Deux études de Régis Messac en librairie
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Cela dit, Fabien, Campbell a ensuite réussi à imposer sa manière de voir les choses, avec un groupe d'écrivains qui sont devenus des classiques et que l'on lit encore aujourd'hui, plus d'un demi siècle après... textes pourtant produits et édités dans un contexte commercial (il fallait vendre, et ça c'est vendu, je dis: chapeau!).Fabien Lyraud a écrit :Pour en revenir à Gernsback j'attire l'attention sur le fait qu'il a été obligé pour des raisons commerciales de publier ER Burroughs et plus tard Stanley Weinbaum. Ces textes qu'il qualifiait de super science stories étaient ceux qui avait les faveurs du public au dépand des textes purement scientifiques qu'il écrivait. Gernsback se lançait par exemple dans la défense d'un auteur aussi obscur que Clement Fezandie qu'il considérait comme un "un titan de la science fiction". Cete auteur et ceux que Gernsback défendait était ceux qui écrivait de hard science très hard dirons nous. Et le public voulait du Burroughs et du Merrit.
Le public ne voulait pas de novellisation de cours de physique il voulait un minimum de literrarité.
Oncle Joe
On va prendre une image, pour rendre mon propos plus concret. Ta question sur le transgenre comme moyen de sauver la SF, c'est un peu comme si tu essayais de transformer une Mercedes classe C en Clio, en commençant par changer les essuie-glace. Il est probable qu'il y aura des modifications, mais si l'objectif est d'obtenir un véhicule moins cher et qui consomme moins d'essence, y'a sans doute plus urgent.bormandg a écrit : Deuxièmemement je ne suis pas d'accord quand tu écris que la séparation ne jouera pas un rôle dans les transformations à venir de toute la littérature et de toute l'édition. Quel rôle, un rôle positif ou un rôle négatif, je ne le sais pas avec certitude, mais un rôle non négligeable certainement.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Je vous rassure sur ce point, vous n’avez rien renversé. Vous me donnez seulement l’impression d’avoir voulu, malgré moi, me rallier à votre thèse dans la controverse sur la récupération des idées de Maurice Renard… Or, c’est une chose sur laquelle je ne suis pas en mesure de me prononcer. Tout ce que je constate, c’est que les premières livraisons d’Amazing Stories reprennent nombre de récits d’inspiration scientifique parmi lesquels des œuvres de Jules Vernes. Cela ne m’apparaît pas pour autant suffisant pour en tirer une quelconque conclusion, dans un sens ou dans l’autre. Si je disposais d'un élément déterminant, je ne manquerai pas de le faire savoir.Lensman a écrit :Je ne comprends pas bien le sens du « Oh la la ! ». Aurais-je renversé, par maladresse, une porcelaine précieuse ?olmès a écrit : Oh la la ! Mon propos n’est pas de venir au secours de Gernsback, ni de l’accabler.
Quant au B A BA des études sur la SF que seraient les travaux de Régis Messac, vous avez sans doute raison. C’est la raison pour laquelle il a semblé nécessaire à ceux qui ont encore accès à ces documents, après soixante-dix ans de chape de plomb, de les exhumer et de les doter d’une réelle caisse de résonance. Mais en quoi votre remarque est-elle antinomique avec l’appréciation de celui qui trouve « bien », intéressant donc, l’annonce qui en est faite ? Ceux qui ont une idée de ce que ces travaux représentent ne devraient-ils pas plutôt s’en réjouir ?
Bref, au rayon SF, après les Romans de l’homme-singe, Micromégas, les Premières Utopies, la Négation du progrès dans la littérature moderne, d’autres essais de même nature seront publiés à l’intention du public et des chercheurs. Ce sont notamment Influences françaises dans l’œuvre d’Edgar Poe, l’Homme invisible, l’Homme artificiel, Voyages modernes au centre de la Terre, les Voyages dans le temps, Premiers voyages dans la Lune… Toutes ces études contiennent des idées fécondes qui incitent à la réflexion.
Modifié en dernier par olmès le lun. janv. 12, 2009 11:30 pm, modifié 1 fois.
Heu... je rappelais que Gernsback avait mis sa revue "Amazing" sous le signe de Jules Verne (le logo, - et les éditoriaux, d'ailleurs, mais c'est un autre point), et publié des textes étrangers, dont des Français (notamment Renard) et allemand et s'intéressait à la "science-fiction" (ce n'était pas encore le nom plus ou moins accepté depuis) d'un point de vue international. Et, par vos renseignements, on apprend, en plus, que Régis Messac entretenait une correspondance avec lui et semblait le tenir dans une certaine estime estime (je ne préjuge rien, par contre, de l'opinion de Régis Messac sur le niveau d'exigence littéraire de Gernsback...). Je ne vois pas bien cela comme une thèse (ou alors c'est terrible, je dois défendre une thèse chaque fois que j'ouvre la bouche..), mais surtout comme des éléments factuels. Je ne me souviens pas avoir émis une idée sur la notion de "récupération des idées de Maurice Renard". Je pourrais réagir en disant que je trouve le terme "récupération" un peu péjoratif, et s'il s'avérait que Gernsback les avait "récupérées", ces idées (je ne m'avance pas trop), je trouverais plus convenable d'employer le terme "reprises " que "récupérées", qui sonne un peu ringard et sent le mauvais procédé.olmès a écrit : Je vous rassure sur ce point, vous n’avez rien renversé. Vous me donnez seulement l’impression d’avoir voulu, malgré moi, me rallier à votre thèse dans la controverse sur la récupération des idées de Maurice Renard… Or, c’est une chose sur laquelle je ne suis pas en mesure de me prononcer. Tout ce que je constate, c’est que les premières livraisons d’Amazing Stories reprennent nombre de récits d’inspiration scientifique parmi lesquels des œuvres de Jules Vernes. Cela ne m’apparaît pas pour autant suffisant pour en tirer une quelconque conclusion, dans un sens ou dans l’autre. Si je disposais d'un élément déterminant, je ne manquerai pas de le faire savoir.
Quant au B A BA des études sur la SF que seraient les travaux de Régis Messac, vous avez sans doute raison. C’est la raison pour laquelle il a semblé nécessaire à ceux qui ont encore accès à ces documents, après soixante-dix ans de chape de plomb, de les exhumer et de les doter d’une réelle caisse de résonance. Mais en quoi votre remarque est-elle antinomique avec l’appréciation de celui qui trouve « bien », intéressant donc, l’annonce qui en est faite ? Ceux qui ont une idée de ce que ces travaux représentent ne devraient-ils pas plutôt s’en réjouir ?
Bref, au rayon SF, après les Romans de l’homme-singe, Micromégas, les Premières Utopies, la Négation du progrès dans la littérature moderne, d’autres essais de même nature seront publiés à l’intention du public et des chercheurs. Ce sont notamment Influences françaises dans l’œuvre d’Edgar Poe, l’Homme invisible, l’Homme artificiel, Voyages modernes au centre de la Terre, les Voyages dans le temps, Premiers voyages dans la Lune… Toutes ces études contiennent des idées fécondes qui incitent à la réflexion.
D'autre part, ce n'était pas tellement sur vous, mais sur les renseignements que vous nous donnez (fort heureusement) sur Régis Messac, que je m'appuyais... Cela me semble tout à fait différent. Ce qui ne veut pas dire que votre opinion personnelle, si vous en avez une sur ces sujets (ou le jour où vous en aurez une sur ces sujets s'il vous vient à l'idée de les étudier: j'essaie d'être le plus précis possible pour ne pas donner à penser ce que je ne veux pas dire), ne m'intéresse pas, tout au contraire!
Pour le problème de la "remarque antinomique", il y a un malentendu assez amusant. C'est une tournure de langage dont je viens d'oublier le nom, mais qui consiste à insister sur la qualité de quelque chose, en faisant semblant, en première partie, de dénigrer...
Exemple:
Les études de Régis Messac ne sont pas "bien": les études de Régis Messac sont indispensables!
Décidément, il va falloir que je me mette à utiliser des smiley... Mon prétendu sens de l'humour et de la dérision tordu semble avoir de plus en plus de difficultés à être compris. La jeunesse et l'inexpérience du public, peut-être? Ou l'âge, de mon côté...
Oncle Joe
PS: et encore bravo pour tout ce magnifique travail sur Régis Messac (ceci n'est pas de la dérision!)
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Joseph, ce que je voulais dire c'était que la SF telle que la souhaitais Gernsback n'avait aucune chance d'exister en tant que genre. Seul une SF vraiment littéraire pouvait attirer les faveurs du public. Et cela s'est fait par des oeuvres populaires (Burroughs, Merrit) et ensuite des oeuvres qui l'était un peu moins (Weibaum).
Campbell a ensuite tiré les leçon de tout ça et a su éviter les erreuers de Gernsback. Astounding est tout de même le seul pulp qui existe encore aujourd'hui (sous le nom de Analog, aujourd'hui). Et c'est sans doute un signe. Quoique certains auteurs de qualité publiés par Campbell sont bien oubliés aujourd'hui comme Harl Vincent (le rodeur des terres incultes est un excellent texte encore très actuel).
Campbell a ensuite tiré les leçon de tout ça et a su éviter les erreuers de Gernsback. Astounding est tout de même le seul pulp qui existe encore aujourd'hui (sous le nom de Analog, aujourd'hui). Et c'est sans doute un signe. Quoique certains auteurs de qualité publiés par Campbell sont bien oubliés aujourd'hui comme Harl Vincent (le rodeur des terres incultes est un excellent texte encore très actuel).
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Je suis d'accord avec toi. Il a fallu du temps pour que se structure cette SF plus "moderne" campbellienne, et sans doute le volontarisme de Campbell (qu'on pourra ensuite critiquer, mais bon, c'est un autre problème) y est-il pour beaucoup. Il y a, évidemment, des choses à sauver de la période précédente, mais il faut beaucoup trier... Historiquement, je dois confesser que même les textes médiocres de la période m'intéressent, mais c'est un point de vue de curieux et de chercheur (j'aime beaucoup voir comment évoluent les thématiques et les motifs, ceci indépendamment de la qualité "littéraire").Fabien Lyraud a écrit : Campbell a ensuite tiré les leçon de tout ça et a su éviter les erreuers de Gernsback. Astounding est tout de même le seul pulp qui existe encore aujourd'hui (sous le nom de Analog, aujourd'hui). Et c'est sans doute un signe. Quoique certains auteurs de qualité publiés par Campbell sont bien oubliés aujourd'hui comme Harl Vincent (le rodeur des terres incultes est un excellent texte encore très actuel).
J'aurais été très curieux de voir comment Régis Messac aurait réagi à cette SF américaine des années 39-45 (en gros), à "Unknown" (ce très étonnant magazine de Campbell) et ensuite à la SF style "F&SF" puis "Galaxie".
Malheureusement, le sort en a décidé autrement...
Olmès a fait une remarque très intéressante, en se demandant si Régis Messac, s'il était resté aux USA, aurait pu influer sur l'évolution des magazines SF du terroir américain. Cher Olmès, savez-vous Régis Messac avait-il effectivement envisagé de lancer, ou de devenir rédacteur en chef d'un magazine de SF, du temps où il était aux USA? (Vivement une biographie méticuleuse de Régis Messac!)
Oncle Joe
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L'apport de Campbell et l'influence allemande (à partir de 1933 lorsque des auteurs allemands se sont réfugiés aux USA) ont permis de moderniser la SF et s'éloigner de la hard science un peu molle de Gernsback.
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Peux-tu préciser, quant aux auteurs allemands? Cela ne me paraît pas si flagrant, à première vue.Fabien Lyraud a écrit :L'apport de Campbell et l'influence allemande (à partir de 1933 lorsque des auteurs allemands se sont réfugiés aux USA) ont permis de moderniser la SF et s'éloigner de la hard science un peu molle de Gernsback.
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Des auteurs comme Werfel sont venus se réfugier aux USA en fuyannt le reich. Il faut se souvenir tout de même que le premier space opera jamais écrit fut un roman allemand (Aus zwei Planeten, Kurd Lasswitz).
Et parmi les réfugiés allemands il y avait un adolescent nommé Robert Heinlein. Si l'Allemagne était restée une démocratie à l'époque Heinlein aurait été un auteur allemand. Il me semble que Leiber est arrivé aux USA à cette époque aussi. Sans oublier l'illustrateur des pulps Hannes Bock.
Et parmi les réfugiés allemands il y avait un adolescent nommé Robert Heinlein. Si l'Allemagne était restée une démocratie à l'époque Heinlein aurait été un auteur allemand. Il me semble que Leiber est arrivé aux USA à cette époque aussi. Sans oublier l'illustrateur des pulps Hannes Bock.
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Pour Leiber je n'étais pas sûr, mais Heinlein quelque part qu'il était né à Berlin et qu'il avait immigré aux USA adolescents. Je ne sais plus où j'ai lu ça (et en plus ce devait être sur un quatrième de couverture quelconque, mais plus vraiment sûr).
Par contre le père d'Ursula le Guin (de son nom de baptème Ursula Koerber et qui est né aux USA) était un universitaire allemand travaillant aux USA.
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Alfred Kroeber est né dans le New Jersey...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Louis_Kroeber
(par ailleurs, je ne vois pas le rapport...)
Robert Heinlein est né dans le Missouri...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Heinlein
Avant que tu ne l'écrives, si Isaac Asimov est bien né en Russie, non, il ne l'a pas quittée (à l'âge de 3 ans) à cause de la révolution bolchevik.
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(par ailleurs, je ne vois pas le rapport...)
Robert Heinlein est né dans le Missouri...
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Avant que tu ne l'écrives, si Isaac Asimov est bien né en Russie, non, il ne l'a pas quittée (à l'âge de 3 ans) à cause de la révolution bolchevik.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Des vrais émigrés auteurs de SF aux USA,, ce n'est pas flagrant (bon, Gernsback était Luxembourgeois, et cette puissante principauté lui a consacré un timbre... ah, l'enfant du pays!)
Par contre, des cinéastes, des musiciens, des savants (Einstein...), par exemple, ce n'est pas ce qui manque.
C'est forcément plus dur pour des écrivains, il faut tout de même bien maîtriser la langue, même pour des textes médiocres...
Oncle Joe
Par contre, des cinéastes, des musiciens, des savants (Einstein...), par exemple, ce n'est pas ce qui manque.
C'est forcément plus dur pour des écrivains, il faut tout de même bien maîtriser la langue, même pour des textes médiocres...
Oncle Joe