Heinlein est-il indispensable ?
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- Eric
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Heinlein est-il indispensable ?
La récente réédition de la Sixième Colonne* (oeuvre de jeunesse à vertu documentaire, il faut bien l'admettre) n'est finalement que la dernière en date de cet auteur qui est considéré comme un des Très Grand Maître de la SF.
Aux U.S, comme on l'a vu dernièrement*, des auteurs aussi engagés que Cory Doctorow, n'hésitent pas à s'y référer comme à un libre penseur. On y salue aussi ses capacités d'écrivains puisque son nom est devenu un verbe - to heinleinize - pour mentionner une exposition particulièrement réussie.
Mais en France, on peut légitimement s'intérroger sur ce qui rend Heinlein si indispensable. Même si le fait qu'on ne parvienne pas à lui mettre une étiquette claire énerve chez nous, l'auteur déstabilise. Ses romans sont certes bons, mais sont-ils si bon que cela ?
Aux U.S, ne se retouve-t-il pas un peu avec un statut finalement assez proche de celui qu'à Dick chez nous ? A savoir une vision flatteuse entretenue par un noyau dur de fan bien placé dans le fandom ?
En d'autres termes, Heinlein est-il si indispensable que ça ?
Aux U.S, comme on l'a vu dernièrement*, des auteurs aussi engagés que Cory Doctorow, n'hésitent pas à s'y référer comme à un libre penseur. On y salue aussi ses capacités d'écrivains puisque son nom est devenu un verbe - to heinleinize - pour mentionner une exposition particulièrement réussie.
Mais en France, on peut légitimement s'intérroger sur ce qui rend Heinlein si indispensable. Même si le fait qu'on ne parvienne pas à lui mettre une étiquette claire énerve chez nous, l'auteur déstabilise. Ses romans sont certes bons, mais sont-ils si bon que cela ?
Aux U.S, ne se retouve-t-il pas un peu avec un statut finalement assez proche de celui qu'à Dick chez nous ? A savoir une vision flatteuse entretenue par un noyau dur de fan bien placé dans le fandom ?
En d'autres termes, Heinlein est-il si indispensable que ça ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Roland C. Wagner
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- dortmunder
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Je ne comprends pas la question...
Je lis bien les mots de tes phrases, pas de problème, mais ils n'ont pas de sens !
Heinlein est aussi indispensable à la SF que Moorcock à l'Heroic Fantasy...
Ha... Podkayne, une amie d'enfance !
Et ce chat devant les portes...
Et... les autres personnages qui m'ont fait vibrer...
Franchement, il est indispensable. Ce qui te gêne en ses textes est peut-être qu'ils sont accessibles à tous ?
C'est moins grave que si c'était pire ! (S.A.)
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Tous les romans d'Heinlein ne sont pas bons. On reconnaît en général qu'il n'y a pas grand chose à jeter sur la première moitié de sa carrière, jusqu'en 1963, disons (Route de la gloire). Sa production devient alors plus inégale. Si Révolte sur la Lune est excellent, il faut à mon avis attendre Vendredi pour retrouver quelque chose de plaisant d'un bout à l'autre, même si certains en tiennent pour The Number of the Beast et autres.
Ce qui me paraît incontestable, c'est que Heinlein a inventé la modernité en SF. Lire Heinlein, surtout en anglais, parce que les traductions de l'époque ne rendaient pas justice à son style, c'est voir pleinement réalisée une façon de raconter la SF qu'on pratique toujours, une façon qui n'a déjà, à peine quinze ans après la naissance du genre en tant que tel, plus rien à voir avec les balbutiements publiés dans Amazing. Ce n'est pas John W. Campbell seul, à mon sens, qui a inauguré ou provoqué ce qu'on appelle l'Âge d'or, c'est aussi Heinlein, en trois nouvelles (le temps de trouver ses marques).
Heinlein, c'est le Hammett et le Chandler de la SF.
Quant à sa pertinence aujourd'hui, hors d'un noyau dur de fans, elle me paraît mesurable à l'aune du fait que pratiquement tous ses livres sont disponibles, et constamment réédités. Sur un marché aussi concurrentiel -- et aussi dévasté par l'idiotie des boîtes -- que l'édition américaine, ça me paraît un indice révélateur.
Ce qui me paraît incontestable, c'est que Heinlein a inventé la modernité en SF. Lire Heinlein, surtout en anglais, parce que les traductions de l'époque ne rendaient pas justice à son style, c'est voir pleinement réalisée une façon de raconter la SF qu'on pratique toujours, une façon qui n'a déjà, à peine quinze ans après la naissance du genre en tant que tel, plus rien à voir avec les balbutiements publiés dans Amazing. Ce n'est pas John W. Campbell seul, à mon sens, qui a inauguré ou provoqué ce qu'on appelle l'Âge d'or, c'est aussi Heinlein, en trois nouvelles (le temps de trouver ses marques).
Heinlein, c'est le Hammett et le Chandler de la SF.
Quant à sa pertinence aujourd'hui, hors d'un noyau dur de fans, elle me paraît mesurable à l'aune du fait que pratiquement tous ses livres sont disponibles, et constamment réédités. Sur un marché aussi concurrentiel -- et aussi dévasté par l'idiotie des boîtes -- que l'édition américaine, ça me paraît un indice révélateur.
- Eric
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Personnellement, le personnage m'intéresse. C'est un non-conformiste au fond. Il se contrefout de ce qui doit se dire ou se faire, et suit sa voie. En plus il aime souffler le chaud et le froid, brouiller les cartes, et ça j'aime.Jean a écrit : Je lis bien les mots de tes phrases, pas de problème, mais ils n'ont pas de sens !
A mon sens, si son écriture a bien mieux traversé les années que celle d'autres grands noms de l'Âge d'Or (au hasard citons Van Vogt), c'est plus dû à la distance, et à l'humour très subtil qu'il manie dans ses romans, qu'à la teneur de nombre de ses hsitoires.
Maintenant, ce que je me demandais c'était si :
1) sa réputation d'excellence, qui le place bien bien au-dessus de se contemporains n'étaient pas un rien abusive.
2) sorti du cercle des amateurs plus ou moins éclairés, cette flatteuse réputation semblait si évidente à des lecteurs plus novices, et n'ayant pas nécessairement abordé la SF via les grands anciens.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
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Idem...Jean a écrit : Je lis bien les mots de tes phrases, pas de problème, mais ils n'ont pas de sens !
Ca dépend. Lesquels de ses contemporains ?Eric a écrit : Maintenant, ce que je me demandais c'était si :
1) sa réputation d'excellence, qui le place bien bien au-dessus de se contemporains n'étaient pas un rien abusive.
Mais il est dans le dessus du panier, sans aucun doute.
J'ai découvert Heinlein vers 10-12 ans. Séduit d'emblé, même si je n'ai probablement pas tout compris. Et plus tard... Ben je dois avouer que ses unions polygames m'ont toujours laissé rêveur, sans parler du reste. En ayant relu plus récemment, j'ai été étonné de voir à quel point cela passait toujours bien.Eric a écrit : 2) sorti du cercle des amateurs plus ou moins éclairés, cette flatteuse réputation semblait si évidente à des lecteurs plus novices, et n'ayant pas nécessairement abordé la SF via les grands anciens.
Et j'ai conseillé du Heinlein à des gens qui :
ne lisaient pas (La Route de la Gloire: il est parti dans la SF pour de bon, après ca)
ne lisaient pas de la SF (Révolte sur la Lune: ils m'ont redemandé des titres)
Le pluriel d'anecdotes n'est pas données, mais je tendrais à penser que oui, même les novices voient l'intérêt...
- Thomas Geha
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Lu il y a quelques années, j'avais trouvé ça sympa mais un peu gentillet. Pas trop mon style en fait. Pas déplaisant, mais c'est un livre dont la lecture ne m'a rien apporté. "Double étoile" ne m'a pas trop convaincue, et je n'ai rien lu d'autre depuis. J'ai l'impression que c'est un type de SF qui ne me touche pas, quelque chose comme ça.Thomas Geha a écrit :Pour moi, il l'est, au moins pour un livre que j'ai lu des dizaines de fois, et que je relis encore : "Une porte sur l'été". Définitivement dans mon top 5 SF.
- Thomas Geha
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C'est peut-être bizarre, mais c'est un roman qui me redonne le moral quand celui-ci n'est pas au beau fixeMélanie a écrit :Lu il y a quelques années, j'avais trouvé ça sympa mais un peu gentillet. Pas trop mon style en fait. Pas déplaisant, mais c'est un livre dont la lecture ne m'a rien apporté. "Double étoile" ne m'a pas trop convaincue, et je n'ai rien lu d'autre depuis. J'ai l'impression que c'est un type de SF qui ne me touche pas, quelque chose comme ça.Thomas Geha a écrit :Pour moi, il l'est, au moins pour un livre que j'ai lu des dizaines de fois, et que je relis encore : "Une porte sur l'été". Définitivement dans mon top 5 SF.

Double étoile m'était un peu tombé des mains.
Sinon, dans les juveniles de Heinlein j'adore Citoyen de la Galaxie, pour son côté roman picaresque (façon Lazarillo de Tormes mais dans les étoiles) vraiment sympa.
- marc
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Pour l'instant j'en suis resté à une porte sur l'été. Je crois que j'ai dû lire ça il y a une vingtaine d'années. Depuis lors j'ai le coffret Histoire du futur, Vendredi, En terre étrangère, Etoiles garde-à-vous qui m'attendent. Je me demande si ce n'est pas une SF un peu dépassée ou qui a mal vieilli. C'est un peu ce qui me retient. Quelqu'un pourrait-il m'en dire plus?
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings
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