C'est aussi l'impression que j'ai eu, alors que j'étais un simple lecteur dans mon coin. Si j'ai mis plus de 15 ans, après avoir recommencé en 1985 à lire de la SF après un arrêt de 10 ans lié à des causes hors sujet, avant de reconnaître l'existence de textes et d'auteurs intéressants en France, c'est aussi à cause du bruit qu'avait fait cette SF politique, et des souvenirs que mes tentatives d'en lire m'avaient laissé.Ce qui m'avait amené à privilégier auteurs anglo-saxons et, quand j'ai commencé à trouver certains titres majeurs encore inconnus du public français, sud-américains.Gérard Klein a écrit : La sf politique et Kesselring? Aucun écho à l'époque. Rien. Ils ne vendaient pas 1000 exemplaires, parfois pas 300. Kesselring a arrêté après avoir vendu sa chemise. Bernard Blanc et alii ont été bruyants mais on serait bien en peine d'en trouver des traces aujourd'hui. Malheureusement, l'effet négatif a été durable en ce qui concerne la sf française. Ça peut sembler paradoxal, mais ça ne l'est pas. Quand les libraires se sont fait bourrer le mou, ont pris des tas à l'office et tout renvoyé, à leurs frais notamment financiers, ils ne veulent plus, pendant longtemps, entendre parler de quoi que que ce soit qui ressemble à leur désolation.
Simon Bréan - La Science-fiction en France
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Salut,
Gérard Klein a écrit :Je ne sais plus où j'ai pu lire ce chiffre. Je tâcherai de retrouver ça. A titre de comparaison, il y a 16 ans, dans une petite interview restée inédite, Jacques Sadoul me donnait les chiffres de l'anthologie périodique Univers: 50000 exemplaires pour le n°1, 19000 pour le n°19 (dernier de la série trimestrielle). 50000 pour un projet comme celui-là, ça me laisse dire que pour des textes très appréciés comme les Galaxiales un chiffre au moins équivalent (mais sans doute plus) est très possible.Patrice a écrit :
Les Galaxiales, 150 000?
J'ai plus qu'un sérieux doute. Même chez J'ai lu, à l'époque un Français faisait difficilement plus que 80 ou 100 000. Et les nouvelles, c'était moins. Je pense que 50 000 serait une bonne approximation et déjà, c'était considérable. Demander à Sadoul.
Les Années métalliques, dans A&D, en 1977, ont dû faire dans les 10/12 000 ce qui était déjà très bien.
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ah toi aussi ?^^Gérard Klein a écrit :Ce consensus est fondé solidement sur une conception relativiste de l'univers au sens de Galilée, à savoir que du point que j'occupe et avec les informations dont je dispose (à cette époque), le Soleil tourne bien autour de la Terre.bormandg a écrit : L'existence d'un consensus (comme celui qui a duré près de 20 siècles sur la vision géocentrique de l'univers) n'est absolument pas une raison valide de s'y soumettre.
C'est Estelle Blanquet, formatrice de futurs savants, qui me l'a fait justement remarquer alors que je tombais dans le piège d'une question et me montrais victime du consensus copernicien par pure habitude.
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Les deux versions sont fausses (ou toutes deux vraies, c'est selon) : conformément aux lois de la gravitation, Terre et Soleil tournent l'un autour de l'autre.Gérard Klein a écrit :Ce consensus est fondé solidement sur une conception relativiste de l'univers au sens de Galilée, à savoir que du point que j'occupe et avec les informations dont je dispose (à cette époque), le Soleil tourne bien autour de la Terre.bormandg a écrit : L'existence d'un consensus (comme celui qui a duré près de 20 siècles sur la vision géocentrique de l'univers) n'est absolument pas une raison valide de s'y soumettre.
C'est Estelle Blanquet, formatrice de futurs savants, qui me l'a fait justement remarquer alors que je tombais dans le piège d'une question et me montrais victime du consensus copernicien par pure habitude.

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Dans les années 70 quel a été l'impact de la revue Metal Hurlant, revue certes de BD, sur la culture SF dans son ensemble ? Est ce que la machine à rêver de Jean Pierre Dionnet n'a permis ce décollage dont on parle ? Où est ce une occasion manqué de rapprocher deux mondes, la littérature et la BD de SF ?
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Il faut se rendre compte, enfin, d'après moi, que le média BD est depuis toujours un média de sous-culture (comment dire? vu comme purement commercial, purement de distraction, plutôt destiné à l'enfance, etc.). La "reconnaissance" n'est que très récente, et il y aurait beaucoup à en dire. La littérature est un média de culture légitimée, un média noble par nature, qui peut certes, et c'est le moins que l'on puisse dire, servir à la sous-culture commerciale, mais le support littérature est légitime à la base.
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Il faut se rendre compte, enfin, d'après moi, que le média BD est depuis toujours un média de sous-culture (comment dire? vu comme purement commercial, purement de distraction, plutôt destiné à l'enfance, etc.). La "reconnaissance" n'est que très récente, et il y aurait beaucoup à en dire. La littérature est un média de culture légitimée, un média noble par nature, qui peut certes, et c'est le moins que l'on puisse dire, servir à la sous-culture commerciale, mais le support littérature est légitime à la base.
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Ceci étant j'attends toujours qu'on m'explique (je l'ai dit à Estelle) pourquoi il y a des forces de Coriolis sur Terre ou plutôt comment elles s'intègrent dans le référentiel terrestre. Pourquoi ce référentiel exige des calculs d'orbite compliqués. Et pourquoi, si on envisage le paradoxe de Langevin à partir du référentiel du vaisseau, ce n'est pas le jumeau terrien qui reste jeune. J'avoue être (toujours) bloqué sur ces questions antiméta-physiques.dracosolis a écrit :ah toi aussi ?^^Gérard Klein a écrit :Ce consensus est fondé solidement sur une conception relativiste de l'univers au sens de Galilée, à savoir que du point que j'occupe et avec les informations dont je dispose (à cette époque), le Soleil tourne bien autour de la Terre.bormandg a écrit : L'existence d'un consensus (comme celui qui a duré près de 20 siècles sur la vision géocentrique de l'univers) n'est absolument pas une raison valide de s'y soumettre.
C'est Estelle Blanquet, formatrice de futurs savants, qui me l'a fait justement remarquer alors que je tombais dans le piège d'une question et me montrais victime du consensus copernicien par pure habitude.

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A la limite, vu de chez Pivot-PPdA et associés (commerciaux), BD et SF sont au même (bas) niveau, non?Lensman a écrit :@Fabien
Il faut se rendre compte, enfin, d'après moi, que le média BD est depuis toujours un média de sous-culture (comment dire? vu comme purement commercial, purement de distraction, plutôt destiné à l'enfance, etc.). La "reconnaissance" n'est que très récente, et il y aurait beaucoup à en dire. La littérature est un média de culture légitimée, un média noble par nature, qui peut certes, et c'est le moins que l'on puisse dire, servir à la sous-culture commerciale, mais le support littérature est légitime à la base.
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La rotation du globe sur lui-même engendre une force centrifuge. L'intégration de celle-ci dans un référentiel tournant a pour résultante une force tangentielle : de l'eau coulant en partant du centre sur un disque horizontal tournant n'aura pas, vue par quelkqu'un debout sur le disque, une trajectoire rectiligne, mais courbe. La force de Coriolis est la force "fictive" qui dévie cette trajectoire vue dans le référentiel en rotation.bormandg a écrit :Ceci étant j'attends toujours qu'on m'explique (je l'ai dit à Estelle) pourquoi il y a des forces de Coriolis sur Terre ou plutôt comment elles s'intègrent dans le référentiel terrestre.
Simple : les deux cas ne sont pas symétriques, vu que le jumeau partant, et seulement lui, subit une accélération, et c'est celle-ci qui modifie son axe de défilement spatiotemporel.bormandg a écrit :Et pourquoi, si on envisage le paradoxe de Langevin à partir du référentiel du vaisseau, ce n'est pas le jumeau terrien qui reste jeune. J'avoue être (toujours) bloqué sur ces questions antiméta-physiques.
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Je sais ce qu'est la force de Coriolis. Ce que je demande c'est par quioi on la justifie dans un référentiel supposé fixe (c'est le reste de l'univers qui tourne autour de la Terre, alors).Eons a écrit :La rotation du globe sur lui-même engendre une force centrifuge. L'intégration de celle-ci dans un référentiel tournant a pour résultante une force tangentielle : de l'eau coulant en partant du centre sur un disque horizontal tournant n'aura pas, vue par quelkqu'un debout sur le disque, une trajectoire rectiligne, mais courbe. La force de Coriolis est la force "fictive" qui dévie cette trajectoire vue dans le référentiel en rotation.bormandg a écrit :Ceci étant j'attends toujours qu'on m'explique (je l'ai dit à Estelle) pourquoi il y a des forces de Coriolis sur Terre ou plutôt comment elles s'intègrent dans le référentiel terrestre.
L'asymétrie est évidente dans le résultat d'une éventuelle expérience (d'ailleurs, à défaut de vaisseau spatial, on a pu vérifier sur des faisceaux de particules, non?), mais pourquoi faudrait-il la justifier par une accélération? Le changement temporel est lié à la vitesse, avec ou sans accélération, non? Surtout que, vu du référentiel vaisseau, c'est la Terre qui subit une accélération.Eons a écrit :Simple : les deux cas ne sont pas symétriques, vu que le jumeau partant, et seulement lui, subit une accélération, et c'est celle-ci qui modifie son axe de défilement spatiotemporel.bormandg a écrit :Et pourquoi, si on envisage le paradoxe de Langevin à partir du référentiel du vaisseau, ce n'est pas le jumeau terrien qui reste jeune. J'avoue être (toujours) bloqué sur ces questions antiméta-physiques.
Modifié en dernier par bormandg le lun. nov. 26, 2012 1:41 pm, modifié 1 fois.
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Patrice a écrit :Salut,
Sur les chiffres d'Univers, j'ai aussi plus qu'un doute. Il me semble que ces chiffres sont ceux des tirages. Mais Sadoul, dans mon souvenir forcément incertain, disait qu'il arrêtait Univers parce qu'il n'en vendait plus 10 000. Frémion pourrait confirmer.Gérard Klein a écrit :Je ne sais plus où j'ai pu lire ce chiffre. Je tâcherai de retrouver ça. A titre de comparaison, il y a 16 ans, dans une petite interview restée inédite, Jacques Sadoul me donnait les chiffres de l'anthologie périodique Univers: 50000 exemplaires pour le n°1, 19000 pour le n°19 (dernier de la série trimestrielle). 50000 pour un projet comme celui-là, ça me laisse dire que pour des textes très appréciés comme les Galaxiales un chiffre au moins équivalent (mais sans doute plus) est très possible.Patrice a écrit :
Les Galaxiales, 150 000?
J'ai plus qu'un sérieux doute. Même chez J'ai lu, à l'époque un Français faisait difficilement plus que 80 ou 100 000. Et les nouvelles, c'était moins. Je pense que 50 000 serait une bonne approximation et déjà, c'était considérable. Demander à Sadoul.
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S'il avait vendu 19000 du dernier, Sadoul-J'ai lu aurait certainement continué, d'autant que ce trimestriel ne coûtait pas cher.
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Je pense que l'impact de Métal a été sympathique mais commercialement inexistant.Fabien Lyraud a écrit :Dans les années 70 quel a été l'impact de la revue Metal Hurlant, revue certes de BD, sur la culture SF dans son ensemble ? Est ce que la machine à rêver de Jean Pierre Dionnet n'a permis ce décollage dont on parle ? Où est ce une occasion manqué de rapprocher deux mondes, la littérature et la BD de SF ?
La GASF et A&D se vendaient très bien avant ou éventuellement sans Métal.
Il suffit de comparer les dates.
Métal apparait début 1975, A&D fin 1969, la GASF à partir de 1974.
On peut même se demander si l'influence n'a pas été dans l'autre sens sans que j'y croie beaucoup. En tout cas, les promoteurs de Métal ont été fortement encouragés par ces succès antérieurs sans négliger ceux spécifiques à la BD.
Phénomènes concomitants et culturellement liés, sans plus.
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La relativité ne fonctionne pas aussi simplement avec des référentiels non linéaires. Des choses telles la force de Coriolis permettent de constater que TON référentiel est en rotation sans qu'il soit besoin de regarder dehors.bormandg a écrit :Je sais ce qu'est la force de Coriolis. Ce que je demande c'est par quioi on la justifie dans un référentiel supposé fixe (c'est le reste de l'univers qui tourne autour de la Terre, alors).
Mais la Terre ne subit pas cette accélération, le vaisseau si. Et elle est mesurable, ce n'est donc pas un détail "relatif".Eons a écrit :L'asymétrie est évidente dans le résultat d'une éventuelle expérience (d'ailleurs, à défaut de vaisseau spatial, on a pu vérifier sur des faisceaux de particules, non?), mais pourquoi faudrait-il la justifier par une accélération? Le changement temporel est lié à la vitesse, avec ou sans accélération, non? Surtout que, vu du référentiel vaisseau, c'est la Terre qui subit une accélération.
quand le train démarre et que tu as l'impression que c'est le décor qui recule, c'est juste parce que l'accélération est trop faible pour que tu la ressentes. Si tu t'enfonces dans ton siège, par contre, tu n'as plus aucun doute sur qui ou quoi accélère !

C'est comme si l'un des observateurs subissait un mouvement de rotation dans un plan (pas nécessairement euclidien) dont l'un des axes est spatial et l'autre temporel. L'accélération est la manifestation de cette "rotation".
Mais je crois qu'on est un peu hors sujet, là.

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Je ne comprends pas bien ton problème avec la force de Coriolis:bormandg a écrit : Je sais ce qu'est la force de Coriolis. Ce que je demande c'est par quioi on la justifie dans un référentiel supposé fixe (c'est le reste de l'univers qui tourne autour de la Terre, alors).
Et pourquoi, si on envisage le paradoxe de Langevin à partir du référentiel du vaisseau, ce n'est pas le jumeau terrien qui reste jeune. J'avoue être (toujours) bloqué sur ces questions antiméta-physiques.![]()
L'asymétrie est évidente dans le résultat d'une éventuelle expérience (d'ailleurs, à défaut de vaisseau spatial, on a pu vérifier sur des faisceaux de particules, non?), mais pourquoi faudrait-il la justifier par une accélération? Le changement temporel est lié à la vitesse, avec ou sans accélération, non? Surtout que, vu du référentiel vaisseau, c'est la Terre qui subit une accélération.
la vitesse angulaire est constante tout au long du méridien, de l'équateur aux pôles;
en revanche la vitesse linéaire, tangentielle si tu préfères, décroit de l'équateur à l'un ou l'autre des pôles.
C'est de cette différence, si petite que soit la rotation sur l'axe des pôles, que nait la force de Coriolis.
Alors la rotation par rapport à quoi?
Au tout début du XXème siècle Ernst Mach disait par rapport aux étoiles lointaines. On ne dispose pas d'une meilleure réponse aujourd'hui, mais peut-être dirait-on par rapport à la masse moyenne de l'univers, ou encore à sa déformation moyenne uniforme.
Mach posait à ce propos une question intéressante. Dans notre univers si l'on fait tourner sur son axe vertical un seau plein d'eau, la surface de l'eau va se creuser et épouser une forme parabolique.
Mais disait Mach, si l'on imagine un univers entièrement vide et qu'on y place un seau empli d'eau qu'on fait tourner de même, l'eau restera strictement horizontale. Encore faut-il qu'on soumette le seau à une accélération le long de son axe pour que l'eau reste dans le seau.
La relativité générale prévoit que la rotation d'un corps sur lui-même provoque un entrainement de l'espace voisin par rapport à l'espace plus lointain et à sa déformation moyenne. Aucun repère absolu n'est défini de la sorte puisque tout est défini par rapport aux masses et mouvements de tous les corps.
En ce qui concerne le paradoxe des jumeaux, Langevin, si je me souviens bien, dans son texte à visée purement pédagogique, imagine que le jumeau voyageur s'éloigne instantanément du jumeau terrestre à une vitesse proche de celle de la lumière et change de direction tout aussi instantanément lors de son retour. Il escamote ainsi la question de l'accélération mais ne l'évacue pas, la supposant implicitement infinie, ce qui doit être assez inconfortable.
Ce sont bien les vitesses relatives qui produisent l'effet. Mais dans un cas le corps a été accéléré et l'autre pas. Il n'y a pas de symétrie. Pour accélérer le corps, il a fallu lui communiquer de l'énergie donc accroître sa masse (résiduelle si on le propulse par réaction).
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