J’ai lu avec intérêt les commentaires précédents et j’aimerai y rajouter une simple réflexion :
Ne sommes-nous pas devenu tous (moi le premier) trop frileux, trop « politiquement correct » ? Par exemple, on taxe Hergé avec son « Tintin au Congo » de raciste, ce qu’il était probablement. Mais alors, pourrai-t-on dire par la même réflexion que toutes les œuvres d’avant les mouvements féministes – dans le bon sens du terme, pas façon harpies déchaînées chez les gros-d’en-face (américains) – étaient machistes sous prétexte qu’elles plaçaient la femme dans une position réductrice : soumission face à l’homme, mère avant tout, etc. ? Je ne le pense pas. Autres lieux, autres temps, autres coutumes… Certes, il faut s’insurger lorsque de telles positions (racisme, machisme réducteurs, etc.) sont défendues par certains aujourd’hui, mais en même temps gardons-nous de porter un jugement trop tranché sur une époque que nous ne vivons plus.
Les mots changent, leurs utilisations aussi. Par exemple, le mot « bougre » désignait autrefois un sodomite. Aujourd’hui, personne ne se froisserait si on disait de quelqu’un que c’est un « bon bougre », non ?
Pour en revenir au « politiquement correct », j’ai l’impression que ce « langage du froissage minimum » (la vache !c’est moi qui ai dit ça ?

) ne conduit qu’à l’hypocrisie. Un nain n’est pas une « personne verticalement diminuée », c’est un nain. Un noir n’est pas « une personne de couleur », c’est un noir. Un obèse… Et je pourrai continuer longuement ainsi. Tout dépends du contexte, finalement. Si on dit « sale nègre » à un noir, c’est raciste ; mais si on dit « parler le petit nègre », ou « parler comme une vache espagnole » franchement, je ne vois vraiment pas de quoi s’offusquer. Malheureusement, aujourd’hui cette philosophie du « politiquement correct » envahie tout au point de non seulement perturber notre vision du passé, mais en plus de conduire quelque fois à une véritable censure historique : j’en veut pour preuve le fait que le roman « Les dix petits nègres » est désormais nommé « ten little indians » dans certaines éditions américaines…
Aikau le bô
Si la science est l'unique aspect déterminant de la SF, et que la psychologie est une science, alors Madame Bovary est de la SF