
La SF n'est pas à la mode
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- Roland C. Wagner
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Roland, j'ai la profonde joie de te dire que je n'en ai rien à foutre.Roland C. Wagner a écrit :Systar, j'ai la profonde tristesse de te dire que tu es totalement hors sujet.

Bonnes fêtes de fin d'année à toi.
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- Roland C. Wagner
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Note bien, ton intervention est une parfaite illustration des temps actuels : pas un mot sur la science, pas un mot sur l'avenir et sa perception, mais des tartines sur l'esthétique, le plus souvent appliquée à des univers (Noirez, Damasio, Colin) qu'on ne peut pas, même avec la meilleure volonté du monde, faire entrer dans la SF.
Et puis, la "nouvelle génération" n'est pas plus "unie" que la précédente ou que celles d'avant, crois-en quelqu'un qui était là pour le voir. Alors, tu regardes comment ça s'est passé pour celles-ci et tu auras une idée de ce qui va se passer pour celle-là.
Joyeuses fêtes à toi aussi. Garofoie.
Et puis, la "nouvelle génération" n'est pas plus "unie" que la précédente ou que celles d'avant, crois-en quelqu'un qui était là pour le voir. Alors, tu regardes comment ça s'est passé pour celles-ci et tu auras une idée de ce qui va se passer pour celle-là.
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Donc t'as raison. La SF n'est pas à la mode. Et vus les goûts de la nouvelle génération de lecteurs qui arrive, ça va pas s'améliorer pour la SF de papy...Roland C. Wagner a écrit :Note bien, ton intervention est une parfaite illustration des temps actuels : pas un mot sur la science, pas un mot sur l'avenir et sa perception, mais des tartines sur l'esthétique, le plus souvent appliquée à des univers (Noirez, Damasio, Colin) qu'on ne peut pas, même avec la meilleure volonté du monde, faire entrer dans la SF.
Et puis, la "nouvelle génération" n'est pas plus "unie" que la précédente ou que celles d'avant, crois-en quelqu'un qui était là pour le voir. Alors, tu regardes comment ça s'est passé pour celles-ci et tu auras une idée de ce qui va se passer pour celle-là.
Joyeuses fêtes à toi aussi. Garofoie.
Ceci dit, t'es pas marrant, Roland. Tu dis que j'en chie des "tartines": est-ce que moi j'ai dit que Bellagamba et toi, vous "ronchonniez"? Non, j'ai discuté... menfin si tu veux ton thread à toi spécial science et prospective, tu as raison, je ne suis pas ton homme. Non que ça ne m'intéresse pas, mais là, tout de suite, je vais plutôt aller voir le résultat du All Star Game.
A part ça, si Eric et les autres veulent causer et me répondre sur mon post hors-sujet, ils peuvent, hein, ici ou en mp.
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Eh oui, il faut bien admettre qu'une bonne partie des classiques sont ou vont être frappés d'obsolescence. Mais ça n'a rien de nouveau.systar a écrit :Donc t'as raison. La SF n'est pas à la mode. Et vus les goûts de la nouvelle génération de lecteurs qui arrive, ça va pas s'améliorer pour la SF de papy...
J'aurais préféré que tu dises qu'on ronchonne.systar a écrit :Ceci dit, t'es pas marrant, Roland. Tu dis que j'en chie des "tartines": est-ce que moi j'ai dit que Bellagamba et toi, vous "ronchonniez"? Non, j'ai discuté...
J'espérais juste qu'on parlerait de science-fiction, pour une fois.systar a écrit :menfin si tu veux ton thread à toi spécial science et prospective, tu as raison, je ne suis pas ton homme.
Pas de littérature.
Pas de transfictions.
Pas de fantasy.
Pas de steampunk.
Pas de fusion.
Quant à la question du style, il me semble qu'elle a été posée dès les années 50 par Damon Knight et James Blish, qui ont été les premiers à affirmer que la SF devait être traitée selon les mêmes critères que le reste de la littérature.
De fait, ils n'évoquaient pas trop la science dans leurs critiques, mais, comme le dit Damon Knight en parlant de Blish et de lui : « ...I don't think either of us ever said that science (broadly defined) was not central to the genre. If we didn't spend much time on that, it was because the importance of 'science' (...) was universally taken for granted. »
Un corpus critique, c'est fait pour s'appuyer dessus.
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C'est là que tu es hors sujet. Le nouveau public potentiel de la SF ne s'intéresse pas à l'esthétique et au formalisme, mais bien à une SF qui mêle science, technologie et avenir. Seulement, non seulement on ne lui en parle pas, mais cette SF là n'est pas développée.systar a écrit : Donc t'as raison. La SF n'est pas à la mode. Et vus les goûts de la nouvelle génération de lecteurs qui arrive, ça va pas s'améliorer pour la SF de papy...
Chaque année, mes élèves ingénieurs ont le choix de faire une nouvelle ou une fiche de lecture. Toutes les nouvelles sont avant tout des textes de SF "pure", sans volonté esthétique, et les fiches de lecture concernent Asimov, Clarke, Stephenson, etc.
C'est ce public qui est le public potentiel de la SF, un public qui se fout de l'étiquette mauvais genre ou mauvaise littérature et qui n'a pas de problème de légitimité littéraire. Il faut quand même rappeler que l'une des meilleures ventes SF franco récente, ça reste Alexis Aubenque. Sans doute est-ce parce qu'il privilégie la recherche esthétique ?
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Eh ben toi, on commence à les connaître, tes élèves ingénieurs.Erion a écrit :C'est là que tu es hors sujet. Le nouveau public potentiel de la SF ne s'intéresse pas à l'esthétique et au formalisme, mais bien à une SF qui mêle science, technologie et avenir. Seulement, non seulement on ne lui en parle pas, mais cette SF là n'est pas développée.systar a écrit : Donc t'as raison. La SF n'est pas à la mode. Et vus les goûts de la nouvelle génération de lecteurs qui arrive, ça va pas s'améliorer pour la SF de papy...
Chaque année, mes élèves ingénieurs ont le choix de faire une nouvelle ou une fiche de lecture. Toutes les nouvelles sont avant tout des textes de SF "pure", sans volonté esthétique, et les fiches de lecture concernent Asimov, Clarke, Stephenson, etc.
C'est ce public qui est le public potentiel de la SF, un public qui se fout de l'étiquette mauvais genre ou mauvaise littérature et qui n'a pas de problème de légitimité littéraire. Il faut quand même rappeler que l'une des meilleures ventes SF franco récente, ça reste Alexis Aubenque. Sans doute est-ce parce qu'il privilégie la recherche esthétique ?
Tu veux des contre-exemples de gens passionnés d'astrophysique, de science, de neuro-sciences, mêmes, et qui ont reconnu de bonne grâce s'être pris des claques dans la gueule en lisant Dantec, Damasio, Colin, et d'autres?
Quant à la question de l'esthétique, si elle n'est pas prédominante, comment se fait-il qu'un des trucs les plus ressentis par les lecteurs de SF soit le "sense of wonder"? Wonder: émerveillement, irrationnel, vertige. La SF est nourrie par des aspects irrationnels, extra-scientifiques, qu'on le veuille ou non. Par de la sensation, et de l'expérimentation intime de soi et du monde.
Pour aller dans ce sens, on peut penser aussi aux réflexions intéressantes de Xavier Mauméjean sur la part d' "inquiétude" que tout récit d'uchronie peut engendrer (ah merde, l'uchronie ça parle pas forcément de l'avenir, et y a pas forcément de science, décidément je me fais une soirée hors-sujet). Et sur la part pleinement assumée de subjectivité qui intervient alors.
J'ai l'impression que tu sous-entends que parler d'esthétique, c'est forcément chercher une légitimité littéraire. Pour moi, non. Un lecteur se fout des étiquettes. Les étiquettes n'intéressent que les libraires, les éditeurs (pour raisons de commodité dans les rayons et les classements en collections), et les mauvais forumeurs qui s'emmerdent.
Un lecteur cherche d'abord une certaine expérience, une certaine sensation, peu importe que le monde littéraire reconnaisse à cette expérience intime une valeur qui la légitime. Subjectivisme? Peut-être, mais tout lecteur commence par l'être. Au commencement de toute lecture, il y a un sentiment. Pas un regard inquiet autour de soi pour se demander si c'est bien de lire ce qu'on est en train de lire, aux yeux des autres.
Que la spéculation scientifique fortement plausible proposée par la SF que Roland et toi défendez essentiellement, n'apporte plus, ou procure moins, cette expérience, ce décentrement intérieur, cet ébranlement qui a toujours fait la singularité du plaisir de lire de la SF (et pour qu'on arrête un peu de me prendre pour un Mickey de la Hard SF: moi aussi j'ai lu du Clarke et du Egan, du Bear, du Benford, du M John Harrison, et pas forcément leurs plus accessibles), doit moins être déploré qu'expliqué, je crois.
Quant à Aubenque, c'est la tarte à la crème des threads de forum de citer ce type-là, et tout le monde le sait. Le citer n'avance à rien. C'est comme si on passait son temps à citer les minettes qui lisent Marc Lévy ou Nothomb pour démontrer que la littérature française est morte. C'est un fait sans rapport avec la choucroute, qui vient justifier une assertion contestable, Aubenque. Ce garçon a réussi l'exploit de devenir le point de néant autour duquel gravite toute conversation sur la SF. Le moment où il est cité correspond invariablement au moment où, à cours d'arguments, nous autres forumeurs en venons à chier sur le "grand public", celui qui se goure sans arrêt, et dont parle Gérard Klein, qu'on a connu plus inspiré, dans la citation mise en exergue sur le blog co-dirigé par Roland.
Et puis moi je préfère Pierre, s'il faut absolument parler d'Aubenque. (merde, encore hors sujet).
Dernier point: je n'ai pas justifié le formalisme. Tu me dis "esthétique et formalisme." Non.
Il y a formalisme quand il n'y a d'intérêt créatif que pour la matière langagière, pour la pure sonorité, sans questionnement sur le rapport de ces mots à la réalité auxquels ils peuvent renvoyer, ni même à l'émotion qu'ils peuvent susciter. Le formalisme est un amour de la forme érigée au rang d'unique réalité artistique. Un logocentrisme, pour parler comme Paul de Man.
Or j'ai dit exactement le contraire: j'ai dit que s'interroger sur l'esthétique, c'est à nouveau poser la question du rapport à la réalité, à la politique, bref aux grandes questions de notre existence concrète.
Et forger un style, c'est forger l'histoire et le monde que l'on veut dire par lui. Je renvoie à une remarque de Serge Lehman dans le Bifrost qui fut érigé à sa gloire, où lui est posée la question du style: comment travaille-t-il celui-ci? Serge répond en substance: quand l'écriture bloque, en général, c'est qu'on a oublié d'imaginer quelque chose, un élément narratif qui permette de relancer le fil du récit. Bref, bosser le style, c'est bosser l'histoire qu'on raconte.
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T'as oublié celle de Serge Dassault, qui est incontestablement la plus conne du recueil (c'est dire).Papageno a écrit :Je crois bien que la SF, en France (ailleurs, je ne sais pas) a toujours été marginal - a toute le époques - avec parfois quelques embellies et quelques exceptions - Mais dans l"ensemble, elle a toujours été rejetée de la culture littéraire française - surtout en s'avouant comme tel. Aujourd'hui, ne me semble pas forcement pire qu'hier. Donc rien de nouveau -
Une des causes possible et peut-être l'apparent copinage de la SF avec la culture Scientifique, mélange insupportable pour certains intellectuelles qui se considèrent comme les seules détenteur de la culture.
Tiens,pour le nouvel an un florilège de citations des nos chéres élites (des années 70) tiré du livre des Bogda "L"effet Science-fiction"
Paul Meurisse
La science-fiction c'est tous ce qu'on voudra sauf de la littérature
Pr. JJean-Claude Simon
La science-fiction montre toute la pauvreté de l'imagination pure
Claude Estier
Ne me parler pas de Science-fiction, je trouve ça insupportable
Albert Ducros (journaliste scientifique)
Le seul conseil que je puis donner, en lire le moins possible.
Jean-Paul Sartre
Je ne souhaite pas faire de commentaire sur la littérature de Science-fiction, sinon qu'elle est trop absurde pour pouvoir représenter vraiment le sentiment de l'absurde.
Duc de Mortemart
La science-fiction a toujours été - et restera - un genre secondaire de la littérature
Karl Lagerfeld
La science- fiction, c'est l'horreur derrière la porte. Mais dieux merci , je n'ouvre jamais les portes moi-même. J'ai des valets pour ça...
Michel Tournier
Science-fiction! Ces deux mot jurent à mon oreille. Ils se font l'un à l'autre une guerre inexpiable qui condamne le produit de leurs amours malheureuses à n'être qu'un avorton minable.
Jean Christophe Averty
La science-fiction...La science-fiction... qu'est-ce que vous voulez que ça me foute?
Jean-François Lyotard
La science-fiction? Ecouter, j'ai faim moi.
Pour ma part, je suis très heureux de voir qu'une fois de plus, Sartre a dit de la merde.
Par contre, n'oublie pas de citer aussi les nombreuses réponses brillantes apportées aux questions d'Igor et de Grichka. Je recommande celle de Lévinas (surtout à Jérôme L. d'ActuSF, ça recoupera ce qu'on disait il y a quelque temps sur "l'altérité radicale" en SF), très belle et profondément méditée, celle de Depardieu (eh oui!), celle de Jean d'Ormesson qui n'est pas si mal, et puis bien sûr ma préférée: celle de Derrida:
http://systar.hautetfort.com/archive/20 ... ion-1.html
http://systar.hautetfort.com/archive/20 ... ion-2.html
http://systar.hautetfort.com/archive/20 ... ion-3.html
sans oublier Jodorowsky:
http://systar.hautetfort.com/archive/20 ... ction.html
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- Roland C. Wagner
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Au lieu de dire des bêtises, tu ferais mieux d'avouer que tu ne lis pas l'anglais pour que quelqu'un te traduise la citation de Damon Knight.systar a écrit :Que la spéculation scientifique fortement plausible proposée par la SF que Roland et toi défendez essentiellement,
Personne n'a jamais dit ça. Le conceptual breakthrough, ça marche toujours, et ça marchera toujours. C'est une valeur sûre. C'est juste qu'il n'y a plus grand monde qui se soucie d'y recourir. Pourquoi ? La question est posée.systar a écrit :n'apporte plus, ou procure moins, cette expérience, ce décentrement intérieur, cet ébranlement qui a toujours fait la singularité du plaisir de lire de la SF
Je ne me souviens pas non plus que quelqu'un ait déploré quoi que ce soit.systar a écrit :doit moins être déploré qu'expliqué, je crois.
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- Eric
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Sur le fond, je suis assez d'accord avec Systar. Et jai le net sentiment que c'est ce qu'Ugo appelle de ses vœux à la fin de son papier : une littérature de SF qui s'assume aussi dans sa recherche esthétique.
Ce n'est d'ailleurs pas un concept très neuf. C'est ouvertement ce que des gens comme Moorcock, Ballard ou Dish professaient du temps de New Worlds
D'accord aussi quand il dit que le propos est, de toute façon, indissociable de ce qui fait l'auteur. Perdido Street Station ou Les Scarifiés sont des ouvrages éminemment politiques, bien que Miéville se soit défendu d'avoir voulu en faire une tribune. C'est d'autant plus vrai que la SF, de par sa nature prospective, se nourrit naturellement du terreau idéologique des auteurs.
Maintenant, à la question de savoir si la "nouvelle génération", devrait se fédérer... clairement non. On sait d'ailleurs que ces "mouvements" sont généralement le fait des critiques, plutôt que des auteurs, et quand ce n'est pas le cas, ça donne le groupe Limites, avec le succès très, très relatif que l'on connaît.
Quant à la question de la science, si chère à Roland, peut-être qu'elle est là, aujourd'hui, la vraie question. Est-ce que l'avenir de la SF n'est pas de voir son horizon narratif se décaler vers autre chose que la science ? Après tout, aujourd'hui, les grands défis scientifiques relèvent du pointu, du très pointu même. Autant il était relativement simple de faire réver à peu près n'importe qui avec les machines à voyager dans le temps dans les années 50, autant aujourd'hui, faire de la SF populaire avec la théorie des super-cordes, ça commence à devenir un peu chaud.
Ce n'est d'ailleurs pas un concept très neuf. C'est ouvertement ce que des gens comme Moorcock, Ballard ou Dish professaient du temps de New Worlds
D'accord aussi quand il dit que le propos est, de toute façon, indissociable de ce qui fait l'auteur. Perdido Street Station ou Les Scarifiés sont des ouvrages éminemment politiques, bien que Miéville se soit défendu d'avoir voulu en faire une tribune. C'est d'autant plus vrai que la SF, de par sa nature prospective, se nourrit naturellement du terreau idéologique des auteurs.
Maintenant, à la question de savoir si la "nouvelle génération", devrait se fédérer... clairement non. On sait d'ailleurs que ces "mouvements" sont généralement le fait des critiques, plutôt que des auteurs, et quand ce n'est pas le cas, ça donne le groupe Limites, avec le succès très, très relatif que l'on connaît.
Quant à la question de la science, si chère à Roland, peut-être qu'elle est là, aujourd'hui, la vraie question. Est-ce que l'avenir de la SF n'est pas de voir son horizon narratif se décaler vers autre chose que la science ? Après tout, aujourd'hui, les grands défis scientifiques relèvent du pointu, du très pointu même. Autant il était relativement simple de faire réver à peu près n'importe qui avec les machines à voyager dans le temps dans les années 50, autant aujourd'hui, faire de la SF populaire avec la théorie des super-cordes, ça commence à devenir un peu chaud.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Roland C. Wagner
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- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Et l'avenir de l'athéisme, c'est de voir son discours se décaler vers autre chose que l'absence de dieu ?Eric a écrit :Quant à la question de la science, si chère à Roland, peut-être qu'elle est là, aujourd'hui, la vraie question. Est-ce que l'avenir de la SF n'est pas de voir son horizon narratif se décaler vers autre chose que la science ?
Soyons sérieux : l'horizon narratif peut se décaler autant qu'il veut ; seulement, à partir d'un certain point, ce n'est plus de la SF, voilà tout.
C'est pourtant pas compliqué.
Par exemple, les bouquins de China Miéville, c'est pas de la SF : l'univers est comme il est, point. Pas de percée conceptuelle là-dedans. Pas de lien perceptible avec notre monde. Pas d'explication profonde du monde décrit.
En revanche, Mary Gentle, c'est de la SF. Clairement. Son horizon narratif peut se décaler autant que l'on voudra, elle ne perd jamais de vue ce qui était "granted" pour Knight et Blish.
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En lisant les quelques derniers posts, j'ai été saisi de voir ce vieux serpent de mer "fantasy et sf" ressortir. Ca me fait penser à cet ancien texte de Klein sur le sujet.
La sf n'est pas à la mode à cause de la fantasy ?
Alors que les frontières des genres sont devenues floues ?
Mais franchement qui se fout de ces distinctions à part quelques passionnés ? (je fus passionné et je sais que j'aurais réagi à ces sujets)
Maintenant pour revenir sur le sujet du "phasing out" de la SF au sens large, la SF s'est diluée dans le reste de la culture et s'intègre dans l'activité intellectuelle de tous. Cinéma, jeu vidéo, travail, musique, cuisine, philosophie, alternative life styles, et bien entendu littérature.
Elle n'a dans ce sens plus de raison d'être un "genre", quelque chose de bien défini et de bien précis.
Elle sort de cadre pour se muer dans l'acquis collectif.
Ce qui en fait peut-être encore sa consistence, c'est la communauté qui existe autour d'elle, comme ce site par exemple qui s'auto-labelle SF, ou les groupes d'auteurs qui tissent des liens entre eux.
Maintenant, le collectif est ingrat et ne sait pas reconnaître ni identifier ce qui lui a été apporté par la SF, d'où une certaine déception.
La sf n'est pas à la mode à cause de la fantasy ?
Alors que les frontières des genres sont devenues floues ?
Mais franchement qui se fout de ces distinctions à part quelques passionnés ? (je fus passionné et je sais que j'aurais réagi à ces sujets)
Maintenant pour revenir sur le sujet du "phasing out" de la SF au sens large, la SF s'est diluée dans le reste de la culture et s'intègre dans l'activité intellectuelle de tous. Cinéma, jeu vidéo, travail, musique, cuisine, philosophie, alternative life styles, et bien entendu littérature.
Elle n'a dans ce sens plus de raison d'être un "genre", quelque chose de bien défini et de bien précis.
Elle sort de cadre pour se muer dans l'acquis collectif.
Ce qui en fait peut-être encore sa consistence, c'est la communauté qui existe autour d'elle, comme ce site par exemple qui s'auto-labelle SF, ou les groupes d'auteurs qui tissent des liens entre eux.
Maintenant, le collectif est ingrat et ne sait pas reconnaître ni identifier ce qui lui a été apporté par la SF, d'où une certaine déception.
... Merci pour le poisson.
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Désolé, Systar, je t'aime bien, car ton argumentation est brillante, mais mon point de vue (de Papy) est proche de celui de Roland.
Comme si la Littérature avait un malaise face a la SF considérée comme une sorte de cancer en son seins, qu'elle ne ne pouvait la reconnaitre qu'a la condition expresse de lui imposer ses codes et de la dissoudre dans son corpus - c'est a dire, de refuser de reconnaitre sa spécificité - Ce discours n'est pas nouveau (G Klein en parlait déjà il y a prés de 50 ans) - mais il s'était endormi ces dernières années, vu son peu d'écho dans le monde de la SF. Mais aujourd'hui profitant du fait que les images de la SF ont envahies a peu près tous les domaines, il reprend de nouvelles couleurs grâce entre autres à des plumes aussi brillantes que la tienne.
Encore un assaut que la SF va devoir repousser! et ce n'est pas le premier
D'autre part je ne ne suis pas sur que ce soit ce que les lecteurs attendent, du moins, c'est contraire a mon expérience, et l'avis Erion correspond plus à ce que j'observe autour de moi.
Cela dit, l'avenir dira si tu a raison!
Comme si la Littérature avait un malaise face a la SF considérée comme une sorte de cancer en son seins, qu'elle ne ne pouvait la reconnaitre qu'a la condition expresse de lui imposer ses codes et de la dissoudre dans son corpus - c'est a dire, de refuser de reconnaitre sa spécificité - Ce discours n'est pas nouveau (G Klein en parlait déjà il y a prés de 50 ans) - mais il s'était endormi ces dernières années, vu son peu d'écho dans le monde de la SF. Mais aujourd'hui profitant du fait que les images de la SF ont envahies a peu près tous les domaines, il reprend de nouvelles couleurs grâce entre autres à des plumes aussi brillantes que la tienne.
Encore un assaut que la SF va devoir repousser! et ce n'est pas le premier

D'autre part je ne ne suis pas sur que ce soit ce que les lecteurs attendent, du moins, c'est contraire a mon expérience, et l'avis Erion correspond plus à ce que j'observe autour de moi.
Cela dit, l'avenir dira si tu a raison!
Colin, combien de divisions ? Par rapport à Werber. Nan, parce que faut quand même des chiffres. La qualité littéraire d'un roman, ce n'est pas, et ce n'a jamais été, un argument de vente pour un bouquin, en terme de marketing, c'est un "plus produit". Tant mieux si c'est bien écrit, mais cela n'a aucune importance pour le succès d'une oeuvre (cf Dan Brown). C'est pourquoi ton argument est hors sujet, tout simplement parce que ce critère n'est pas pertinent.systar a écrit : Eh ben toi, on commence à les connaître, tes élèves ingénieurs.
Tu veux des contre-exemples de gens passionnés d'astrophysique, de science, de neuro-sciences, mêmes, et qui ont reconnu de bonne grâce s'être pris des claques dans la gueule en lisant Dantec, Damasio, Colin, et d'autres?
Ca ne veut pas dire que c'est mal que la SF soit bien écrite, ça signifie seulement que mal ou bien écrite, cela ne détermine rien quant au succès d'une oeuvre.
Je pense que tu n'as pas compris ce qu'était le "sense of wonder". Il existe chez Asimov (qui n'est pas un formaliste) et chez toute une batterie d'auteurs du Fleuve Noir. Et précisément, le "sense of wonder" se nourrit de science et de technologie. Raté pour le coup, mais alors bien. L'expression, elle concernait précisément la SF de papy; pas la SF contemporaine. Le vertige de la conquête spatiale, les grands voyages, les empires interstellaires, des tas de rêves, oui, mais qui donnent le sentiment d'être concrets par la mise en scène de la science et de la technologie. Bref, tout l'inverse. Et c'est en partie ce que rappelait Ugo dans sa critique à "Chasseurs de Chimères" dans Bifrost. Juste histoire de pas faire dire à son texte autre chose que ce qu'il disait.Quant à la question de l'esthétique, si elle n'est pas prédominante, comment se fait-il qu'un des trucs les plus ressentis par les lecteurs de SF soit le "sense of wonder"? Wonder: émerveillement, irrationnel, vertige. La SF est nourrie par des aspects irrationnels, extra-scientifiques, qu'on le veuille ou non. Par de la sensation, et de l'expérimentation intime de soi et du monde.
C'est toi qui parle d'esthétisme, alors que le sujet c'est la SF, pas la littérature. Comme tu remplaces l'un par l'autre, c'est donc que tu as un complexe de légitimité littéraire. Tu ne cesses de mettre en avant cet aspect là, qui est connexe et pas central, alors que nous parlons du coeur du genre, son moteur et sa part la plus dynamique. Si tu étais resté sur le texte d'Ugo, on te serait pas tombé dessus. Roland te dit juste que tu es hors sujet, voilà. Si tu avais parlé de science-fiction, il n'y aurait pas eu de problème.J'ai l'impression que tu sous-entends que parler d'esthétique, c'est forcément chercher une légitimité littéraire. Pour moi, non. Un lecteur se fout des étiquettes. Les étiquettes n'intéressent que les libraires, les éditeurs (pour raisons de commodité dans les rayons et les classements en collections), et les mauvais forumeurs qui s'emmerdent.
Un lecteur cherche d'abord une certaine expérience, une certaine sensation, peu importe que le monde littéraire reconnaisse à cette expérience intime une valeur qui la légitime. Subjectivisme? Peut-être, mais tout lecteur commence par l'être. Au commencement de toute lecture, il y a un sentiment. Pas un regard inquiet autour de soi pour se demander si c'est bien de lire ce qu'on est en train de lire, aux yeux des autres.
Et justement, ta constatation est hors de propos, parce qu'elle considère le lectorat tel qu'il est actuellement (et minoritaire), pas le lectorat qui est parti, ni le lectorat potentiel qui ne connaît pas la SF. Je constate précisément le contraire, la présence d'un lectorat qui veut de l'avenir, de l'étonnement à partir d'éléments techno-scientifiques, bref, tout l'inverse.Que la spéculation scientifique fortement plausible proposée par la SF que Roland et toi défendez essentiellement, n'apporte plus, ou procure moins, cette expérience, ce décentrement intérieur, cet ébranlement qui a toujours fait la singularité du plaisir de lire de la SF (et pour qu'on arrête un peu de me prendre pour un Mickey de la Hard SF: moi aussi j'ai lu du Clarke et du Egan, du Bear, du Benford, du M John Harrison, et pas forcément leurs plus accessibles), doit moins être déploré qu'expliqué, je crois.
Et on ne parle pas de Hard-SF ici, simplement de science-fiction. Le premier texte de SF que je fais lire à mes élèves, c'est "ceux qui partent d'Omelas" d'Ursula LeGuin, un texte avec zéro-science dedans, mais avec une idée. Je ne défends pas la Hard-science, je défends seulement la science-fiction, des textes avec des idées, des spéculations, la mise en scène de potentialités du réel. Quand j'ai des élèves qui me disent avoir adoré "Les grands équipages de lumière" de Demuth, je me demande qui est capable, actuellement de proposer des textes de ce type là.
Ben, vu que les arguments des éditeurs pour expliquer la fermeture des collections c'est "la SF, ça vend pas", cet exemple montre bien que non. Et que précisément, la qualité littéraire d'une oeuvre ne rentre pas en ligne de compte. Tant que tu n'intègres pas cet élément, tout ton discours sur ce que "veulent" lire les gens s'effondre. C'est toujours plus facile d'établir des théories en éliminant les faits qui collent pas. Je pensais que ce n'était pas ce qu'on apprenait en philosophie, mais la discipline a peut-être changé.Quant à Aubenque, c'est la tarte à la crème des threads de forum de citer ce type-là, et tout le monde le sait. Le citer n'avance à rien. C'est comme si on passait son temps à citer les minettes qui lisent Marc Lévy ou Nothomb pour démontrer que la littérature française est morte. C'est un fait sans rapport avec la choucroute, qui vient justifier une assertion contestable, Aubenque. Ce garçon a réussi l'exploit de devenir le point de néant autour duquel gravite toute conversation sur la SF.
Ouh là... Alors tous les écrivains de SF sont des stylistes à ce compte, même Aubenque. Parce que là, tu parles d'éléments typiques de la SF campbellienne. Bref, la SF de papy qui te dérange tant.Et forger un style, c'est forger l'histoire et le monde que l'on veut dire par lui. Je renvoie à une remarque de Serge Lehman dans le Bifrost qui fut érigé à sa gloire, où lui est posée la question du style: comment travaille-t-il celui-ci? Serge répond en substance: quand l'écriture bloque, en général, c'est qu'on a oublié d'imaginer quelque chose, un élément narratif qui permette de relancer le fil du récit. Bref, bosser le style, c'est bosser l'histoire qu'on raconte.
Dans l'ensemble, je plussoie bien Eric.
Maintenant je vais m'éloigner un peu, et peut-être partir un peu en vrille, mais tant pis, hop, ça va m'occuper.
Pourquoi vouloir "uniformiser" à tout prix la SF ? Franchement, et en dépit du discours répandu, moi j'aurais envie de dire que sa situation actuelle, si elle est pas gégé sur le plan commercial à ce que l'on dit, est plus qu'honnête pour ce qui est de la qualité et de la diversité. On veut de la "hard science" ? On en a. On veut de la politique ? On en a. On veut du ach'ment littéraire stylé machin ? On en a (en cherchant un peu plus, peut-être...). Etc.
Je dois dire que je ne peux pas vraiment suivre Roland C. Wagner sur la place de la science (sous-entendue "dure" ; or une SF lorgnant davantage vers l'histoire, la sociologie ou la science politique, ça ne me déplaît pas, je dois dire...). Ben oui, malgré le nom de la chose. Qui n'est pas forcément très approprié aujourd'hui, où on est plus dans le positivisme outrancier / optimisme / scientisme d'un Gernsback ou d'un Campbell pré-Hiroshima et tutti quanti ? Perso, ça fait bien longtemps que j'ai renoncé à définir la SF au-delà d'une base "imaginaire rationnel / littérature de l'idée". Ce qui n'implique pas nécessairement de faire une littérature où la science "dure" occupe la première place. Et ça non plus c'est pas tout neuf : elle est où la science (précisons : la science "dure", donc), chez Dick ? Y'en a bien un petit fond pour faire couleur locale, mais c'est clairement pas à la première place... Et dans les vieux space op', avec vaisseaux spatiaux fonctionnant au moteur diesel ? Ou, parmi les bouquins cités par Ugo Bellagamba, dans les grands bouquins d'anticipation politique, utopique, dystopique, contre-utopique, ce qu'on voudra, type 1984 ou Fahrenheit 451 ?
Ceci dit, une science-fiction "au sens strict" (si vous y tenez) jouant à fond cette carte, ça ne me déplait pas non plus, et on la trouve sans difficulté à l'heure actuelle ; probablement plus, d'ailleurs, que chez les auteurs "classiques" au côté "littérature populaire" plus affirmé. Voyez Egan, Robinson, ou Baxter ; d'autant que ce dernier se pose là, pour ce qui est du "sense of wonder" ; Temps n'a rien à envier sur ce plan aux classiques de "l'âge d'or" (marque déposée)...
Alors pourquoi vouloir à tout prix resserrer le ghetto ? A quoi bon jouer l'intégriste de l'étiquette ? Moi, c'est la liberté et la variété de la SF qui me bottent. Et je trouve mon bonheur tant dans la SF à papa que chez les p'tits jeunes ; dans la SF "prospective", "hard science", politique, humoristique, fantaisiste, dans les "borderlineries"... Et c'est très bien comme ça. Une littérature à même de faire rêver ET réfléchir (et à plein de niveaux) : c'est tout ce que j'attends de la SF.
Alors une SF plus "à la mode", si ça implique de faire primer la quantité sur la qualité, et de réduire cette diversité pour faire du clône d'Heinlein comme la big commercial fantasy fait de l'avatar de Tolkien, ben non merci. Parce que pour ça j'ai DEJA Heinlein et Tolkien...
Maintenant je vais m'éloigner un peu, et peut-être partir un peu en vrille, mais tant pis, hop, ça va m'occuper.
Pourquoi vouloir "uniformiser" à tout prix la SF ? Franchement, et en dépit du discours répandu, moi j'aurais envie de dire que sa situation actuelle, si elle est pas gégé sur le plan commercial à ce que l'on dit, est plus qu'honnête pour ce qui est de la qualité et de la diversité. On veut de la "hard science" ? On en a. On veut de la politique ? On en a. On veut du ach'ment littéraire stylé machin ? On en a (en cherchant un peu plus, peut-être...). Etc.
Je dois dire que je ne peux pas vraiment suivre Roland C. Wagner sur la place de la science (sous-entendue "dure" ; or une SF lorgnant davantage vers l'histoire, la sociologie ou la science politique, ça ne me déplaît pas, je dois dire...). Ben oui, malgré le nom de la chose. Qui n'est pas forcément très approprié aujourd'hui, où on est plus dans le positivisme outrancier / optimisme / scientisme d'un Gernsback ou d'un Campbell pré-Hiroshima et tutti quanti ? Perso, ça fait bien longtemps que j'ai renoncé à définir la SF au-delà d'une base "imaginaire rationnel / littérature de l'idée". Ce qui n'implique pas nécessairement de faire une littérature où la science "dure" occupe la première place. Et ça non plus c'est pas tout neuf : elle est où la science (précisons : la science "dure", donc), chez Dick ? Y'en a bien un petit fond pour faire couleur locale, mais c'est clairement pas à la première place... Et dans les vieux space op', avec vaisseaux spatiaux fonctionnant au moteur diesel ? Ou, parmi les bouquins cités par Ugo Bellagamba, dans les grands bouquins d'anticipation politique, utopique, dystopique, contre-utopique, ce qu'on voudra, type 1984 ou Fahrenheit 451 ?
Ceci dit, une science-fiction "au sens strict" (si vous y tenez) jouant à fond cette carte, ça ne me déplait pas non plus, et on la trouve sans difficulté à l'heure actuelle ; probablement plus, d'ailleurs, que chez les auteurs "classiques" au côté "littérature populaire" plus affirmé. Voyez Egan, Robinson, ou Baxter ; d'autant que ce dernier se pose là, pour ce qui est du "sense of wonder" ; Temps n'a rien à envier sur ce plan aux classiques de "l'âge d'or" (marque déposée)...
Alors pourquoi vouloir à tout prix resserrer le ghetto ? A quoi bon jouer l'intégriste de l'étiquette ? Moi, c'est la liberté et la variété de la SF qui me bottent. Et je trouve mon bonheur tant dans la SF à papa que chez les p'tits jeunes ; dans la SF "prospective", "hard science", politique, humoristique, fantaisiste, dans les "borderlineries"... Et c'est très bien comme ça. Une littérature à même de faire rêver ET réfléchir (et à plein de niveaux) : c'est tout ce que j'attends de la SF.
Alors une SF plus "à la mode", si ça implique de faire primer la quantité sur la qualité, et de réduire cette diversité pour faire du clône d'Heinlein comme la big commercial fantasy fait de l'avatar de Tolkien, ben non merci. Parce que pour ça j'ai DEJA Heinlein et Tolkien...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg