John Howe chez Arludik
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
- Fred Combo
- Messages : 785
- Enregistré le : ven. févr. 10, 2006 9:16 am
Heum... En réalité, c'est ma compagne qui m'y a traîné... De mon propre chef je ne sais pas si... mmmhhh... De toutes façons, j'en suis ressorti ravi, c'est ce qui compte non ?Lensman a écrit :Alors là!!! Deux personnes sont allées dans un musée d'art contemorain! C'est inespéré!
Oncle Joe
Si tu ne fais pas une histoire de ta vie, un jour tu seras dans l'histoire de quelqu'un d'autre.
Sir Terry Pratchett
Sir Terry Pratchett
-
- Messages : 1991
- Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
- Localisation : perdu dans la métaphysique
- Contact :
Intéressant, le duel de points de vue Eric/Virprudens.
J'ai un mal fou à avoir un avis sur la question, pour une fois. La posture beauf de droite ne suffit pas en ce cas (même pour troller).
"est-ce que [telle oeuvre] vaut [tel prix]?" -> non, mais elle se traduit dans un certain système, en une certaine valeur fiduciaire. Dans la mesure où elle s'intègre à un système de marchandises. Est-ce que cette intégration est souhaitable et/ou morale au regard de ce que l'on peut exiger de l'oeuvre d'art? (à savoir qu'elle "transcende" le système de circulation habituel de simples biens de consommation et d'échange) Voilà la question.
D'un pur point de vue théorique, je dirais: ben non.
Et en même temps, pour un original de Bilal (je sais pas, moi: mettons un dessin ou une peinture autour des thèmes et des personnages de la tétralogie du Monstre), si j'avais quelques (dizaines de) milliers d'euros à claquer, peut-être que je les lâcherais. Y compris pour m'octroyer le droit de faire sortir moi-même, à grands coups de biffetons, ces oeuvres hors du système marchand...
En tout cas, claquer son argent là-dedans, c'est pas plus bête que de le claquer dans une Harley Davidson, ou dans une guitare, ou une bouteille de pinard grand cru...
Je me demande si ce que Benjamin avait écrit sur l'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (texte que je n'ai pas lu) ne pourrait pas éclairer notre lanterne... Si quelqu'un l'a lu et veut en parler... (peut-être Nébal, qui a tout lu ou va tout lire, et a par ailleurs oublié d'être bête?)
J'ai un mal fou à avoir un avis sur la question, pour une fois. La posture beauf de droite ne suffit pas en ce cas (même pour troller).
"est-ce que [telle oeuvre] vaut [tel prix]?" -> non, mais elle se traduit dans un certain système, en une certaine valeur fiduciaire. Dans la mesure où elle s'intègre à un système de marchandises. Est-ce que cette intégration est souhaitable et/ou morale au regard de ce que l'on peut exiger de l'oeuvre d'art? (à savoir qu'elle "transcende" le système de circulation habituel de simples biens de consommation et d'échange) Voilà la question.
D'un pur point de vue théorique, je dirais: ben non.
Et en même temps, pour un original de Bilal (je sais pas, moi: mettons un dessin ou une peinture autour des thèmes et des personnages de la tétralogie du Monstre), si j'avais quelques (dizaines de) milliers d'euros à claquer, peut-être que je les lâcherais. Y compris pour m'octroyer le droit de faire sortir moi-même, à grands coups de biffetons, ces oeuvres hors du système marchand...
En tout cas, claquer son argent là-dedans, c'est pas plus bête que de le claquer dans une Harley Davidson, ou dans une guitare, ou une bouteille de pinard grand cru...
Je me demande si ce que Benjamin avait écrit sur l'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (texte que je n'ai pas lu) ne pourrait pas éclairer notre lanterne... Si quelqu'un l'a lu et veut en parler... (peut-être Nébal, qui a tout lu ou va tout lire, et a par ailleurs oublié d'être bête?)
Bruno - http://systar.hautetfort.com
- jlavadou
- Messages : 2284
- Enregistré le : ven. févr. 10, 2006 9:40 am
- Localisation : La Garenne Colombes
- Contact :
Le bleu Klein... quand on m'en avait parlé, j'avais doucement rigolé : "mais qui sont ces gens qui s'extasient devant un pot de peinture bleue ?"
Et puis quand on se retrouve devant... je ne sais pas, il y a une profondeur dans ce bleu, une texture purement électromagnétique que je trouve fascinante. Là pour le coup c'est vraiment du pur émotionnel. Après, il ne s'est pas contenté de créer ce bleu et de l'appliquer à des toiles vides. Il a décliné le concept avec des oeuvres en relief, des sculptures. J'ai été très marqué par un disque peint en bleu Klein : c'est pour moi le support idéal de ce bleu, une espèce de plongée vertigneuse dans un infini délimité, le regard est asymptotiquement attiré vers les bords sans jamais les atteindre. C'était vraiment exceptionnel comme expérience.
Je retrouverai les notes que j'avais prises sur l'expo et j'essaierai d'être un peu plus clair sur ce que j'ai ressenti. Après, je n'ai pas beaucoup de référénces en art, donc peut-être que pour les connaisseurs ça paraît moins exceptionnel.
Et puis quand on se retrouve devant... je ne sais pas, il y a une profondeur dans ce bleu, une texture purement électromagnétique que je trouve fascinante. Là pour le coup c'est vraiment du pur émotionnel. Après, il ne s'est pas contenté de créer ce bleu et de l'appliquer à des toiles vides. Il a décliné le concept avec des oeuvres en relief, des sculptures. J'ai été très marqué par un disque peint en bleu Klein : c'est pour moi le support idéal de ce bleu, une espèce de plongée vertigneuse dans un infini délimité, le regard est asymptotiquement attiré vers les bords sans jamais les atteindre. C'était vraiment exceptionnel comme expérience.
Je retrouverai les notes que j'avais prises sur l'expo et j'essaierai d'être un peu plus clair sur ce que j'ai ressenti. Après, je n'ai pas beaucoup de référénces en art, donc peut-être que pour les connaisseurs ça paraît moins exceptionnel.
- Epikt
- Messages : 234
- Enregistré le : mar. mars 06, 2007 12:04 am
- Localisation : PapichanLand
- Contact :
Bah on est deux.systar a écrit :J'ai un mal fou à avoir un avis sur la question, pour une fois. La posture beauf de droite ne suffit pas en ce cas (même pour troller).
(à avoir du mal à se faire un avis sur la question, car je suis un beauf de gauche moi !)
Même si finalement j'appuierais Eric.
(et rien à voir avec le fait que je trouve John Howe nul et que ses dessins je n'en donnerais pas le prix d'un kébab frites)
En fait ce qui me gène dans le marché de l'art, c'est la spéculation, sur la rareté en particulier.
Quand on parle de peinture ou de sculpture l'intérêt de l'oeuvre originale est évident, mais en photographie ? (ou en art numérique ?)
On parle alors de tirages. On est bien évidemment d'accord qu'un tirage industriel ne sera pas de la même qualité qu'un autre "artisanal" réalisé avec attention, loin de là ; mais si on monnaie bien l'émotion esthétique cette dernière est la même que le tirage soit unique ou à 100 exemplaires, ou à plus. Il y a donc quelque chose de plus - compréhensible quand la notion d'"original" a un sens (l'exemplaire de Cyrano du pote d'Eric, je suis jaloux, vraiment, j'adore cette pièce !) mais franchement moins dans le cas contraire - qui fait que le collectionneur va monnayer l'exclusivité, le fait que les autres n'auront pas le droit de jouir de l'oeuvre. En gros, le plaisir du collectionneur est un plaisir égoïste.
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où. »
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où. »
-
- Messages : 1991
- Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
- Localisation : perdu dans la métaphysique
- Contact :
Ben, oui et non...!Epikt a écrit : En gros, le plaisir du collectionneur est un plaisir égoïste.
Les collections voyagent, en général, non? disons: pour les grands mécènes, elles voyagent. Si t'as une grosse collection et des artistes fétiches, tu la prêtes, tu la montres, ta collection. Sinon, c'est toi qui passes pour un con.
C'est vrai que pour l'image - c'est donc la question de la reproduction/reproductibilité de l'oeuvre qui est ici en cause - se pose un problème spécifique et intéressant. Lié au fait que l'image n'est rien de matériel, au fond. c'est pas uniquement les molécules ou les informations numériques objectives qui la composent. Pour savoir ce qu'on vend, il faudrait déjà savoir ce qu'on voit réellement...

Sur Cyrano: + 1; ah, je me rappelle encore du Cyrano de la Comédie Française qui a cartonné, c'était un bijou!
Bruno - http://systar.hautetfort.com
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Alors par contre, sur les collectionneurs, je suis plus circonspect. Je trouve que c'est quelque chose de très proche de l'onanisme. Mais bon...
La question de la photo, c'est différent. Un photographe peut faire plusieurs tirages d'une photo (et le prix en diminue d'autant. C'est intéressant, parce que c'est un art assez récent, qui a déjà inscrit dans son mode de diffusion la notion de spéculation) ou n'en faire qu'un seul, et là, tu te retrouves bien avec une œuvre unique. Car personne, en dehors du photographe lui-même, ne sera en mesure de fournir exactement le même tirage, qui participe de la vision du cliché. De l'instant immortalisé.
La question de la photo, c'est différent. Un photographe peut faire plusieurs tirages d'une photo (et le prix en diminue d'autant. C'est intéressant, parce que c'est un art assez récent, qui a déjà inscrit dans son mode de diffusion la notion de spéculation) ou n'en faire qu'un seul, et là, tu te retrouves bien avec une œuvre unique. Car personne, en dehors du photographe lui-même, ne sera en mesure de fournir exactement le même tirage, qui participe de la vision du cliché. De l'instant immortalisé.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
-
- Messages : 1991
- Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
- Localisation : perdu dans la métaphysique
- Contact :
J'l'avais vu avec Michel Vuillermoz, qui fait des nanars à l'écran, mais qui est un acteur d'une puissance stupéfiante sur les planches. Je l'avais revu en comte Almaviva dans Le mariage de Figaro, avec le petit Laurent Stocker.
Christian, c'était Eric Ruf, mon chouchou, qui avait aussi signé les décors de ce Cyrano (et quels décors!), et que j'ai revu dans Partage de Midi. Et que je vais voir lundi dans Penthésilée (miam!)
Christian, c'était Eric Ruf, mon chouchou, qui avait aussi signé les décors de ce Cyrano (et quels décors!), et que j'ai revu dans Partage de Midi. Et que je vais voir lundi dans Penthésilée (miam!)
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Salut,
N'empêche que je persiste à penser que le pépère John Howe, il est un chouilla en retard par rapport à ça:

Viktor Vasnetsov, Ivan Tsariévitch et le dragon, début du XXe siècle.
Désolé pour la faible qualié du scan (les couleurs sont ici mochissimes), mais je n'ai trouvé que ça sur le net et mon bouquin sur ce sujet dépasse la taille de mon petit scanner...
A+
Patrice
N'empêche que je persiste à penser que le pépère John Howe, il est un chouilla en retard par rapport à ça:

Viktor Vasnetsov, Ivan Tsariévitch et le dragon, début du XXe siècle.
Désolé pour la faible qualié du scan (les couleurs sont ici mochissimes), mais je n'ai trouvé que ça sur le net et mon bouquin sur ce sujet dépasse la taille de mon petit scanner...
A+
Patrice