les promesses de l'ombre
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les promesses de l'ombre
Vu ce week-end "les promesses de l'ombre", de david cronenberg avec viggo mortensen et vincent cassel.
Ca se passe dans la mafia russe installée a londres, c'est particulièrement impressionant (certaines scènes, notamment le début, sont vraiment difficiles), les acteurs sont brillants.
Pour ceux qui avaient vu "a history of violence" , c'est dans la même veine.
Ca se passe dans la mafia russe installée a londres, c'est particulièrement impressionant (certaines scènes, notamment le début, sont vraiment difficiles), les acteurs sont brillants.
Pour ceux qui avaient vu "a history of violence" , c'est dans la même veine.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.
- jlavadou
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Je confirme, excellent film. Avec des personnages ambigus, notamment celui joué par Viggo Mortensen, qui est impressionnant.
Et puisqu'on parle de mafia, je me permets d'ajouter qu'un autre film encore plus excellent est sorti sur le sujet : American Gangster. L'ascension et la chute d'un trafiquant de drogue noir à New York, au nez et à la barbe de la mafia traditionnelle. Un peu compliqué à suivre au début, mais dès qu'on commence à comprendre qui est qui et qui fait quoi, ça devient véritablement captivant. Avec un Denzel Washington à son top.
Et puisqu'on parle de mafia, je me permets d'ajouter qu'un autre film encore plus excellent est sorti sur le sujet : American Gangster. L'ascension et la chute d'un trafiquant de drogue noir à New York, au nez et à la barbe de la mafia traditionnelle. Un peu compliqué à suivre au début, mais dès qu'on commence à comprendre qui est qui et qui fait quoi, ça devient véritablement captivant. Avec un Denzel Washington à son top.
Cronenberg a une façon de filmer l'arrivée de la violence dans la vie quotidienne qui est très flippante !!
Le jeu de Viggo Mortensen dépasse de la loin la prestation de Cassel même si
attention spoil
on se doute rapidement de ce qu'il cache
J'attends déjà son pochain film. Cronenberg nous fera t-il une trilogy of violence ? ^^
je trouve qu'il a totalement négocié sa sortie du film fantastique de base, même si j'espère qu'il nous referra des chefs d'oeuvre dans ce type de film !!!
Le jeu de Viggo Mortensen dépasse de la loin la prestation de Cassel même si
attention spoil
on se doute rapidement de ce qu'il cache
J'attends déjà son pochain film. Cronenberg nous fera t-il une trilogy of violence ? ^^
je trouve qu'il a totalement négocié sa sortie du film fantastique de base, même si j'espère qu'il nous referra des chefs d'oeuvre dans ce type de film !!!
I have a cunning plan
"Je me suis permis de féconder votre caviar" docteur Zoiberg - futurama
Venez découvrir mon univers: www.domaine-cypreyhall.com
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- jlavadou
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Rien à voir avec Existenz (qui est effectivement creux, même si je n'irai pas jusqu'à dire que c'était chiant). Mais si tu n'as pas aimé A History of violence (qui n'est ni chiant ni débile
), tu risques de ne pas accrocher aux Promesses de l'ombre. C'est un peu la même ambiance, le même genre de film.

- tom
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Je l'ai vu hier et j'adore.
On ne retrouve pas trop le coté "j'aime les trous et les cicatrices" qui avait atteint son sommum dans crash et existenz.
SPOILER
Et j'ai adoré la scène de combat dans les bains turcs, le corps de vigo est étonnant !
Il est devenu beaucoup plus éstetique dans sa violence.
Je vais me loué le précédent rapidement.
On ne retrouve pas trop le coté "j'aime les trous et les cicatrices" qui avait atteint son sommum dans crash et existenz.
SPOILER
Et j'ai adoré la scène de combat dans les bains turcs, le corps de vigo est étonnant !
Il est devenu beaucoup plus éstetique dans sa violence.
Je vais me loué le précédent rapidement.
mon lapin c'est Clotaire
- Transhumain
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Le Navire, t'as tout faux, eXistenZ et A History of Violence sont deux chefs d'oeuvre. Lire à ce sujet les articles de Sébastien Wojewodka sur mon blog (via la colonne de gauche). Creux, ces films ? Vraiment n'importe quoi. C'est à VOUS de creuser un peu. Ces deux films, comme les autres Cronenberg depuis au moins The Brood, sont infiniment plus riches qu'ils n'en ont l'air. C'est comme Kafka : on peut trouver ça chiant, creux, tout ce qu'on veut, mais dès que tu grattes un peu, tu découvres tout un monde d'idées, d'émotions, de sensations.
Eastern Promises, son dernier, dépasse encore A History of Violence, en dépit du jeu un peu outré à mon goût de Cassel.
Le personnage incarné (avec génie) par Viggo Mortensen, plus « modèle » (au sens bressonien) qu’acteur, est sans doute le personnage le plus impénétrable, le plus mystérieux de la filmographie cronenbergienne. Au journal de la malheureuse junkie, parfaitement explicite, Cronenberg oppose le corps de Nikolaï/Viggo, qui non seulement est indéchiffrable pour le spectateur – comme les cryptogrammes de Spider –, mais qui de surcroît ne saurait représenter quelque vérité du point de vue même des mafieux : rien ne prouve en effet que ses tatouages témoignent réellement de son passé de prisonnier, de la même façon que l’étoile Vory v sakone ne signifie rien de plus que ce qu'il veut lui faire signifier.. (pff, pas facile d'éviter les spoilers, mais je m'en sors).
Nous ne savons pas ce qui motive réellement Nikolaï Loujine – cf. Nabokov – qui patiemment prépare sa défense. Stéréotypes, dites-vous ? En apparence seulement. Ne jamais se fier aux apparences, chez Cronenberg. Spider n’était pas une simple histoire d’Œdipe. eXistenZ n’était pas un jeu futile, et A History of Violence n’était pas une sorte de Jekyll et Hyde moderne. Dans Eastern Promises, les stéréotypes sont encore des leurres, comme cette fin, faussement heureuse, en réalité tragique, et ce à double titre. D’une part, manque à ce simulacre édénique une figure essentielle, le père – dont l’absence est d’autant plus criante que le précédent Cronenberg, A History of Violence, se refermait précisément sur la reconstitution d’une famille entière. D’autre part, le père absent n’est évidemment pas le père biologique : il s’agit de Nikolaï, l’homme qui choisit inexplicablement de poursuivre à la tête du clan, s’interdisant ainsi de couler des jours heureux avec Anna (Naomi Watts) et l’enfant.
Je ne révèlerai pas l'un des secrets du film, mais sachez que Nikolaï est dans une situation complexe - d'où la métaphore, suggérée par son nom, du joueur d'échecs -, qui s'accorde idéalement avec l’une des préoccupations majeures de Cronenberg : la lutte du sujet pour son indépendance, pour échapper aux déterminismes biologiques, technologiques ou sociaux. Certes les tatouages, les blessures de Nikolaï nous demeurent indéchiffrables, mais ils ne sont pas pour autant virtuels. Nikolaï est même tout le contraire d’un palimpseste ! L’étoile Vory v zakone qu’on lui tatoue (dans une scène où l’homo-érotisme est patent) demeurera gravée sur son corps, indélébile. Avec cette étoile, il devient à part entière un membre du clan. Nikolaï ne se réinitialise jamais : il se reconfigure. Chauffeur, il allait là où on lui disait d’aller – et ne se privait pas de s’en servir comme d’un alibi auprès d’Anna. Mais l’intrusion de la jeune femme dans sa mécanique sert de détonateur ; et Nikolaï finit par braver toutes les forces en présence.
La fameuse scène du hammam (dont vous avez sans doute entendu parler) n’est pas qu’une scène d’anthologie (c'en est une vraie, pourtant !), c’est aussi une tentative désespérée, vouée à l’échec, d’échapper à un destin. Cette séquence, couplée à celle de la « présentation » du corps tatoué de Nikolaï au cours du rite d’intronisation des Vory v zakone, ouvre d’ailleurs des perspectives abyssales. Fait-il le bien ? Le mal ? Chez Cronenberg, la réponse n’est jamais tranchée, mais reste au coeur du film. Il y a du tragique en Nikolaï. Qui est-il vraiment ? Je n’ai pas encore revu le film – cela ne saurait tarder –, mais il y a fort à parier, avec toutes les références bibliques qui y sont disséminées, que Nikolaï soit une figure à la fois angélique et démoniaque – une sorte d’Antéchrist, si l’on veut, mais qui ne serait pas exactement le contraire du Christ (autre personnage christique : le bébé, Christina). Lucifer ? Peut-être. Vous me pardonnerez, je jette là quelques idées, dont certaines sont presque contradictoires. Pour une analyse plus poussée des enjeux esthétiques et philosophiques du film, faudra attendre l'article de Sébastien Wojewodka sur mon blog.
Bref, va falloir creuser. Et surtout allez tous le voir! Cassel en fait un peu de trop, mais il pourrait s'agir (m'a soufflé Sébastien) d'une tradition dostoïevskienne (cf. Notes du souterrain). Il y a une scène (dans un salon, il échange quelques mots avec deux petites filles) où Cassel est prodigieux de présence physique, et de tragique contenu. Mortensen est plus qu'impressionnant, Naomi Watts parfaite en innocente infirmière, aussi lisse (nous sommes à Londres) que Maria Bello était charnelle dans A History of Violence. Et le type, dont j'ai oublié le nom, qui joue Semyon, le parrain russe, est formidable. La partition d'Howard Shore peut d'abord paraître banale, ou redondante, mais comme souvent chez lui (par exemple Spider), elle ne révèle sa finesse qu'après-coup à la deuxième vision/écoute. Et ne parlons pas de la maîtrise formelle : comme Spider, comme A History of Violence, et comme les précédents, Eastern Promises est un chef d'oeuvre de mise en scène. Cadrage, photographie, montage, découpage : admirable en tous points. Hop, je retourne le voir.
Eastern Promises, son dernier, dépasse encore A History of Violence, en dépit du jeu un peu outré à mon goût de Cassel.
Le personnage incarné (avec génie) par Viggo Mortensen, plus « modèle » (au sens bressonien) qu’acteur, est sans doute le personnage le plus impénétrable, le plus mystérieux de la filmographie cronenbergienne. Au journal de la malheureuse junkie, parfaitement explicite, Cronenberg oppose le corps de Nikolaï/Viggo, qui non seulement est indéchiffrable pour le spectateur – comme les cryptogrammes de Spider –, mais qui de surcroît ne saurait représenter quelque vérité du point de vue même des mafieux : rien ne prouve en effet que ses tatouages témoignent réellement de son passé de prisonnier, de la même façon que l’étoile Vory v sakone ne signifie rien de plus que ce qu'il veut lui faire signifier.. (pff, pas facile d'éviter les spoilers, mais je m'en sors).
Nous ne savons pas ce qui motive réellement Nikolaï Loujine – cf. Nabokov – qui patiemment prépare sa défense. Stéréotypes, dites-vous ? En apparence seulement. Ne jamais se fier aux apparences, chez Cronenberg. Spider n’était pas une simple histoire d’Œdipe. eXistenZ n’était pas un jeu futile, et A History of Violence n’était pas une sorte de Jekyll et Hyde moderne. Dans Eastern Promises, les stéréotypes sont encore des leurres, comme cette fin, faussement heureuse, en réalité tragique, et ce à double titre. D’une part, manque à ce simulacre édénique une figure essentielle, le père – dont l’absence est d’autant plus criante que le précédent Cronenberg, A History of Violence, se refermait précisément sur la reconstitution d’une famille entière. D’autre part, le père absent n’est évidemment pas le père biologique : il s’agit de Nikolaï, l’homme qui choisit inexplicablement de poursuivre à la tête du clan, s’interdisant ainsi de couler des jours heureux avec Anna (Naomi Watts) et l’enfant.
Je ne révèlerai pas l'un des secrets du film, mais sachez que Nikolaï est dans une situation complexe - d'où la métaphore, suggérée par son nom, du joueur d'échecs -, qui s'accorde idéalement avec l’une des préoccupations majeures de Cronenberg : la lutte du sujet pour son indépendance, pour échapper aux déterminismes biologiques, technologiques ou sociaux. Certes les tatouages, les blessures de Nikolaï nous demeurent indéchiffrables, mais ils ne sont pas pour autant virtuels. Nikolaï est même tout le contraire d’un palimpseste ! L’étoile Vory v zakone qu’on lui tatoue (dans une scène où l’homo-érotisme est patent) demeurera gravée sur son corps, indélébile. Avec cette étoile, il devient à part entière un membre du clan. Nikolaï ne se réinitialise jamais : il se reconfigure. Chauffeur, il allait là où on lui disait d’aller – et ne se privait pas de s’en servir comme d’un alibi auprès d’Anna. Mais l’intrusion de la jeune femme dans sa mécanique sert de détonateur ; et Nikolaï finit par braver toutes les forces en présence.
La fameuse scène du hammam (dont vous avez sans doute entendu parler) n’est pas qu’une scène d’anthologie (c'en est une vraie, pourtant !), c’est aussi une tentative désespérée, vouée à l’échec, d’échapper à un destin. Cette séquence, couplée à celle de la « présentation » du corps tatoué de Nikolaï au cours du rite d’intronisation des Vory v zakone, ouvre d’ailleurs des perspectives abyssales. Fait-il le bien ? Le mal ? Chez Cronenberg, la réponse n’est jamais tranchée, mais reste au coeur du film. Il y a du tragique en Nikolaï. Qui est-il vraiment ? Je n’ai pas encore revu le film – cela ne saurait tarder –, mais il y a fort à parier, avec toutes les références bibliques qui y sont disséminées, que Nikolaï soit une figure à la fois angélique et démoniaque – une sorte d’Antéchrist, si l’on veut, mais qui ne serait pas exactement le contraire du Christ (autre personnage christique : le bébé, Christina). Lucifer ? Peut-être. Vous me pardonnerez, je jette là quelques idées, dont certaines sont presque contradictoires. Pour une analyse plus poussée des enjeux esthétiques et philosophiques du film, faudra attendre l'article de Sébastien Wojewodka sur mon blog.
Bref, va falloir creuser. Et surtout allez tous le voir! Cassel en fait un peu de trop, mais il pourrait s'agir (m'a soufflé Sébastien) d'une tradition dostoïevskienne (cf. Notes du souterrain). Il y a une scène (dans un salon, il échange quelques mots avec deux petites filles) où Cassel est prodigieux de présence physique, et de tragique contenu. Mortensen est plus qu'impressionnant, Naomi Watts parfaite en innocente infirmière, aussi lisse (nous sommes à Londres) que Maria Bello était charnelle dans A History of Violence. Et le type, dont j'ai oublié le nom, qui joue Semyon, le parrain russe, est formidable. La partition d'Howard Shore peut d'abord paraître banale, ou redondante, mais comme souvent chez lui (par exemple Spider), elle ne révèle sa finesse qu'après-coup à la deuxième vision/écoute. Et ne parlons pas de la maîtrise formelle : comme Spider, comme A History of Violence, et comme les précédents, Eastern Promises est un chef d'oeuvre de mise en scène. Cadrage, photographie, montage, découpage : admirable en tous points. Hop, je retourne le voir.
- Charlotte
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- Enregistré le : lun. janv. 23, 2006 2:28 pm
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Ha bah, tiens, je trouvais que tu mettais longtemps à réagir, j'ai même failli t'envoyer un mail. Une fois n'est pas coutume, je suis entièrement d'accord avec Transhumain pour eXistenZ en tous cas (pas vu History of Violence).Transhumain a écrit :Le Navire, t'as tout faux, eXistenZ et A History of Violence sont deux chefs d'oeuvre. Lire à ce sujet les articles de Sébastien Wojewodka sur mon blog (via la colonne de gauche). Creux, ces films ? Vraiment n'importe quoi. C'est à VOUS de creuser un peu. Ces deux films, comme les autres Cronenberg depuis au moins The Brood, sont infiniment plus riches qu'ils n'en ont l'air. C'est comme Kafka : on peut trouver ça chiant, creux, tout ce qu'on veut, mais dès que tu grattes un peu, tu découvres tout un monde d'idées, d'émotions, de sensations.
- Transhumain
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- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
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Idem. D'autant que je garde des Extrêmes, avec un sujet proche, un assez mauvais souvenir.Lensman a écrit :J'aime aussi beaucoup eXistenZ, film^parfois sous-estimé pour des raisons qui m'échappent. Par contre, je n'ai pas du tout envie de lire la novélisation, pourtant (ou justement parce que?) signée d'un nom prestigieux.
Oncle Joe