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par DO » dim. mai 14, 2006 8:27 am
Effectivement. Y est surtout présente qu'une pseudo SF intellectualiste, représentée par une palette d'auteurs qui se prennent pour les sauveurs du monde, et sont de clairs adeptes d'une vision apocalyptique digne de la fin du premier millénaire.
On se croirait revenu au moyen-age, avec les prêtres détenteurs de vérité et qui tirent leur maigre pouvoir de la peur qu'ils inspirent aux autres.
Témoin le débat qui se tenait sur l'avenir de la SF, hier samedi 13, et dont on peut résumer le contenu ainsi:
"la SF aura un avenir à condition que l'humanité en ait une".
C'est vrai: la SF française n'a pas d'avenir dans l'anticipation pure, parce qu'elle est écrite par des auteurs qui écrivent encore comme le faisaient leurs pères, et qui sont incapables de donner à lire à une jeune génération qui réfléchit plus vite qu'eux.
Jean-Claude Dunyach parle de la complexité des systèmes qui rendrait la science-fiction inabordable au commun des auteurs, encore plus difficile à ciseler qu'auparavant. Parce que durant la guerre froide, c'était vraiment évident d'imaginer l'avenir proche...
Bien sûr!
Ou comment se donner du crédit en affichant une profession à forte valeur scientifique ajoutée.
Comment oser imaginer un seul instant que les problèmes de l'humanité sont différents de ceux d'il y a deux mille ans? Quel orgueil, et surtout quel irrespect envers les anciens auteurs comme envers le lectorat, tout bonnement pris pour une belle bande de crétins!
Car non, évidemment, personne ne voit les problèmes. Heureusement qu'on nous a dit hier qu'il était dangereux que l'Iran ait la bombe atomique. Merci!
Les problèmes du monde et l'improbabilité de l'avenir humain, tout le monde les voit, du chef d'entreprise à l'ouvrier. Et nombreux sont ceux qui agissent dans le bon sens par de petits gestes apparemment anodins. La sf n'a qu'un rôle de collecteur des peurs ambiantes, elle est en quelque sorte opportuniste. Rien de plus. Et qu'on arrête de se prétendre philosophe lorsqu'on a publié un ou plusieurs bouquins de SF en France.
Un supposé débat comme celui qui s'est tenu hier, samedi 13 aux Imaginales n'apporte rien de nouveau. On tenait le même discours aux Galaxiales en 98. Huit ans, et pas un brin d'évolution dans les mentalités de ces chers auteurs. Toujours les mêmes, d'ailleurs.
Mais c'est vrai: il y a ceux qui savent, et ceux qui ne savent pas.