Je plussoie largement.
@ Sanahu : ce n'est jamais que mon ressenti personnel, hein...
Je vais commencer par la "légitimité", où il y a peut-être eu quelques malentendus. Tout d'abord, oui, et je l'avais noté (peut-être trop discrètement), il s'agit bien de "l'exercice obligé de la Bibliothèque rouge" ; si je n'adhérais pas à ce principe, je n'aurais pas fait l'acquisition de cet ouvrage... Je ne fais que poser la question de la légitimité, et dans l'absolu ; parce que, je ne le nie pas, c'est tentant, très tentant. Et ludique. Ce qui fait bien une différence avec l'attitude de Sprague, "imposant" une chronologie et un ordre de lecture (je n'ai pas prétendu que c'était le cas ici). Petit raccourci, donc. Maintenant, le caractère contestable de la chronologie me paraît inévitable. Et j'avais dit au-delà "voire absurde" ; éventuellement, quoi (nuance aussi

). Mais ça ne s'applique pas à Conan spécifiquement, c'est l'exercice global qui me paraît avoir quelque chose "d'absurde" : établir la vie d'un personnage qui n'a jamais vécu, c'est comme, à mon sens, disserter sur la botanique de la Comté, la grammaire du klingon ou sur la généalogie d'Elric, s'interroger sur le Captain America qui a participé à la guerre de Corée ou sur le monde d'origine des aliens : c'est amusant, éventuellement passionnant, et rien ne saurait véritablement l'empêcher, mais il n'en reste pas moins qu'au bout d'un moment, on en vient à peu de choses près à, disons, s'interroger sur le sexe des anges ou sur le nombre de ces emplumés qu'on peut faire tenir sur une aiguille... Par "absurde", je n'entendais pas autre chose (ce n'était pas un "absurde" méprisant, quoi... tout au plus un peu sarcastique, mais en même temps "complice"

). Après, la question de la cohérence de l'univers et de l'oeuvre n'en continue pas moins de se poser (et, ici, l'Âge Hyborien me paraît décidément moins approprié à ce genre d'exercice que la Terre du Milieu, etc.). Mais je ne suis pas un "anti-chronologie" : sur cet aspect-là, je ne faisais que m'interroger, je ne dénigrais pas. Mais ça me paraissait intéressant de poser la question...
Ce qui m'a gêné, comme je l'ai précisé, ce sont essentiellement deux tendances se rapportant à la biographie de Conan à proprement parler : l'une, très personnelle, c'est le côté hagiographique (à mon sens, hein ; mais là, c'est le problème de la "vision" du personnage ; au passage, sous cet angle, la chronologie me semble presque nécessairement introduire un biais...) ; l'autre, c'est donc la tendance à la paraphrase. Je comprends bien l'intention, mais elle me pose problème dans une perspective générale : à qui l'ouvrage s'adresse-t-il ? Là où la deuxième moitié (en gros) de l'ouvrage s'adresse à mon sens clairement à des amateurs, voire "initiés" (je ne me compterais d'ailleurs pas dans cette dernière catégorie, hein...), la biographie, en détaillant les histoires, s'adresse plus clairement à des "néophytes" (sans pouvoir pour autant remplacer la lecture des textes d'Howard... mais elle les affadit un peu également, je trouve, en les mettant "à plat"...). Or les deux approches me paraissent difficilement conciliables, du moins de cette manière... Pour ma part, en simple amateur, j'ai eu l'impression de lire un résumé de près de 200 pages, et qui ne m'a clairement pas passionné... Et il me semble qu'il aurait été préférable, ou plus approprié (mais ce n'est que mon avis, hein), de moins s'étendre sur le contenu des textes (détaillé à l'excès en ce qui me concerne) pour s'en tenir à leur articulation (ce qui ne nécessitait pas autant de développements).
Pour les notes et références, c'était de la pure maniaquerie de quasi "déformation professionnelle" de ma part, hein.

Il y a bien une brève bibliographie, et les sources et avis différents sont bien indiqués (la plupart du temps, en tout cas), mais de manière plus ou moins vague, et dans le corps de texte. J'avoue - maniaque, maniaque

- que j'aurais trouvé intéressant de disposer de notes de bas de page renvoyant directement et précisément aux sources (tel texte, tel page, éventuellement citation), et permettant au lecteur de se reporter lui-même au texte original pour se faire son opinion. Oui, c'est de la pure maniaquerie, je plaide coupable

... mais à mon sens, cela fait partie de cette dimension "ludique"...

Et cela aurait peut-être permis d'atténuer le côté "paraphrase", en se contentant de renvois pour les intrigues, etc., le cas échéant.
Pour le (génialissime

) film de Milius et les pastiches, c'était dans l'optique "nombreuses vies" que je faisais cette remarque. Je me trompe peut-être (je n'ai pas lu d'autres ouvrages de la Bibliothèque rouge), mais il me semblait que le fait que ce ne soit pas le Conan d'Howard n'empêchait pas d'y consacrer davantage de développements, qui auraient pu amener des comparaisons intéressantes, et, par un effet de miroir peut-être, auraient permis de faire ressortir davantage la création howardienne. En outre, personnellement, n'ayant lu qu'un seul de ces pastiches "officiels" (il y a de cela, ouf, au moins...), en savoir un peu plus (sans verser dans le détail et la paraphrase pour autant, hein, pas fou...

) sur ce qui s'y passe,
même s'ils sont mauvais, m'aurait sans doute davantage intéressé que de lire des résumés des textes de Howard que j'avais déjà lus... Et, après tout, l'article consacré aux "rivaux" de Conan me semble bien pouvoir être envisagé dans cette optique ; alors,
a fortiori...