C'est d'autant plus intéressant que des toutes petites structures, comme les associations, ne sont pas au courant de cela ou du moins très peu. Cela aide à s'y retrouver.
Soutenons les petites librairies

Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
En bibliothèque ?... Eh bien, c'est très simple. Il y a appel d'offre pour choisir le ou les fournisseur(s) - autrement dit, le ou les libraire(s). Mais le choix des acquisitions revient entièrement aux bibliothécaires. Les livres sont achetés avec l'argent public, sur le budget de la collectivité de tutelle (la commune, la communauté d'agglo, etc.). Les bibliothèques sont donc des clients dans la chaîne du livre, en même temps que des centres de ressources). Certains établissements formalisent les critères et les procédures de ces choix - c'est mon job, soit dit en passant, et ça s'appelle la "politique documentaire" -, et d'autres travaillent encore de manière empirique.Eric a écrit :Et comment se passe la distribution en bibliothèque ?
Cet argument du distrubuteur me fait sourire car bien souvent c'est le point de vente (libraire, spécialisés etc...) qui doit assumer les frais d'expéditions et de retours.idlekam a écrit :Pour rajouter un peu d'eau au moulin, entendu chez un diffuseur de taille conséquente faisant partie du même groupe que son distributeur :
L'équipe commerciale sédentaire déplorait la politique du distributeur sur les points de vente spécialisés (type jardinerie pour des bouquins de jardinage, par exemple) : c'est le distributeur qui refusait l'ouverture de comptes pour les petits spécialisés car selon eux le coût de distribution (envois, retours, etc) était trop lourd par rapport au CA généré par ces points de vente.
C'est donc le chat qui se mord la queue, si je puis ajouter aux métaphores félines de ce thread.
Je prenais les exemples d'envois, retours mais c'était pure supposition de ma part. Peut être s'agit - il tout simplement du coût d'envoi des Bons de commande et de celui du temps passé par la personne à la distribution sur l'administratif. Je sais c'est indécent...uchronie a écrit :
Cet argument du distrubuteur me fait sourire car bien souvent c'est le point de vente (libraire, spécialisés etc...) qui doit assumer les frais d'expéditions et de retours.
Rappel: le libraire paye les frais allers (office/réassort) mais aussi les frais de retours.
Une autre particularité de ce secteur économique, car bien souvent les frais aller sont pris en charge par les fournisseurs.
PM
A mon avis, ce qu'il faut comprendre c'est que sur le prix d'un livre, jusqu'à 50% (dites moi si je me trompe) va à la diffusion-distribution. Et que c'est pour cela que les revues comptent beaucoup sur les abonnements et les petits éditeurs sur la vente directe.Pascal a écrit :Et j'aime ça...Eric a écrit :et que tu connais les deux bouts de la chaîneNon.Eric a écrit :tu ne voudrais pas répondre à l'excellente question du camarade Papageno.Bon, alors si... Mais en gros, parce que je ne connais pas ça sur le bout des doigts, non plus.Eric a écrit :Enfin... sans te commander, bien-sûr.
Alors, comment ça marche ? Le nerf de la guerre, pour plein de raisons, c'est la distribution ET (ce ET n'est pas neutre) la diffusion. À mettre dans l'autre sens d'ailleurs.
Donc, 1. la diffusion : c'est l'ensemble des personnes chargées de faire la promotion des livres auprès des libraires. Pour simplifier, les représentants. Ils vont voir les libraires pour leur parler des nouveautés et noter les commandes.
Mais, ce n'est pas le cas de toutes les librairies. Il y a les librairies de premier niveau et de deuxième niveau : toujours pour simplifier, les librairies qui font beaucoup de sous (1er niveau) et les librairies qui font un peu moins de sous (ou qui ne sont pas seulement librairie, mais maison de la presse, boucherie-charcuterie...) Donc certaines structures de diffusion travaillent le 1er et le 2ème niveau (avec des représentants différents) et d'autres ne travaillent que le 1er niveau. Du coup, vous ne trouverez pas les éditeurs de ces diffuseurs dans les petites librairies. Mine de rien, ça n'est pas neutre.
Mais, là encore, ce n'est pas si simple. Car même les diffuseurs qui travaillent le 2ème niveau ne travaillent pas tout le catalogue. J'essaye de m'expliquer : si ces librairies sont dans le 2ème niveau c'est donc (en gros) parce que leur CA n'est pas suffisamment important. Mais il y a une bonne raison à cela : petite surface commerciale, ville de 38 habitants... que sais-je encore ? Donc, ça n'a aucun intérêt pour eux d'avoir toute la production de tous les éditeurs diffusés par le représentant en question. Juste une sélection des bests potentiels. Ce qui est supposé se vendre partout, quoi.
Oui, parce que, je ne vous ai pas dit, mais un diffuseur peut diffuser plusieurs, voire énormément d'éditeurs différents (voire concurrents). Un cas typique, si je ne me trompe pas, Harmonia Mundi diffuse Bragelonne, L'Atalante et Mnémos (et peut-être d'autres pour la SF, mille pardons si j'en ai oublié) plus des auteurs de littérature générale, d'essais...
Bon, bref. je ne suis pas sûr d'être clair, et il faudrait des heures, vraiment, et j'ai quand même un vrai boulot dans la vie.
D'autant que le cas du problème de "Bifrost n'est pas en Belgique" est encore différent. Parce que ce dont je vous parle est valable pour la France. Mais après, il faut que votre société de diffusion fasse aussi l'export vers les pays francophones (ce qui est peut-être le cas pour Bifrost, je n'en sais fichtre rien). Sinon, il faut aussi prendre un diffuseur pour ces pays. Et, j'aurais peut-être dû commencer par là, tout cela coûte de l'argent. Ce qu'un petit éditeur apprend très, très, très vite.
2. La distribution : bon alors là, on va faire très très vite, parce que hein.
distribution = entreprise qui stocke, facture, expédie les livres et gère également les retours d'invendus. Et tout ça coûte aussi de l'argent, ce qu'un petit éditeur...
Bon, sincèrement, c'est très frustrant parce que ça mériterait des pages et des pages. Ça mériterait surtout d'être un peu plus structuré, pensé, posé... Cela dit, je me tiens à disposition de la joyeuse équipe d'Actu SF si ils veulent faire un dossier là-dessus. Même si je ne suis pas forcément le plus pertinent.
À la relecture rapide ce post je vois surtout les trous, les raccourcis, les à peu près... Désolé, mais c'est pas un sujet hyper simple.
Moui... sauf que les diffuseurs assurent la "mise en place" en librairies à la sortie, ce qui est un des outils qui permet d'estimer un tirage par rapport aux ventes présupposées (bon des fois ça foire). Plus le tirage est grand, plus les coups de prod baissent.SETIM a écrit : Je pense vraiment qu'on devrait changer la loi sur le prix unique pour permettre aux éditeurs de vendre eux même leur livre beaucoup moins cher sur internet. Il y a une certaine absurdité au fait que ceux qui font le plus de fric dans la chaine du livre sont ceux qui n'offrent aucun apport au lecteur. SI c'est un boulot, bien entendu essentiel, je préfère largement filer mon argent aux auteurs, aux éditeurs et aux libraires.
Ah et sur cette histoire de prix dérégulés : cf ce qu'il s'est passé cet été en Angleterre avec le 7e tome d'Harry Potter. Ca n'a servi personne (à part les lecteurs) : ni les distributeurs, ni l'éditeur et en plus du coup leur marché du livre s'en est pris un méchant coup dans la gueule.SETIM a écrit :Je pense vraiment qu'on devrait changer la loi sur le prix unique pour permettre aux éditeurs de vendre eux même leur livre beaucoup moins cher sur internet.
Attention, je ne suis pas pour un abandon du prix unique dans l'absolu et encore moins pour une dérégulation. Uniquement comme exception pour la vente directe éditeur-lecteur. Comme pour les magasines, les prix des abonnements ne sont pas les mêmes que les prix de ventes en kiosque. Et encore, ce n'est qu'une vague idée qui me vient en pensant le prix que je fous dans les livres et tous ceux que je ne peux m'acheter alors qu"une grande partie de ce fric revient à des gens qui n'apportent qu'une valeur ajoutée commerciale et pas littéraire.idlekam a écrit :Ah et sur cette histoire de prix dérégulés : cf ce qu'il s'est passé cet été en Angleterre avec le 7e tome d'Harry Potter. Ca n'a servi personne (à part les lecteurs) : ni les distributeurs, ni l'éditeur et en plus du coup leur marché du livre s'en est pris un méchant coup dans la gueule.SETIM a écrit :Je pense vraiment qu'on devrait changer la loi sur le prix unique pour permettre aux éditeurs de vendre eux même leur livre beaucoup moins cher sur internet.
Donc si c'est favoriser le lecteur pour un court laps de temps et faire s'écrouler le marché à moyen terme... si ya plus d'éditeur, ya plus de bouquins ! (si si je vous jure c'est un métier)