Parutions Denoël août-janvier 2013 (+ couvertures)

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Lensman
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Message par Lensman » jeu. juin 07, 2012 3:50 pm

Ah ! Ah ! La politique de l'assistance! C'est répugnant !
Heureusement, nous sommes épargnés par cette incitation à la décadence et à la dégénérescence ! Ouf !
Tout compte fait, mieux vaut nos francs et virils brochés, crânement vendus à leur vrai prix, que de cauteleux reliés, qui font leur coût (sic) en douce...

Il n'empêche, sait-on combien devrait-être vendu un broché de chez nous à 29 euros, si on devait le faire relié, avec jaquette (allez! soyons fous !)? Histoire de voir la différence de prix entre un façonnage relié à jaquette et un façonnage broché...
A moins, évidemment, que les façonneurs de livres de chez nous ne comprennent pas le sens de la question, parce qu'on ne leur demande jamais ça et qu'ils n'ont pas l'habitude de travailler comme ça, ce qui fait que l'éditeur qui serait tenté de le faire n''obtient pas de réponse sérieuse ... mais là, c'est peut-être de la médisance... on va me corriger (au bois vert) rapidement !

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MF
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Message par MF » jeu. juin 07, 2012 4:09 pm

Gérard Klein a écrit :Allez voir la page:
La politique culturelle nationale de la Suède: objectifs, mesures, ... - Google Bo

La subvention moyenne par titre en Suède est de 22 000 couronnes (la couronne vaut environ 10% de plus que l'Euro à ce jour). Les subventions vont de 17 000 couronnes à 76 000 SKE. Par ailleurs, auteurs et traducteurs touchent des indemnités très confortables au titre du droit de prêt.

Faut se renseigner un peu.
tu es sérieux, ou bien ?

le document que tu cites date de 1992 et les chiffres portent sur la période 1980-1988 : http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritag ... den_fr.asp

Il semble que le budget d'état alloué au soutien au livre soit de 3 M de couronnes (http://www.sweden.gov.se/sb/d/13671/a/153892). Ce qui à 22 000 couronnes de subvention par ouvrage ferait une édition annuelle de 136 ouvrages ?
Il me manque manifestement les subventions régionales, mais même...

Je ne crois pas que le rapport TdR 2011:24 soit sorti ; il permettrait d'en savoir plus.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Message par MF » jeu. juin 07, 2012 4:33 pm

Lensman a écrit :Il n'empêche, sait-on combien devrait-être vendu un broché de chez nous à 29 euros, si on devait le faire relié, avec jaquette (allez! soyons fous !)? Histoire de voir la différence de prix entre un façonnage relié à jaquette et un façonnage broché...
A moins, évidemment, que les façonneurs de livres de chez nous ne comprennent pas le sens de la question, parce qu'on ne leur demande jamais ça et qu'ils n'ont pas l'habitude de travailler comme ça, ce qui fait que l'éditeur qui serait tenté de le faire n''obtient pas de réponse sérieuse ...
tatata....
la reliure est un métier d'art relevant de l'artisanat !
rien à voir avec l'édition qui relève de l'industrie culturelle
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Message par Lensman » jeu. juin 07, 2012 4:41 pm

MF a écrit :
Lensman a écrit :Il n'empêche, sait-on combien devrait-être vendu un broché de chez nous à 29 euros, si on devait le faire relié, avec jaquette (allez! soyons fous !)? Histoire de voir la différence de prix entre un façonnage relié à jaquette et un façonnage broché...
A moins, évidemment, que les façonneurs de livres de chez nous ne comprennent pas le sens de la question, parce qu'on ne leur demande jamais ça et qu'ils n'ont pas l'habitude de travailler comme ça, ce qui fait que l'éditeur qui serait tenté de le faire n''obtient pas de réponse sérieuse ...
tatata....
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Ah ! ce serait ça ! Je tombe des nues à tout bout de champ, dans ce fil... heureusement que je suis bien rembourré !

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Fifokaswiti
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Message par Fifokaswiti » jeu. juin 07, 2012 8:12 pm

Gérard Klein a écrit :(la couronne vaut environ 10% de plus que l'Euro à ce jour).
Euh non, la couronne vaut environ un peu plus de 10% de l'euro. L'ordre des mots est important ! Le cours est remarquablement stable d'ailleurs depuis dix ans, avec 1 EUR = 8,9 SEK là maintenant tout de suite.

Je ne sais pas quelles sont les subventions en Suède et en France. Ça ne m'étonne pas qu'elles soient supérieures là-haut, le contrat social y étant plutôt « beaucoup de taxes, beaucoup de redistribution. »

Pour répondre à Pascal, je connais bien SF Bokhandeln, j'y passais tous mes week-ends à une époque. Je n'ai absolument pas parlé de la SFF suédophone… Qui est effectivement quasi inexistante hors jeunesse (où il y a une bonne vitalité par contre) ; à peu près un seul auteur (KG Johansson) fait parler de lui. (J'ai pas testé, je peux pas dire ce que ça vaut). Je ne sais pas pourquoi (même si j'ai des théories, je n'ai rien pour les appuyer). Mais ce n'était pas la question.

Honnêtement je ne me souviens plus de s'il y a beacoup de traductions de SF en suédois. Je suppose qu'un peu, quand même ; mais qu'on la trouvera plutôt dans des librairies généralistes que dans des spécialisées (comme la majorité des gens parlent bien anglais, les gens qui font l'effort d'aller dans une librairie spécialisée font aussi celui, moins important, de lire en version originale). J'ai quelques tomes de M. Z. Bradley en suédois quelque part…

Au niveau prix, c'est pareil, je ne sais plus, mais je ne me souviens pas d'avoir été choqué par le prix des livres. De façon amusante et connexe, il y a des périodes de soldes officielles pour les livres (séparées des soldes génériques). Uniquement pour les bouquins édités en Suède (pas les imports) donc je ne me sentais pas trop concerné, mais bon.

Bref. L'idée n'est pas de prétendre que tout est pour le mieux dans le pays du Nord (sinon, j'y serais encore). Mais qu'il y a un exemple qui montre que la qualité de merde de fabrication des bouquins français n'est pas une fatalité.
> /dev/null

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » jeu. juin 07, 2012 8:35 pm

Je n'ai absolument pas parlé de la SFF suédophone… Qui est effectivement quasi inexistante hors jeunesse (où il y a une bonne vitalité par contre) ; à peu près un seul auteur (KG Johansson) fait parler de lui. (J'ai pas testé, je peux pas dire ce que ça vaut). Je ne sais pas pourquoi (même si j'ai des théories, je n'ai rien pour les appuyer). Mais ce n'était pas la question.
Je me souviens d'un site en anglais qui présentait des romans de SF suédois. Mais ça remonte il y a quelques années. Je me demande si ce n'est pas quelqu'un d'ici qui avait posté le lien d'ailleurs.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh


Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com

bloublouvitch
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Message par bloublouvitch » ven. juin 08, 2012 11:42 am

Désolé de relancer la "querelle" mais en tant que bibliophile patenté c'est vrai que j'apprécie assez d'avoir sous les yeux un ouvrage alliant beauté, solidité et pratique. Ce que n'ont malheureusement pas les GF (ni la plupart des poches) habituellement. J'apprécie aussi les éditions intégrales comprenant des ajouts (bio ou bibliographie, études, préfaces etc...)Je pose donc deux questions :

Que pensez vous des reliures souples faites dans un genre de vinyle ? Elles sont généralement solides et souples, presque indéchirables et lavables. En revanche, j'aimerais aussi savoir si elles sont financièrement viables pour les éditeurs.

Et maintenant une question plutôt destinées à ces derniers justement. Je travaille dans une bibliothèque et je suis tombé sur des éditions reliées spéciales bibliothèques (les reliura bibliotheca), que l'on trouve pour des ouvrages de chez Denoël, Omnibus, Robert Laffont, etc. Ne serait il pas possible de profiter de ces tirages spécifiques pour en faire quelques uns de plus destinés aux bibliophiles maladifs de notre espèce ?

GillesDumay
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Message par GillesDumay » ven. juin 08, 2012 12:01 pm

bloublouvitch a écrit :Et maintenant une question plutôt destinées à ces derniers justement. Je travaille dans une bibliothèque et je suis tombé sur des éditions reliées spéciales bibliothèques (les reliura bibliotheca), que l'on trouve pour des ouvrages de chez Denoël, Omnibus, Robert Laffont, etc. Ne serait il pas possible de profiter de ces tirages spécifiques pour en faire quelques uns de plus destinés aux bibliophiles maladifs de notre espèce ?
En fait, c'est l'inverse qui se passe, ce sont eux qui profitent de notre tirage ; ils retaillent les cahiers excédentaires et font une fausse reliure. Par ailleurs, ce type de négo a lieu souvent trop tard, tout est fini de notre côté (calcul du prix de revient) quand ils font une offre.

GD

PS : Quand je vois que mon contrôleur de gestion m'annonce des points morts de l'ordre de 5000 ex (sans traduction) à 7000 ex (avec traduction) sur Lunes d'encre, je me dis que non seulement aucune édition de luxe n'est possible, mais que plus rien n'est possible dans la conjoncture actuelle. Allumez des cierges, priez Loki, Kali, ou qui vous voulez, sérieux, faut que cette putain de crise prenne fin, j'ai trois emprunts et une pension alimentaire...

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Lensman
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Message par Lensman » ven. juin 08, 2012 12:41 pm

GillesDumay a écrit :
PS : Quand je vois que mon contrôleur de gestion m'annonce des points morts de l'ordre de 5000 ex (sans traduction) à 7000 ex (avec traduction) sur Lunes d'encre, je me dis que non seulement aucune édition de luxe n'est possible, mais que plus rien n'est possible dans la conjoncture actuelle. Allumez des cierges, priez Loki, Kali, ou qui vous voulez, sérieux, faut que cette putain de crise prenne fin, j'ai trois emprunts et une pension alimentaire...
J'ai commencé à prier Nyarlathotep, on va bien vois si ça l'interpelle...
Je pense aussi que ce ne serait pas bête que, dans les grandes maisons d'édition, on mette en marche des sortes de "brain storming" pour se demander ce qui va se passer, et donc que faire, dans quelques années, si le numérique bouffe de plus en plus de terrain, et que la crise (ou "les" crises?) perdure. Autrement dit: comment, à l'avenir, valoriser l'édition "traditionnelle", en papier? Comment fidéliser les acheteurs ? (A part la prière, bien entendu...)
Je ne parle seulement d'emplâtres, certes fort utiles sur le coup, mais de multiplication des pistes à suivre. avec de l'expérimentation, en vrai, pas juste sur le papier... virtuel.

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Message par MF » ven. juin 08, 2012 1:57 pm

Lensman a écrit :
GillesDumay a écrit :PS : Quand je vois que mon contrôleur de gestion m'annonce des points morts de l'ordre de 5000 ex (sans traduction) à 7000 ex (avec traduction) sur Lunes d'encre, je me dis que non seulement aucune édition de luxe n'est possible, mais que plus rien n'est possible dans la conjoncture actuelle. Allumez des cierges, priez Loki, Kali, ou qui vous voulez, sérieux, faut que cette putain de crise prenne fin, j'ai trois emprunts et une pension alimentaire...
J'ai commencé à prier Nyarlathotep, on va bien vois si ça l'interpelle...
Je pense aussi que ce ne serait pas bête que, dans les grandes maisons d'édition, on mette en marche des sortes de "brain storming" pour se demander ce qui va se passer, et donc que faire, dans quelques années, si le numérique bouffe de plus en plus de terrain, et que la crise (ou "les" crises?) perdure.
heu... comment te dire...
... tiens, un exemple
Lagardère est un groupe média dirigé par Arnaud Lagardère. Il est implanté dans une trentaine de pays et se structure autour de quatre branches d'activités distinctes et complémentaires :
Lagardère Publishing : livre et e-publishing.
Lagardère Active : presse, audiovisuel (radio, télévision, production audiovisuelle), numérique et régie publicitaire.
Lagardère Services : travel retail et distribution.
Lagardère Unlimited : sport et entertainment.
Le livre est un support/vecteur média comme un autre
Autrement dit: comment, à l'avenir, valoriser l'édition "traditionnelle", en papier? Comment fidéliser les acheteurs ? (A part la prière, bien entendu...)
Je ne parle seulement d'emplâtres, certes fort utiles sur le coup, mais de multiplication des pistes à suivre. avec de l'expérimentation, en vrai, pas juste sur le papier... virtuel.
tu connais déjà la réponse : ARTISANAT
y compris dans l'édition !
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Message par MF » ven. juin 08, 2012 2:53 pm

GillesDumay a écrit :contrôleur de gestion m'annonce des points morts de l'ordre de 5000 ex (sans traduction) à 7000 ex (avec traduction) sur Lunes d'encre, je me dis que non seulement aucune édition de luxe n'est possible, mais que plus rien n'est possible dans la conjoncture actuelle. Allumez des cierges, priez Loki, Kali, ou qui vous voulez, sérieux, faut que cette putain de crise prenne fin, j'ai trois emprunts et une pension alimentaire...
sauf qu'il n'y a pas de crise (au sens où une crise est un phénomène limité dans le temps) mais un changement de modèle ; le paradigme de l'économie de l'édition a déjà changé
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Message par GillesDumay » ven. juin 08, 2012 3:49 pm

MF a écrit :
GillesDumay a écrit :contrôleur de gestion m'annonce des points morts de l'ordre de 5000 ex (sans traduction) à 7000 ex (avec traduction) sur Lunes d'encre, je me dis que non seulement aucune édition de luxe n'est possible, mais que plus rien n'est possible dans la conjoncture actuelle. Allumez des cierges, priez Loki, Kali, ou qui vous voulez, sérieux, faut que cette putain de crise prenne fin, j'ai trois emprunts et une pension alimentaire...
sauf qu'il n'y a pas de crise (au sens où une crise est un phénomène limité dans le temps) mais un changement de modèle ; le paradigme de l'économie de l'édition a déjà changé
C'est mon intuition (depuis plus d'un an, il me semble), mais dans ce cas, faut aussi prier pour que je me goure...

GD

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Message par Gérard Klein » ven. juin 08, 2012 4:51 pm

Parler de changement de paradigme, c'est très excessif pour l'instant, ou alors il faut préciser ce que ça veut dire.

Avec, dans l'avenir, le livre numérique, ce sera certainement le cas, mais pour l'instant, c'est epsilon, donc ce n'est pas le problème.

Je plussoie avec G.D sur les points morts. À très peu près, j'ai les mêmes. Mais il faut ajouter que ce sont les mêmes depuis des années, voire des décennies, et que notre problème, c'est qu'on ne les atteint plus dans notre ou nos domaines.

Le changement de paradigme, s'il y en a un, c'est sur la place prise par les best-sellers, Marc Lévy, Musso, etc, évidemment peu nombreux et qui tuent le reste des livres.
En 1968 quand sort Papillon, lorsqu'il dépasse les 100 000 exemplaires, tout le monde, toute la presse tombe dessus en disant que c'est un scandale.

Aujourd'hui, en dessous de 500 000 exemplaires , voire de 1 million, ou plus, on ne parle pas de best-sellers. C'est cette concentration oligopolistique avec le recul lent mais régulier de la lecture qui pose problème.

Il faut tenir compte aussi de la multiplication, absurde voire indécente, du nombre de titres nouveaux sortis chaque année: d'une trentaine de milliers il y a vingt cinq ans, on est passé à 65000 cette année avec un public en régression. Le système des offices y pousse qui finance les éditeurs sur le dos des libraires. Temporairement, car les retours sont rapides et massifs. Des taux de retour de 50% et plus ne sont pas rares alors que naguère au dessus de 20% on était franchement inquiet.
C'est tout un système qui est devenu fou, une bulle de papier qui n'en finit pas d'éclater.
Mais recommander à un éditeur de réduire sa production, c'est le condamner à perdre du linéaire, de la présence, d'où une permanente fuite en avant. En dehors des best-sellers, la durée effective de vie d'un livre s'établit entre trois semaines et trois mois au mieux. Dans un domaine de vente lente et régulière comme a toujours été la science-fiction, ça ne peut être que la catastrophe, les réassorts étant insignifiants.

Je m'excuse pour le lapsus sur la valeur de la SEK. En fait, j'ai raisonné sur 10 SEK qui valent aujourd'hui 1,12 €.
Le document sur les aides suédoises à l'édition est certes ancien mais je n'en ai pas trouvé de plus récent, et si la situation a sans doute évolué en raison des grands efforts réussis de la Suède pour réduire son endettement, ces aides n'ont probablement pas disparu. Elle sont légitimes, comme au Québec, pour un petit pays qui cherche à préserver sa langue et sa culture mais elles ne sont pas transposables à un pays comme la France qui a déjà perdu sa chemise et son slip et n'a plus qu'une chaussette, trouée du reste.
Je voulais marquer que si les livres étaient de meilleure qualité, quelqu'un payait: en l'occurrence, le contribuable suédois.
Mon immortalité est provisoire.

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Message par Lensman » ven. juin 08, 2012 5:52 pm

Gérard Klein a écrit : Le changement de paradigme, s'il y en a un, c'est sur la place prise par les best-sellers, Marc Lévy, Musso, etc, évidemment peu nombreux et qui tuent le reste des livres.
En 1968 quand sort Papillon, lorsqu'il dépasse les 100 000 exemplaires, tout le monde, toute la presse tombe dessus en disant que c'est un scandale.

Aujourd'hui, en dessous de 500 000 exemplaires , voire de 1 million, ou plus, on ne parle pas de best-sellers. C'est cette concentration oligopolistique avec le recul lent mais régulier de la lecture qui pose problème.
J'aimerais bien savoir, alors, pourquoi d'autres livres que ceux-là (j'entends, de livres spécifiquement destinés à ce sort de "best-seller" que cela marche ou pas) sont publiés par les grands éditeurs.
Ou plutôt, cela voudrait dire qu'il y a deux métiers différents:
- vendre des best-sellers, aved le circuit fait pour cela, et les éditeurs dont c'est le métier. Je ne vois aucune raison de priver les lecteurs qui aiment ces livres de leur pâture.
-vendre des romans qui ne tournent pas à la même vitesse, qui se vendent lentement, nécessitent du stockage (et qui sont beaux, j'y tiens, c'est mon obsession), ceci par des éditeurs dont c'est le métier.
L'absurdité, me semble-t-il, est de mélanger ces deux métiers, qui n'ont rien à voir, à part le mot "roman". C'est l'héritage de vieilles structures qui deviennent complètement obsolètes.
Je me trompe ?

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Message par MF » sam. juin 09, 2012 6:38 am

Gérard Klein a écrit :Parler de changement de paradigme, c'est très excessif pour l'instant, ou alors il faut préciser ce que ça veut dire.

Avec, dans l'avenir, le livre numérique, ce sera certainement le cas, mais pour l'instant, c'est epsilon, donc ce n'est pas le problème.

...

Le changement de paradigme, s'il y en a un, c'est sur la place prise par les best-sellers...

C'est cette concentration oligopolistique avec le recul lent mais régulier de la lecture qui pose problème.
ça tombe bien, c'est ce que j'avais précisé
MF a écrit :le paradigme de l'économie de l'édition a déjà changé
Il faut tenir compte aussi de la multiplication, absurde voire indécente, du nombre de titres nouveaux sortis chaque année...
ce n'est qu'une conséquence de la concentration oligopolistique ; quand tu intègres dans le même groupe économique l'éditeur, le diffuseur et le distributeur, l'éditeur n'est plus qu'un moyen de production au service du diffuseur/distributeur.
N'est-ce point Gallimard qui a mis en place la fonction de "vendeur" dont la mission est de diffuser le catalogue Gallimard dans les librairies. Il n'y a plus de livre, individuel ; il y a un catalogue...
Le système des offices y pousse qui finance les éditeurs sur le dos des libraires.
Temporairement, car les retours sont rapides et massifs. Des taux de retour de 50% et plus ne sont pas rares alors que naguère au dessus de 20% on était franchement inquiet.
C'est tout un système qui est devenu fou, une bulle de papier qui n'en finit pas d'éclater.
ce n'est pas de la folie ; juste un changement de paradigme de l'économie de l'édition qui fait que l'on ne comprend plus la réalité en essayant de l'expliquer avec les anciens paramètres...
Mais recommander à un éditeur de réduire sa production, c'est le condamner à perdre du linéaire, de la présence, d'où une permanente fuite en avant. En dehors des best-sellers, la durée effective de vie d'un livre s'établit entre trois semaines et trois mois au mieux. Dans un domaine de vente lente et régulière comme a toujours été la science-fiction, ça ne peut être que la catastrophe, les réassorts étant insignifiants.
Si les réassorts sont insignifiants, un système de production basé sur la mise en place de seulement 50 % des produits car 50 % sont des déchets (pilon) est inadapté !
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Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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