La SF n'est pas à la mode

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Eric
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Message par Eric » mer. janv. 02, 2008 10:37 pm

Jean Bonnefoy est un traducteur, dirons nous... polémique.

Disons qu'il est carrément blacklisté chez certaines collections.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Daylon
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Message par Daylon » mer. janv. 02, 2008 10:46 pm

J'aime bien aussi quand vous parlez de cyberpunk et de mode en même temps.
... Ça colle très bien avec les revivals Joy Division.
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systar
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Message par systar » mer. janv. 02, 2008 11:09 pm

Daylon a écrit :J'aime bien aussi quand vous parlez de cyberpunk et de mode en même temps.
... Ça colle très bien avec les revivals Joy Division.
Si je puis me permettre: tu as oublié: ah ah ah ah ah ah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ah

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Daylon
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Message par Daylon » mer. janv. 02, 2008 11:27 pm

systar a écrit :Si je puis me permettre: tu as oublié: ah ah ah ah ah ah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ah
Cher Systar,

Vous ne travaillez pas assez la rythmique. La rythmique est la clé de tout. Le sens est dans la rythmique. Tout le protocole de votre message peut s'y définir. La rythmique du rire précise l'intensité et l'amplitude du rire. Méchant ou gras, ironique ou mondain.

Bien amicalement,

Votre PolitBuro, qui vous souhaite une bien heureuse année (ahah).
Moonmotel ♥ u.

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Message par systar » mer. janv. 02, 2008 11:59 pm

Daylon a écrit :
systar a écrit :Si je puis me permettre: tu as oublié: ah ah ah ah ah ah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ahah ah ah ah ah
Cher Systar,

Vous ne travaillez pas assez la rythmique. La rythmique est la clé de tout. Le sens est dans la rythmique. Tout le protocole de votre message peut s'y définir. La rythmique du rire précise l'intensité et l'amplitude du rire. Méchant ou gras, ironique ou mondain.

Bien amicalement,

Votre PolitBuro, qui vous souhaite une bien heureuse année (ahah).
Et pourtant je travaille le rythme.
Principalement grâce à ces garçons:
- http://fr.youtube.com/watch?v=xGx7Yw5Hi ... re=related
Bon, c'est des mecs pas très connus, hein, et qui peuvent progresser. Mais pour une première approche du rythme, ça me semble honnête.

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Daylon
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Message par Daylon » jeu. janv. 03, 2008 12:17 am

systar a écrit :Bon, c'est des mecs pas très connus, hein, et qui peuvent progresser. Mais pour une première approche du rythme, ça me semble honnête.
+1.
Et j'avoue que j'aime bien le jazz un peu barré.
Moonmotel ♥ u.

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Message par systar » jeu. janv. 03, 2008 12:54 am

Daylon a écrit :
systar a écrit :Bon, c'est des mecs pas très connus, hein, et qui peuvent progresser. Mais pour une première approche du rythme, ça me semble honnête.
+1.
Et j'avoue que j'aime bien le jazz un peu barré.
Un instant, j'ai cru que tu allais nous balancer des choses certes rythmées, mais manquant singulièrement de finesse...

Pour renouer avec le fil: pour Bonnefoy, je ne savais pas, et j'avais réussi à lire Neuromancien en français sans en ressortir agacé par la médiocrité stylistique de la trad.
Me fait penser qu'il serait temps de me mettre à lire Meschonnic, moi.

Et à propos du cyberpunk: on a souvent dit que ce genre avait véhiculé tout un néo-romantisme autour de la figure du hacker, de la résistance aux systèmes, en milieu urbain. Simple figure sécularisée, modernisée, "liftée", du bon vieux schéma tragique de l'affrontement de l'homme à une force qui le dépasse (ici, une technologie proliférante au point de paraître asservissante), ou véritable mise en garde contre un monde où primeraient la machine sur les individus, les systèmes sur les personnes singulières?
Je m'étais demandé il y a quelque temps si le cyberpunk n'était pas, consciemment ou non, l'expression littéraire de tout le rejet envers la cybernétique, l'omniprésence de la technologie, que formulait un Vaneigem, pour qui, d'ailleurs, la cybernétique n'était que la version contemporaine de l'aliénation humaine par le travail et de la dégradation de l'homme en marchandise devenue incapable d'une vie réellement jouie.

Mais en fait, je ne sais pas trop quoi en penser... faut-il connecter un situ dont la pensée sent désormais un peu le moisi, et tout ce que le cyberpunk a apporté d'intéressant et de réussi sur le plan... "esthétique" (mince, encore un vilain mot), littéraire, cinéma, voire mode vestimentaire? Je ne sais pas. Quelqu'un a une idée?

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Message par Daylon » jeu. janv. 03, 2008 1:31 am

systar a écrit :Je m'étais demandé il y a quelque temps si le cyberpunk n'était pas, consciemment ou non, l'expression littéraire de tout le rejet envers la cybernétique
Mais si.
À fond.

Le cyberpunk, c'est l'aliénation par la machine et les systèmes de contrôle.

C'est même là que devrait résider la différence entre cyberpunk et postcyb: là où le premier nourrissait une fascination perverse (besoin d'extérioriser une "mutation", les implants, l'effacement de l'humain derrière l'électronique et l'esthétique indus), le second pronne une adéquation entre la nature et les créations humaines. Les prothèses réintègrent la nature (ce qui est assez perturbant, vu que ça relègue l'humain en tant que vecteur d'évolution générale). Enfin, en théorie.
Hein.
C'est comme les promesses de New Space Opera pour nous resservir les mêmes resucées de combats spatiaux mal branlés où l'on a remplacé le pistolet positronique par un canon quantique à 6 dimensions.


PS: et donc, le seul vrai leg du cyberpunk, c'est l'espèce d'esthétique fetish de l'électronique, les lunettes de soudeurs sur la tête de Jean-Luc de Meyer (préfiguré par les plans de l'expérience, dans La Jetée, d'ailleurs) et les photos d'Anton Corbijn (loué soit son nom). Le cyberpunk, aujourd'hui, c'est rien d'autre que du bondage avec des câbles et des projos de Tron.
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Message par systar » jeu. janv. 03, 2008 1:43 am

ouais. Mais est-ce que le cyberpunk, c'est des trucs de méchants gauchisss' à la vaneigem, c'était ça ma question. :twisted:

Pour le reste, je te remercie des précisions.
(retenir: à 1h30 du mat', Daylon est brillant, pédagogue et mélomane).

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » jeu. janv. 03, 2008 9:13 am

Daylon a écrit :J'aime bien aussi quand vous parlez de cyberpunk et de mode en même temps.
... Ça colle très bien avec les revivals Joy Division.
C'est sûr que Ian Curtis était un fan de cyberpunk.

Soyons sérieux, voyons.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

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Message par Fabien Lyraud » jeu. janv. 03, 2008 9:42 am

Finalement entre le cyberpunk et Jeury la différence c'est l'esthétique. On en revient toujours au même. L'importance de l'esthétique et de ce que Jakobson appelait la fonction poétique. Finalement la SF sans l'esthétique ce n'est que l'anticipation, de la prospective ou de la hard SF mal branlée. Je sais que ça peut paraître provocateur mais finalement c'est ainsi.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh


Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com

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Message par marc » jeu. janv. 03, 2008 10:21 am

Hum.. le débat continue et on trouve le point de vue de Sylvie Denis sur la question :
http://generationscience-fiction.hautet ... ode-3.html
Avec qui je suis assez d'accord. J'aime bien sa réflexion finale, et je la cite : Tant que les hommes auront des enfants, le futur ne sera jamais démodé.
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings

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Message par Daylon » jeu. janv. 03, 2008 10:28 am

Roland C. Wagner a écrit :Soyons sérieux, voyons.
Arrête de plus faire plus idiot que tu ne l'es; ton état naturel nous suffit amplement.


PS-marc: tu as un temps de retard, j'en ai peur.
Modifié en dernier par Daylon le jeu. janv. 03, 2008 10:30 am, modifié 1 fois.
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Message par Eric » jeu. janv. 03, 2008 10:28 am

systar a écrit :ouais. Mais est-ce que le cyberpunk, c'est des trucs de méchants gauchisss' à la vaneigem, c'était ça ma question.
Oui
Roland C. Wagner a écrit :
Daylon a écrit :J'aime bien aussi quand vous parlez de cyberpunk et de mode en même temps.
... Ça colle très bien avec les revivals Joy Division.
C'est sûr que Ian Curtis était un fan de cyberpunk.

Soyons sérieux, voyons.
Non, mais l'inverse est vrai.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Transhumain
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Message par Transhumain » jeu. janv. 03, 2008 10:41 am

Eh bien, oui, c'est ce que je disais, le cyberpunk, chez Gibson du moins, et quelques autres, est un mouvement esthétique (en effet Fabien !) de résistance à l'aliénation technologique. Il faut cependant remarquer que, dans les romans de Gibson, cette résistance est vaine, tant son écriture est subordonnée à cette technologie. Cette esthétique, parlons-en.
Le style, même traduit en français, se montre parfois très inventif, et je ne suis pas insensible à la poésie des processeurs, mais la question n'est pas là (même si Gibson se montre parfois bien pataud). Comme dans certains romans noirs, les événements s'enchaînent comme autant de fragments seulement reliés par une vague causalité. En fait, les romans de Gibson présentent une succession de tableaux, comme dans les jeux vidéo, où ce qui importe est l'atmosphère, cette nouvelle esthétique des décombres cybernétiques et des univers virtuels, mêlant hackers, 3D, vieilles bécanes, implants en tous genres, rastas, multinationales, junkies, paumés, mafias, new age, etc. Il y a assurément, comme l'a dit Daylon en plaisantant à peine, un côté bondage où les foulards en soie et les cordes en coton ont été remplacées par des câbles en fibre optique, par des lunettes en verre miroir et par des trodes. Et c'est très bien vu de la part de Gibson : cette profusion cybernétique certes maintient le lecteur à distance (sauf sans doute les fétichistes de la fibre optique...), mais surtout, elle inverse les rôles ; l'être humain est décentré : c'est désormais la Technique elle-même, le sujet de cette forme glaçante d'érotisme - et c'est l'homme qui devient l'accessoire. Cet écart, insurmontable, entre la plongée diégétique dans ces mondes froids et la nécessité pour le lecteur d'y puiser une expérience humaine, est au coeur des difficultés présentées par les textes de Gibson.
Ainsi, ce qui rend parfois pénible - en ce qui me concerne du moins - la lecture de ces romans, est à trouver dans la succession elle-même de ces tableaux. Nous passons d'une scène d'action réelle à autre d'exploration du cyberespace, d'une scène de boîte de nuit bigarrée à une séquence insulaire de calme avant la tempête... Et le lecteur se retrouve dans la situation des personnages : perdu dans un dédale de fils narratifs (et électriques), d'impressions, d'univers, à la recherche d'humanité, de corporéité, d'une assise ontologique qui lui échappe. Les romans de Gibson, jusqu'à aujourd'hui, ont toujours reflété, par leur esthétique et leur construction mêmes, les univers qu'ils mettaient en scène. Est-ce forcément une preuve de réussite ? Difficile à dire. Gibson échoue, à mon sens, dans sa tentative de réanchanter ses mondes. ceux-ci sont déjà morts, vitrifiés. Sans transcendance. Mais à bien y réfléchir, c'est ce qui fait à la fois le prix inestimable, et la limite (pour dire les choses autrements : c'est ce qui explique que pour moi Gibson est à la fois essentiel et chiantissime), de sa littérature en verre miroir : dépeignant des univers étouffants "couleur télé câlée sur un émetteur hors service", elle reste toujours derrière l'écran.
Il n'est pas impossible, d'ailleurs, que cette esthétique de la déréliction ontologique ait un rapport plus ou moins important avec le désintérêt des masses pour la SF au sens strict. Enfin, peut-être.

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