Aïn a écrit :Hey, mais j'attendais plus de réponse, et voici que j'en ai une le jour de mon anniversaire. T'es trop fort toi !
Tu vois Bruno, j'essaie de lire Babylon Babies
et j'y arrive pas, pour les mêmes raisons que celles que tu relèves à propos d'Artefact.
Et puis ce roman apparaît bien fade après La horde du contrevent bien sûr, Palestine d'Hubert Haddad et Le bal des vipères d' Horacio Castellanos Moya.
Si tu me dis tout ça, je te fais confiance !
Bon anniv', cher ami. N'oublie pas de venir faire le con sur Facebook, par ailleurs. Et de venir à Paris prochainement, tu es le bienvenu.
BB, intellectuellement, c'est intéressant: tu vois comment un mec qui a digéré la culture cyberpunk, et est fasciné par Nietzsche avance dans la réflexion, en passant par le chamanisme (qui manifeste un désir de spiritualité évident. C'est l'époque du début de la rédaction du premier TDO: il ne croit pas encore, mais se pose plein de questions sur l'idée d'un devenir surhumain de l'homme, soit par la mutation génétique, soit par la rédemption, la seconde pouvant advenir par la première (c'est en tout cas la solution proposée par BB).
Il reprend aussi le thème de l'enfant-dieu sauveur, avec ce coup de génie d'en faire deux petites jumelles (rapport à la double hélice, aux serpents croisés, à l'ADN, tout ça).
J'avais commencé une longue étude sur BB, qui devait initialement inaugurer Systar. A la place, il y a eu celle sur La sirène Rouge, trop longue, que tu m'avais d'ailleurs soigneusement dézinguée (t'as bien fait!

)
Il y était question de mondanisation par la mondialisation, etc, c'est-à-dire de l'idée que tout BB pose la question: comment, en tant qu'homme, habiter un monde qui ne veut plus de nous? comment se mondaniser, entrer dans le monde?
Réponse de Dantec, magnifique: en devenant le monde lui-même, en devenant un immense réseau de la taille de l'univers. (Tatayet serait là, elle te citerait les "devenirs ligne" , des "laisser le monde s'inscrire sur nos corps", de Deleuze, clairement présents dans ce livre!). En convertissant son propre corps, d'être fini et intensif, en un corps infini et hyper-étendu.
Introduction à des thématiques mystiques, d'un sentiment cosmique, qui, pour moi, annoncent clairement les bouleversements à venir dans Villa Vortex.
Mal écrit, BB? peut-être, ça ne m'avait pas frappé autant qu'Artefact. Mais mention spéciale à la toute première phrase, une des plus belles écrites sur la condition du paranoïaque...
Lis Villa Vortex: littérairement, avec Cosmos Inc, ce sont les plus riches (c'est-à-dire aussi, quand on n'aime pas Dantec: les plus "boursouflés"). ça commence à sentir fort le type qui a qqs problèmes avec l'Islam, mais il y a beaucoup de choses absolument géniales.