Eric a écrit :+1 avec Lem. Une fois de plus Dantec est dans le fantasme, dans la recherche de son identité. C'est cette constante recherche, parfois (de plus en plus souvent ces dernières années) maladroite, qui, à mes yeux, en font un auteur intéressant. Il fait partie de ses écrivains qui écrivent leur vie dans leurs romans. Du coup, l'analyse de Lem prend tout son sens.
Quant à sa prétendue "dangerosité", soyons sérieux deux minutes. Dantec est à la pensée unique ce que Jack Bauer est au terrorisme international, c'est dire la portée de l'ensemble.
Je vais aggraver son cas, alors, à Dantec.
Il écrit tout ce qu'il écrit sans chercher une quelconque identité.
Il sait déjà ce qu'il est, d'un certain point de vue. Il l'a assez clamé, on l'a assez emmerdé pour l'avoir dit un peu trop fort, et avoir poussé la cohérence de sa position (catholique romain donc essentiellement réac', oui, et après?)
désolé d'en froisser certains, peut-être, ici, mais dans la discussion, pour avoir parlé un peu avec Dantec, j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi gentil, ouvert à la contradiction et modeste que lui, de personne à personne; question savoir-vivre, c'est un type qui est un cran au-dessus de pas mal d'autres.(ceci étant pour répondre à l' "immonde connard") On aurait des leçons à en tirer. Il est à la fois un homme bien plus doux au quotidien et un polémiste bien plus agressif que ce dont certains sont capables.
Il fantasme peut-être (sans doute), mais pas pour projeter des interrogations existentielles égocentrées.
Il écrivait déjà, il y a trois ou quatre ans, des choses qui allaient dans le sens de ce qu'on retrouve là, dans ce texte.
La conclusion d'American Black Box, où il expliquait qu'il irait toujours plus vers quelque chose comme un Ouest introuvable, sa condition d' "atlante", tout cela disait bien ce qu'on retrouve là. Pas de réelle métamorphose, donc. Déception vis-à-vis de l'ère Bush? A voir (je ne dis pas qu'il ait raison, hein, notez la nuance)
Le problème de l'interprétation de Lem, même si elle est intéressante (et même si jusqu'à présent sur ce fil elle est la SEULE à avoir accordé à Dantec un peu d'attention et d'élévation à une rationalité), c'est qu'elle est symptômale, donc affaiblissante (vocabulaire du "fantasme", comme si on diagnostiquait...). On fait comme si la personne dont on parle était malade, affaiblie, grillée, en-deçà de sa propre pensée, ou inconsciente de ce qu'elle pense vraiment. Mais alors il ne sert à rien d'en parler, il y aurait juste à espérer qu'une telle personne se fasse soigner.
Je ne sais pas vous, mais moi, quand je trouve le comportement d'une personne morbide, pathologique, je ne m'acharne pas dessus, j'espère juste qu'elle ira se faire soigner.