Le droit d'auteur en question aux Etats Unis

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jerome
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Le droit d'auteur en question aux Etats Unis

Message par jerome » mar. mai 22, 2007 7:26 am

Apparemment, il y a du rififi autour des droits d'auteurs aux Etats Unis.

L'éditeur Simon & Schuster a décidé de garder les droits de leurs livres quand les tirages sont épuisés, en les passant dans un système d'"impression à la demande". En gros, et si j'ai bien tout compris, les auteurs ne pourront dans ce système jamais récupérer leurs droits.

La très sérieuse SFWA (Science Fiction and Fantasy Writers of America) s'est fendu d'un mot pour soutenir les auteurs.

C'est ici : http://www.sfwa.org/news/2007/sfwasupport.htm


tiens, en parlant de Simon & Schuster. Voici un petit bout d'un article sur Livre Hebdo :

"Simon & Schuster mise sur la communication virale. (...) Le mois prochain, la maison lancera, en effet, en ligne, une chaîne littéraire à part entière, Bookvideos.tv, grâce à un partenariat avec les studios vidéo TurnHere. Ce service diffusera une série de vidéos d’auteurs sous forme d’interviews de deux minutes, pour mettre en avant des nouveaux ouvrages autant que des livres plus datés. Pour l’instant, Simon & Schuster s’est arrêté sur une sélection de 40 auteurs aux genres aussi variés que possible : Sandra Brown, Mary Higgins Clark, Vince Flynn, Philippa Gregory, Ursula Hegi…"

tout l'article est ici :http://www.livreshebdo.fr/actualites/De ... spx?id=714
Jérôme
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Lensman
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Message par Lensman » mar. mai 22, 2007 8:02 am

On entre dans une période pasionnante... qd les livres se vendront massivement (dans un délais qui provoque des discussions passionnées un peu partout...) de manière électronique, la notion d'"épuisé" n'aura plus guère de sens... juristes, auteurs et éditeurs vont avoir besoin de faire preuve d'imagination...
Joe

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Eons
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Message par Eons » mar. mai 22, 2007 8:07 am

Pas qu'aux États-Unis.
J'ai connaissance du cas d'un gros éditeur (dont je ne donnerai pas le nom) qui soutient être toujours détenteur des droits sur un ouvrage édité chez lui il y a plus de cinquante ans et jamais réédité chez lui depuis (mais chez trois autres éditeurs successifs depuis, si), sous prétexte que l'auteur n'a jamais invoqué l'article du contrat qui l'autorise à rompre ce dernier en cas de non-réédition.

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Lensman
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Message par Lensman » mar. mai 22, 2007 10:29 am

Je ne comprends pas bien... pourquoi l'auteur (ou ses ayant droit) ne veut-il pas invoquer cet article? Et de toute façon, si l'ouvrage n'est plus disponible chez l'éditeur, la rupture du contrat est presque automatique (il faut juste montrer que l'éditeur ne peut fournir l'ouvrage auprès des libraires, ce qui est tout simple).
Mais je n'a pas dû bien comprendre le problème...
Joe

Katioucha
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Message par Katioucha » mar. mai 22, 2007 11:26 am

Lensman a écrit :si l'ouvrage n'est plus disponible chez l'éditeur, la rupture du contrat est presque automatique (il faut juste montrer que l'éditeur ne peut fournir l'ouvrage auprès des libraires, ce qui est tout simple).
Il faut informer l'éditeur par lettre avec AR qu'on veut récupérer ses droits. Et là, il en ressort une pincée et c'est reparti pour 70 ans.

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Lensman
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Message par Lensman » mar. mai 22, 2007 12:43 pm

Oui... s'il lui en reste... c'est de plus en plus rare, ils n'ont pratiquement plus de stock, même limités...
Joe

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Eons
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Message par Eons » mar. mai 22, 2007 7:34 pm

L'auteur :
a) a fait rééditer ailleurs (2 fois) sans que l'éditeur originel bronche.
b) est décédé depuis.

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Lensman
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Message par Lensman » mer. mai 23, 2007 7:54 am

... ça résoud le problème (je veux dire, que l'éditeur précédent ne réagisse pas). C'est que ça ne lui servirait à rien de réagir...Ce n'est vraiment pas grave!
Plus compliqué est le problème qui va aussi se profiler pour les écrivains (ça se pose déjà depuis un moment pour la musique, le cinéma, etc) concernant les droits d'auteurs, compte tenu de la future facilité à reproduite (et pirater) les oeuvres sur des nouveaux supports. Il va falloir clarifier la situation.
Joe

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Jean Millemann
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Message par Jean Millemann » mer. mai 23, 2007 8:22 am

Je ne te suis pas, là, tu peux expliquer et développer ?

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Eric
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Message par Eric » mer. mai 23, 2007 9:23 am

Je crois que ce que veux dire Oncle Joe, c'est qu'il ne fait aucun doute que le livre électronique est promis à un très brillant et très proche avenir. Les lecteurs existent déjà. Il s'agit de mini écrans haute def. (rien à voir avec des pda ou des iPods), et qui procurent un confort de lecture équivalent à celui du livre, mais en offrant tous les avantages du numérique, à savoir la possibilité de charger dans leurs mémoires des dizaines, voire des centaines d'ouvrages, de les lier entre-eux par hypertexte, etc...). Pour l'instant ils sont encore très chers (mais finalement pas plus qu'une dizaine de grands formats), mais ils sont appelés à se démocratiser très vite.

En conséquence, les livres vont devenir des fichiers informatiques (corrigés, mis en pages, etc... des produits éditoriaux finis quoi !), mais ils seront tout de même des fichiers informatiques, téléchargeables, échangeanbles, dupplicables, etc... Les solutions juridiques et techniques vont devoir être trouvées. Leur prix sera modique (certainement entre 4 et 8 €), mais tu ne prêteras plus un livre, par exemple. Si tu le passes à un autre lecteur, dans les fait tu lui donnes. Si tu stockes tes e.books sur un disque dur, tu peux tout aussi bien les mettre en téléchargement gratuit sur une plate-forme PtoP. Donc autant de mauvaises nouvelles pour les éditeurs qui, de plus, ne sont généralement pas des gens très tournés vers la révolution numrique (et n'anticipent qu'assez mal ce qui va arriver).

On peut bien-sûr envisager des protections. Mais si on s'achemine, comme c'est plus ou moins la tendance dans l'industrie de la musique, vers une interdiction des rootkits (ces petits programmes minés qui interdisent la lecture de musique sans remplir au préalable certaines conditions techniques), ou les DRM (petits modules de données liés au fichier principal et qui en limitent la reproduction), il n'ya pas de raisons qu'on les autorisent au éditeurs. En outre, il ne faut pas rêver. Les lecteurs d'e.books (les appareils), sont le genre d'appareils insécurisables. Il n'y a qu'à voir le nombre de petits programmes gratuit (les hacks) qui permettent de faire faire à un pda des choses qu'il n'est pas sensé faire.

En fait, pour ma part, je pense que plus que des solutions juridiques (souvent hâtives, débiles, et uniquement présidées par une peur panique), c'est surtout à l'élaboration d'un modèle économique viable que les éditeurs devraient consacrer le temps qu'il leur reste avant l'arrivée massive sur le marché de ce genre d'engins. Parce que ce modèle est encore à inventer, et c'est lui qui sera la meilleure garantie pour les auteurs.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par orcusnf » mer. mai 23, 2007 10:20 am

Je crois qu'il n'y a qu'une solution. On va casser tous les imprimantes, les ordinateurs, les pda, les e-reader, faire fermer les imprimeries, tous les moyens de reproduction de livrex existant au monde. Et on va revenir au bon vieux système des copistes dans les abbayes, c'est plus cher, mais ya moins de problèmes de piratages.
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire

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Message par Lensman » mer. mai 23, 2007 10:33 am

Eric a parfaitement exposé ce que je voulais dire.
On dit souvent que les éditeurs ne sont pas très tournés vers la révolution numérique, c'est sans doute vrai, mais je pense que ce qui pose le plus de problèmes, c'est le vide actuel concernant le type de "modèle économique" applicable. Certains ironisent sur le côte "lowtech" des éditeurs, mais évitent en même temps d'expliquer comment les problèmes de droits, de copie, etc. devront être gérés à l'avenir.
Pas de doute, des solutions seront de toute façon trouvées empiriquement, sous le poids des nécessités immédiates. Mais tout de même, on aimerait que les parties concernées essaient de s'expliquer un peu plus clairement sur le sujet. A moins qu'elles n'aient pas d'idées claires...
Joe

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Eric
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Message par Eric » mer. mai 23, 2007 11:13 am

Il y a tout de même deux différences majeures avec ce qu'il s'est passé dans l'industrie du disque.

1) les sommes en jeu sont infiniment moindre, ne serait-ce que parce que le transfert éventuel de fichiers ne déborde pas sur l'international.

2) on peut oser espérer que les éditeurs sauront tirer profit des erreurs faites par le marché du disque. D'une part, ils sont généralement archi-mauvais en numérique, mais n'en ont plus peur, notamment parce qu'une bonne part de leur promo est assurée par des médias en ligne, comme le nôtre. D'autre part, je doute qu'on puisse plus mal gérer le virage numérique que ne l'a fait, par exemple, une société comme Universal, qui a vu arriver ça de très loin, avec une candeur et un immobilisme digne d'un général de la première guerre mondiale. LA clairvoyance de Pascal Nègre en la matière est à saluer.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Lensman » mer. mai 23, 2007 11:20 am

Il est vrai que les enjeux financiers de l'écrit sont infiniment moindres que pour l'image et la musique, et en plus, on parle de la langue française... c'est-à-dire peanuts, comme ne disent pas les Anglo-Saxons.
Mais tout cela ne va pas forcément rassurer nos écrivains...
Cela dit, ils ont déjà l'habitude d'être payés avec des cacaouettes...
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Gui
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Message par Gui » mer. mai 23, 2007 6:59 pm

Des peanuts, donc... :P

J'attend beaucoup de cette solution personnellement : pas pour frimer avec un e-book vu que j'aurai pas les moyens de m'en acheter un avant que ça devienne d'une banalité à toute épreuve, mais parce-que j'espére bien que ça fera chuter drastiquement le prix du livre car je ne crois pas me tromper en disant que ce qui coute cher c'est le papier dans l'histoire

Evidement, ça va mettre pas mal d'intermédiaires sur la paille ou en tous cas faire baisser leurs affaires de façon non-négligeable (les imprimeurs et leurs fournisseurs évidement, mais aussi les livreurs - encore que ceux-là, comme les précédents, ne travaillent pas que pour l'édition en régle générale - probablement pas mal de libraires également - encore qu'on peut supposer que les ouvrages seront toujours disponibles sur disquettes/CD/whatever pour ceux qui n'ont pas internet ou simplement ceux qui veulent conserver une trace physique de leur original, quelqu'en soit la raison, aprés tout pourquoi pas ?), mais je ne crois pas que les auteurs en souffriront vraiment, s'ils en souffrent : toutes ces économies pour l'éditeur peuvent trés bien devenir des augmentations, même minimes, pour les écrivains, sans quoi j'imagine que ceux-là iront voir des maison d'édition plus généreuses, et il y en aura probablement

Bref, si le prix du livre baisse de façon trés significative, je ne pense pas que le piratage deviendra un réel probléme, pas autant que pour les médias audiovisuels en tous cas, et pas seulement pour des raisons de barriéres linguistiques

Par contre, si les éditeurs attrappent la folie des grandeurs comme les pontes d'Hollywood...
I've imagined many things... For example, what kind of dreams would you have in a spaceship flying at the speed of light...? With time drawn out infinitely, it might be a terrifying, unending dream...
Yukinobu Hoshino - 2001 Nights

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