Voici la présentation :
Les zombies sont partout, au cinéma, à la télévision, dans nos rues, chez notre libraire.
À la fois terrifiants et grotesques, ils semblent n’être que la dernière tendance kitsch, un divertissement à la mode.
Sous ces maquillages compliqués, cette démarche traînante et ridicule, se cache pourtant l’une des figures les plus symptomatiques de l’état de notre culture et de notre société contemporaine. Peur de l’épidémie ou fantasme de la catastrophe, aliénation moderne ou fascination pour la violence : le zombie, et le monde
apocalyptique qu’il sait créer, nous parlent d’abord, intimement, de nous-mêmes. Le zombie figure les limites de la condition humaine : celles de la conscience, de la mort, de la civilisation.
Même l’apocalypse qu’il sait créer n’est que l’aboutissement à peine transformé de ce que les médias, friands de catastrophes, ressassent comme notre futur prochain : la disparition de l’homme.
Enfin figurée, elle trahit un fantasme émergeant dans notre culture, celui d’en finir.
Maxime Coulombe est sociologue et professeur d’histoire de l’art contemporain
à l’université de Laval, il travaille sur les nouveaux imaginaires contemporains.
I l a entre autres publié : Imaginer le posthumain : sociologie de l ’ a r t et
archéologie d’un vertige (Presses de l’université de Laval, 2009) et Le monde
sans f in des jeux vidéo (Puf, 2010).
