(Et prier pour que leurs ventes le soient aussi.)

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au delà de ça, il me semble que la "cible lectorale" attend peut-être autre chose du "livre numérique" qu'une simple numérisation du "livre physique".Fifokaswiti a écrit :C'est pas tellement du chipotage, c'est une distinction assez importante surtout dans la mesure où la communication de Google (et Gallica) est axée sur le terme de « numérisation ».Sand a écrit :Mais bon c'est du chipotage, et vous êtes tous plus ou moins tombés dans le piège de MF
Et puis, bon, on peut attendre des acteurs de la chaîne du livre qu'ils utilisent un vocabulaire précis. (« La langue est mon métier », ce genre de chose.)
Si tu parles du lectorat du livre imprimé, tu as raison. Si tu parles du lectorat potentiel du livre numérique, tu te plantes gravement.Erion a écrit :Pour le lecteur, ce qu'il constate, c'est qu'on passe d'un livre imprimé à un livre numérique. Par conséquent : numérisation.
Non.MF a écrit :Si tu parles du lectorat du livre imprimé, tu as raison. Si tu parles du lectorat potentiel du livre numérique, tu te plantes gravement.Erion a écrit :Pour le lecteur, ce qu'il constate, c'est qu'on passe d'un livre imprimé à un livre numérique. Par conséquent : numérisation.
tu as raison, la majorité des lecteurs de journaux-papier voulaient des journaux-papierErion a écrit :Non.
Ce dont tu parles, ce n'est pas du livre numérique, c'est une application logicielle, comme le Kadath sorti chez Mnemos.
Pour l'essentiel, d'après l'expérience de Bragelonne dans ce domaine, la majeure partie du lectorat veut un livre numérique copie du livre imprimé, point barre.
Je te renvoie à l'intervention de Stéphane Marsan aux Imaginales, que l'on trouve sur le site ActuSF. Oui, on trouve de nouveaux lecteurs avec le numérique, mais parce que cela permet à des amateurs de littérature de genre d'avoir accès à ces livres alors même que les librairies proches de chez eux ne les ont pas en rayon.
l'exemple du CD tend surtout à montrer qu'on ne vend pratiquement plus de lecteur de CD.Erion a écrit :Quand le marché du numérique sera établi, que l'équipement en liseuse sera important et massif, on pourra commencer à envisager des livres numériques avec un travail éditorial différent derrière. L'exemple du CD tend plutôt à montrer que les suppléments multimédias (vidéos ou autres) ne sont pas un besoin majeur des acheteurs.
Cela se mettra en place, de manière épisodique, et encore pas pour tous les auteurs, pas pour tous les livres.
Tu ne peux proposer que ce que les auteurs proposent. Les auteurs font des textes, ce sont ces textes qui sont numérisés.MF a écrit : sinon, je crois que tu tombe dans la même trappe conceptuelle que Marsan et consort : un livre numérique est un livre numérisé
si tu ne proposes que cela, tu vendras cela
de moins en moins
et tu te demanderas, comme toujours, où sont passé les lecteurs...
Liseuse ou tablette, peu importe. Mais, encore une fois, pour que cela ait un sens, il faut que dès le départ, le projet soit différent du livre et du roman. Ce que tu définis, ce ne sont pas des livres, ce sont des applications, qui demandent des compétences d'informaticien, et un projet collectif mettant en relation des compétences différentes. Dans ce collectif, l'auteur, l'écrivain n'est qu'un élément parmi d'autres.Erion a écrit : Qu'est-ce qui pourrait bien me pousser à m'encombrer d'un objet monofonctionnel alors que je dispose déjà d'objets plurifonctionnels qui font la même chose ?
De toutes les manières, c'est déjà derrière nous : les conseils généraux n'ont pas fait le choix de la liseuse comme moyen d'accès aux manuels scolaires numériques mais du micro-ordinateur ou de la tablette.
Donc nos chères têtes blondes ne verront jamais la couleur d'une liseuse.
Donc c'est mort et pi c'est tout !
Sylvaner a écrit :Tout ce que tu dis "en plus", c'est quelque chose qui n'appartient pas au texte de l'auteur. Cela implique donc un processus entièrement différent, qui fait intervenir d'autres acteurs et l'auteur n'est qu'un parmi d'autres.Le livre numérique "2.0" dont parle MF, s'il trouve un modèle économique, pourrait bien faire disparaître sinon le livre papier du moins le livre numérique "de base"... parce qu'il offre des choses en plus, mais rien en moins.
Ce que tu peux perdre, c'est la spécificité de la relation unique entre un auteur et un lecteur, comme au théâtre tu as la relation avec les acteurs.
L'exemple de Kadath montre bien qu'il faut tout un ensemble de compétences pour parvenir à un tel produit.
Ce n'est pas un problème pour les éditeurs, c'est un souci pour les auteurs. Cela leur demande de penser dès la création aux possibilités du numérique. Certains peuvent le faire, d'autres non. Dans quelle proportion ? personne ne sait.
Sans compter qu'il n'est pas avéré que le lecteur demande systématiquement un tel produit. Ce qu'offre le livre et qui est unique, c'est une expérience sensorielle variée et qui laisse de la place au lecteur : ce dernier reconstitue l'univers alors que dans le cinéma ou le jeu vidéo, cet univers est balisé par des images et des sons. Le lecteur peut trouver qu'un livre enrichi est invasif, qu'il limite ses capacités d'imagination et de reconstruction.
Plus ne signifie pas forcément mieux.
Ce qui me gène dans la discussion lancée par MF, c'est qu'elle oublie vraiment la part de l'auteur dans le processus, ce qu'il a envie de dire et comment le dire. Un "livre 2.0" comme suggéré ne peut avoir de sens que s'il est intégré à un projet défini par l'auteur, et pas un truc imposé d'en haut. Et ce projet doit être pensé à la base dans cette optique.
Et ce sera autre chose que des romans, d'autres formes.
Dans l'intervalle, un lien qui enverrait vers les sites d'éditeurs et vers la bibliographie détaillée de l'auteur du livre qu'on est en train de lire, ce serait vachement bien quand même.Erion a écrit :Ce qui me gène dans la discussion lancée par MF, c'est qu'elle oublie vraiment la part de l'auteur dans le processus, ce qu'il a envie de dire et comment le dire. Un "livre 2.0" comme suggéré ne peut avoir de sens que s'il est intégré à un projet défini par l'auteur, et pas un truc imposé d'en haut. Et ce projet doit être pensé à la base dans cette optique.
Et ce sera autre chose que des romans, d'autres formes.
Erion a écrit :Tu ne peux proposer que ce que les auteurs proposent. Les auteurs font des textes, ce sont ces textes qui sont numérisés.
Pour avoir autre chose, il faut autre chose que des écrivains, ou des écrivains qui n'écrivent pas des romans, mais des objets multimédias.
Pas le même métier.
tu as raisonErion a écrit :Tout ce que tu dis "en plus", c'est quelque chose qui n'appartient pas au texte de l'auteur. Cela implique donc un processus entièrement différent, qui fait intervenir d'autres acteurs et l'auteur n'est qu'un parmi d'autres.
Pour info, l'Applestore a tendance à virer de sa plateforme les ebooks contenant des liens, qui sont automatiquement considérés comme "dangereux" car ouvrant la porte à toute sorte de problèmes (virus, ou pire : liens vers les concurrents comme Amazon). D'autres plateformes de vente ne les aiment pas trop non plus...Aldaran a écrit :Dans l'intervalle, un lien qui enverrait vers les sites d'éditeurs et vers la bibliographie détaillée de l'auteur du livre qu'on est en train de lire, ce serait vachement bien quand même.Erion a écrit :Ce qui me gène dans la discussion lancée par MF, c'est qu'elle oublie vraiment la part de l'auteur dans le processus, ce qu'il a envie de dire et comment le dire. Un "livre 2.0" comme suggéré ne peut avoir de sens que s'il est intégré à un projet défini par l'auteur, et pas un truc imposé d'en haut. Et ce projet doit être pensé à la base dans cette optique.
Et ce sera autre chose que des romans, d'autres formes.
Et, un lien, ça ne demande rien comme compétences et comme travail. Et je pense que tous les acteurs déjà présents (auteur, éditeur et lecteur, donc) en tireraient profit.
Le livre numérique pourrait tuer le livre "de base" comme internet a tué la conversation... quand on dit "tu as raison" aujourd'hui, on y perçoit immédiatement le sarcasme.MF a écrit :Erion a écrit :Tu ne peux proposer que ce que les auteurs proposent. Les auteurs font des textes, ce sont ces textes qui sont numérisés.
Pour avoir autre chose, il faut autre chose que des écrivains, ou des écrivains qui n'écrivent pas des romans, mais des objets multimédias.
Pas le même métier.tu as raisonErion a écrit :Tout ce que tu dis "en plus", c'est quelque chose qui n'appartient pas au texte de l'auteur. Cela implique donc un processus entièrement différent, qui fait intervenir d'autres acteurs et l'auteur n'est qu'un parmi d'autres.
finalement, cette histoire d'imprimerie appliquée au roman, ça ne marchera pas ; les auteurs ne connaissent rien à la manipulation des casses et à la composition
c'est comme de vouloir numériser les manuscrits ; ça ne marchera pas ; on ne pourra jamais mettre les auteurs au traitement de texte ; d'ailleurs, la plupart sont morts...
Oui, mais non...Herbefol a écrit :Ce que je trouve intéressant, c'est qu'Erion reproche à longueur de temps à divers éditeurs leur incapacité à se détacher du modèle du livre papier et donc à ne pas savoir utiliser le livre numérique correctement en terme de promotion et de vente du produit. Et là, il fait exactement la même chose qu'eux, mais en tant qu'auteur : une incapacité totale à s'affranchir de son paradigme.
Je me souviens d'une intervention de Dunyach sur un forum, il y a deux-trois ans, où il évoquait toutes les belles choses que pouvait lui permettre le livre numérique et que n'autorise pas le livre papier. En voila un, d'auteur, qui voyait un peu plus loin que son manuscrit numérisé, qui pensait oeuvre avant de penser livre.