Et on te dit : C'EST UNE QUESTION DE TALENT.Florent a écrit : Mais non je n'en fais pas un préalable obligatoire, je dis que le résultat sera DIFFERENT. Jean d'Ormesson qui voudra écrire demain du Bukowski, moi je ne demande qu'à voir, au minimum ça me fera marrer. Marc Levy peut écrire un space opera, pourquoi pas, et Maurice Dantec l'adaptation littéraire de SOUS LE SOLEIL. Allons-y gaiement, puisque c'est juste une question d'intelligence, d'imagination et de talent, pas besoin de se sentir aucune affinité avec ce qu'on raconte, tout le monde peut aborder tous les sujets sans en être familier à vous croire. Zola n'était pas mineur mais il RESSENTAIT leur souffrance, il en a sûrement cotoyé, il CONNAISSAIT son sujet. C'est ce que je me tue à dire, mais vous faites une fixation sur AVOIR VECU CE QU'ON RACONTE.
Tu dis n'importe quoi. Un jour, tu accuses a moité Nabokov d'être pédophile, un autre que ce qui est important c'est le ressenti et pas la connaissance (et donc tu écartes les auteurs qui se documentent), puis quand on te démontre par A+B que des auteurs qui n'ont pas VECU, mais qui s'étaient documentés, sont capables de décrire une situation, tu nous balances que D'Ormesson, Levy et Dantec peuvent pas écrire n'importe quoi.
Mais JUSTEMENT, bon sang, ils ont leurs propres intérêts, leur propre vie d'artiste, et on ne leur DEMANDE PAS de faire du Bukowski. En revanche, un auteur qui aurait BESOIN d'écrire sur les mêmes questions, sans avoir vécu la vie d'un alcoolique/drogué/taulard peut arriver au même résultat. Y'a aucune impossibilité par construction. Après, le résultat, ca dépend du talent, de la sensibilité, des choix de l'auteur, mais c'est le problème de l'auteur. Mais son besoin n'est pas malsain, et ça peut venir de choses totalement annexes sans aucun rapport avec le fantasme pédophile. Donc, sauf à avoir un élément précis (par exemple une interview de Nabokov où il déclare qu'il a voulu explorer sa fascination pour les jeunes ados) la discussion que tu as engagée est stérile.
Pourquoi ne pas non plus te demander pourquoi Asimov a parlé des robots (envie d'avoir un phallus en acier ?), pourquoi Fritz Leiber parle d'épées dans son cycle ? (ah la fameuse tour de sorcier avec une grande tour et deux batiments rond en bas - véridique), etc... D'où vient l'inspiration ? D'où vient la motivation ? D'où vient le vent ? Pourquoi quelque chose plutôt que rien ?
Elle sort du fait que Nabokov est un être humain et un écrivain. POINT. Toute autre spéculation est malsaine. Il est clair que Nabokov avait un projet quand il a écrit Lolita, et il a pris les moyens qu'il faut. Ses motivations, on peut aller les trouver, mais il faut des éléments plus solides que la simple spéculation. Sauf à vouloir faire souffrir les diptères.Ce que je veux dire, c'est que la passion avec laquelle Nabokov parle de Lolita ne peut pas sortir de nulle part.
Ben si, totalement. Un écrivain, c'est un réalisateur qui a budget illimité et un acteur qui peut prendre tous les rôles de la distribution.Pour les réalisateurs et les acteurs, là encore, on ne peut pas comparer avec un écrivain, ça n'a rien à voir.