Il n'y a pas de raison pour que le critique écrive à destination de l'auteur et l'aide a s'améliorer. C'est le boulot de l'éditeur ça. Ensuite, qu'à la lecture d'une critique un auteur y trouve de l'inspiration, une nouvelle vue sur son travail, c'est tout bonus mais c'est pas le but il me semble.Erion a écrit :Dans "Derrière l'épaule" Françoise Sagan racontait précisément l'évolution des critiques sur 40 ans. Il fut un temps où les critiques étaient paternalistes, ils analysaient l'oeuvre et en profitaient pour donner des conseils, comme de vieux professeurs disant à leurs élèves comment s'améliorer (et on ne le dit qu'aux bons élèves), puis les générations de critique ont changé, pour passer à des analyses moins "pédagogiques", plus "hormonales", jusqu'à finir par ne plus trop rien dire, voire s'en prendre à l'individu et pas au livre, ou par se regarder écrire sa critique.
Passons sur mon cas particulier (car en gros égoïste j'écris avant tout pour moi), un critique écrit pour le lecteur. Pour celui qui va peut-être lire le livre et qui cherche alors un avis et un conseil (qu'est-ce qu'il y a dedans ? est-ce que ça va me plaire) et/ou pour celui qui l'a déjà lu et qui cherche à confronter son point de vue, à trouver des pistes de réflexion,... Ce n'est pas parce que ces critiques s'adressent au lecteur qu'elle ne disent plus rien.
Là je vois pas. Si la critique ne sert à rien à l'auteur il passe son chemin, non ? Faire progresser l'auteur, c'est le boulot de l'éditeur, pas du critique.Ce n'est pas la critique qui est un problème, c'est la critique qui ne sert à rien à l'auteur qui est un problème pour l'auteur.
En fait ce que je comprends pas c'est que tu enchaines direct avec ça, dans le même paragraphe:
On est bien d'accord qu'attaquer personnellement l'auteur ne sert à rien et ne se fait pas.Quand un critique se met à critiquer l'individu plus que le bouquin, alors l'auteur a envie de lancer "d'où me parles-tu ?" A partir d'un certain niveau d'attaque, ça devient inutile, d'autant plus inutile que sans objet (l'influence des critiques négatives sur les ventes, grand mystère).
Mais on peut très bien atomiser loyalement une oeuvre, sans insulter son auteur (qui aura le droit de se sentir vexé). On peut aussi critiquer des tendances globales de sa bibliographie, ce qui permet à l'occasion de soutenir que "untel est un mauvais écrivain" sans que cela soit déplacé.
Parce qu'un critique qui n'écrit pas et par conséquent n'y a pas été davantage confronté sera capable de relever ces failles ? Moi pas comprendre.Anne a écrit :un critique qui écrit ne peut pas relever des failles et bien les comprendre tant qu'il n'y a pas été confronté. L'expérimentation, il n'y a que ça...
Pour le reste, tout attaché à la subjectivité du lecteur/spectateur/whatever que je suis, je soutiens en grande partie la position que tient Systar (ici) : il y a dans la critique une bonne part d'éléments objectifs, qu'on aura du mal à lui retirer.
Après il est bien possible que ces éléments ne nous plaisent guère : avec un peu de mauvaise foi si besoin, il est pas difficile de les faire passer pour des défauts.
PS : quand j'ai vu qu'il y avait deux ou trois nouvelles pages j'ai pris peur. En fait non c'était rapide à lire. Un grand merci à tous les floodeurs.
PPS : apprenez à ne citer que le nécessaire. Bon pour la base de données, bon pour le lecteur qui n'a pas besoin de scroller comme un malade et qui sait d'emblée de quoi vous causez.