Décès de Parke Godwin

[JDB]

La série noire continue.
Harold Parke Godwin, "Pete" pour ses amis, est décédé le 19 juin 2013 à Auburn, en Californie.
Né à New York en 1929, dans une famille d'artistes -- son oncle, Frank Godwin, s'illustra dans le comic-strip avec Connie et Rusty Riley --, il avait eu une première carrière d'auteur de théâtre avant de se lancer sans l'écriture.
On ne connaît en France qu'une petite partie de sa bibliographie : trois romans en collaboration avec Marvin Kaye -- Les Maîtres de la solitude et sa suite La Fin de l'hiver, et un roman d'horreur, Lumière froide --, et un roman solo, En attendant le bus galactique, de la SF satirique dont la suite, The Snake Oil Wars, est resté inédite.
C'est peu.
Godwin s'est surtout illustré dans la fantasy historique, avec une trilogie consacrée au roi Arthur (Firelord), à Guenièvre veuve (Beloved Exile) et à saint Patrick (The Last Rainbow). Plus tard, il s'intéressa au personnage de Robin Hood, qu'il fit contemporain de Guillaume le Conquérant (Sherwood, Robin and the King). Sous son nom ou sous le pseudonyme de Kate Hawks, il revisita d'autres légendes comme Beowulf, Tristan et Iseult, etc.
Je l'avais rencontré lors d'une convention de fantastique en Angleterre, à la fin des années 80 : de passage dans le pays (il participait à des fouilles archéologiques, si ma mémoire est bonne), il cherchait à s'inscrire mais ne parvenait pas à trouver les organisateurs (la convention débutait à peine et tous n'étaient pas encore arrivés) ; je l'ai piloté vers les bonnes personnes et il m'en a été reconnaissant. Plus tard, il a fait appel à moi pour relire les dialogues en français de certains de ses livres et, alors qu'il était en France, Fabienne Rose et moi l'avons emmené à Rouen pour qu'il s'imprègne des lieux en vue de son roman Robin and the King (il a réécrit une scène pour l'adapter à la topographie locale).
C'est à l'issue d'une de nos discussions sur l'ethnocentrisme de certains auteurs de SF américains qu'il imagina un équipage international pour l'astronef de son roman Limbo Search.
Par la suite, je l'ai perdu de vue, comme cela arrive trop souvent. Des échos venus d'Amérique m'ont appris qu'il avait dû se faire hospitaliser il y a quelques années, victime de la maladie d'Alzheimer.
Au début des années 90, il partageait la vie de l'écrivain Persia Woolley et nous leur avions rendu visite à Auburn, évoquant le spectre de Clark Ashton Smith.
So long, old friend.
JDB