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Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
La Compagnie Noire de Glen Cook
[/img]http://www.pochesf.com/couvertures/2105.jpg[img]
Depuis des siècles, les traditions et souvenirs de la compagnie noire sont consignés dans les présentes annales. Depuis des siècles, la troupe se loue au plus offrant et les batailles qu'elle a livrées on déjà rempli maints volumes. Jamais pourtant elle n'aura traversé de période aussi trouble. Entrée au service de la dame et de ses sorciers maléfiques, la compagnie participe à l'une des plus sanglantes campagnes de son histoire. Les combats incessants, la magie noire qui empuantit l'air, bientôt les hommes tombent comme des mouches, et ceux qui restent debout commencent à se demander s'ils ont choisi le bon camp. Ce sont des mercenaires, ils sont dépravés, violents et ignares, sans foi ni loi, mais même eux peuvent avoir peur, très peur...
S'il y a un genre que je déteste, c'est bien la fantasy, mis à part de rares exceptions (Conan ou les Terry Pratchett, soit les oeuvres les plus opposées du genre
). En réalité, la fantasy m'ennuie souvent dès la première page, dès l'instant où l'on m'apprend "qu'en ce temps-là, le royaume de truc était assiégé par l'empire de machin, dirigé par le cousin germain du jeune roi bidule...". Généralement, l'auteur ne tarde pas à introduire après sa courte introduction de 10 pages une douzaine de personnages aux noms improbables et difficiles à différencier les uns des autres.
Et donc, l'autre jour, je tombe sur un exemplaire de La Compagnie Noire dans un Easy Cash. La couverture est sympa, le résumé donne envie, je me laisse tenter et, dans un acte fou, investis 40 cents dans ce qui se révèlera forcément une déception. Je rentre chez moi, j'entame les autres livres achetés, dont Le Livre de la Jungle de Ryuard Kipling, puis je regarde d'un oeil distrait la couverture de cette Compagnie Noire en me disant "pourquoi pas". Je commence donc la lecture.
Et là, oh surprise, je découvre un style brut, direct, efficace, qui ne s'embarrasse d'aucune tournure stylistique ou sophistication inutile. Même les noms des personnages sont simples... Un certain "Toubib", médecin de la Compagnie Noire, troupe de mercenaires au service d'un seigneur menacé, relate donc le quotidien de sa troupe. Souvent, dans ce genre d'exercice du "carnet de bord", les romans se révèlent peu crédibles dans le ton adopté, souvent trop romancés ou pas assez (je pense à L'Enigme du Cadran Solaire) ; mais ici, le style de l'auteur est si brutal, recourant sans complexe à des ellipses, expédiant sans avertissement une scène d'action ou la mort d'un personnage de façon très cynique, sans jamais en faire trop, que le lecteur n'a aucun mal à croire qu'il s'agit réellement du journal d'un médecin blasé.
Ensuite, La Compagnie Noire s'inscrit réellement dans le genre "dark fantasy" : ici, pas de héros, les mercenaires de l'auteur sont sans foi ni loi, pas de place pour la morale, et ce positionnement du point de vue des... non pas "méchants", mais plutôt de ces mercenaires croisés en tant que seconds couteaux dans toutes les histoires de fantasy, est assez original et excitant. Ils s'appellent Miséricorde, Silence, Tam-tam, n'importe lequel d'entre eux peut mourir à tout moment, ils sont sales et violents, et pourtant le lecteur est contrait de suivre leur quotidien, voire de s'attacher à eux.
Leur parcours, parlons-en : ce qui peut paraître pour une faiblesse est, pour moi, la force du roman. L'auteur ne met pas en place une intrigue à tiroirs, mais se "contente" de relater les faits d'arme de la troupe, en passant parfois du coq à l'âne. Pourtant, le lecteur n'est jamais perdu, et je me suis même surpris à ne plus pouvoir lâcher le bouquin pour connaître la suite, lorsqu'un ensemble d'actions a priori sans rapports commence à s'inscrire dans un tout cohérent, toujours présenté du point de vue de ces mercenaires...
Bref, encore une fois je supporte mal la fantasy, mais l'approche réaliste de ce livre, et surtout son style à contre-courant de tout ce qui se fait dans le genre m'a totalement séduit. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de fantasy aussi facilement abordable et passionnante.
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Depuis des siècles, les traditions et souvenirs de la compagnie noire sont consignés dans les présentes annales. Depuis des siècles, la troupe se loue au plus offrant et les batailles qu'elle a livrées on déjà rempli maints volumes. Jamais pourtant elle n'aura traversé de période aussi trouble. Entrée au service de la dame et de ses sorciers maléfiques, la compagnie participe à l'une des plus sanglantes campagnes de son histoire. Les combats incessants, la magie noire qui empuantit l'air, bientôt les hommes tombent comme des mouches, et ceux qui restent debout commencent à se demander s'ils ont choisi le bon camp. Ce sont des mercenaires, ils sont dépravés, violents et ignares, sans foi ni loi, mais même eux peuvent avoir peur, très peur...
S'il y a un genre que je déteste, c'est bien la fantasy, mis à part de rares exceptions (Conan ou les Terry Pratchett, soit les oeuvres les plus opposées du genre
Et donc, l'autre jour, je tombe sur un exemplaire de La Compagnie Noire dans un Easy Cash. La couverture est sympa, le résumé donne envie, je me laisse tenter et, dans un acte fou, investis 40 cents dans ce qui se révèlera forcément une déception. Je rentre chez moi, j'entame les autres livres achetés, dont Le Livre de la Jungle de Ryuard Kipling, puis je regarde d'un oeil distrait la couverture de cette Compagnie Noire en me disant "pourquoi pas". Je commence donc la lecture.
Et là, oh surprise, je découvre un style brut, direct, efficace, qui ne s'embarrasse d'aucune tournure stylistique ou sophistication inutile. Même les noms des personnages sont simples... Un certain "Toubib", médecin de la Compagnie Noire, troupe de mercenaires au service d'un seigneur menacé, relate donc le quotidien de sa troupe. Souvent, dans ce genre d'exercice du "carnet de bord", les romans se révèlent peu crédibles dans le ton adopté, souvent trop romancés ou pas assez (je pense à L'Enigme du Cadran Solaire) ; mais ici, le style de l'auteur est si brutal, recourant sans complexe à des ellipses, expédiant sans avertissement une scène d'action ou la mort d'un personnage de façon très cynique, sans jamais en faire trop, que le lecteur n'a aucun mal à croire qu'il s'agit réellement du journal d'un médecin blasé.
Ensuite, La Compagnie Noire s'inscrit réellement dans le genre "dark fantasy" : ici, pas de héros, les mercenaires de l'auteur sont sans foi ni loi, pas de place pour la morale, et ce positionnement du point de vue des... non pas "méchants", mais plutôt de ces mercenaires croisés en tant que seconds couteaux dans toutes les histoires de fantasy, est assez original et excitant. Ils s'appellent Miséricorde, Silence, Tam-tam, n'importe lequel d'entre eux peut mourir à tout moment, ils sont sales et violents, et pourtant le lecteur est contrait de suivre leur quotidien, voire de s'attacher à eux.
Leur parcours, parlons-en : ce qui peut paraître pour une faiblesse est, pour moi, la force du roman. L'auteur ne met pas en place une intrigue à tiroirs, mais se "contente" de relater les faits d'arme de la troupe, en passant parfois du coq à l'âne. Pourtant, le lecteur n'est jamais perdu, et je me suis même surpris à ne plus pouvoir lâcher le bouquin pour connaître la suite, lorsqu'un ensemble d'actions a priori sans rapports commence à s'inscrire dans un tout cohérent, toujours présenté du point de vue de ces mercenaires...
Bref, encore une fois je supporte mal la fantasy, mais l'approche réaliste de ce livre, et surtout son style à contre-courant de tout ce qui se fait dans le genre m'a totalement séduit. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de fantasy aussi facilement abordable et passionnante.
« J’ai un projet, devenir fou. »
Charles Bukowski
Charles Bukowski
- orcusnf
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est la couverture, elle remonte pas un peu le niveau ?
Florent, courage, il te reste douze tomes après celui là !
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire
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systar
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Le sel de la terre, de Joseph Ratzinger. Un ecclésiastique éclairé, voilà qui paraîtra à certains de la science-fiction...
Sinon, plus sérieusement:
Le travail de la nuit, de Thomas Glavinic.
Un livre un peu déroutant. Dont la substantifique moelle ne s'approche que difficilement.
Dont le plaisir n'a rien d'immédiat.
Mais très intéressant, tout de même, ne serait-ce que pour cette idée kafkaïenne de départ: un type se réveille un 4 juillet, tous les êtres vivants ont disparu de la planète. Que va-t-il faire?...
Sinon, plus sérieusement:
Le travail de la nuit, de Thomas Glavinic.
Un livre un peu déroutant. Dont la substantifique moelle ne s'approche que difficilement.
Dont le plaisir n'a rien d'immédiat.
Mais très intéressant, tout de même, ne serait-ce que pour cette idée kafkaïenne de départ: un type se réveille un 4 juillet, tous les êtres vivants ont disparu de la planète. Que va-t-il faire?...
Bruno - http://systar.hautetfort.com
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1+12 = 13.Florent a écrit :Je m'arrêterai au 1er, je pense, parce que moi les sagas en 12 tomes...orcusnf a écrit :Et la couverture, elle ne remonte pas un peu le niveau ?
Florent, courage, il te reste douze tomes après celui là !
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
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Ultime solution... de Piet Legay. Sympathique.
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Si c'est à ce point, je saurai quoi faire en te rendant la monnaie si tu achètes un bouquin sur notre stand lors de l'un ou l'autre salon/convention/festival...Florent a écrit :Je suis un littéraire, moi, pas un scientifique
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quand on lit de la sf, on a toujours un petit côté scientifique qui traîne.Florent a écrit :Je suis un littéraire, moi, pas un scientifique
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Joëlle WINTREBERT, Les Olympiades truquées.
Trop dense à mon avis, un peu maladroit aussi par endroits, mais néanmoins intéressant... et d'une actualité troublante.
Trop dense à mon avis, un peu maladroit aussi par endroits, mais néanmoins intéressant... et d'une actualité troublante.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
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systar
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Bon, toi, tu l'auras bien cherché: t'es prié de faire pipi dans le flacon pour analyses complémentaires.Nébal a écrit :Joëlle WINTREBERT, Les Olympiades truquées.
Trop dense à mon avis, un peu maladroit aussi par endroits, mais néanmoins intéressant... et d'une actualité troublante.
Et arrête de chroniquer des livres moyens ou pas bons (ou jugés comme tels par toi).
Lis des chefs d'oeuvre et/ou des pavés, ça devrait te demander un peu plus de temps.
Tiens: tape-toi toute la Compagnie des Glaces.
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Jean-Daniel BREQUE, Orphée aux étoiles. Les voyages de Poul Anderson.
Très sympathique, ma foi. Une bonne introduction, que mon compte en banque ne va pas du tout apprécier...
Très sympathique, ma foi. Une bonne introduction, que mon compte en banque ne va pas du tout apprécier...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
"mysterium", le gros recueil de Wilson chez Lunes d'encre.
Le premier roman, "la cabane de l'aiguilleur", par sa description de l'amérique profonde, m'a fait pensé aux romans hors-genre de Dick. L'aspect conjectural est assez léger et le roman vaut surtout pour ses personnages.
Le second, "mysterium", est typique de Wilson: les réactions humaines en face d'un evenement extraordinaire (ici le passage d'un village complet dans une terre parallele dominée par un pouvoir religieux chretien). Bref pas de surprise pour ceux qui ont déjà lu d'autres wilsons et qui devraient apprécier ce roman (c'est mon cas).
Pas encore lu les nouvelles qui suivent.
Le premier roman, "la cabane de l'aiguilleur", par sa description de l'amérique profonde, m'a fait pensé aux romans hors-genre de Dick. L'aspect conjectural est assez léger et le roman vaut surtout pour ses personnages.
Le second, "mysterium", est typique de Wilson: les réactions humaines en face d'un evenement extraordinaire (ici le passage d'un village complet dans une terre parallele dominée par un pouvoir religieux chretien). Bref pas de surprise pour ceux qui ont déjà lu d'autres wilsons et qui devraient apprécier ce roman (c'est mon cas).
Pas encore lu les nouvelles qui suivent.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.