faire publier son premier roman
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Nathalie
Pour répondre (ou pas, d'ailleurs...) à Patrice, et sans avoir grand chose à ajouter à ce qu'ont dit Eric et Tonton, je ne crois pas que mon boulot ait quoi que ce soit à voir avec le marketing. Pour ce que j'en vois le marketing, c'est : "mieux vendre ce qui se vend déjà très très bien" (bon, je suppose que je n'ai rien compris).
Pour ma part, j'essaye (peut-être que je n'y arrive pas) d'avoir une collection qui ait une certaine cohérence.
Pour ce qui est du risque, là, vraiment, tu n'as pas besoin de faire de l'inédit pour en prendre. Allez, je me lance (par ordre alphabétique et liste loin d'être exhaustive - et le mérite ne m'en revient pas puisque ces auteurs étaient dans la collection bien avant moi) : Ugo Bellagamba, Francis Berthelot, Terry Bisson, Sylvie Denis, Thierry Di Rollo, Gardner Dozois, Harlan Ellison, Joe Haldeman... Bon, je finis pas l'alphabet parce que j'ai pas le temps, mais bon, j'espère que ces quelques exemples suffisent à prouver qu'une collection de poche n'est pas là que pour publier des bouquins qui se sont très bien vendus en grand format.
Allez, je vais même pousser le vice jusqu'à faire le tour de mes petits camarades. Pocket : Mauméjean, Kress, Westerfeld... J'ai lu : Shepard, Lovegrove... (j'en oublie plein mais je connais déjà pas mon catalogue par cœur, alors le leur...)
Bon, enfin, non, Patrice, ce n'est pas si simple et le temps dont tu parles n'existe plus. Le moindre poche était tiré à l'époque à... quoi ? 20.000 exemplaires. Ouais, là, pas de problème, tu peux espérer sortir un manuscrit du lot et arriver à le défendre. Aujourd'hui, un inédit directement en poche tiré à 6.000 ex (soyons fous !) : il est mort. Direct. Sans passer par la case départ. (bon, le premier qui me fait remarquer que je le fais quand même avec Doctorow ou Kessel a pas tout à fait raison. Il a pas tout à fait tort non plus, mais c'est pas tout à fait pareil, mais bon... Il faudrait encore une bonne dizaine de lignes et vous avez pas le temps. Moi non plus).
Pour ma part, j'essaye (peut-être que je n'y arrive pas) d'avoir une collection qui ait une certaine cohérence.
Pour ce qui est du risque, là, vraiment, tu n'as pas besoin de faire de l'inédit pour en prendre. Allez, je me lance (par ordre alphabétique et liste loin d'être exhaustive - et le mérite ne m'en revient pas puisque ces auteurs étaient dans la collection bien avant moi) : Ugo Bellagamba, Francis Berthelot, Terry Bisson, Sylvie Denis, Thierry Di Rollo, Gardner Dozois, Harlan Ellison, Joe Haldeman... Bon, je finis pas l'alphabet parce que j'ai pas le temps, mais bon, j'espère que ces quelques exemples suffisent à prouver qu'une collection de poche n'est pas là que pour publier des bouquins qui se sont très bien vendus en grand format.
Allez, je vais même pousser le vice jusqu'à faire le tour de mes petits camarades. Pocket : Mauméjean, Kress, Westerfeld... J'ai lu : Shepard, Lovegrove... (j'en oublie plein mais je connais déjà pas mon catalogue par cœur, alors le leur...)
Bon, enfin, non, Patrice, ce n'est pas si simple et le temps dont tu parles n'existe plus. Le moindre poche était tiré à l'époque à... quoi ? 20.000 exemplaires. Ouais, là, pas de problème, tu peux espérer sortir un manuscrit du lot et arriver à le défendre. Aujourd'hui, un inédit directement en poche tiré à 6.000 ex (soyons fous !) : il est mort. Direct. Sans passer par la case départ. (bon, le premier qui me fait remarquer que je le fais quand même avec Doctorow ou Kessel a pas tout à fait raison. Il a pas tout à fait tort non plus, mais c'est pas tout à fait pareil, mais bon... Il faudrait encore une bonne dizaine de lignes et vous avez pas le temps. Moi non plus).
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Bénédicte Lombardo - Rendez-vous Ailleurs, Pré aux clercs et Presses de la Cité et Pocket SFLensman a écrit : Il y a au moins un cas où le directeur de la collection grand format et de celle de poche est le même (A&D et LdP SF).
Thibaud Eliroff - Pygmalion et J'ai Lu SF
J'ai gardé un souvenir ému de la tête de Thibaud, un soir au Salon du Livre où, en discutant avec Marianne Leconte, directrice de feu la collection Titres SF, elle a glissé que lorsqu'elle sortait un Conan, à l'époque, elle pouvait raisonnablement tabler sur 30 ou 40 000 ex.Pascal a écrit :... le temps dont tu parles n'existe plus. Le moindre poche était tiré à l'époque à... quoi ? 20.000 exemplaires.
Je ne sais plus qui s'est baissé pour ramasser la mâchoire de Thibaud.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
AMHA, oui, clairement, ce serait préférable. Surtout qu'on peut quand même y mettre des formes préservant l'amour propre ô combien immense de l'apprenti écrivain.Eric a écrit :D'un autre côté, vu du côté de l'auteur, serait-ce plus agréable de recevoir un truc vraiment sincère, genre :
"Cher Monsieur,
À la lecture des trois premières pages du manuscrit que vous avez eu l'imprudence de nous faire parvenir, il me semble urgent de vous dire d'oublier, et ce, de la manière la plus définitive, toute velléité d'écriture. En guise d'exutoire à vos élans créatifs, pourquoi ne pas plutôt vous essayer à la sculpture de mie de pain, ou même, pourquoi pas, la marquèterie en crottes de nez ?
En revanche, et pardon d'insister, mais je parle ici au nom de toute la corporation à laquelle j'appartiens, rendez-vous service, rendez-nous service, évitez-vous une vie entière de déconvenues : n'écrivez plus !
Jamais !
Bien à vous, "
Traîner des illusions et finir par se prendre pour un auteur incompris, au final c'est sûrement plus douloureux que de se ramasser une bonne claque qui fait ouvrir les yeux. Sans compter qu'un avis argumenté, même sévère, peut aussi permettre de progresser à l'auteur qui veut vraiment s'accrocher et qui est prêt à entendre les critiques.
Mais bon, après ça, la question des moyens humains dont dispose un éditeur pour ce genre de boulot...
Sans compter qu'il leur faudrait en plus embaucher des Benjamin Malaussène pour se prendre des baffes à la place des auteurs de tels courriers...Deleatur a écrit :Mais bon, après ça, la question des moyens humains dont dispose un éditeur pour ce genre de boulot...
Anybody remotely interesting is mad in some way. (the 7th Doctor)
Blog HS après déménagement. En attendant, photos !
Blog HS après déménagement. En attendant, photos !
Je ne parlais pas que pour moi, tu l'auras noté. Peu importe la collection. Et je ne l'ai pas pris mal du tout, hein, je comprends ce que tu veux dire, mais ce n'est pas la (seule) réalité d'aucun d'entre nous, je crois.Patrice a écrit :Surtout que j'aime Folio SF.
Eh bien, en fait non. Pour avoir essayer par mail ou, pas plus tard qu'hier, par téléphone, d'expliquer clairement les choses, eh bien, tu auras beau y mettre toutes les formes que tu veux, l'apprenti écrivain ne renoncera pas, et même n'entendra que ce qu'il veut bien entendre. Ce qui est peut-être pas un mal en plus, parce que dans le tas, il y en a peut-être 1 qui y arrivera à force de persévérance. Mais, dans la plupart des cas, même si tu expliques les choses, la personne en face pense que tu n'es vraiment qu'un branleur qui n'y connaît rien. Bon, peut-être, mais ce n'est pas le problème.Deleatur a écrit :AMHA, oui, clairement, ce serait préférable. Surtout qu'on peut quand même y mettre des formes préservant l'amour propre ô combien immense de l'apprenti écrivain.
Traîner des illusions et finir par se prendre pour un auteur incompris, au final c'est sûrement plus douloureux que de se ramasser une bonne claque qui fait ouvrir les yeux. Sans compter qu'un avis argumenté, même sévère, peut aussi permettre de progresser à l'auteur qui veut vraiment s'accrocher et qui est prêt à entendre les critiques.
Un exemple : après avoir expliquer que ce n'était pas utile de m'envoyer le manuscrit car étant une collection de poche bla, bla, bla, mais que par contre, si il/elle allait dans une librairie suffisamment grande pour voir parmi les éditeurs grands formats (comme Mnémos, Denoël, Bragelonne, Le Bélial'...) celui qui correspondrait le mieux à son projet, la question qui vient immédiatement après, est : "vous pouvez répéter les éditeurs, j'ai pas eu le temps de noter". Alors, je le fais, en refaisant mon couplet sur "renseignez-vous d'abord sur l'éditeur à qui vous l'envoyez", mais je sais qu'il/elle ne le fera pas et enverra à tous ces éditeurs alors qu'ils ne publient, de fait, pas le même type d'ouvrages. Ce n'est pas la bonne méthode.
- Fredericque
- Messages : 141
- Enregistré le : sam. mai 31, 2008 2:58 am
- Localisation : 2, rue Boutaric - appt.96
- Contact :
Pascal : effectivement, même avec moi les auteurs à qui j'ai pu faire des critiques (constructives) n'ont pas renoncés. Mais je pense que cela vient de plus en amont : Déjà, pour envoyer un manuscrit, à moins d'être un irresponsable fini et sans aucun amour propre, il faut une sacrée volonté et une très bonne détermination. Après, avec une telle volonté et une telle détermination, il devient logique que l'auteur ne veuille pas renoncer pour quelques critiques ou refus. Un roman, c'est une partie de soi, l'expression que l'on veut sortir et faire connaître. Donc, il est logique que l'auteur y tienne.
Après, qu'il tienne compte des critiques ou pas, c'est son problème. S'il ne veut pas progresser, c'est également son problème.
L'un de mes anciens professeurs m'a dit un jour : toutes les critiques ne sont pas bonnes à prendre, cependant, dans chaque critique, il y a toujours une part de vérité
Après, qu'il tienne compte des critiques ou pas, c'est son problème. S'il ne veut pas progresser, c'est également son problème.
L'un de mes anciens professeurs m'a dit un jour : toutes les critiques ne sont pas bonnes à prendre, cependant, dans chaque critique, il y a toujours une part de vérité

C'est pas QUE son problème, justement. Parce que parler dans le vide, ça prend du temps. Et ce temps serait mieux employé ailleurs => lettre type. (j'ajouterais bien CQFD, mais c'est peut-être aller un peu vite en besogne.)Fredericque a écrit :Après, qu'il tienne compte des critiques ou pas, c'est son problème. S'il ne veut pas progresser, c'est également son problème.
L'auteur met plusieurs mois, voir des années à écrire son texte. Il ne comprend pas que l'on puisse ne pas disposer de quelques minutes voire d'heures pour en parler avec lui.Fredericque a écrit : Un roman, c'est une partie de soi, l'expression que l'on veut sortir et faire connaître. Donc, il est logique que l'auteur y tienne.
Cela doit être dur de se faire refuser, pourtant on est prévenu avant, quand même ?
Bon, j'en parle tranquille, personnellement j'ai trop peur pour présenter mes textes chez un éditeur - et aussi, peut-être, je manque d'ego - ou alors j'ai une vision juste de la valeur de ma prose ?
C'est moins grave que si c'était pire ! (S.A.)
OK je vais me préparer. en même temps, il y a pire que les critiques d'éditeur, ce sont les critiques de lecteur.
ayant une nouvelle publiée dans un recueil d'une petite maison d'éditions qui a un forum, on se trouve exposé aux critiques des gens qui soient de portent au nu, soit te flinguent à la kalachnikoch !! C'est une autre paire de manches.
un auteur qui envoie à un éditeur et qui n'accepte pas le refus ou les critiques, il faut mieux qu'il arrête je pense, surtout pour un premier roman.
j'ai la chance d'avoir deux amis qui ne se gênent pas pour me dire quand ça va pas, qu'il y a des fautes et des incohérences.
Ca aide à progresser de manière spectaculaire.
Ensuite, écrire doit être d'abord un plaisir personnel et pour les déçus, je leur conseille fictionpress, ils rencontreront peut-être leur public.
si j'ai des réponses (je vais commencer à déposer montexte le mois prochain), je vous les écrirais, histoire qu'on se marre.
ensuite In'challah
ayant une nouvelle publiée dans un recueil d'une petite maison d'éditions qui a un forum, on se trouve exposé aux critiques des gens qui soient de portent au nu, soit te flinguent à la kalachnikoch !! C'est une autre paire de manches.
un auteur qui envoie à un éditeur et qui n'accepte pas le refus ou les critiques, il faut mieux qu'il arrête je pense, surtout pour un premier roman.
j'ai la chance d'avoir deux amis qui ne se gênent pas pour me dire quand ça va pas, qu'il y a des fautes et des incohérences.
Ca aide à progresser de manière spectaculaire.
Ensuite, écrire doit être d'abord un plaisir personnel et pour les déçus, je leur conseille fictionpress, ils rencontreront peut-être leur public.
si j'ai des réponses (je vais commencer à déposer montexte le mois prochain), je vous les écrirais, histoire qu'on se marre.
ensuite In'challah
I have a cunning plan
"Je me suis permis de féconder votre caviar" docteur Zoiberg - futurama
Venez découvrir mon univers: www.domaine-cypreyhall.com
"Je me suis permis de féconder votre caviar" docteur Zoiberg - futurama
Venez découvrir mon univers: www.domaine-cypreyhall.com
"Cher Monsieur,
À la lecture des trois premières pages du manuscrit que vous avez eu l'imprudence de nous faire parvenir, il me semble urgent de vous dire d'oublier, et ce, de la manière la plus définitive, toute velléité d'écriture. En guise d'exutoire à vos élans créatifs, pourquoi ne pas plutôt vous essayer à la sculpture de mie de pain, ou même, pourquoi pas, la marquèterie en crottes de nez ?
En revanche, et pardon d'insister, mais je parle ici au nom de toute la corporation à laquelle j'appartiens, rendez-vous service, rendez-nous service, évitez-vous une vie entière de déconvenues : n'écrivez plus !
Jamais !
Bien à vous, "
Ah, mais il n'y a pas que les éditeurs de SF qui savent s'amuser.
J'ai régulièrement des travaux scientifiques, sous formes d'articles, à reviewer pour les journaux de ma spécialité.
Certains de ces travaux sont vraiment affligeants.
Ci-dessous la conclusion d'une revue récente que j'ai faite d'un travail soumis à publication dans un journal de référence :
Comments to editor:
Dear Editor,
A lot of the readers of the (XXX) specially among the clinical microbiologists and the physicians in infectious diseases would be very surprised, as I was myself, by the design of this study.
The antibiotics tested have for most of them absolutely no clinical relevance against S. aureus and P. aeruginosa. In fact, this study is not only preliminary, but also pointless with this design.
Maybe they should ask for the help of someone in the field of the antibiotherapy.
- dracosolis
- Messages : 7417
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
- Contact :
perso, je continue à m'en poser même après les lettres d'acceptationsKatioucha a écrit :Tu retapisses ton salon avec tes lettres de refus. Après, tu passes à ta chambre. Quand tu en seras au palier, là, et là seulement, tu commences à te poser des questions.

en tout cas, le directeur de collection qui prend du temps pour t'expliquer pourquoi il te publiera pas c'est précieux (peut-être plus que celui qui t'explique pourquoi il va acheter ton roman).(sauf si les raisons, c'est que le pingpong ou le macramé te rendraient plus utile au genre humain que l'écriture, et que lorsqu'on contemple ta prose, on pense immédiatement au prix darwin par pitié)
y'en a un, un barbu, qui a pris toute une après midi de son temps super cher pour moi, pour tout me pointer, manus en main et crayon sur l'oreille.
il m'a dit pourquoi j'étais publiable
pourquoi il le ferait pas lui
en quoi je merdais
où j'étais pas trop mauvaise
ce qu'il falllait travailler
ce qu'il fallait laisser tomber
le plus beau cadeau ambigu de ma vie.
j'en suis sortie l'ego en berne mais avec des billes pleins les poches
