Intégrité des textes réédités ?
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- Mors Ultima Ratio
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étant hors texte, pourquoi considères-tu qu'une NdBP (de l'éditeur) modifie le texte ?Lucie a écrit :Mais une note de bas de page EST une modification du texte ! Et très lourde pour le lecteur, qui plus est.Vor-Teks a écrit :De mon point de vue, transformer "Radiants" en "Variants" me semble plus être de l'ordre de la modification volontaire que de la simple erreur de composition. Pour ce qui est de l'évolution de la langue, une note précisant le sens me semble plus adaptée qu'une altération du texte. On ne va tout de même pas "moderniser" les textes à chaque réédition ??? .Lucie a écrit :Certaines modifications peuvent peut-être s'expliquer par l'évolution de la langue française. Ainsi, "naturiste" et "naturaliste" n'ont plus du tout le même sens.
Si pour les éditions récentes on peut parler d'erreur d'OCR, pour les anciennes, on peut penser à une erreur de composition, tout simplement !
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- bormandg
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Tout dépend si on appelle "texte" l'ensemble de ce que lit le lecteur ou si on restreint le terme au texte original.MF a écrit :étant hors texte, pourquoi considères-tu qu'une NdBP (de l'éditeur) modifie le texte ?Lucie a écrit :Mais une note de bas de page EST une modification du texte ! Et très lourde pour le lecteur, qui plus est.Vor-Teks a écrit :De mon point de vue, transformer "Radiants" en "Variants" me semble plus être de l'ordre de la modification volontaire que de la simple erreur de composition. Pour ce qui est de l'évolution de la langue, une note précisant le sens me semble plus adaptée qu'une altération du texte. On ne va tout de même pas "moderniser" les textes à chaque réédition ??? .Lucie a écrit :Certaines modifications peuvent peut-être s'expliquer par l'évolution de la langue française. Ainsi, "naturiste" et "naturaliste" n'ont plus du tout le même sens.
Si pour les éditions récentes on peut parler d'erreur d'OCR, pour les anciennes, on peut penser à une erreur de composition, tout simplement !
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- Mors Ultima Ratio
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- Vor-Teks
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Je vois plus la Note de bas de page comme un complément d'information en marge du texte. Elle s'ajoute donc au texte mais sans en modifier le contenu, ni les mots, ni le sens.Lucie a écrit :Mais une note de bas de page EST une modification du texte ! Et très lourde pour le lecteur, qui plus est.
"On" fait comme "on" veut ^^ (en fonction des contrats d'édition et du code de la propriété intellectuelle, bien entendu)
(sans compter que je penche plutôt pour l'erreur)
Par contre je n'arrive pas à trancher dans un sens ni dans l'autre : erreur de l'auteur (qui reste tout à fait possible, mais comment en être certain ? difficile...) ou volontée délibérée de changer un mot tout à la fin du texte (mais pour nous dire quoi ? un message, une signification cachée ? pour faire le lien avec un autre texte ?) La Note de bas de page signalant l'existence de variations de certains passages dans les différentes éditions semble un bon compromis...
C'est plus l'envie de comprendre qui me motive. Je ne m'offusque pas, je cherche à savoir pourquoi des textes sont modifiés, quelles sont les motivations ? Du vivant de l'auteur, on peut estimer qu'il a choisi de transformer son texte (j'ai le cas d'un autre texte de Rosny que j'ai trouvé sous 4 formes différentes, toutes publiées de son vivant), mais après la mort de l'auteur qui peut légitimement dire : "non, là l'auteur s'est trompé, il voulait écrire ça, c'est certain, je ne peux qu'avoir raison (parce que je sais exactement ce que l'auteur avait en tête à ce moment là !) donc je modifie son texte". (oui, j'exagère le trait délibérément)Lensman a écrit :Donc, à mon sens, c'est à regarder, comme tu le fais, cas par cas, auteur par auteur, texte par texte, édition par édition, avec soin, en récoltant des avis et points de vue, MAIS en prenant de la distance: les scandales dont on s'offusque parfois un peu vite peuvent ne pas être où l'on croit au premier abord.. Il n'y a pas de références "sûres", il y en a qui sont plus cohérentes ou qui inspirent davantage confiance que d'autres (pour de bonnes raisons...), et c'est ensuite à soi-même (en tant que bibliographe ou critique) de faire une synthèse.
- Eons
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Rassure-toi : si je ne lui en avais pas parlé, il ne s'en serait pas plus aperçu que les milliers de lecteurs qui l'ont précédé depuis le XIXe siècle.Lensman a écrit :Ce qui est bizarre, c'est surtout que quelqu'un se soit aperçu que tu as rectifié quelque chose!!! Qui est ce "On"? Il est vraiment rarissime d'avoir un lecteur d'une telle qualité, capable de faire une telle comparaison!!!Eons a écrit :« On » m'a vertement reproché, dernièrement, d'avoir dans Sans dessus dessous (de Jules Verne) directement rectifié une équation erronée dans le « chapitre supplémentaire » (lequel n'est même pas de Jules, juste rédigé à sa demande par un ingénieur des mines dûment crédité dans le texte : A. Badoureau) au lieu de laisser l'erreur et d'ajouter une note de bas de page…
Pour moi, c'était une coquille à traiter comme telle, non ? Ce n'est pas parce que pendant plus d'un siècle personne n'avait été fichu de s'en apercevoir qu'il faut pérenniser les conneries.
Les équations de ce chapitre étant compréhensibles uniquement par les matheux, et l'erreur n'ayant aucun sens particulier (contrairement à celle utilisée par JV, de plus compréhensible par le tout-venant tant elle est grossière), version erronée et version correcte étant aussi abstruses l'une que l'autre, je pense que si ça mérite une note, ce serait juste pour souligner qu'il aura fallu plus d'un siècle pour que quelqu'un s'en rende compte ! Ce qui ne montre que trois choses :Lensman a écrit :Il me semble tout de même que la note est plus sûre (je dis "plus sûre", je ne dis pas qu'il faut tout le temps y avoir recours... c'est une question de feeling...) . En effet, il me semble que le plus raisonnable est, lorsque l'on réédite un vieux texte qui a acquis une "patine" (un "classique"), de le rééditer tel quel par rapport à une édition donnée, que l'on signale alors avec précision ("nous rééditions la version Untel, en l'état"). On peut alors signaler en notes les coquilles de l'éditions en question. C'est en tout cas la tradition… Mais je t'accorde que cette tradition a tendance à être peu respectée... parfois même, c'est involontairement qu'elle n'est pas respectée, car le malheureux rééditeur, qui croit avoir recopié fidèlement la version qu'il réédite, introduit de nouvelles coquilles ou variantes (pas forcément des coquilles, d'ailleurs!) au moment de la saisie, sans s'en apercevoir, bien sûr!
Dans le cas particulier de Sans dessus dessous, il me semble plus savoureux de mettre une note, parce que, justement, c'est une mise en abime par rapport à ce que fait Verne: dans le roman, il joue sur une erreur (un bout d'équation effacé accidentellement, dans mes souvenirs). Si, EN PLUS, une "bonne" équation proposée dans l'annexe à l'époque comporte une faute, c'est encore plus amusant (involontairement...), même si ce n'est pas du fait de l'ingénieur... cela mérite une note !
Mais je ne serai pas péremptoire, c'est à voir au cas par cas... la note est en tout cas toujours plus sûre, et peut être savoureuse (c'est le cas ici! Pourquoi s'en priver?)
1. que le sous-titre du chapitre (« dont peu de personnes prendront connaissance ») était prémonitoire ;
2. que même ceux qui l'ont lu ne se sont pas donné la peine de vérifier quoi que ce soit ;
3. que je suis encore plus fêlé que ces derniers, puisque j'ai vérifié et que je suis le seul.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Attention aussi à la notion de texte original, ce qui fait rire certains, mais qui n'est nullement évidente (heureux les ignorants...)bormandg a écrit : Tout dépend si on appelle "texte" l'ensemble de ce que lit le lecteur ou si on restreint le terme au texte original.
Le manuscrit? LES manuscrits? (il peut y en avoir plusieurs...) Le premier texte imprimé ? (le pauvre Lovecraft s'arrachait les cheveux, à ce sujet...). Etc.
Le tout est d'être précis. Beaucoup de choses sont défendables, le tout est de bien expliquer ce que l'on fait dans ce domaine.
Oncle Joe
Tu donnes ce qui serait exactement la bonne réponse, à mon sens: mettre une note en signalant que ce défaut n'avait, apparemment (restons prudent...), jamais appelé de commentaires depuis le temps !Eons a écrit :[ je pense que si ça mérite une note, ce serait juste pour souligner qu'il aura fallu plus d'un siècle pour que quelqu'un s'en rende compte !
Si c'était un commanditaire (tu as peut-être fait une saisie pour lui, je ne sais pas...), je ne comprends pas pourquoi tu as signalé ce détail à ton interlocuteur, si, dans ton esprit, c'était une simple coquille banale ? En revanche, si tu lui as proposé de la corriger, je conçois bien qu'il te dise qu'il ne veut pas. Où le problème, dans ce cas?
Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris cette affaire de "reprocher vertement", dans ce cas. Il te dit : "Ah non, surtout n'y touche pas ! Mets une note!". Et tout va bien...
Apparemment, ce n'est pas ce qui s'est passé, et je ne comprend pas bien.
Oncle Joe
Je comprends bien ces interrogations... mais il est souvent bien difficile de les comprendre... déjà, repérer et signaler les variantes, c'est déjà du très beau travail... après, le pourquoi, on entre dans des domaines beaucoup plus complexes...Vor-Teks a écrit : C'est plus l'envie de comprendre qui me motive. Je ne m'offusque pas, je cherche à savoir pourquoi des textes sont modifiés, quelles sont les motivations ? Du vivant de l'auteur, on peut estimer qu'il a choisi de transformer son texte (j'ai le cas d'un autre texte de Rosny que j'ai trouvé sous 4 formes différentes, toutes publiées de son vivant), mais après la mort de l'auteur qui peut légitimement dire : "non, là l'auteur s'est trompé, il voulait écrire ça, c'est certain, je ne peux qu'avoir raison (parce que je sais exactement ce que l'auteur avait en tête à ce moment là !) donc je modifie son texte". (oui, j'exagère le trait délibérément)
Oncle Joe
... les éditeurs s'en chargent très bien tout seuls, apparemment...Nébal a écrit :Constituer un glossaire ?
Mais si tu veux, on peut ouvrir un glossaire, avec par exemple, l'expression "édition scientifique d'un texte", en littérature, expression que tout le monde ne comprend pas, apparemment... (rassure toi, ce n'est pas grave!)
Oncle Joe
http://www.actusf.com/forum/viewtopic.p ... 316#207316bormandg a écrit :Tout dépend si on appelle "texte" l'ensemble de ce que lit le lecteur ou si on restreint le terme au texte original.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- Eons
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En fait, c'était juste une discussion, mais exactement dans la ligne du présent fil.Lensman a écrit :Tu donnes ce qui serait exactement la bonne réponse, à mon sens: mettre une note en signalant que ce défaut n'avait, apparemment (restons prudent...), jamais appelé de commentaires depuis le temps !Eons a écrit :[ je pense que si ça mérite une note, ce serait juste pour souligner qu'il aura fallu plus d'un siècle pour que quelqu'un s'en rende compte !
Si c'était un commanditaire (tu as peut-être fait une saisie pour lui, je ne sais pas...), je ne comprends pas pourquoi tu as signalé ce détail à ton interlocuteur, si, dans ton esprit, c'était une simple coquille banale ? En revanche, si tu lui as proposé de la corriger, je conçois bien qu'il te dise qu'il ne veut pas. Où le problème, dans ce cas?
Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris cette affaire de "reprocher vertement", dans ce cas. Il te dit : "Ah non, surtout n'y touche pas ! Mets une note!". Et tout va bien...
Apparemment, ce n'est pas ce qui s'est passé, et je ne comprend pas bien.
Et j'avais face à moi quelqu'un qui estime qu'on ne touche pas au texte d'un auteur sans faire valider par lui (ce en quoi il n'a pas tort), donc dans le cas d'un disparu, faute de table tournante efficace on ne touche à rien, même pas aux coquilles !
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