Il y aurait donc des écrivains capables d'écrire de tout (western, littérature générale, SF, fantasy, roman historique, que sais-je?). Bien. Mais quel est exactement l'intérêt de le préciser, en donnant spécialement en exemple la SF? Faut-il voir le fait d'être capable de passer d'un genre à un autre nécessairement comme une qualité? On pourrait tout aussi bien prétendre que le côté caméléon caractérise un manque de personnalité (ce qui, de fait, est le contraire de ce qui se passe avec Catherine Dufour). Ou alors, au contraire, on pourrait dire que Catherine Dufour raconte tout le temps la même histoire, quel que soit le genre qu'elle adopte... j'ai du mal à y croire...Thibaud E. a écrit :Eh bien, si l'on appelle "fond" l'idée fondatrice d'une œuvre (qu'il s'agisse d'une intrigue, d'un personnage, d'une planète, etc.) et "forme" sa mise en mots, les deux sont bel et bien dissociables. Avec son idée, un auteur peut très bien choisir d'écrire une nouvelle, un roman, un essai, une pièce de théâtre... Il peut décider que la SF, le polar, la littérature générale, érotique ou encore le thriller serviront mieux son but.
Pour rester sur la SF, imaginons une histoire d'invasion extraterrestre, où interviendront un héros rebelle, un gouvernement corrompu et des E.T. belliqueux. N'y a-t-il pas un million de façons de raconter cette histoire ?
Et pour en revenir à Catherine, je reste sur l'idée que ce qui s'apparente chez elle au "fond" pourrait très bien se passer de tous les artifices de la SF (et ce n'est pas un jugement de valeur !). Après, qu'elle aime cette littérature et ait choisi d'en respecter les codes pour raconter ses histoires, soit. Mais on ne m'ôtera pas de la tête qu'elle pourrait faire une grande carrière d'écrivain hors genre.
Mon mauvais esprit habituel m'amène à voir un petit côté condescendant dans l'expression: "elle pourrait faire une grande carrière d'écrivain hors genre". Un persifleur de mon genre pourrait y voir, en effet, une sorte d'échelle de valeur: l'écrivain "de littérature générale" (presque de "grande littérature"), au-dessus de ll'écriiain de genre (la science-fiction, pour prendre un exemple complètement pas du tout au hasard...)... ce dernier, tout en étant méritant, serait tout de même un peu en dessous...
Mais ce n'est, répétons le, que du mauvais esprit!
Oncle Joe