Brian Aldiss parle de la SF
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
-
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 14744
- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
- Localisation : Chambéry
Brian Aldiss parle de la SF
Brian Aldiss a signé un papier dans le Times sur la SF et sur ses fans.
Ca s'appelle : "The harsh realities of science fiction" et on peut le lire en anglais ici
Ca s'appelle : "The harsh realities of science fiction" et on peut le lire en anglais ici
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Et hop, la trad, ça va plus vite :
C'est pour moi, ça me fait plaisir.Monsieur,
Durant le festival de Cheltenham, Margaret Atwood a dit que le "les écrivains étaient en quelque sorte de compulsifs artisans du verbe". Sans doute une manière de faire comprendre qu'écrire est, pour certains d'entre-nous, l'expression même de la vie.
Sa vie aurait cependant été bien plus difficile si elle n'avait pas, judicieusement, nié que ces romans de jeunesse, comme La Servante écarlate, étaient bel et bien des œuvres de science fiction. Eût-elle choisi une autre voix, et pour elle, il n'y aurait pas eu de festivals littéraires, de critiques ou d'invitations dans les programmes matinaux de la BBC.
Il est communément admis que la SF ne mérite pas l'attention des sains d'esprits. Kurt Vonnegut et J.G Ballard avaient fait le même pari qu'Atwood. Mais quand il fût lassé d'être un gourou, vonnegut revint à la SF pour écrire des livres aussi brillant que Galapagos. Aucun critique n'en parla.
Lorsque cette année, on m'invita, sans doute en raison de mon grand âge, sur Desert Island Discs, il me fût asséné que les lecteurs de SF étaient des nerds sans le sou, "incapable de se trouver une femme."
L'un des romans les plus populaires de l'après-guerre, fût Le Jour des triffides de John Wyndham. Notre héros, ayant à faire face à une catastrophe mondiale, décide de rester lire au Ritz, de choisir quelle voiture il préfère, et part avec sa femme vivre dans la paradisiaque île de Whight.
Au même moment, un bien meilleur auteur, John Christopher, écrivait Terre brûlée. Même histoire : Londres est dévasté, et deux frères, très bien campés, partent vers le nord pour s'adonner à l'agriculture de subsistance et faire pousser des patates. Mais ce lugubre roman, tout comme Christopher d'ailleurs, semblent être oubliés aujourd'hui.
Est-ce donc la norme ? Les romans populaires sont en général auto-complaisants. L'âpreté, les désastres – "L'hubris passé à tabac par la Nemesis", comme l'a dit un de nous écrivains – n'aura jamais la faveur du public. Cela étant, comme l'a dit Tostoi dans son magnifique Résurrection, la littérature n'est pas là pour nous conforter, mais au contraire pour nous confronter aux erreurs et terreurs de nos vies.
Brian Aldiss
Oxford
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- sandrine.f
- Messages : 315
- Enregistré le : mer. juil. 05, 2006 6:04 pm
Parce que dans la démonstration d'Aldiss, ça ne marche qu'avec les romans de jeunesse. Maintenant qu'elle est connue, peu importe, elle pourrait aussi bien faire du manga, du porno ou viser le prix 30.000.000 d'amis. Mais à ses débuts, si elle s'était positionnée comme auteur de SF, elle n'aurait pas eu le succès qu'elle a aujourd'hui. (reste à voir si j'ai bien compris la démonstration en question, et, si oui, si je suis d'accord...)tj a écrit :Pourquoi de "jeunesse" ? Son dernier roman est bien de la pure SF aussi.
Oui , mais ce n'est pas simplement un problème de "jeunesse ". Son dernier roman est de pur SF , et il n'est toujours pas revendiqué SF . Ce n'est pas comme si une fois le succès venu , elle pouvait se permettre de dire "je fais de la SF" .
Tiens , d'ailleurs , pourquoi "le dernier homme" sort en poche en 10/18 et pas disons .....dans une collection de poche plus marquée SF?
est d'ailleurs en contradiction avec l'exemple de Vonnegut donné par Aldiss. J'aurais tendance à penser que la SF reste une tare "littéraire" à toutes les étapes de la carrière d'un écrivain.Maintenant qu'elle est connue, peu importe,
Tiens , d'ailleurs , pourquoi "le dernier homme" sort en poche en 10/18 et pas disons .....dans une collection de poche plus marquée SF?