Lensman a écrit :En 1874, pour un écrivain comme Jules Verne, l'anti-escalvagisme est devenu une cause dont la valeur est indiscutable. Je ne dis évidemment pas que la Guerre de Sécession a eu comme unique cause ou but la lutte contre l'esclavage, ce serait fort naïf et surtout bien réducteur, mais il n'empêche qu'elle a abouti à la destruction d'une société puissante mais malsaine pour laquelle le système de l'esclavage était une base fondamentale. Vraiment une excellente chose, même si ça ne s'est pas fait dans la douceur. A part ça, la mauvaise foi est toujours respectable quand elle est sincère, et les passions sont toujours destructrices, potentiellement ou dans les faits. C'est ce qui fait l'humain.
Bon, dans les Forceurs de Blocus, Verne son parti pris pour le nord ne se voyait pas trop. Mais il était normal qu'il soit contre l'esclavage : il était aboli en France depuis 1848 et cette loi avait eu le temps de passer dans les moeurs.
Mais d'un point de vue géopolitique, la victoire du Sud aurait arrangé l'Europe. Un concurrent de moins pour l'industrie, et une source d'approvisionnement bon marché pour le textile.
Napoléon III disait bien que la victoire du Nord serait une bonne chose, et que celle du sud serait excellente (je paraphrase, je ne me souviens pas exactement de la citation).
Sans les excellents diplomates nordistes envoyés en Europe, les choses auraient pu changer. Peut-être aussi qu'aucun chef d'état européen ne souhaitait pendre le risque de déclencher une guerre sur le sol européen en aidant le sud plutôt que le nord. Le jeu des alliances était trop compliqué déjà à l'époque.
A la place de Napoléon, j'aurais utilisé le Mexique pour aider le Sud à se procurer des armes et des troupes, histoire de prolonger la guerre au maximum. 2 ou 3 ans de plus, histoire que le Nord soit aussi exsangue que le Sud. Un peu de Real Politic dans ce monde de brutes.
@+
O.