J Antimicrob Chemother. 2008 May 16.
Occurrence and diversity of the tetracycline resistance gene tet(M) in enteric bacteria of Antarctic Adelie penguins.
Rahman MH, Sakamoto KQ, Nonaka L, Suzuki S.
Détail amusant, ils concluent leur article par :
Ce qui est exactement le contraire de la conclusion d'un article de votre humble serviteur, dans le même journal, il y a deux ans.We also suggest that Antarctic Ade´lie penguins may act as a
reservoir for Tcr bacteria because they have the potential to
spread these Tcr bacteria to their young through regurgitation
feeding and throughout the Antarctic ecosystem via faecal
contamination.
En effet, nous avions plutôt retrouvé que plus les animaux vivaient loin de l'homme, plus la résistance aux antibiotiques diminuait.
Très forte résistance aux antibiotique chez les chat/chien, un peu plus faible chez les animaux de ferme, un peu plus faible chez les animaux sauvages de la foret de fontainebleau (d=1h/km2), encore plus faible chez les animaux sauvage des montagnes pyrénéennes (d=50h/km2), et quasiment absente des animaux vivant dans un environnement avec la densité humaine inférieur à 1h/km2...dont les pingouins d'antarctique.
En fait, la première résistance aux antibiotiques à apparaître, chez les animaux sauvages, était justement la résistance à la tétracycline.
Alors que nous avions travaillé sur les souches "dominantes" de la flore intestinale, c'est à dire des E. coli, alors que les Japonais ont travaillé sur l'ensemble de la flore intestinale (soit 10e6 à 10e9 plus de souches), un peu à la sauvage, en utilisant la selle en entier.
Hop, je mets la selle sur une gélose aux antibiotique, et hop je regarde si quelque chose pousse.
Ce qui est certes plus sensible, mais beaucoup moins spécifique.
C'est presque "normal" qu'ils aient trouvé ces
Avec la même technique, nous avons trouvé, dans une autre étude, chez l'homme et les animaux domestiques, plus de 50% de souches résistantes.The Tcr bacteria represented 0% to 0.54% of the total viable count.
N'importe quoi !We also suggest that Antarctic Ade´lie penguins may act as a
reservoir for Tcr bacteria because they have the potential to
spread these Tcr bacteria to their young through regurgitation
feeding and throughout the Antarctic ecosystem via faecal
contamination.
C'est avec ce genre de conclusion "sexy" que les industriels ont pendant des années défendus la sur-consaommation en antibiotiques, car la source de la résistance n'est pas l'Homme, mais la Nature.
En fait, ce résultat me semble surtout être la triste preuve que l'Homme commence même à toucher l'ecosystème des animaux sauvages, oui. Pas que cet écosystème est le reservoir.
Alors certes, cette contamination reste encore légère, et ne touche pas encore la flore dominante (les E. coli).
Mais...
Quand les animaux sauvages auront effectivement des souches résistantes aussi bien dans la flore sous-dominante que dans la flore dominante, la "boucle sera bouclée", et je vois mal, comment, lorsque ce stade sera atteint, on pourra faire diminuer le niveau de la résistance. On se "recontaminera" en permanence, même sans pression de sélection extérieure en antibiotique.
Ci dessous, l'abstract de mon précédent article dans le JAC :
J Antimicrob Chemother. 2006 Jun;57(6):1215-9.
Effect of human vicinity on antimicrobial resistance and integrons in animal faecal Escherichia coli.
Skurnik D, Ruimy R, Andremont A, Amorin C, Rouquet P, Picard B, Denamur E.
OBJECTIVES: To determine the level of antimicrobial resistance and the occurrence of class 1, 2 and 3 integrons in faecal Escherichia coli from several animal populations variously exposed to human contact. METHODS: A collection of 341 faecal E. coli isolates was constituted from several animal populations subject to various degrees of exposure to humans: 18 animals never exposed to humans (living in the Antarctic or Gabon), 71 wild animals living in a low human density area (mountainous region of the Pyrenees, France), 61 wild animals living in a higher human density area (Fontainebleau forest near Paris, France), and 128 extensively reared farm animals and 42 pet dogs, both living in the Pyrenees. Resistance to antimicrobial agents was determined by the method of disc diffusion and quantified using the resistance score of BE Murray, JJ Mathewson, HL DuPont, CD Ericsson and RR Reves (Antimicrobial Agents and Chemotherapy 1990; 34: 515-18). Integrons were characterized by triplex real-time PCR and sequencing. The absence of epidemiologic clones was confirmed by PCR-based methods. RESULTS: A gradient of resistance ranging from absence to high prevalence (resistance score of 18.7%) and a gradual increase in the prevalence of class 1 integrons (from 0% to 16%), both correlated with the increase in exposure to humans, were observed. In wild animals with little contact with humans, resistance, when present, was not mediated by integrons. CONCLUSIONS: Our findings firmly establish that the current prevalence of antimicrobial resistance found in animal faecal bacteria, as well as the prevalence of integrons, is clearly anthropogenic. The presence of integrons may constitute an adaptive process to environments whose antimicrobial pressure exceeds a certain threshold.