Pour Eons : je ne ferme jamais les portes, je suis quelqu'un de pragmatique, n'est-ce pas...
Salut Jeam,
Kaena a été à la fois une expérience intéressante et une frustration. On m'avait appelé pour faire le scénario, ce que j'ai commencé à faire (d'ailleurs, après différents rachats et problèmes juridiques, la société Xylam m'a crédité de deux personnages, oui, j'en suis propriétaire, si bien que la prod ne peut rien faire sans me demander mon avis ! Si quelqu'un les veut, le les revends) ,

puis je me suis rendu compte qu'il y avait d'énormes conflits d'egos dans l'équipe et je suis sorti du projet. Mais Denis, le producteur, m'a dit qu'il me confierait la novélisation dans le cas où... Le temps a passé (c'est son boulot), j'ai reçu diverses propositions d'éditeurs, et, après négociations serrées, c'est Mango qui a obtenu le marché. J'ai pu alors prendre ma revanche : je trouvais le scénar trop compliqué, vingt minutes pendant lesquelles on ne comprend rien, trop long pour le public "young adults" auquel il se destinait, j'ai donc honteusement abusé de mon pouvoir d'auteur pour raconter l'histoire à ma façon, orgueil démesuré, mais je n'ai accepté l'exercice de la novélisation qu'à la condition que je sois libre de mes mouvements, ce que Denis, à l'époque, m'a volontiers accordé. Figurez-vous que le livre a été préselectionné par le jury prix ados de Rennes, l'un des plus importants et honnêtes de France. La preuve pour moi que Kaean est un vrai roman, avec ses propres règles, et non une copie littéraire du film.
Pour Fred :
elle varie de zéro à l'infini ! Ça dépend des livres en fait. Pour l'Enjomineur, je me suis farci quatre mois de documentation pure, livres, sites internet, archives, cartes, etc...
J'avais tellement peur d'être à côté de la plaque sur le plan historique que je me suis noyé dans la doc et que j'ai noirci une invraisemblable quantité de cahiers. Un moment il a fallu que je parte avec les personnages, que je me fasse confiance en tant que romancier, et j'ai lâché la doc. Elle m'a été très utile par la suite, j'avais l'impression d'avoir balisé mon territoire. Et elle a été source de créativité. Elle ouvrait sans cesse de nouvelles portes, de nouveaux sujets à explorer, et il a fallu que je fasse des choix.
Souvent, dans l'imaginaire pur comme les spaces op, je pars sans documentation et vérifie ensuite les éléments dont j'ai besoin. Parfois je ne vérifie pas et me fais taper sur les doigts par les lecteurs. Sinon, je consulte régulièrement mes sources pour la géopolitique, les évolutions sociales ou scientifiques.
Je lis effectivement des ouvrages sur la spiritualité, mais sans rapport avec les romans que j'écris ; disons que mes lectures s'infusent probablement dans ce que je suis en train d'écrire. Dernière lecture de ce genre : Carnets, de Krishnamurti.