Et moi John Brunner.Roland C. Wagner a écrit :Et moi William Burroughs.eidolon a écrit :En écoutant ces âpres échanges, je songe qu'à l'âge où on est censé lire les Orphelins de Naja, moi, je lisais le Lolita de Nabokov...
Un cas de censure chez Mango Jeunesse
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Oui, aussi.systar a écrit :Et moi John Brunner.Roland C. Wagner a écrit :Et moi William Burroughs.eidolon a écrit :En écoutant ces âpres échanges, je songe qu'à l'âge où on est censé lire les Orphelins de Naja, moi, je lisais le Lolita de Nabokov...
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Moi, tout aussi bien Pif Gadget qu'Histoire d'O. Pas Lolita, que je trouve plutôt endormant, franchement.Eric a écrit :Moi Pif Gadget.
pourquoi ne pourrions-nous pas lire des choses différentes, apprécier des choses différentes, et pourquoi les mômes ne pourraient-ils pas eux aussi lire et apprécier des bouquins différents ?
Et surtout, de quel droit leur plaquerions-nous nos goûts actuels, ou nos hypothétiques goûts de "quand j'avais ton âge, mon p'tit" ?
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Je ne connais de statistiques aussi spécialisées - le site de l'INSEE donnent un certain nombre d'info plus général (pas uniquement sur les jeunes). Mais on découvre, comme on pouvait s'y attendre, une forte corrélationLa question que je me pose, c'est celle du lectorat de la littérature jeunesse. En gros, est-ce qu'il existe des statistiques indiquant le milieu d'origine de ces lecteurs. Existe-t-il un profil type ?
- entre lecture et diplôme - entre lecture et niveau social - par exemple dans ce document (qui vaut ce qu'il vaut ).
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/IP777.pdf
Une corrélation qui a tendance a se reproduire de père en fils. La pauvreté culturelle est quasiment héréditaire et la hiérarchie sociale se maintient de génération en génération.
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Il faut donc faire de la discrimination positive ? Survendre des bouquins pourris sur un pourcentage donné du territoire en fonction des barèmes de la sécurité sociale ? Remplir plusieurs cases pour chaque chronique (lecteur sous-diplômé, lecteur lambda, lecteur surdiplômé), avec pour chacun un indice de confiance adapté ? Faire voter le public par sms surtaxés ?
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Bah ouais. Pour arriver comme dans l'hyper-démocratie de la Zone du Dehors. On va les éduquer, les masses.Transhumain a écrit :Il faut donc faire de la discrimination positive ? Survendre des bouquins pourris sur un pourcentage donné du territoire en fonction des barèmes de la sécurité sociale ? Remplir plusieurs cases pour chaque chronique (lecteur sous-diplômé, lecteur lambda, lecteur surdiplômé), avec pour chacun un indice de confiance adapté ? Faire voter le public par sms surtaxés ?
Je sens que ce thread va finir jonché de références bourdivines mal digérées.
Menfin de toute façon, Transhu, une bonne fois pour toutes, sache que ta réaction face à ce livre est tout à fait symptomatique des pesanteurs et de la réaction larvée qui gisent dans la société actuelle, celle qui ne veut pas reconnaître les asservissements réels et idéels, les scandales, les injustices, celle qui dédaigne systématiquement les plus faibles et qui se tape sur le bide en regardant Laurent Gerra. Et pourquoi tu es comme ça, pourquoi tu t'aveugles? Moi, derridien libertaire cosmopolite, je vais te le dire:
"Parce que ça fait mal, d'être libre."
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Alain Damasio, dernière phrase de la post-face 2007 à la réédition de La Zone du Dehors.Eric a écrit :Damien Saez ? Cali ?systar a écrit : "Parce que ça fait mal, d'être libre."
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Salut,
Bon, c'est bien beau tout ça, mais on l'attend quand même, la critique de ce fameux livre qui montrerait qu'il est mauvais. Parce que jusqu'ici, en dehors d'avis péremptoires, y compris de ceux qui ne l'ont pas lu, et des quelques mots de Transhumain, on n'a pas vu grand chose venir.
Ah si, oui, des noms d'oiseaux, ça on en a vu.
Bref, ça n'est pas très constructif, tout ça.
A+
Patrice
Bon, c'est bien beau tout ça, mais on l'attend quand même, la critique de ce fameux livre qui montrerait qu'il est mauvais. Parce que jusqu'ici, en dehors d'avis péremptoires, y compris de ceux qui ne l'ont pas lu, et des quelques mots de Transhumain, on n'a pas vu grand chose venir.
Ah si, oui, des noms d'oiseaux, ça on en a vu.
Bref, ça n'est pas très constructif, tout ça.
A+
Patrice
Il est difficile de parler de littérature pour ados de façon très constructive dans la mesure où le mot « ados» ne sert qu’à désigner une tranche d’âge (encore ne sait-on pas exactement laquelle) : à part ça, il ne recouvre aucune réalité. Il y a des lectrices de 10 ans qui s’enfilent sans sourciller les sept Harry Potter et trouvent ça « pas vraiment assez profond » et des mecs de 21 ans qui pensent que la littérature – quand ils connaissent le mot – est une absurde plaisanterie.
Partant de ça, le discours qui voudrait que les ados représentent l’avenir de notre belle nation, qu’ils soient tous pénétrés d’idéaux merveilleux, férus d’écologie, passionnés d’engagement politique est une gentille fumisterie relevant au mieux de la pensée magique, au pire de l'aveuglement caractérisé : je passe devant un grand lycée parisien tous les matins et, si je ne doute pas que les élèves qui y étudient sont en majorité de « bons »lecteurs, je sais très bien que la plupart en resteront grosso modo à Bernard Werber ou à Daniel Pennac et finiront consultants dans une chouette boîte de marketing (oui-mais-mon-boulot-c’est-pas-toute-ma-vie-et-un-jour-je-plaquerai-toutTM.) ce qui leur laissera de toutes façons assez peu de temps pour lire.
Faire honneur au jeune lecteur, c’est reconnaître qu’il n’est pas une cible, admettre qu’on peut aimer lire de la SF et se branler trois fois par jour et recéler des trésors de sensibilité et être fan de Tokio Hotel et avoir l’air complètement gland et afficher un QI de 133. Le voilà, notre boulot d’écrivain. L’éditeur, lui, essaie de vendre des livres.
A part ça, on peut aussi essayer de ne pas écrire comme une merde, de faire confiance à l’intelligence du lecteur, et de ne pas l’accabler de considérations éclairantes genre l’injustice c’est mal, la faim dans le monde je suis contre, ou l’amour sauvera la Palestine, mais tout dépend où on place le respect d’autrui.
Partant de ça, le discours qui voudrait que les ados représentent l’avenir de notre belle nation, qu’ils soient tous pénétrés d’idéaux merveilleux, férus d’écologie, passionnés d’engagement politique est une gentille fumisterie relevant au mieux de la pensée magique, au pire de l'aveuglement caractérisé : je passe devant un grand lycée parisien tous les matins et, si je ne doute pas que les élèves qui y étudient sont en majorité de « bons »lecteurs, je sais très bien que la plupart en resteront grosso modo à Bernard Werber ou à Daniel Pennac et finiront consultants dans une chouette boîte de marketing (oui-mais-mon-boulot-c’est-pas-toute-ma-vie-et-un-jour-je-plaquerai-toutTM.) ce qui leur laissera de toutes façons assez peu de temps pour lire.
Faire honneur au jeune lecteur, c’est reconnaître qu’il n’est pas une cible, admettre qu’on peut aimer lire de la SF et se branler trois fois par jour et recéler des trésors de sensibilité et être fan de Tokio Hotel et avoir l’air complètement gland et afficher un QI de 133. Le voilà, notre boulot d’écrivain. L’éditeur, lui, essaie de vendre des livres.
A part ça, on peut aussi essayer de ne pas écrire comme une merde, de faire confiance à l’intelligence du lecteur, et de ne pas l’accabler de considérations éclairantes genre l’injustice c’est mal, la faim dans le monde je suis contre, ou l’amour sauvera la Palestine, mais tout dépend où on place le respect d’autrui.
Raté pour le coup.fabrice a écrit : l’amour sauvera la Palestine, mais tout dépend où on place le respect d’autrui.
J'ai été président de jury d'un prix des collégiens l'année dernière avec plusieurs livres soumis à la lecture de collégiens de la ville de Compiègne. Dans la liste, y'avait "Une bouteille dans la mer de Gaza" de Valérie Zenatti, et aussi un roman de SF "Felicidad" de Jean Molla. Ben c'est l'histoire d'amour sous forme de mails internet qui a emporté les suffrages, et de loin (il faut dire que la réaction des lecteurs sur le roman de SF était assez radicale : "c'est toujours la même chose en SF, des histoires de lutte contre la dictature". J'avoue, intérieurement, j'ai bien ri.).
Il s'agissait tous de très bons lecteurs, avec un jugement argumenté et perspicace et je certifie que ni moi, ni la responsable du CDI n'avons incité les collégiens à favoriser le thème politique du livre de Zenatti (bon en fait, même si je préférais un autre ouvrage, je savais que l'histoire sentimentale dans la bande de Gaza allait l'emporter, mais l'ouvrage n'était pas indigne). Donc, l'intelligence des lecteurs...
- Transhumain
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