Patrice a écrit :Salut,
A titre de comparaison, Sadoul donne les chiffres suivants dans l'éditorial d'Univers 1980 (le premier "annuel" de la série) :Gérard Klein a écrit :Je ne sais plus où j'ai pu lire ce chiffre. Je tâcherai de retrouver ça. A titre de comparaison, il y a 16 ans, dans une petite interview restée inédite, Jacques Sadoul me donnait les chiffres de l'anthologie périodique Univers: 50000 exemplaires pour le n°1, 19000 pour le n°19 (dernier de la série trimestrielle). 50000 pour un projet comme celui-là, ça me laisse dire que pour des textes très appréciés comme les Galaxiales un chiffre au moins équivalent (mais sans doute plus) est très possible.Patrice a écrit :
Les Galaxiales, 150 000?
J'ai plus qu'un sérieux doute. Même chez J'ai lu, à l'époque un Français faisait difficilement plus que 80 ou 100 000. Et les nouvelles, c'était moins. Je pense que 50 000 serait une bonne approximation et déjà, c'était considérable. Demander à Sadoul.
Les Années métalliques, dans A&D, en 1977, ont dû faire dans les 10/12 000 ce qui était déjà très bien.
A+
Patrice
-- les ventes des quatre premières livraisons d'Univers tournaient autour de 50 000 exemplaires ;
-- pour une raison inexpliquée, les ventes chutèrent à 40 000 entre le n° 4 et le n° 5 ;
-- par la suite, "les ventes baissèrent lentement mais régulièrement pour s'arrêter à une moyenne de 23 000 exemplaires par numéro".
Toujours d'après Sadoul, et vu le prix de l'Univers trimestriel, "une diffusion minimum de 30 000 exemplaires (était) nécessaire" "pour assurer la rentabilité"
Bien entendu, il faut replacer les choses dans leur contexte : Univers 01 a été lancé en juin 1975, et s'est arrêté sous cette forme en 1979.
JDB
Simon Bréan - La Science-fiction en France
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“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
Ca, c'est une question qui m'intéresse tout particulièrement.silramil a écrit :A noter que Francis Carsac, par exemple, était un grand connaisseur d'Astounding. Des lecteurs pouvaient avoir connaissance de textes en anglais, oui.Patrice a écrit :Salut,
Non, visiblement c'est rarissime, et les efforts de Messac semblent être l'exception. Mais d'une manière générale, comment considère-t-on la littérature américaine dans son ensemble à l'époque?jeandive a écrit :bon je pourrais attendre de lire le livre ( que j'ai ) mais vu qu'on en parle , sans vouloir poluer le post de patrice : on " decouvre " la sf apres guerre mais avant , de même que de rares auteurs francophones furent publiés en pulps , jamais eu d'auteurs US traduit en français , y compris avec d'autres noms ? ( je pense a ces traducteurs qui s'appropriaient plus ou moins le texte , comme pour doc savage a un moment )
et a priori aucuns auteurs francophones n'auraient été anglophiles ( comme messac) et influencé dans ses idees ou ecritures par la lecture d'imports ?
et donc , de façon général , peu d'echanges litteraires , d'influences entre le vieux et le nouveau continent avant 45 ? ( que ce soit en paralitterature -le polar par exemple , ou en lit générale
A+
Patrice
Je n'ai pas trouvé trace de "traductions/récupérations" par des traducteurs.
Il faut se rappeler par ailleurs la SF des Pulps, quoique vigoureuse avant, a atteint un "âge d'or" vers 37... et qu'entre 39 et 45 il n'était plus trop question d'importer de la littérature américaine, notamment pour des raisons de quotas de papier... pas vraiment le moment de lancer des collections nouvelles.
La faiblesse de l'information / de l'intérêt pour ces textes se marque quand même au fait qu'il ait fallu 5 à 8 ans avant que des collections et des revues se montent, alors que pour le roman policier par ex, il y avait des circulations depuis longtemps.
Grâce aux recherches que je fais en permanence autour de "Baskerville", je me suis aperçu qu'à une certaine époque (avant la Première Guerre mondiale, sûrement ; ensuite, les façons de faire ont sans doute commencé à évoluer vers ce qu'elles sont aujourd'hui), c'étaient parfois (souvent ?) des traducteurs qui repéraient des ouvrages intéressants, obtenaient de leurs auteurs l'autorisation de les traduire et de les proposer à des éditeurs français.
Et, pour avoir fouillé les quotidiens archivés sur gallica, je peux même affirmer que le nom du traducteur était parfois un argument publicitaire pour la rédaction du journal -- si vous avez aimé tel roman feuilleton traduit par X, vous apprécierez sa prochaine traduction, à paraître à partir de demain (j'ai vu ce genre d'annonce à plusieurs reprises).
Du coup, il y aurait toute une recherche à faire sur les conditions de production et la mise en place d'un marché. Durant ces fouilles, j'ai remarqué beaucoup de romans policiers, de romans historiques, sentimentaux, d'aventures, etc, mais très peu de romans scientifiques. (Mais je n'ai pas encore fouillé les revues de vulgarisation.)
Et, toujours pour en rester aux traducteurs, on connaît des exemples de traducteurs qui se sont littéralement appropriés des oeuvres traduites en s'en prétendant les auteurs.
Quelques exemples (en policier) :
-- Jean Joseph-Renaud et les enquêtes du "Vieil Homme dans le coin" de la Baronne Orczy ; le même et quelques nouvelles d'Ambrose Bierce ;
-- René Lécuyer, traducteur prolifique, dont j'ai découvert récemment que l'un des deux romans qu'il a signés de son nom était en fait une traduction d'Arthur Griffiths (roman paru en France en 1943 -- peut-être était-il plus prudent de l'attribuer à un auteur français et non anglais...);
-- M. Bordreuil, l'énigmatique traductrice d'un roman de Headon Hill, publié en feuilleton comme une traduction mais en volume comme un roman de M. Bordreuil (L'Ombre du mort, alias The Hidden Victim).
Alors peut-être faudrait-il qu'un spécialiste des pulps se plonge dans les fascicules français de l'entre-deux-guerres : il risquerait de relever des correspondances.
Encore que... Comme l'a relevé Serge Lehman (si ma mémoire est bonne), les thématiques étaient tellement divergentes qu'une traduction, même clandestine, de pulp avait toutes les chances de se faire refuser.
Sinon, petite note personnelle : quand j'étais en sixième, j'avais dans ma classe le fils d'un universitaire de haut niveau (il deviendrait plus tard président d'une université bordelaise) qui était aussi un ami de Bordes-Carsac. Et il était abonné à Analog. C'était en 1965.
JDB
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Le monde est PIRE. Attendez-vous donc à pire qu'un bisounours quand Sil laissera les forces su monde s'exprimer..Lensman a écrit :Le monde n'est pas SI injuste…Aldaran a écrit :Après avoir posté, j'ai craint une image bisounours...silramil a écrit :ça me va droit au coeur. Ahem.
Je peux me détendre.
Oncle Joe

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
en lisant un vieux " V magazine " ( infos ici http://forums.bdfi.net/viewtopic.php?pid=43910#p43910 ) , magazine " coquin" des années 50 ( et soixante ) dirigé par Gallet , futur co-editeur du rayon fantastique , marrant de lire un article sans doute de Gallet presentant aux lecteurs la " science fiction " : on est en 51 , un an seulement apres le 1e article sur ce " nouveau " genre dans le figaro litteraire , et l'article presente ça effectivement comme LA chose a la mode , tout en parlant des auteurs d' avant ( année 30 ,40 ) , le tout sans aucune séparation ( et pour cause )



Merci pour ce document !
Ce numéro date de février 1951 et la création du Rayon Fantastique de janvier : il est donc déjà co-directeur, mais il n'en parle pas ici, je crois. On est bien dans la perspective promotionnelle du début des années 50.
Il est intéressant de voir qu'il mentionne Maurice Renard, indice de plus qu'un lecteur comme Gallet connaissait aussi bien les français que les anglo-saxons. (je rappelle que Gallet avait essayé de créer une revue appelée Conquêtes vers 1939, pour publier des textes traduits et/ou autochtones).
Ce numéro date de février 1951 et la création du Rayon Fantastique de janvier : il est donc déjà co-directeur, mais il n'en parle pas ici, je crois. On est bien dans la perspective promotionnelle du début des années 50.
Il est intéressant de voir qu'il mentionne Maurice Renard, indice de plus qu'un lecteur comme Gallet connaissait aussi bien les français que les anglo-saxons. (je rappelle que Gallet avait essayé de créer une revue appelée Conquêtes vers 1939, pour publier des textes traduits et/ou autochtones).
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
Oui, Gallet connaissait… comme Bergier connaissait (et bien sûr Messac, hélas disparu).silramil a écrit :Merci pour ce document !
Ce numéro date de février 1951 et la création du Rayon Fantastique de janvier : il est donc déjà co-directeur, mais il n'en parle pas ici, je crois. On est bien dans la perspective promotionnelle du début des années 50.
Il est intéressant de voir qu'il mentionne Maurice Renard, indice de plus qu'un lecteur comme Gallet connaissait aussi bien les français que les anglo-saxons. (je rappelle que Gallet avait essayé de créer une revue appelée Conquêtes vers 1939, pour publier des textes traduits et/ou autochtones).
Oncle Joe
et sans doute comme une grosse partie des lecteurs de " SF " d'alors , pour qui donc l' arrivée de la science fiction n'etait pas vraiment une arrivée , sans doute plutot un concept , un encadrement relançant quelque chose deja en place de façon dispersée , on pourrait meme voir une operation de marketting de rajeunissement en voyant la presentation de l'article de Gallet , plutot que l'arrivée de qq chose de nouveau
Sans doute pas, je dirais plutôt... l'arrivée de la SF américaine a été une découverte considérable pour la plus grande partie de ces lecteurs. Par exemple, il n'y avait rien qui ressemblait vraiment aux couvertures du Galaxie (première série) qui ont fasciné pas mal de lecteurs (témoignage de Curval, par exemple). Il suffit d'en discuter avec les témoins de l'époque…jeandive a écrit :et sans doute comme une grosse partie des lecteurs de " SF " d'alors , pour qui donc l' arrivée de la science fiction n'etait pas vraiment une arrivée , sans doute plutot un concept , un encadrement relançant quelque chose deja en place de façon dispersée , on pourrait meme voir une operation de marketting de rajeunissement en voyant la presentation de l'article de Gallet , plutot que l'arrivée de qq chose de nouveau
Oncle Joe