Herbefol a écrit :Ce que je trouve intéressant, c'est qu'Erion reproche à longueur de temps à divers éditeurs leur incapacité à se détacher du modèle du livre papier et donc à ne pas savoir utiliser le livre numérique correctement en terme de promotion et de vente du produit. Et là, il fait exactement la même chose qu'eux, mais en tant qu'auteur : une incapacité totale à s'affranchir de son paradigme.
Je me souviens d'une intervention de Dunyach sur un forum, il y a deux-trois ans, où il évoquait toutes les belles choses que pouvait lui permettre le livre numérique et que n'autorise pas le livre papier. En voila un, d'auteur, qui voyait un peu plus loin que son manuscrit numérisé, qui pensait oeuvre avant de penser livre.
La forme du roman date environ du XIIe siècle et j'espère bien que le livre électronique ne va pas la rendre obsolète. En tant que lecteur, j'apprécie de lire sur une liseuse et cela a beaucoup d'avantages, même pour un livre "mimétique".
Bien-sûr on peut imaginer l'utilisation de l'hypertexte, de l'interactivité, un livre qui évolue suivant certains critères, où tu peux règler la proportion hard-science/poésie dans tes préférences. Ok, d'accord, expérimentons ! Cependant, cela restera des exceptions, d'une part à cause du coût et des compétences nécéssaires (comme le souligne Erion). D'autre part parce que l'intéret de l'exercice est somme toute limité. Vous vous souvenez des "livres dont vous êtes le héros" ?
En art, la contrainte est créatrice. Celle de raconter une histoire en utilisant uniquement un texte que l'on lit (à priori, car le lecteur a tous les droits) du début à la fin, cette contrainte a encore de l'avenir.