la dernière sortie de Dantec
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Mouep...
En ce qui concerne le, aha, "débat", le problème est que ce ce texticule, s'il n'était pas signé par Dantec, mais, disons, "Antéchrist666", "Réac2000", "SacrécoeurdeJésus", "BenitoForever"*, "Franssofranssé" ou "Joël Bouard", on ne chercherait pas à y trouver le moindre intérêt ou la moindre importance, et les commentaires s'arrêteraient vite à "quel crétin", voire "aha, j'imprime ça tout de suite, ça rejoindra ma collec' de tractounets schizoïdes politiques et religieux, pour avoir des lectures édifiantes et rigolotes quand je vais faire caca".
Sauf que ça y est, je le trouve déjà plus rigolo du tout (déjà qu'à la base, bon...).
Pfff...
* : Eh eh... Mais non, je n'ai pas dit que Momo était fasciste ; déjà, il est trop ridicule pour ça, y'a incompatibilité, malgré ses poses "la classe en cuir". Faf ou facho, comme on dénigrera aisément les petits excités à droite de la droite, à la limite ; mais fasciste, pas vraiment, vu qu'il est surtout réac. L'expression "immonde connard d'extrême droite" me paraît déjà plus juste. Bon, "immonde" et "connard", on peut pinailler ; mais pour contester "d'extrême droite", bon courage (ou bon trip).
En ce qui concerne le, aha, "débat", le problème est que ce ce texticule, s'il n'était pas signé par Dantec, mais, disons, "Antéchrist666", "Réac2000", "SacrécoeurdeJésus", "BenitoForever"*, "Franssofranssé" ou "Joël Bouard", on ne chercherait pas à y trouver le moindre intérêt ou la moindre importance, et les commentaires s'arrêteraient vite à "quel crétin", voire "aha, j'imprime ça tout de suite, ça rejoindra ma collec' de tractounets schizoïdes politiques et religieux, pour avoir des lectures édifiantes et rigolotes quand je vais faire caca".
Sauf que ça y est, je le trouve déjà plus rigolo du tout (déjà qu'à la base, bon...).
Pfff...
* : Eh eh... Mais non, je n'ai pas dit que Momo était fasciste ; déjà, il est trop ridicule pour ça, y'a incompatibilité, malgré ses poses "la classe en cuir". Faf ou facho, comme on dénigrera aisément les petits excités à droite de la droite, à la limite ; mais fasciste, pas vraiment, vu qu'il est surtout réac. L'expression "immonde connard d'extrême droite" me paraît déjà plus juste. Bon, "immonde" et "connard", on peut pinailler ; mais pour contester "d'extrême droite", bon courage (ou bon trip).
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
- Eric
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D'accord avec Systar sur la dualité de Dantec. L'homme est à mille lieues de ses postures de pamphlétaire à la petite semaine. Là où je ne te rejoins pas, c'est que je pense qu'il sait ce qu'il vaut, mais pas nécessairement qui il est. Il est en constante recherche d'identité. Il cherche sa famille. C'est d'ailleurs dans ces termes qu'il parle de sa conversion au catholicisme. Il a commencé polardeux de gauche, s'est essayé essefeux nihiliste, il est aujourd'hui conservateur, et je me souviens de lui en fin d'interview me demander pourquoi il était rejeté par le milieu SF en France. Il a besoin de reconnaissance. De celle d'un milieu. Et il essaye de trouver une voix entre ce désir de reconnaissance, et ses aspirations intellectuelles. Il l'impression d'avoir trouvé une "famille" parce que son agent crée pour lui cette illusion dont il a besoin. Mais on ne sait pas où Dantec va ressurgir un jour. Peut-être aux antipodes de ce qu'il est aujourd'hui, s'il pense que la vérité qu'il recherche s'y trouve.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Je crois surtout qu'il totalement à la masse quand il décrit le monde qui l'entoure. Il a une paire d'yeux déformants, comme le héros de Noir, et il ne voit que ce qu'il désire voir. Il construit tout à partir soit d'un matériau intellectuel réel mais un peu daté (kiffe kiffe St Thomas) soit de postulats culturels très douteux (sa vision des civilisations de l'Islam...aaargh). Il est intense et même fascinant dans ses montées d'adrénaline théologiques. Là son intelligence parle. Mais pour le reste tout vient des tripes. Et c'est pas jolie à voir.L'expression "immonde connard d'extrême droite" me paraît déjà plus juste. Bon, "immonde" et "connard", on peut pinailler ; mais pour contester "d'extrême droite", bon courage (ou bon trip).
Ce mec transcenderait même les contraires dans sa quête identitaire ? On devrait considérer que la somme de ses idées, puantes ou fascinantes, compte moins que le résultat final si cela débouche sur une épiphanie bien au-delà de la morale ? Qu'est-ce qui est Bien ou Mal chez Maurice Dantec d'ailleurs ?Peut-être aux antipodes de ce qu'il est aujourd'hui, s'il pense que la vérité qu'il recherche s'y trouve.
Peut-être qu'on devrait lui accorder un blanc-seing le temps qu'il achève son voyage. On pourrait ne juger qu'à la fin, attendre, avant de le lapider à coup de figues molles, qu'il ait achevé son cycle de réincarnation, gaucho, facho, prophète... et puis ? Moi je vais continuer à le lire, ne serait-ce que pour voir où il va.
Dantec est un écrivain peut-être très dickien, en ce sens qu'il ne fait apparemment pas de différence entre ses univers de fiction — ou du moins l'univers de fiction en cours — et la réalité qui l'entoure. Sous sa plume, ce qui n'est, quand on y réfléchit bien, qu'une toile de fond pour un texte d'anticipation dystopique tendance "maman j'ai peur de l'avenir" devient une analyse géopolitique qui se veut pertinente et prophétique.
Il y a une ligne qui sépare l'auteur de science-fiction du prophète autoproclamé de son propre culte (barjot). M'est avis que Dantec l'a franchie, mais il ne faut pas négliger son goût pour la provocation.
N'empêche que c'est facile de jouer les prophètes de malheur au Québec avec du pognon plein les proches.
Il y a une ligne qui sépare l'auteur de science-fiction du prophète autoproclamé de son propre culte (barjot). M'est avis que Dantec l'a franchie, mais il ne faut pas négliger son goût pour la provocation.
N'empêche que c'est facile de jouer les prophètes de malheur au Québec avec du pognon plein les proches.
I like that.Dantec est un écrivain peut-être très dickien, en ce sens qu'il ne fait apparemment pas de différence entre ses univers de fiction — ou du moins l'univers de fiction en cours — et la réalité qui l'entoure. Sous sa plume, ce qui n'est, quand on y réfléchit bien, qu'une toile de fond pour un texte d'anticipation dystopique tendance "maman j'ai peur de l'avenir" devient une analyse géopolitique qui se veut pertinente et prophétique.
- Transhumain
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Pas faux. Du reste, l'un n'empêche pas l'autre. Je veux dire que, Systar a raison, Dantec pense ce qu'il écrit, il y a d'ailleurs une cohérence certaine dans ses multiples interventions sur le Ring. Cependant cette vision n'est pas celle d'un analyste, mais celle d'un écrivain, avec, oui, ses univers de fiction. Quelque chose de dickien en effet.Bouse Bleuâtre a écrit :Dantec est un écrivain peut-être très dickien, en ce sens qu'il ne fait apparemment pas de différence entre ses univers de fiction — ou du moins l'univers de fiction en cours — et la réalité qui l'entoure. Sous sa plume, ce qui n'est, quand on y réfléchit bien, qu'une toile de fond pour un texte d'anticipation dystopique tendance "maman j'ai peur de l'avenir" devient une analyse géopolitique qui se veut pertinente et prophétique.
Il y a une ligne qui sépare l'auteur de science-fiction du prophète autoproclamé de son propre culte (barjot). M'est avis que Dantec l'a franchie, mais il ne faut pas négliger son goût pour la provocation.
Je n'adhère pas du tout à son texte, si je m'en tiens à une lecture littérale, mais je le trouve intéressant. De quoi parle-t-il, derrière la provoc ? D'une fracture entre ce qu'il appelle Zéropa-Land, c'est-à-dire une zone décentrée qui anéantit les singularités, et des foyers singuliers, donc, impérialistes, qui refusent leur engloutissement dans la suburbia (pour parler comme Bruce Bégout, cf. son texte dans l'essai sur Ballard qui sort ces jours-ci) mondiale. Et cette ligne de fracture, dit-il encore, existe aussi au coeur même des Etats-Unis (d'où cette idée, peut-être fantasmatique mais, au moins métaphoriquement, intéressante, de nouvelle guerre de sécession). Cela n'a rien à voir avec l'extrême-droite. Je ne prends pas son texte au pied de la lettre (bien que l'intention soit claire) mais j'y vois une vision très subjective, certes alimentée par sa psyché mais pas si délirante, du monde. Une vision d'écrivain.
Transhu:
Je serais aussi d'accord en partie avec tes remarques. Cependant, le problème (comme dit Seb) est que, pour construire ses visions, Dantec utilise des références anciennes (notamment religieuses) qu'il ne maîtrise absolument pas, néglige totalement les composantes économiques du monde actuel (il n'est pas le seul, mais chez lui, ça atteint des sommets) etc. Alors, ça pourrait faire des bouquins de SF délirants, mais dans ce cas, il serait souhaitable qu'il évite de faire part de ses angoisses torturantes (et pour le coup largment phatasmatiques, mais ce n'est pas nécessairement une maladie)AVANT le passage à la fiction littéraire.
Pour rebondir sur les remarques de Roland, Dick n'inondait pas massivement ses lecteurs de pensées délirantes, il fallait tout de même aller les chercher, c'était réservé à très peu de gens.... Il faut dire que Dick ne vivait pas à l'époque d'Internet, ce qui a peut-être sauvé sa vraie carrière d'écrivain, en fait (une uchronie à écrire?).
Oncle Joe
PS: comme Roland, j'ai peur qu'il ne soit allé trop loin dans la provoc publique à deux balles. Mais s'il revient dans la littérature, pour ma part, je serai content de l'y retrouver.
Je serais aussi d'accord en partie avec tes remarques. Cependant, le problème (comme dit Seb) est que, pour construire ses visions, Dantec utilise des références anciennes (notamment religieuses) qu'il ne maîtrise absolument pas, néglige totalement les composantes économiques du monde actuel (il n'est pas le seul, mais chez lui, ça atteint des sommets) etc. Alors, ça pourrait faire des bouquins de SF délirants, mais dans ce cas, il serait souhaitable qu'il évite de faire part de ses angoisses torturantes (et pour le coup largment phatasmatiques, mais ce n'est pas nécessairement une maladie)AVANT le passage à la fiction littéraire.
Pour rebondir sur les remarques de Roland, Dick n'inondait pas massivement ses lecteurs de pensées délirantes, il fallait tout de même aller les chercher, c'était réservé à très peu de gens.... Il faut dire que Dick ne vivait pas à l'époque d'Internet, ce qui a peut-être sauvé sa vraie carrière d'écrivain, en fait (une uchronie à écrire?).
Oncle Joe
PS: comme Roland, j'ai peur qu'il ne soit allé trop loin dans la provoc publique à deux balles. Mais s'il revient dans la littérature, pour ma part, je serai content de l'y retrouver.
Salut,
Allez, ça n'est pas tout ça, mais pour effacer tout ce mal:
http://www.youtube.com/watch?v=xt4A525sy3s
A+
Patrice
Allez, ça n'est pas tout ça, mais pour effacer tout ce mal:
http://www.youtube.com/watch?v=xt4A525sy3s
A+
Patrice
Je suis incapable d'écouter ce genre de musique... quel est le propos?Patrice a écrit :Salut,
Allez, ça n'est pas tout ça, mais pour effacer tout ce mal:
http://www.youtube.com/watch?v=xt4A525sy3s
A+
Patrice
Oncle Joe
"Descendre tout ce qui est grand, abaisser tout ce qui est haut, passer à l'extincteur neuro-dégénératif de la psychologie toute mise à feu stratégique : les bouches d'ombres du boboland parisien exhalent plus que jamais leur délicat parfum d'égoût."systar a écrit :Le problème de l'interprétation de Lem (…), c'est qu'elle est symptômale, donc affaiblissante (vocabulaire du "fantasme", comme si on diagnostiquait...)
Cela dit, Systar, je n'ai pas parlé de fantasme mais de tension. Et je maintiens qu'il y a une quête identitaire chez MgD, au minimum le désir ou le besoin d'appartenir à un bloc civilisationnel conscient et puissant. Après tout, son journal commençait (ou quasiment) par un cri de soulagement : ça y est ! Nous sommes Américains. Il prônait alors la construction d'une "thalassocratie" atlantique. Que dix ans plus tard, l'élection d'Obama perturbe cette redéfinition identitaire devrait logiquement pousser Dantec à céder à son tropisme russophile, déjà ancien et constatable dans la plupart de ses écrits. L'Ouest n'étant plus à son goût, il le fond dans une entité plus vaste, le "Nord".
Et de Catholique romain (hum...), il pourrait passer à l'Orthodoxie sans problème...
Je continue à être plutôt d'accord avec Lem. Dantec croit avoir besoin d'appartenir à une grande civilisation bien identifiable. (Dans la réalité, il est déjà dans une grande civilisation, mais elle ne lui plait pas... le pauvre ignore que l'on ne choisit pas sa civilisation...)
Oncle Joe
Je continue à être plutôt d'accord avec Lem. Dantec croit avoir besoin d'appartenir à une grande civilisation bien identifiable. (Dans la réalité, il est déjà dans une grande civilisation, mais elle ne lui plait pas... le pauvre ignore que l'on ne choisit pas sa civilisation...)
Oncle Joe
Dantec, tenté par l'utopie d'Ungern-Sternberg ? ça serait intéressant à lire 
D'autant qu'à croire l'appropriation de la figure du "baron fou" par certains, l'analogie paraît fertile :

D'autant qu'à croire l'appropriation de la figure du "baron fou" par certains, l'analogie paraît fertile :
Le courage, l’honneur, la droiture, l’aristocratie, l’anti-bourgeoisie, l’anti-matérialisme, la volonté d’une entreprise grandiose, la conception de la guerre comme une loi universelle et indomptable sont autant de valeurs qui faisaient parti intégrante du baron Ungern-Sternberg, et dont nous pouvons, dès à présent, nous inspirer. Dans les moments de doute et de peur, repensons à la volonté du fer du baron fou, Roman von Ungern-Sternberg !
Bon, là, à ce stade, il faut être clair: ou il plansante, ou il est bon pour un séjour (de plus...) en maison de repos.sTeF a écrit :Dantec, tenté par l'utopie d'Ungern-Sternberg ? ça serait intéressant à lire
D'autant qu'à croire l'appropriation de la figure du "baron fou" par certains, l'analogie paraît fertile :
Le courage, l’honneur, la droiture, l’aristocratie, l’anti-bourgeoisie, l’anti-matérialisme, la volonté d’une entreprise grandiose, la conception de la guerre comme une loi universelle et indomptable sont autant de valeurs qui faisaient parti intégrante du baron Ungern-Sternberg, et dont nous pouvons, dès à présent, nous inspirer. Dans les moments de doute et de peur, repensons à la volonté du fer du baron fou, Roman von Ungern-Sternberg !
Cela dit, je recommande la lecture du réjouissant roman de Vladimir Pozner: "Le mors au dents" (réédité chez Acte Sud) sur l'épopée du Baron.
Oncle Joe, hilare