichier numérique, et les vrais beaux livres que l'on aura de la fierté à feuilleter (j'ai une édition anglaise du Seigneur des Anneaux avec illustrations, papier glacé, et j'ai adoré relire le texte ainsi. Alors que les exemplaires poche du SDA français sont dans un état lamentable).
Je rejoins Lensman pour dire qu'en l'état actuel, un certain nombre de livres grand format sont trop chers pour ce qu'ils sont (indépendamment du texte, je parle de l'objet). Autant attendre qu'ils soient moins chers sur Amazon.fr (et on les trouve dans un état neuf, ce sont des ouvrages vendus par des libraires sur le Marketplace).
Combien de livres grand format publiés actuellement font cet effet ? C'est sans doute parce que j'ai été habitué très tôt à ces vrais beaux livres, que je préfère acheter des Grand format d'occasion sur Amazon. Ca ne me dérange pas d'acheter moins de livres, s'ils sont beaux
De toute manière, avec le développement du numérique, la question se posera de moins en moins : il y aura le fichier numérique, et les vrais beaux livres que l'on aura de la fierté à feuilleter (j'ai une édition anglaise du Seigneur des Anneaux avec illustrations, papier glacé, et j'ai adoré relire le texte ainsi. Alors que les exemplaires poche du SDA français sont dans un état lamentable).
Je rejoins Lensman pour dire qu'en l'état actuel, un certain nombre de livres grand format sont trop chers pour ce qu'ils sont (indépendamment du texte, je parle de l'objet). Autant attendre qu'ils soient moins chers sur Amazon.fr (et on les trouve dans un état neuf, ce sont des ouvrages vendus par des libraires sur le Marketplace).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
Tu as des chiffres qui datent de moins de 20 ans ?Gérard Klein a écrit :Allez voir la page:
La politique culturelle nationale de la Suède: objectifs, mesures, ... - Google Bo
La subvention moyenne par titre en Suède est de 22 000 couronnes (la couronne vaut environ 10% de plus que l'Euro à ce jour). Les subventions vont de 17 000 couronnes à 76 000 SKE. Par ailleurs, auteurs et traducteurs touchent des indemnités très confortables au titre du droit de prêt.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/